Par Aymeric Pontier.
En France, le financement public des activités de R&D des entreprises privées a nettement augmenté ces dernières années, passant de 3,8 milliards d’euros en 2005 à 7,9 milliards d’euros en 2010. Si le montant des aides directes est resté stable sur la période, les aides indirectes ont en revanche connu une envolée spectaculaire, au travers notamment du crédit d’impôt-recherche (CIR).
Sachant que les dépenses intérieures de R&D des entreprises ont atteint 27,4 milliards d’euros en 2010 d’après le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, cela signifie que la recherche privée est désormais subventionnée directement ou indirectement à hauteur de 30 % par l’administration.
Via une étude de l’Insee relative à l’impact des pôles de compétitivité sur les PME et ETI.
—
La présentation est trompeuse, car il est pour le moins exagéré de dire que les dépenses engagées par des sociétés privées pour leur R&D deviennent des dépenses publiques pour la part qui leur vaut un crédit d’impôt. Il est à parier que si les charges sur les entreprises avaient simplement diminué de 5 mds, indépendamment du prétexte, les entreprises auraient effectué exactement la même R&D, elles ne l’auraient seulement peut-être pas classée comme telle.
Ce serait considéré que la R&D est la priorité n°1 des entreprises françaises. Or, honnêtement j’en doute. Lorsqu’elles ont les moyens nécessaires, les entreprises investissent surtout à l’étranger pour accroître leurs parts de marché à l’international. En revanche, en dehors du secteur pharmaceutique et automobile, les sommes investies en R&D en France sont relativement marginales. La “Silicon Valey” que les technocrates français rêvent d’importer, ce n’est pas juste une histoire d’argent. C’est aussi une question de mentalité…