Charges sociales : sortons le débat des griffes du patronat

Débattre uniquement de certaines charges sociales, c’est rater l’essentiel de la question du coût du travail.

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Salaires charges sociales

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Charges sociales : sortons le débat des griffes du patronat

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 février 2014
- A +

Par Emmanuel Bourgerie.

Salaires charges socialesS’il y a une chose qui m’agace dans les débats récents, c’est d’entendre le patronat se plaindre du montant des charges, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, on ne peut pas prétendre (à juste titre) que les charges soient payées par le salarié et non par le patron, puis ensuite en demander des baisses, c’est tout simplement incohérent. Ensuite, puisque c’est un problème qui ne concerne que le salarié, je ne vois aucunement pourquoi est-ce que ce serait au MEDEF de mener ce débat et non les principaux intéressés eux-mêmes.

Mais pour resituer le contexte, de quoi parle-t-on ? Chaque employé touche un salaire dit « net », c’est à dire duquel des prélèvements ont été effectués – les fameuses « cotisations » ou « charges ». On fait la distinction entre cotisations salariales et cotisations patronales, même si ce n’est qu’un jeu d’écriture comptable. C’est bien sur les épaules du salarié qu’elles reposent, car tout comme un vendeur répercute la TVA sur ses prix, un patron répercute les cotisations sur les salaires qu’il verse.

À quoi servent-elles ? A financer de nombreuses prestations sociales. Les trois les plus connues – et plus importantes – sont la santé, le chômage et la retraite.

S’il y a une réforme qu’il faudrait mener, ce serait de faire payer les cotisations par les salariés de manière directe et non plus déguisée. Pour commencer, cela aurait d’énormes vertus pédagogiques, puisque l’on verrait enfin quel est le montant réel de notre protection sociale. On ne peut décemment pas tenir un débat démocratique éclairé sur l’efficacité de notre protection sociale quand les informations sont aussi cachées qu’elles ne le sont actuellement. Entre personnes politiquement informées, chacun sait que la protection sociale vient des cotisations, mais le quidam moyen est persuadé que les hôpitaux sont construits et fonctionnent grâce à nos impôts. Confusion régulièrement entretenue par de nombreux populistes par ailleurs.

Mais est-ce que le prix que l’on paie pour ces services est trop élevé ? Malheureusement, personne ne peut le dire. Il l’est probablement, mais je suis dans l’incapacité de l’affirmer. Comme je l’ai expliqué précédemment, un prix ne peut être fixé ou deviné de façon arbitraire. Ce n’est qu’avec la concurrence que l’on peut connaître le prix d’un service. Faut-il alors ouvrir la sécurité sociale à la concurrence ? À mon avis oui, mais c’est une autre question.

Et enfin, il serait bon de ne plus avoir à supporter le MEDEF sur ce sujet. Ce qu’il demande lorsqu’il réclame une baisse des charges, c’est en réalité une baisse des salaires. C’est juste qu’il n’ose pas le dire devant les micros. C’est un vrai débat, mais ne le masquons pas derrière la question des cotisations, qui est du ressort des salariés.

Au-delà de la question des salaires, je tenais aussi à rappeler que la compétitivité est un mot bien élaboré pour désigner ni plus ni moins que le rapport qualité prix de ce que produit l’entreprise. Baisser le coût du travail, c’est vouloir améliorer ce rapport en produisant la même chose à coût moindre, ce qui est une option bien paresseuse et socialement difficile à faire passer. Une autre option serait de monter en gamme, de moderniser la production et les entreprises. Mais ne nous faisons pas d’illusions : cette option ne sera jamais considérée. Elle remet en cause la situation établie du patronat, d’une classe politique et de sa corruption légale, et surtout elle remet en cause un dogme profondément ancré sur la taxation du capital.

Que le gouvernement préfère appauvrir la population plutôt que de revenir sur la taxation de l’investissement en dit très long sur son degré de dogmatisme.

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  • Il n’y a pas que le medef qui reclame la baisse du salaire complet versé directement ou en différé aux salariés.

