Par Pierre Duriez.
Hasard malheureux du calendrier : à peine quelques jours après l’annonce du nouveau Gouvernement Valls II, les chiffres du chômage tombent et traduisent une nouvelle fois l’échec du Gouvernement à reprendre le pays en main.
9ème hausse consécutive du chômage : des chiffres lourds de sens
On ne parle plus que de ça depuis plusieurs jours : le nombre de chômeurs a encore augmenté à la fin du mois de juillet 2014, pour la 9ème fois consécutive. 40 600 nouveaux demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues, ont passé les portes de Pôle emploi, pour rejoindre les 5 millions d’autres chômeurs déjà présents sur les listes de demandeurs. C’est la deuxième hausse du chômage la plus importante depuis octobre 2013. Difficile dans ces conditions pour le nouveau Gouvernement de vanter les mérites de sa politique économique. Pour autant, ni François Hollande ni Manuel Valls ne semblent très inquiets. Alors que le premier reste très discret, le deuxième, entre deux accolades avec les dirigeants du Medef, s’est empressé d’en appeler à la bonne volonté des entreprises. Comme si ces dernières attendaient simplement le feu vert du Premier ministre pour investir dans l’économie française et recruter.
À l’ouverture de l’Université du Medef, Manuel Valls a en effet invité les entreprises à jouer le jeu. Malheureusement, il leur est difficile de créer des emplois alors que le Gouvernement n’a cessé d’appuyer sur les freins. Certes, des avancées ont été réalisées (pacte de responsabilité, CICE), mais il est encore trop tôt pour en voir les effets. Les charges sociales des entreprises sont encore très élevées, au point que seuls les grands groupes de certains secteurs arrivent aujourd’hui à sortir la tête de l’eau.
Le paysage économique français est encore aujourd’hui très hétérogène. Dans les secteurs de croissance, les investissements sont très présents, mais n’ont aucun rapport avec la politique du Gouvernement. Certaines entreprises de services ont par exemple le vent en poupe. Alors que la Poste a engagé 5000 personnes en 2013, EDF a pu recruter pas moins de 6000 personnes l’année dernière, dont une grande partie grâce à ses engagements pour le développement des énergies renouvelables, secteur porteur. Le BTP se porte lui aussi plutôt bien avec des têtes de gondoles telles que Vinci, qui a également recruté 6000 personnes en 2013, ou le groupe Bouygues et ses non moins impressionnants 4300 recrutements. De bons chiffres qui ne signifient cependant en aucun cas une tendance de fond. Chez la plupart des entreprises, c’est la récession qui vient frapper à la porte. Le Pacte de responsabilité, lui, peut toujours repasser.
La lente agonie de l’apprentissage
Si cette nouvelle hausse du chômage n’est finalement une surprise pour personne, les plus déçus à l’annonce des chiffres de Pôle emploi ont probablement été les jeunes Français. Alors que le taux de chômage pour les personnes de moins de 25 ans avait baissé en juin, annonçant peut-être une reprise très attendue, la tendance s’est inversée en juillet et le nombre de jeunes chômeurs en catégorie A a une nouvelle fois augmenté (+0,7 %). Une rechute d’autant plus inquiétante que le Gouvernement avait déjà pris des mesures pour favoriser l’emploi des jeunes, notamment au niveau de l’apprentissage. François Rebsamen, ministre du Travail, a annoncé renforcer un peu plus ces mesures dans les mois à venir. « 280 millions d’euros supplémentaires [seront] mobilisés pour 2014 et 2015 » afin d’atteindre l’objectif des 500 000 apprentis en 2017 que le Gouvernement s’est fixé cet été.
Une réunion est prévue en septembre à ce sujet, probablement stérile. Le Gouvernement prend en effet le problème dans le mauvais sens. En juillet, le Premier ministre a annoncé de nouvelles aides financières pour promouvoir l’alternance et l’apprentissage. Donner une prime de 1000 euros aux entreprises pour les inciter à favoriser ce type de contrats, une belle idée certes, que Manuel Valls n’est malheureusement pas le premier à tester. En 2009, François Fillon, alors Premier ministre, et Laurent Wauquiez, secrétaire d’État chargé de l’Emploi, lançaient une série de mesures pour favoriser l’emploi des jeunes, l’apprentissage et l’alternance, parmi lesquelles des primes à l’embauche d’un apprenti. Un an plus tard, les 320 000 entrées en apprentissage et les 170 000 contrats de professionnalisation prévus par les deux hommes n’ont pourtant pas été au rendez-vous.
Le problème de l’alternance et de l’apprentissage aujourd’hui, ce n’est pas le manque de motivation (financière) des entreprises, c’est la complexité du dispositif. Une complexité qui ne date pas d’hier, mais à laquelle personne n’a vraiment remédié jusqu’ici. Henri Proglio, PDG d’EDF – qui emploie 5 % d’apprentis – et engagé pour la promotion de l’alternance, évoquait déjà ce problème en 2009 dans un rapport « Promouvoir et développer l’Alternance » : « les dispositifs sont complexes, peu lisibles et difficilement accessibles, dévoreurs de temps et sources d’inefficacité » pour celui qui ne connaît pas par cœur toutes les ficelles de ces formations. Preuve en est aujourd’hui avec cette pas si fameuse prime de 1 000 euros décidée en juillet : « personne, dans l’entreprise ne sait que cette mesure existe », déclarait au Figaro un élu patronal il y a quelques jours. C’est peut-être ça finalement le vrai problème des mesures du Gouvernement, personne ne sait qu’elles existent.
