Croissance zéro : entre défiance et demi-mesures

La croissance française a une fois de plus déçu. L’ancien député Jean-Michel Fourgous en donne son analyse.

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Croissance zéro : entre défiance et demi-mesures

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 août 2014
- A +

Une tribune de Jean-Michel Fourgous.

Crise économiqueLes chiffres de la croissance du second trimestre 2014 sont un nouveau désaveu de la politique gouvernementale. À l’heure où la Grande-Bretagne affiche un insolent taux de croissance de 3%, la stagnation de l’économie française rend intenables les engagements européens du président Hollande. La reprise, maintes fois annoncée par le gouvernement socialiste, ne sera donc pas au rendez-vous. Qui peut sérieusement s’en étonner ?

L’exécutif semble surpris du décrochage… dont il sème lui-même les graines : choc fiscal sans précédent, stigmatisation de la réussite entrepreneuriale, menaces vis-à-vis des investissements étrangers… Toute l’équipe de François Hollande a miné le climat de confiance dont les entreprises ont besoin pour investir et embaucher. La stagnation de l’économie française est la conséquence inévitable de cette défiance. À la manœuvre, on retrouve Michel Sapin, le même ministre des Finances qui avait déjà réussi en 1993 la prouesse d’engager la crédibilité gouvernementale sur un taux de croissance de 2,6%, pour un résultat de… ‑0,9% ! Une erreur de prévision de 3,5% qui restera dans les annales de l’insincérité des comptes publics.

La situation de la France exige de sortir des hésitations, des compromissions, des demi-mesures, et des jeux de duplicité et de cynisme de François Hollande, l’ancien premier secrétaire du PS, prisonnier de l’aile gauche de sa majorité. C’est une chance historique pour le socialisme français de sortir de son archaïsme et d’abandonner enfin, sur le mur de la réalité, ses vieilles lunes idéologiques.

Avec « Génération Entreprise Entrepreneurs Associés », qui regroupe 130 parlementaires et de nombreux chefs d’entreprise, nous travaillons à un programme économique d’alternance. Un choc de confiance est nécessaire pour  permettre à notre pays de renouer avec la compétitivité, l’emploi et la croissance, à l’instar du Canada, de l’Allemagne, de la Suède. Nous avons déjà suggéré 20 mesures clés, dont la baisse effective des charges des entreprises, la réduction réelle et durable des dépenses publiques dans le cadre d’un État efficace, car recentré sur ses missions essentielles, la simplification du droit du travail, par exemple sur la question des seuils sociaux, et enfin, la nécessaire convergence fiscale européenne avec nos voisins, partenaires et concurrents. En l’absence d’un cap solide, sincère et assumé par un vrai décideur, la France court à la catastrophe. Car il ne peut y avoir de croissance sans confiance, et il n’y aura pas de confiance avec François Hollande.

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  • « C’est une chance historique pour le socialisme français de sortir de son archaïsme et d’abandonner enfin, sur le mur de la réalité, ses vieilles lunes idéologiques. »
    espérons plutôt ceci : c’est une chance historique pour la france de se débarrasser du socialisme

  • La convergence fiscale est une erreur car la concurrence fiscale est un puissant aiguillon pour réformer les pays à forte fiscalité et aux finances publiques dans le rouge.

  • Comment Hollande a-t-il pu dire, le 14 juillet dernier, que la « reprise était là » (« elle est faible, mais elle est là… »), alors qu’il disposait depuis fin juin des chiffres de l’INSEE ? Un tel déni est dévastateur pour la parole politique. Si le Président était une monnaie, il serait totalement démonétisé, et les conséquences sont désastreuses pour l’économie française, et donc pour nos chômeurs. La logomachie ne peut tenir lieu de politique économique, pas plus que les commémorations ne créeront des emplois.

  • Cher Monsieur,
    Je vous remercie de m’avoir transmis la tribune que vous venez de publier.
    Bien que n’appartenant pas au monde de l’entreprise, puisque je suis un ancien diplomate, j’ai lu avec un grand intérêt le livre blanc de décembre 2013 de l’association « génération entreprise » et apprécie vivement votre engagement, car je suis convaincu comme vous que, s’il existe un moyen de mettre fin au déclin de l’économie française et aux répercussions de ce déclin sur notre place dans le monde, ce ne peut être que par la mise en oeuvre des propositions que vous avez formulées.
    Je vous souhaite bonne chance pour la poursuite de votre combat.
    Bien cordialement.
    Alain Peloux

    • si vous partagez ces 20 propositions simples, fortes et soutenues par 130 deputes , 10 think tank et par une large majorite des acteurs economiques francais …faites lire et inciter a lire ce livre blanc synthetique de « generation entreprise »
      merci de votre mot de soutien..

  • notre sous prefet a lunette a tout faux encore 2 ans et demi et nous seront sous developes

    elancourtois desespre

  • Il y a comme un problème, ça tout le monde en est conscient, La Palice est encore contemporain du moins pour nos gouvernants. La réforme du Sénat et de l’Assemblée nationale serait primordiale, un pays comme la France s’est pris au piège d’un trop plein de lois qui débordes et qui inondent la fertilité du peuple, mais comment réformer des institutions monarchiques qui détiennent l’absolu pouvoir ????????????????

  • « En l’absence d’un cap solide, sincère et assumé par un vrai décideur, la France court à la catastrophe.  »

    je préfère le cap solide , assumé par chacun selon son libre choix pour redresser ce pays
    arrêtez de nous vendre l’homme providentiel c’est par ce biais seul que nous nous enfonçons de plus en plus

  • C’est maintenant le chômage
    C’est maintenant la crise
    C’est maintenant l’augmentation des impôts
    C’est maintenant que je me casse

  • je suis bien trop en colère contre le pouvoir actuel………….je pense que hollande mériterait le sort de louis 16

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