    Les syndicats, représentatifs de moins de10% des salariés, ont décidé de choisir à leur place la mutuelle qui leur convient…. et de leur faire payer à 100%….

    Ah pardon… payé à 50% par l’employeur …

    sur ses dividendes probablement ?

    NON, bien sur… sur la masse salariale qui restera inchangée, voir baissera si possible.

    Merci les syndicats…

    • Vous oubliez aussi l’intégration dans le revenu imposable la part patronale de la mutuelle obligatoire !

      • – ce qui coûte au bas mot 200 € à un cadre lambda;

        – ce qui punit d’autant plus le salarié que son entreprise se montrait jusque là généreuse en prenant à sa charge un % plus élevé du coût de sa mutuelle;

        – Enfin, facette méconnue de cette mesure ignominieuse, elle est RETROACTIVE sur 2013. Si vous n’avez jamais travaillé sur un logiciel de paye, vous ne soupçonnez pas les bordées de jurons haddockiens que ce coup de Jarnac a provoqué dans les services paye des entreprises.

        Bienvenue en Absurdie.

  • Oui il faut donner le salaire brut aux salariés(d’ailleurs ce salaire lui appartient de droit, il l’ a gagné à la sueur de son front) et lui laisser choisir par lui-même son propre système de protection sociale (exactement comme les Français frontaliers qui travaillent en Suisse, ils en sont tous satisfaits). Et par ce fait le monopole de la protection sociale disparaîtra comme par magie c’est-à-dire que la concurrence viendra proposer des offres d’assurance plus intéressantes.

    Malheureusement pour les salariés une mesure comme celle-ci ne sera certainement pas approuvée par les syndicats.

    Si vraiment nous avons en France la meilleure médecine du monde, alors pourquoi se protéger derrière un monopole

    • Vous voulez parler du salaire complet… net+ cotisations part dite « salariale » + cotisations part dite « employeur »

    • La protection sociale est un moyen de redistribution des revenus entre tous.
      Donc vous ne payez pas une assurance sociale qui couvre vos besoins. Sinon ce coût serait fixe et non pas indexé sur le montant de votre salaire.
      Non vous participez à un fonds, sans fond connu, qui vous donne quelques droits, le reste étant allégrement et joyeusement redistribué à la volée à toute personne ayant de maigres revenus, qu’il soit domicilié en France ou pas.
      En passant une large part est ponctionnée par les différents partenaires sociaux, organismes et autres corporations qui bénéficient ainsi de revenus confortables pour eux et leurs proches.
      Tant que l’économie fonctionnait, personne ne se posait de questions, mais le gouvernement actuel ayant la bonne idée de dézinguer toute entreprise, faisant ou non du bénéfice, la folie du système devient chaque jour plus visible.
      C’est en cela qu’on peut remercier FH sans lequel cette situation ne bénéficierait pas autant de promotion.

      • Ca fait des décennies que j’entends que les charges sur les salaires plombent notre économie. Simplement, comme elles ne cessent d’augmenter et de se complexifier, elles deviennent de plus en plus pesantes et lourdes à supporter, et fatalement la grogne prend de l’ampleur.

    • Il faut donner le salaire complet aux salariés pour qu’ils puissent s’assurer d’eux mêmes dans d’autres assurances.
      Pour bien moins cher, pour une meilleure prise en charge.
      Impossible vous me direz, nous sommes dans le meilleur système au monde. Et bah non pas du tout. L’information circule de plus en plus. Nous pouvons choisir une autre assurance que la sécu, et ça depuis 20 ans…
      Allez sur le site qlss.fr
      Bien à vous 😉

    • Hélas, les frontaliers français en Suisse se font maintenant entuber comme il faut : ils n’ont même pas le choix entre la CMU et la LAMAL, ce qui aurait pu sembler correct. C’est ferme ta gueule et raque.

      • je suis frontalier.
        le moment venu, ce printemps, j’acterai une fin des rapports salariaux avec mon patron, je ferai un boulot de complaisance pendant 2 semaines en france afin d’ouvrir des « droits » à la ss, et je retournerai ensuite en suisse, chez le même patron en choisissant la lamal…
        je vais pas payer la cmu sur mon salaire et sur mes revenus fonciers sans me laisser faire.

