Quand l’intellectuel belge Simon Leys publie en 1971 aux éditions « champ libre » Les habits neufs du président Mao, il déclenche un scandale dans le microcosme intellectuel parisien qu’on a un peu de mal à comprendre aujourd’hui, tant les crimes du maoïsme semblent désormais incontestables.
L’extrême-gauche maoïste, loin d’être considérée alors comme une petite secte de détraqués, tenait le haut du pavé. De Philippe Sollers à Serge July en passant par Jean-Claude Milner, le petit monde de la gauche de la gauche, envoûté par la propagande marxiste-léniniste, rêve d’une Chine en paradis socialiste. Simon Leys rappelle alors aux idéologues ignorants –il est sinologue, diplômé de l’université de Louvain, tout en habitant Hong Kong- que derrière l’image de carte postale vendue par Pékin, la lutte pour le Pouvoir y est féroce et l’entreprise générale criminelle.
Les critiques et les calomnies iront bon train, puisque Leys sera accusé d’être un agent de la CIA, surtout de la part du « maoïsme mondain » de la revue Tel Quel. Elles ne s’estompent finalement qu’avec le revirement opéré par l’intelligentsia chinoise elle-même, après l’échec (meurtrier) de la Révolution culturelle. Le désastre humain du communisme chinois comme de ses modèles exportés, notamment au Cambodge, achèveront de discréditer l’aventure du maoïsme français, cet épisode à la fois malsain et exotique de l’histoire intellectuelle de notre pays.
De son vrai nom Pierre Ryckmans, Simon Leys fut aussi un grand connaisseur de la philosophie de Simone Weil. Spécialiste de littérature portant sur la mer et les marins, il écrit plusieurs études sur le sujet, et poursuit une œuvre personnelle qui lui vaut de multiples récompenses, dont le prix Renaudot 2003. Il s’est éteint à l’âge de 78 ans en Australie, à Canberra.
bonsoir , malheureusement cette secte marxiste non seulement existe toujours ,mais aussi sert de modèles à nombre de crétins ,tant au sein de la pseudo intelligentsia que dans les médias ,on en trouve également ; à peine modifiés parmi nos élus !
Il est intéressant aussi de voir comment « l’Immonde », bien conforme à ce qu’on attend de lui, annonce le décès de Simon Leys.
Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié
D’abord on le tue
Puis on s’habitue
On lui coupe la langue on le dit fou à lier
Après sans problèmes
Parle le deuxième
Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté.
J’affirme que l’on m’a proposé beaucoup d’argent
Pour vendre mes chances
Dans le Tour de F…
http://www.paroles-musique.com/paroles-Guy_Beart-La_Verite-lyrics,p7388
http://www.dailymotion.com/video/xejwtf_clip-le-premier-qui-dit-la-verite-d_news
Etant anticommuniste primaire, Simon Leys par sa description de la Chine maoïste m’a permis de tenir dans mes convictions face aux dizaines de milliers de gaucho-maoïstes qui tenaient le haut du pavé dans les facsavec la complicité des unibversitaires marxistes et à la désinformation des presque tous les journaux… Qu’on se souvienne du Nouvel Obs admiratif des Khmers rouges en 75. Ce Belge Australien était aussi un écrivain de talent plein d’humour, le dernier livre de lui que j’ai lu, « les petits Poisson rouges », est un régal. Par ailleurs, son exemple trouve un écho troublant dans le fanatisme réchauffiste qui lance les mêmes malédictions sur les Climat-sceptiques..
Relisez-le (je viens de le faire dans l’édition « Bouquins » : Ecrits sur la Chine) : c’est formidable et toujours d’actualité !