Le mirage social-libéral

L’urgence demande d’en finir avec l’état de défiance généralisé qui empêche la France de se redresser.

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François Hollande (Crédits : Donkeyhotey, licence creative commons)

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Le mirage social-libéral

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 1 août 2014
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L’urgence demande d’en finir avec l’état de défiance généralisé qui empêche la France de se redresser.

Par Philippe S. Robert.

Hollande credits Donkeyhotey (licence creative commons)

Je suis toujours peiné de voir et d’entendre des chefs d’entreprise passer, du jour au lendemain, de l’espoir le plus fou à la déception la plus totale dès lors que le soi-disant pouvoir social-libéral, agissant dans le plus grand désordre idéologique, se paie de mots sans volonté affichée d’honorer d’hypothétiques promesses.

D’ailleurs, le seul fait de dénommer social-libéralisme une politique qui n’est qu’un leurre destiné à séduire les gogos, une population malheureusement fort nombreuse en France par pure déraison d’État, ne peut qu’inciter à la plus grande prudence les Français les plus lucides en matière de débordements démagogiques !

Cette posture est d’autant plus dommageable pour notre pays en perte de vitesse qu’elle contribue grandement à aggraver un état généralisé de défiance qui ne cesse, contre tout sens commun, de repousser dans des proportions considérables l’urgent rétablissement d’une confiance indispensable au redressement de la France.

Ainsi, le simple fait que le travail gouvernemental soit si souvent remis en cause, à l’instar de la loi ALUR et d’un certain nombre d’autres textes législatifs votés manifestement sans réelle connaissance préalable, n’est pas fait, loin de là, pour introduire dans la vie de la nation une confiance qui, aujourd’hui, manque cruellement !

Yogu : « Les dirigeants politiques doivent comprendre le rôle qu’ils peuvent jouer encore, le rôle qu’ils « doivent » jouer. Ils doivent comprendre que ce rôle est de rendre leur pays attractif pour les détenteurs des capitaux d’aujourd’hui et de demain. Ils doivent comprendre que ce rôle est de maintenir, de renforcer la liberté de créer, d’oser, d’entreprendre, d’investir, et ce plus encore quand, passagèrement, la situation semble se faire difficile. »

Mirage social lib

Reconnaissons que nous sommes actuellement en France dans la situation exactement opposée à celle que prône Yogu, le précieux ami américain d’origine sri-lankaise de Guy Millière1, dont le parcours personnel est en lui-même un remarquable exemple de réussite intervenue dans un climat durable de confiance généralisée :

Yogu sait de quoi il parle. Il est arrivé en Californie, sans un sou. Il faisait la plonge dans des restaurants, et dormait dans un sac de couchage sous les eucalyptus du Golden Gate Park. Il venait du Sri-Lanka pour réaliser son rêve américain. Et il y est parvenu, au-delà de ses espérances. Avec le peu d’argent qu’il avait gagné, il a ouvert un compte en banque, passé un concours d’entrée à l’université de Berkeley, obtenu un prêt pour financer ses études, trouvé un emploi dans une petite entreprise d’informatique dès sa seconde année. Il a intégré un peu plus tard une « start up » qu’il a contribué à créer. Il est devenu riche. Il aurait pu arrêter de travailler, mais il a continué. Par passion.

Les hommes et les femmes de l’État qui, depuis quarante ans, prétendent nous gouverner en faisant appel à des concepts depuis longtemps mis au rebut dans le monde entier, ou presque, devraient comprendre que s’ils sont toujours là ils le doivent au seul esprit démocratique qui habite encore les Français.


Sur le web

  1. Les citations sont extraites de Guy Millière, La Septième Dimension – Le nouveau visage du monde – après la crise, L’à part de l’esprit, 2009.
Voir les commentaires (18)

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  • Tout à fait d accord avec votre article . L unique rôle de l état est de poser un cadre le plus simple possible et de faire respecter les règles pour protéger ce cadre afin d établir un climat propice à la confiançe .
    On en arrive presque à regretter que l’armée française soit si légitimiste ! Quelle pitié .

  • Il faudrait pour cela que nos élites politiques cessent d’être formée dans les mêmes institutions ou l’enseignement n’a pas évolué depuis 50ans. Le 20eme siècle est fini, il serait temps de regarder de l’avant et inclure comme dans de nombreux pays des personnes de la vie civile afin de renouveler un peu le paysage.

  • Vous ne voyez pas que pour un dirigeant français, il est moins effrayant d’échouer que de voir quelqu’un réussir et de n’y être pour rien.

    • Absolument d’accord. Si les efforts ne servent à rien, à quoi bon réfléchir et batailler contre une adversité toujours plus étatique.

  • L’horreur de l’État socialiste français !