      • Correction : j’ai lu qu’ils pouvaient choisir entre LAMAL suisse et CMU. Une concession de dernière minute?

    • Oui Cap 2006 je veux parler du salaire complet c’est-à-dire net plus cotisation payé par l’employeur ce qui ferait pour un SMIC environ 2000 e par mois .

      • 2109€ plus exactement il me semble.
        Comme quoi nous sommes bien payés.
        Dire que l’Allemagne veut mettre un place un « SMIC », pas sur qu’ils sachent la valeur exacte en France…

  • Une baisse des charges n’entraine pas une baisse du salaire. Ce n’est pas à l’entreprise de financer la politique familiale du pays. En supprimant les cotisations pour allocation familiale, 5,4% du salaire on baisse bien les charges sans toucher au salaire net de l’employé puisqu’il n’y a pas de cotisation salariale.

    De la meme façon, on peut supprimer la cotisation transport, 1,8%, qui permet aux mairies de renouveler les bus tous les ans (voir article de H16). Par exemple, nous la payons alors qu’il n’y a pas de ligne de bus qui dessert notre secteur.

    • Part salariale et part patronale = Flou artistique.
      Les cotisations sont propres aux salariés.
      Pas de salariés, pas de charges, c’est aussi simple que ça.
      En baissant les charges patronales, c’est bien le salarié qui va encore s’en prendre une bonne.
      En enlevant les allocations familiales, le coût du travail sera moins élevé, mais on sait tous que ce sont les patrons qui vont se gratter avant de penser à embaucher.
      Alors que si ces 5,4% étaient donnés bus salariés, ils seraient forcément utilisé dans l’économie du pays.
      Mais ce serait montrer qu’un SMICARD en France touche exactement 2109€. Mais Chut, il ne faut pas le dire.
      Les patrons des PME, TPE, indépendants, n’ont qu’à arrêter de payer le RSI et s’assurer ailleurs.

  • Bon alors, il faut replacer le débat car les mots sont trafiqués, et c’est bien souvent l’origine des erreurs de raisonnement qui suivent.

    Déja quand qq chose est payé, c’est payé par celui qui a l’argent, c’est sous-entendu mais ça va mieux en le disant.

    Donc, quand de l’argent est donné pour payer des charges salariales ou patronales, celui qui a l’argent, c’est le patron, donc c’est lui qui paie ces charges. Et même si cet argent était donné au salarié pour que ce dernier les paie, ce serait malgré tout le patron qui payerait ces charges. Donc le faire serait ridicule, et n’aurait aucun effet bénéfique car le bétail ne décide de rien dans ce pays, tout le monde le sait.
    Comme le cas de la TVA, l’argent est au client, c’est lui qui paie la TVA, pas la société qui a collecté la TVA et la reverse à l’état.

    Donc, oui, le patron peut demander à baisser les charges, car c’est bien lui le payeur.

    Et non, le Medef ne veut pas une baisse des salaires, mais une baisse du coup du travail, on joue encore sur les mots, ce qui produit les erreurs de réflexion. Le Medef serait très content de donner le salaire brut à ses salariés, croyez moi.

    Et non, ce ne serait pas paresseux, du tout, de baisser le coup de travail, ce serait normal, au Portugal, il commencent à baisser les impôts, et ils ne trouvent pas cela paresseux du tout, et ça va les aider à sortir de l’ornière.

    Dire qu’il faudrait monter en gamme est au mieux de l’aveuglement au pire de la mauvaise foi, car quand un citron est pressé, il lui impossible de sortir du jus pour se régénérer. Et lui conseiller de le faire sachant qu’on presse tous les jours plus fort est particulièrement cynique.
    Pour finir par écrire que cette solution ne sera jamais réalisée, car cela remettrait en cause « la situation établie » du citron, c’est carrément risible.

    L’auteur est au milieu du guet. Il sait que les idées gauchisantes ne sont pas réalistes, il voit bien que la sécu est trop chère, que les charges sont trop élevées, que les impôts abusent, que les patrons ne peuvent payer plus, mais il rechigne à gagner l’autre rive qui lui apparaît plus évidente tous les jours.

