Le regard de René Le Honzec.
Dans le débat présidentiel entre Sarkozy et Hollande, le futur Président Normal Ier avait utilisé une anaphore, figure de rhétorique dans laquelle il avait mobilisé la formule “Moi, Président, je…” déclinée en 15 phrases-promesses qui avait remporté un succès certain.
Nous sommes dans une parfaite illustration du fameux “choc de simplification” rendu nécessaire par la multiplication extraordinaire des lois, circulaires, règlements, dispositions, laquelle multiplication n’est pas innocente. Elle est la vitale nécessité pour la caste des fonctionnaires (voir article sur la Noblesse d’État) de justifier et d’affirmer son existence de rentiers de la République : plus les choses sont complexes, plus les bureaucrates sont obligatoires pour y comprendre quelque chose, avec la sanction au bout si ledit bureaucrate s’est planté. Si c’est vous, honnête contribuable laborieux, qui êtes jugé coupable, le châtiment sera effroyable. Quand on entre dans une administration, il devrait y avoir, sculptée au fronton “Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance”, la devise de l’entrée des Enfers chez Dante.
La bonne nouvelle, c’est qu’un réel choc de simplification pourrait se révéler salutaire : imaginez donc Flanby déclarant, tout simplement : “Moi, Président, je suis nul”, à la place des 15 phrases de son discours initial. Un progrès significatif pourrait l’amener à dissoudre l’Assemblée et s’exiler en allant monter un fonds d’investissement avec son ex-challenger DSK qui a justement besoin d’un nouveau partenaire, le dernier s’étant défenestré. Un accès de simplification, peut-être ?
Je dois pas avoir le même humour. Oui, on sait qu’il n’est pas un bon président. Mais cracher sur les morts, l’insulte, je vous croyais plus fins, plus élégants