    Je n’ai connu que cela pendant toute ma vie professionnelle, faite de travail incessant et de reculades perpétuelles. Comment peut-on grandir dans ce système où la confiance a totalement disparu ? Qu’est la vie d’un travailleur acharné sous le socialisme, sinon ni plus ni moins que le complexe de Sysyphe ? Vous vous croyez arrivé parce que vous avez travaillé comme un fou, plus de deux à trois fois ce que réclame le service minimum d’implication et d’adhésion à cette société idéale. Le système et ses odieux représentants gras-doublés du volume de leur suffisance vous renvoient dans un sourire narquois : « retour à la case départ, mon vieux, il faut payer nos annuités et assurer notre niveau de vie ».

    Rien à voir évidemment avec les possibilités offertes à tout homme talentueux et courageux débarquant de nulle part au royaume de la liberté totale d’entreprendre et de réussir sans voir les vautours de la fonction publique unifiée s’acharner sur ta dépouille alors que tu es encore plein de vie. L’exemple de Yogu est dès lors édifiant de ce que le travail, la volonté et le talent peuvent donner quand les routes de la non-servitude ne sont pavées que de bonnes intentions.

    Comme nouvelle espèce de vautour, le socialisme a montré une particularité intéressante : il ne s’attaque pas aux cadavres pour les dépecer mais ne s’en prend qu’aux êtres remplis de force, de jeunesse et de vigueur.

    Il faut le dire et le répéter sans cesse, le socialisme est encore une idée jeune dans l’esprit de ses thuriféraires à œillères, bien qu’elle ait déjà partout depuis fort longtemps trépassé dans la réalité pour ne devenir que ce que son projet imbécile ne pouvait que promettre : une dictature sanglante et meurtrière.

    Social libéral ? Pourquoi pas catho-protestant ou catho-musulman !
    Mélange-t-on les torchons et les serviettes ?

    L’homme est un loup pour l’homme. Le socialiste en est une nouvelle race génétique optimisée.

  • Avec le terme « social-libéral », ils ont voulu se faire peur à bon compte et ressentir le frisson de ce qu’ils croyaient de la provocation leur parcourir l’échine. Se sentir un moment révolutionnaire, alors que c’est un terme inventé comme ceux de la novlangue, creux, fumeux pondu par une agence de com grassement payée … avec notre argent.

    • Ils ont d’abord cru pouvoir faire croire que la liberté serait un truc socialiste,et même que,dans un sens, c’étaient eux les vrais libéraux.
      Ils ont même à un moment(article Expresse)décidé que c’était eux seuls qui auraient la capacité,tenons nous bien(les côtes),de sauver le capitalisme !
      Il est vrai que le projet marxiste était bien de récupérer le capitalisme ad usum Delphni Proletarius,n’est-ce pas !Contradictoirement avec la décision de le détruire.
      Il est vrai qu’on pourrait remonter à l’avant guerre II° et retrouver les thèses du mouvement chrétien personnaliste,(catho de gauche) de(rappelez moi le nom),argumentant que l’homme ne peut être libre s’il n’ a pas n’a pas le pouvoir et les moyens matériels qu’il faut donc lui donner.

  • Social libéral : le « social », c’est pour le coté gauche, et « libéral », c’est pour le coté droit. C’est un slogan.

    « Politique de l’offre »- l’expression plus approprié pour leurs promesses – est plus dur à placer dans un meeting !

  • « Yogu sait de quoi il parle. Il est arrivé en Californie, sans un sou….. »
    La démonstration par l’exception, c’est beau. Son avantage c’est qu’on peut décliner ça à l’infini. Par exemple: la France est un pays de libre entreprise comme le montre l’exemple de l’Oréal, etc…

    • Il ne s’agit pas d’une démonstration mais d’une illustration (et presque d’un témoignage). Ne savez-vous pas reconnaître l’une de l’autre?

  • Tout mot agrémenté du qualificatif « social » subit une déformation idéologique. Dès que vous entendez le qualificatif « social », vous savez immédiatement qu’on vous raconte des fariboles. Le mystère qui vous reste alors à élucider est de savoir si votre interlocuteur est un faible d’esprit ou s’il vous ment effrontément. Dans le premier cas, selon la gravité de l’affection, il vous reste encore une petite chance de le soigner.

    Le libéralisme ne fait évidemment pas exception, parmi tant d’autres : sécurité, assistant, économie, justice, etc. La liste n’a d’autre limite que l’imagination démoniaque des idéologues.

  • La dernière saillie de Montebourg sur Niel : « Montebourg « encourage vivement » l’offensive de Xavier Niel sur T-Mobile ».

    Voila de l’intervention politique utile; Nous savons donc tous que Colbert 2.0 donne son absolution a Niel. J’imagine que nous devrions organiser des manifestations de joie spontanées pour le remercier.

    Lol, on touche le fond!!…

  • Les commentaires sont fermés.

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