    Allez, encore un effort.

    • Vous commettez une erreur : ce n’est pas celui qui donne l’argent qui paie la taxe, mais l’agent d’une transaction le moins mobile.

      Celui qui est plus mobile peut modifier ses prix afin de faire supporter par l’autre le cout de la charge.
      http://acrithene.net/tag/incidence-fiscale/

      Ne confondez pas non plus libéralisme et reflet inversé du socialisme. En faisant ça, vous êtes sur le terrain de jeu des socialistes.
      http://www.paperblog.fr/6304152/camarade-liberal/

    • Donner le salaire complet aux salariés pour qu’ils s’assurent d’eux mêmes pour moins cher et mieux, c’est ça la solution, souvent répétée par contrepoints.
      Ils auront plus d’argent, plus de dépenses, donc plus de demandes, plus d’offres, donc plus de travail à fournir, donc plus d’ouverture d’embauches.
      Là est la solution.
      Baisser les charges c’est impossible, la sécurité sociale est déjà à 159 milliards de dette…
      Arrêtons de payer pour ce système de merde pour de vraies assurances européennes beaucoup plus performantes

    • Ils ne pourront privatiser la SS, il faut la mettre en concurrence avec les autres assurances européennes, privées et publiques.
      Que nous ayons le choix d’une meilleure protection santé moins chère. Là ils devront s’aligner et avec le temps la dette baissera. Mais étant donné que les gouvernements successifs sont en place que pour 5 ans, ils viennent, profitent en foutant la merde s’ils le souhaitent. On voit bien où ça nous mène. Nous n’en pouvons plus, du moins ceux qui ont conscience du pays de fous dans lequel nous vivons maintenant.
      La SS plombe l’économie de ce pays.
      Les salariés ne s’en rendent pas compte parce qu’ils ne regardent que le net perçu.
      Alors que le salaire complet c’est près du double du net.
      Ça a été démontré à maintes reprises que le salaire complet appartient au salarié.
      Les personnes qui comprennent en premier ce sont les indépendants, qui sont assommés par le RSI. Arrêtez tous s’il vous plaît de faire l’amalgame entre charges patronales et salariales, c’est un flou mis en place pour aveugler tout le monde.
      Le patron paie le RSI, cette branche de la SS lui est propre vis à vis de sa profession, pour un salarié c’est l’URSSAF.
      Un patron n’a pas le droit de se garder la pas0 patronale, ce serait du vol.
      Mon patron actuel refuse de me verser mon salaire actuel, dès lundi il sera informé de ce qu’il encourt, de 7 ans de prison et 100 000 euros pour complicité d’extorsion de fonds.
      Allez visitez le site qlss.fr ainsi que forum-qlss.fr, vous aurez bon nombre de réponses pour enfin sortir de cette merde.
      Mais le combat n’est pas simple étant donné qu’il est politique.

  • Moi chef d’entreprise, si j’avais la possibilité que ce soit le salarié qui paye lui même les charges imposées par l’État sur son salaire, et que j’avais alors toute liberté de fixer le salaire, il est bien évident que ce salaire, je le baisserais, de manière à, justement, augmenter mes marges.
    Il est donc archi faux de dire que, en cas de libéralisation, «le salarié toucherait son salaire complet» équivalent à ce qu » il touche actuellement + les charges.
    Pour qu » il touche «son salaire complet» tel que défini par vous, il faudrait que moi, chef d’entreprise, je sois contraint par la loi de lui verser une somme équivalente à ce que l’on appelle le net + le brut + les charges patronales. Dans ce cas de figure, le salaire serait encore et toujours une charge trop importante pour ma société.
    La seule chose qui changerait, ce serait le destinataire de mon paiement : au lieu sue ce soit l’État, ce serait le salarié. Je ne vois pas où se situerait un avantage quel qu » il soit pour moi, le chef d’entreprise.