Bah, tout comme ce gouvernement est insignifiant, inexistant sauf en âneries.
Pardon, mais se faire ch… à remplir tout un fatras de formulaires pour gagner 1000€, c’est prendre les patrons pour des retraités qui jouent au turf. Soit on a besoin d’un apprenti et on le prend, soit on n’en a pas besoin et ce ne sont pas 1000€ qui changent la donne. Donc tout ce fric part aux grands groupes qui disposent quelque part d’un RH désœuvré capable de démaquiser les dispositifs pour en tirer parti…
Et bien où vont aller tous ces chômeurs. Effectivement, il faut alléger, le temps l’alternance et d’apprentissage. Je partage entièrement votre avis sur ce point.
« la Poste a engagé 5000 personnes en 2013 »
On se demande bien pour quoi faire ??? Vu que la poste a perdu 50 % du marché des colis et que quasiment plus personne n’écrit…
Ce sont donc des emplois « subventionnés !!!
« EDF a pu recruter pas moins de 6000 personnes »
Principalement dans les EnR, totalement subventionnée par l’Etat.
Ce sont donc des emplois « subventionnés !!!
« Vinci, qui a également recruté 6000 personnes en 2013, »
« Bouygues et ses non moins impressionnants 4300 recrutements. »
Honnêtement, ces deux entreprises sont aux crochets de l’Etat… On voit bien les délires sur la vente d’Alsthom et la rachat de SFR cet été !!!
» 280 millions d’euros supplémentaires pour 500 000 apprentis en 2017″
Cela fait la somme astronomique de 560 e par apprentis….
C’est sur que cela va vachement créer des emplois !!!
« Une Prime de 1000 € par apprentis… »
Cela ne serait pas plus simple de ne pas prendre l’argent dans les caisses des entreprises, plutôt que leur redonner après… après que l’Etat est pris sa commission de 70 % dessus !!!
J’ai eu à de nombreuses occasions des apprentis (et des stagiaires, même si c’est très différents) et force est de constater que le problème réside dans la motivation. Celle-ci n’est pas de 1000 euro mais bel et bien de développer avec un jeune un partage qui pourrait être un fondement pour l’avenir.
Un discours qui motiverait ainsi que des moyens pour faire que le discours aient du sens, certainement, permettrait de développer l’apprentissage.
Celui-ci, néanmoins, ne peut exister que réciproquement.
Encore une fois, la charrue vient avant les boeufs.
GOUVERNEMENTS FRANCAIS: DES POLICHINELLES AU POUVOIR.
COMMENTAIRES SANS RETENUE N°3
Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume de France? Se payer la tête des Français à ce point relève d’un art insoupçonné que seul les politiques ont le secret. Prenons l’exemple de la revalorisation des petites retraites, scénario digne d’une télé-réalité, produit « made in France » si cher à Arnaud Montebourg et exportable à l’étranger.
Episode n°1. Au premier trimestre de cette année, le « gouvernement » français annonçait que les retraites de moins de 1200, 00€ par mois SERAIENT REVALORISEES au 1er octobre 2014.
Episode N°2. Courant septembre, changement de programme. Tout compte fait, lesdites retraites NE SERONT PAS REVALORISEES avant l’année prochaine.
Episode n°3. Après maintes réflexions, le « gouvernement » décide que certaines petites retraites SERONT BIEN REVALORISEES en octobre.
Episode n°4. A l’heure où j’écris ce commentaire, les réalisateurs de cette série-culte n’ont pas encore prévu une suite à ce feuilleton.
Après réflexion, une question me vient à l’esprit: à quoi sert un ministre ou un secrétaire d’Etat? Toucher de l’argent public pour faire et débiter des âneries? Quand je vois le nombre de polichinelles qui ont défilé durant ces dernières décennies pour prétendre diriger la France et la mettre dans l’état où elle est, il serait judicieux de leur réclamer le remboursement des sommes indûment gagnées, et ils en ont les moyens, afin de les mettre dans la même situation. Ceci n’est bien évidemment qu’une simple réflexion de citoyen qui n’engage que moi.
PATRICK SOUILLE
PAROLES DE CITOYEN: ET SI JE DISAIS TOUT.
Modifier l’apprentissage ne pas résoudre le problème.
Le chômage croit et le nombre de stages EXPLOSE. Il a plus que triplé en 10 ans.
Pour tout et n’importe quoi: animateurs de vacances en juillet aout (évite de recruter un saisonnier), « employé polyvalent » « remplacement congé maternité (illégal) etc etc.
Les stages < 2 mois sont non payés. Les entreprises abusent de ce système et les jeunes diplômés (ingénieurs grandes écoles) fuient la France. Ils créent à l'étranger et ne reviendront jamais.
Moins cher que gratuit, c'est quoi ? Payer pour travailler ?
Pour z-é-r-o Euro on peut utiliser (comme un objet jetable) un jeune qualifié et compétent (voir le nombre d'offres croissant adressés aux grandes écoles).
Il n'y a quasiment pas de contrôle.
et attention les entreprises stagiophages prennent le soin de préciser "stage de 2 mois NON PAYE. Pas d'alternance. Pas de contrat de professionnalisation".
Prochaine étape: demander à l'étudiant de fournir son ordi et sa voiture.
Oops, cela existe déjà.
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