La BCE face à l’analyse monétariste

La BCE n’a aucune marge de manœuvre pour faire repartir la croissance. C’est aux États eux-mêmes d’assainir leurs comptes. Mais allons-nous dans la bonne direction ?

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La BCE face à l’analyse monétariste

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 août 2014
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Par Jean-Pierre Chevallier.

Depuis que la BCE a laissé entendre vendredi dernier qu’elle était sur le point de racheter des junk bonds de ces clowns des pays du Club Med, leur demande a bondi, ce qui fait plonger leurs rendements à des plus bas historiques, mercredi dernier encore, d’après les chiffres publiés par l’AFP.

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Il s’agit là d’une erreur car les caractéristiques de la BCE et de la zone euro sont totalement différentes de celles de la Fed et des États-Unis…

En effet, les entreprises américaines ont des trésoreries considérables provenant des bénéfices qu’elles ont réalisés au cours de ces dernières années après l’assainissement provoqué par le bombardier furtif B-2.

Elles ont donc été obligées de les placer auprès de la Fed qui à son tour a été obligée… d’en faire quelque chose : en fait, elle a racheté de grosses quantité de bons du Trésor et de titres hypothécaires, ce qui a eu pour conséquence de faire circuler cet argent et de contribuer à faire baisser les taux, comme je l’ai expliqué à maintes reprises précédemment.

Dans ce processus, il n’y a donc pas eu de création monétaire mais de la circulation monétaire impulsée par la Fed, ce qui a contribué à faire repartir la croissance du PIB sur des bases saines sans inflation.

Il n’en est pas du tout de même dans la zone euro. En effet, les entreprises sont généralement exsangues, avec une trésorerie réduite au minimum, au bord de la faillite pour un grand nombre d’entre elles, surtout en France.

Dans une telle situation, la BCE ne dispose pas de réserves comme la Fed. Elle ne peut donc pas faire circuler de l’argent gagné, c’est-à-dire mener une politique monétaire sainement proactive.
Coincés sont les Marioles, qui ont déjà répété qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose pour faire repartir la croissance dans leur zone : ce sont les gouvernements qui doivent assainir la situation dans leur propre pays en arrêtant de distribuer de l’argent non gagné.

Politiquement, c’est difficile de mener une politique économique orthodoxe et a priori plus facile d’être laxiste et démagogique.

Comme précédemment, la nomenklatura bancaire française fait tout ce qu’il est possible de faire pour contenir l’écart entre les rendements des mauvais bons du Trésor à 10 ans et ceux du Bund,

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Les autres pays du Club Med sont eux aussi dans une mauvaise situation, comme l’Italie :

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Tout est simple, à condition d’avoir un minimum de culture monétariste. Pour l’instant, tout va bien.


Sur le web.

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  • Je vois mal comment les taux à zéro aux États-Unis peuvent engendrer une croissance durable. Jusqu’à présent, ce genre de politique a plutôt créé des bulles suivies par des récessions…

    « Dans ce processus, il n’y a donc pas eu de création monétaire mais de la circulation monétaire impulsée par la Fed, ce qui a contribué à faire repartir la croissance du PIB sur des bases saines sans inflation. »
    Peut-être que si le marché libre ne veut pas faire circuler la monnaie tout seul, c’est qu’il y a des raisons ?

  • C’est quoi cette histoire de « provoqué par le bombardier furtif B-2 »?

  • « Elles ont donc été obligées de les placer auprès de la Fed  »

    Etes-vous certain de cela? Je croyais que les entreprises US (du moins les mastodontes performants) avaient de forts excedents de tresorerie a l’etranger et qu’ils ne les rappatrient pas en raison du regime fiscal qui les rend taxables si ils reviennent aux US. C’en est au point ou Apple emprunte pour financer ses rachats d’action malgre un tresor de guerre d’une centaine de milliards (chiffre non verifie par mes soins, repris de memoire)
    Je croyais que le QE, c’est juste une impression de billets (un debit / credit dans les comptes de la Fed, au nom de la Fed) pour acheter ou emprunter les actifs des banques et leur fournir de la liquidite…

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