    • Si tout ça était simplifié, l’entreprise y gagnerait en payant désormais ses administratifs à bosser pour elle et plus pour l’Etat et la Sécu, à remplir des DADS et autres formulaires abscons.

      Combien ? Excellente question. Quelqu’un a-t-il jamais fait ce calcul ?

    • L’employeur gagnerait directement tout le report de la gestion assurancielle vers ses salariés.

    • Parce que votre salarié s’assurerait ailleurs en Europe pour moins cher, il aura plus de salaire à la fin du mois, il ne paierai pas la sécurité sociale française non obligatoire depuis 1992. Votre salarié sera plus motivé à travailler, il pourra plus dépenser, plus d’argent libéré dans le marché national. Plus de demandes = plus d’offres = Plus de travail = Plus d’embauches. Voilà la solution.
      Arrêtons de payer la sécurité sociale (maladie et retraite) pour des solutions bien plus puissantes et légales.
      Visitez le site qlss.fr

      • Mon fils et sa maladie orpheline te remercient bien bas.
        Il est évident que les personnes en bonne santé paieraient leurs assurances bien moins cher que maintenant. Il est aussi évident que les personnes en santé précaire le deviendrait encore plus avec des assurances au prix prohibitif.

        Qui paiera pour les soins de mon fils? les clinics? Je ne pense pas.

        • Sauf que le prix prohibitif reste inférieur aux cotisations prélevées par la sécurité sociale.

          Concernant la maladie orpheline de votre fils, je ne sais laquelle sait mais je sais que certaines maladies orphelines ne sont même pas prises en compte par la sécu. Que s’est-il passé ? Des gens ont fondé des associations, se sont mobilisés …

        • Vous êtes vous renseignés auprès d’une assurance privée pour répondre?
          J’ai de gros doutes, permettez moi.
          Bien sûr que vous paierez plus cher pour votre enfant (calculé sur les risques), mais certainement moins que ce qui vous est pris par la SS, ça c’est certain. Je suis même à parier que votre mutuelle prend en charge une grande partie vu que la SS rembourse très très mal.
          Et oui il existe des associations, ce qui est la VRAIE solidarité, pas celle de la sécurité sociale.

    • Le salaire complet que toucherait le salarié serait encore supérieur à ce qu’il touche actuellement une fois qu’il aurait lui-même payé ses assurances, et néanmoins inférieur pour le patron qui pourrait reconstituer les marges sans lesquelles l’entreprise ne peut se développer ni même se maintenir.

  •  » car tout comme un vendeur répercute la TVA sur ses prix, un patron répercute les cotisations sur les salaires qu’il verse. »

    L’article démarre très mal avec cette erreur fondamentale.
    Le patron répercute les charges sociales sur le prix facturés à ses clients et non pas sur les salaires car ceux-ci sont déterminés par le SMIC, ou les conventions collectives de branche, ainsi que la notoriété des individus ou leurs compétences.

    • Exact, c’est ce que je dis, il y en a un certain nombre ici qui ne semblent pas prendre en compte le SMIC…. Ce qui est juste fondamental….

      Et même sur les salaires plus élevés que le SMIC, ça pose problème. Un cadre par exemple. « Grassement payé ». T’as le choix: soit tu baisses son salaire, et il risque de partir pour des cieux plus cléments, soit tu augmentes tes prix, et t’es plus cher que la concurrence. Dans les deux cas, c’est mauvais.
      Je connais une personne par exemple, ingénieur en informatique industrielle, qui s’est exilé en Australie du fait de la différence monstrueuse de salaire. Certes la vie y est plus chère sous certains aspects, mais un salaire multiplié par 5…

      Ce qui est d’autant plus désastreux que les plus hauts salaires sont aussi souvent les plus mobiles, donc les plus enclins a partir à l’étranger, et inutile de préciser que les meilleurs éléments sont particulièrement visés par cet exode. Trop de charges font soit augmenter les prix, soit provoque une exode des salariés qualifiés et un chômage des bas revenus.

      • Pour ma part, si aucune évolution dans les 2 ou 3 années à venir, ce sera un exode soit vers l’Australie, soit au Canada. Vrais pays libéraux

  • Visiblement, beaucoup de commentateurs ne connaissent pas le principe de l’incidence fiscale: ce n’est pas toujours celui qui verse l’argent au tresor qui supporte reellement le poids de la taxe (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Incidence_fiscale)
    Les charges sociales sont payees en partie par le salarie et en partie par le patron, suivant le pouvoir de negociation de chacun. Exemple: un bon joueur de foot qui s’expatrie facilement a un pouvoir de negociation bien plus grand que le club Francais qui veut l’engager, c’est donc le club qui paiera la majorite des taxes (y compris IR). Autre exemple: un salarie sans qualification particuliere (et donc facilement remplacable) supportera lui-meme toutes les charges.

    • Ce qui est complètement faux puisque du fait du SMIC, le salaire ne peut pas baisser en dessous de cette limite, et donc, nécessairement, les charges ne peuvent plus être répercutées sur le salaire. Concrètement, si 80% de charges aujourd’hui sur un SMIC, et 90% demain, tu crois que les 10% seront pour qui, sachant qu’on ne peut pas baisser le salaire?

      • Si la productivite du travailleur ne couvre plus le salaire complet (avec charges), c’est soit le remplacement par une machine, soit la delocalisation, soit l’augmentation des prix. C’est le choix de l’entrepreneur, mais l’augmentation des prix n’est possible que si les clients acceptent (s’ils ont le choix d’acheter en ligne a l’etranger, pourquoi accepteraient-ils de payer plus cher ici?) et la machine ne sait pas encore tout faire. Reste la delocalisation… et le smicard devient chomeur.

  • « est-ce que le prix que l’on paie pour ces services est trop élevé ? »

    Poser cette question revient à se demander s’il existe un prix juste. Le prix juste est celui qui est déterminé par l’offre et la demande dans le cadre de l’échange volontaire. Un prix contraint ne peut pas être qualifié de « juste », du fait de l’absence du caractère volontaire de l’échange. Par conséquent, tout prix contraint est nécessairement injuste, c’est-à-dire trop élevé. Un prix contraint n’est d’ailleurs pas un vrai prix, déterminé par le marché, mais un tarif, déterminé par un fonctionnaire.

    Le prix des assurances sociales (santé, retraites…) sera déterminé par les choix volontaires des salariés à la condition nécessaire et suffisante que la SS soit privatisée, de l’offre de soins aux assurances sociales. Dans la situation actuelle de monopole public, peu importe que le tarif soit déterminé par le MEDEF, les Martiens ou le fonctionnaire Duchmoll, puisque ce tarif n’a strictement aucune signification économique. Il a en revanche une signification politique certaine, à l’instar des tarifs artificiels systématiquement pratiqués dans l’ex-URSS. Mais cette situation n’est que temporaire. L’illusion des tarifs « politiques » se maintient jusqu’à ce qu’elle soit rattrapée par la réalité économique des vrais prix. En France, nous y sommes (presque).

    La privatisation de la SS n’est pas « une autre question“, c’est le coeur du sujet.

  • « Une autre option serait de monter en gamme, de moderniser la production et les entreprises »

    Sauf qu’il est difficile de moderniser quoique ce soit quand on a un taux de marges quatre fois inférieur au voisin….
    Vous pouvez toujours monter en gamme ça ne changera rien: il gagnera toujours quatre fois plus :). Et pourra donc vous battre aussi en terme d’investissement.

    Votre raisonnement possède de nombreux « trous ». Quand vous dites par exemple que c’est le salarié qui paye la totalité des charges, c’est faux. Certes c’est lui qui produit. On est d’accord. Y compris l’argent pour payer les charges. Sauf que normalement, en échange de son salaire, il est censé apporter un surplus de gains à son entreprise.
    Exemple, un salarié payé 1€ produit 2€. Le salarié gagne 1€ et son entreprise gagne 1€.
    Un salarié payé 1€ produit 2€, mais sur les 1€ on va prendre 80% de charges. 1€ pour le salarié, 0.80 pour l’Etat et…. 0.20 pour l’entreprise. Si vous arrivez à me dire que l’entreprise gagne la même chose dans le second cas que dans le premier….

    Parce qu’il y a une variable que vous semblez avoir zappée: le SMIC. Vous dites que les charges sont prises sur le salaire. Oui sauf qu’on a un salaire minimum. Donc à partir d’un certain point, les charges ne peuvent plus être prises sur le salaire, mais bien sur ce qu’il reste: les marges.
    Ou si vous voulez l’entendre dire autrement:
    -sur les gros salaires, on prend les charges dessus, ce qui donne des salaires moins élevés, pour des postes où il y a une forte concurrence en générale donc —-> exile à l’étranger. C’est le cas en informatique par exemple, où les différence peuvent être énormes. Les ingénieurs sont souvent dans ce cas de figure. Ce qu’on appel la main d’oeuvre qualifiée, la matière grise. Donc clairement, ce n’est pas un bon plan.
    -Sur les petits salaires, la majorité de la population, dans l’impossibilité de jouer sur les salaires, l’entreprise rogne sur les marges. Donc deux cas de figure, soit elle limite l’embauche pour éviter de perdre ses marges, soit elle recours massivement à du travail précaire (interim surtout, voir stage), ou a des prébendes diverses pour compenser.

    Donc dire que ça n’a pas d’impact….

    Ensuite vos excuses sur le patronat mangeur de chatons qui veut baisser les salaires sans le dire, on croirait entendre Melenchon…. Déjà c’est faux, ça a toujours été clair: baisse des salaires ou des charges. Et croire que les patrons préfèrent une baisse des salaires plutot que des charges est une immense connerie: baisser le salaire impacte la consommation, alors qu’obliger l’Etat à se serrer la ceinture en prenant moins de charges permet d’augmenter les marges sans toucher au pouvoir d’achat. Vous croyez vraiment qu’une entreprise préfère donner plus d’argent à l’Etat et voir ses consommateurs s’appauvrir?! Maintenant si l’Etat se refuse à toute réforme, alors oui, la baisse des salaires est envisageable, hélas, mais contrairement à ce que vous dites, ça n’a jamais été un secret de Polichinelle, ou alors vous êtes mal informé.

    Pour finir, si, il est possible de savoir si l’on paie trop ou pas. Inutile de sortir des études de 1500 pages sur le dossier. Nos médicaments sont parmi les plus chers, du moins ceux qui sont remboursés. Normal. Le consommateur étant remboursé, il ne fait pas attention au prix de son médicament. Ce que les laboratoires ont parfaitement assimilé. de fait, les prix pratiqués sont aberrants, mais tout le monde s’en fout, puisque à première vue, c’est indolore pour le consommateur: c’est l’Etat qui paye!
    De la même façon, faites vous hospitaliser et vous verrez… Vous passez une nuit et vous recevez une facture pour 3/4 voir une semaine complète d’hospitalisation… Le tout gracieusement remboursé par la Secu. Du coup forcément, la secu rembourse 3 ou 4 fois le prix réel. Sans parler du fait que du coup, chaque chambre est beaucoup plus rentables, puisqu’ils se retrouvent à se faire rembourser 3 ou 4 patients pour la même nuit dans la même chambre individuelle…

    Et les blagues en matière de Secu son très nombreuses, les aberrations ne manquent pas. De la même manière, le système des retraites est une comédie, à commencer par celles des fonctionnaires…

    •  » Nos médicaments sont parmi les plus chers, du moins ceux qui sont remboursés. Normal. Le consommateur étant remboursé, il ne fait pas attention au prix de son médicament.  »

      Tout à fait vrai.
      J’ai un bon exemple.
      Une personne parmi mes connaissances consulte son ophtalmo, qui lui détecte un début de dégénerescence maculaire (DMLA). et lui prescrit 3 injections de Lucentis.
      En se rendant à la pharmacie, le patient découvre que la boite de Lucentis (fabriqué par le labo suisse Novartis) coute plus de 750 euros …… mais, ouf, sa carte vitale lui permet de repartir avec le médicament sans débourser un centime.
      Et il lui faudra encore retirer deux boites du precieux medicament dans les prochains mois pour terminer le traitement.
      Sachant qu’un medicament generique de Roche coutant environ 50 euros sur internet, n’a pas encore reçu d’autorisation de prescription en France !

  • les charges sociales sont évidemment payé par le patron. si il ne dégage pas assez de marge pour rembourser son salaire + des charges et frais annexes directement lié a son poste (materiel , comptabilité, gestion RH) , c est le probleme du patron, pas du salarié.

    j’ai plusieurs fois l expérience dans ma TPE dans la prestation de services dans la création numérique .
    nous facturons les prestation à la journée , il est donc facile de comprendre les notions de rentabilité, du fait de la taille de la structure et du modèle economique.

    Le salarié comprends assez facilement qu’il doit rembourser son salaire net et ca lui semble légitime. en revanche quand tu lui expliques qu’il doit gérer « au minimum » des profits d’un valeur de son salaire net * 2.5, il n est courant qu’il se sent « exploité » , pourtant entre les charges et les différents frais directement lié à cette embauche, 2.5 c est souvent ce que le seuil en dessous duquel l entreprise perd de l argent avec ce poste.

    Plus généralement, dans un contexte ou l automatisation touche de plus en plus de secteurs, avoir un système qui taxe le travail est un hérésie.

    Plus une entreprise emploie, plus elle paye de charges sociales, ca devrait être le contraire !

    d’ici un trentaine d année, la plupart des emplois intellectuels actuels pourront être fait par des machines. que vous faire les personne n’ayant pas ou peu de capital pour vivre ? pas grand nombre n en parle, c est pourtant un des enjeux majeurs de notre avenir proche.

  • Encore un papier pour ne rien dire…. Écrit par quelqu’un qui n’a pas vécu l’expérience du patronat, de la création ou suppression d’emploi….

    Vous pouvez mettre les charges ou vous voulez, elles sont tout simplement trop élevées, confiscatoires et découragent tous entrepreneurs de la devenir …

    Au delà du poids des charges, le problème à poser est celui du poids des retraites, de la santé, du chômage et surtout des ces institutions dispendieuses…. Ainsi que du problème social….

    Tout est nivelé par le bas, nos politiques actuels créent leur propre électorats… Nous construisons aujourd’hui des fainéants et des assistés….

    Bref, j’ai peur pour nos enfants, qu’allons nous leur laisser !!!

  • Et puis suivent les impots locaux……..

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Un article de l'Iref-Europe

 

Pour faire oublier le débat inabouti sur les retraites, le 15 mai, M. Macron a annoncé deux milliards de baisses d’impôts en faveur des classes moyennes. Il veut aider ceux qui sont « trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre ». C’est une bonne idée, mais il ne les aidera pas durablement en leur donnant de nouvelles aides.

Il a parlé de baisse d’impôt mais les modalités de ce geste coûteux ne sont pas encore arrêtées :

« Je ne veux pas ici fermer des portes p... Poursuivre la lecture

travail chomage
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Par Jacques Garello

Même si le mois de septembre a enregistré une baisse importante du taux de chômage, ce qui a enthousiasmé les médias et le gouvernement, le chômage reste un problème endémique pour la France et un échec de la politique menée par François Hollande : depuis son élection en mai 2012, le ministère du Travail a recensé 617 000 chômeurs supplémentaires en catégorie A.

Alors qu'approche l'année électorale 2017, la question du chômage, qu'il monte ou qu'il baisse selon les catégories dont on parle ou qu'on ignore, se... Poursuivre la lecture

Un article du site Hexagoneries

Voici, sur la base de prélèvements obligatoires minimaux et hors impôts :

Les chiffres sont exacts et le nombre de billets correspond à un salaire brut de 100, à quelques arrondis près afin de laisser les petites pièces jaunes à Bernadette.

Cela étant et en prenant en compte la complexité et la multiplicité des prélèvements, il ne s'agit que de caricaturer un peu afin de faire toucher du doigt certaines des causes qui, bien souvent, transforment notre dialogue social en un dialogue ... Poursuivre la lecture

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