De la salade d’algues ? Pourquoi pas ?

Les algues ont mauvaise réputation. Leurs bienfaits sont pourtant reconnus, spécialement en matière de nutrition.

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Spirulines (Crédits : MLL, licence creative commons)

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De la salade d’algues ? Pourquoi pas ?

Publié le 31 juillet 2014
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Par Jacques Henry

Maki credits tschorda (licence creative commons)Plus de la moitié de l’oxygène de l’atmosphère provient du recyclage du « méchant » CO2 par les microalgues, en d’autres termes le phytoplancton. Il a fallu des centaines de millions d’années pour que notre atmosphère arrive à être composée de 20 % d’oxygène afin que nous puissions respirer sans entrave et nous devons remercier le plancton pour ce bienfait. Pourtant les algues ont une très mauvaise réputation, elles empoisonnent l’existence des aquariophiles, elles peuvent ruiner la saison touristique d’une station balnéaire en s’accumulant sur les plages. Ce phénomène est d’ailleurs dangereux, parce qu’il produit de grandes quantités de gaz toxiques. Enfin, les algues exaspèrent les propriétaires de piscine, car il est parfois difficile de s’en débarrasser. Il est vrai qu’en des millions d’années, les algues se sont adaptées à toutes sortes d’environnements, des plus insipides aux plus hostiles. On en trouve naturellement dans les océans mais aussi dans des lacs à la salinité extrême, et, plus étonnant, tout près des geysers où la vapeur expulsée des entrailles de la terre peut atteindre beaucoup plus de cent degrés. Les algues possèdent cet immense avantage de ne pas entrer en compétition avec les cultures traditionnelles puisqu’elles n’ont même pas besoin d’un sol pour se multiplier. Il leur faut de l’eau et du soleil !

Spirulines credits mll (licence creative commons)
Les spirulines qu’on trouve quotidiennement dans les boissons et les aliments

 

Bien que beaucoup de peuples utilisent déjà des algues dans leur alimentation quotidienne, on pense naturellement aux mets délicats de la cuisine japonaise, notamment les sushis, mais les microalgues sont des nouvelles venues dans l’alimentation, en particulier les spirulines qu’on retrouve dans certaines boissons aux fruits ou aux légumes proposées par Green Machine sous le nom de Naked. Certains produits de cette société contiennent jusqu’à 1,3 gramme de spiruline par bouteille. Les microalgues sont aussi très riches en acides gras dits omega-3, ce qui est normal puisque dans la chaine alimentaire marine, l’apport initial en ces acides gras provient justement du phytoplancton. On a même songé à ajouter dans le lait pour enfants des extraits de microalgues pour compenser la faiblesse du lait maternel en omega-3. Il est difficile d’imaginer une société comme Nestlé se lancer dans une telle aventure car il pourrait y avoir une réaction négative de la part des mères de famille, leurs poupons chéris ne sont tout de même pas des poissons ! Pour la nourriture animale, en particulier pour les poulets et les poules pondeuses, des essais ont démontré la pertinence d’une supplémentation avec des microalgues conduisant à un enrichissement en carotène et une diminution de la teneur en cholestérol des œufs.

Tout le problème avec les micro-algues est de passer du stade expérimental au laboratoire à l’échelle industrielle pour une raison qui semblerait très simple à solutionner mais qui représente en réalité un défi technologique.

Si la croissance des algues est rapide, la maîtrise de celle-ci a conduit à imaginer des bassins de culture en plein air ressemblant à un circuit automobile afin de ne jamais atteindre une concentration en algues trop importante qui finirait par inhiber la croissance de ces dernières par obscurcissement du milieu aquatique et donc une réduction de l’activité photosynthétique. Si cette configuration des bassins de culture où l’eau ne cesse de circuler pour être prélevée en fin de parcours, traitée par filtration pour récupérer les algues et réinjectée en continu dans le circuit, la concentration en algues obtenue n’est pas satisfaisante et fait apparaître alors d’autres soucis technologiques au niveau du processus de filtration qui serait d’autant plus efficace que la concentration en algues est élevée, ce qui n’est justement pas possible pour atteindre une croissance optimale des algues. Reste la culture en circuit fermé ou dans des réacteurs du type de ceux utilisés pour la croissance des bactéries mais en tout état de cause, la solution sera trouvée prochainement et il faut se préparer d’ores et déjà à la consommation de microalgues qu’on arrive à produire aujourd’hui pour deux euros par kilo, rien à voir avec la viande de bœuf !

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  • les algues sont un met réputé en asie… c’est peut-etre la raison pour laquelle la chine va bientot s’éffondrer ?

  • On peut aussi en faire du carburants il me semble.

    Une piste à creuser en ces temps de pétrole cher (cher surtout de taxes je vous vois venir …).

    • oui, mais pour ce que carburant soit compétitif, il faudrait qu’il soit exonéré de taxes, ce qui revient à le subventionner.

      • cette histoire d’huile à partir d’algues m’a toujours interloqué et je pense ( mais je ne connais pas bien le dossier et j’ai peut-etre tord ) que c’est une escroquerie industrielle. les algues, pour produire du  » pétrole  » en quantité, vont avoir besoin de matières, car dans la nature, rien ne se perd ni ce créer, c’est bien connu . si l’eau et le carbonne seront facile à trouver, et trés bon marché, quand il va falloir passer aux macro et oligo éléments ( azote, potasse, phosphore, calcium, fer, fluor … j’en passe et des meilleurs ) bonjour le cout de production, sans parler des kilomètres de tuyau … ça ne parait pas trés sérieux.

        • De la même manière qu’on cultive des fraises et des tomates hors sol, en industrie agro-alimentaire. Les dites ont un apport extrêmement pauvre en minéraux, et sont mangeable (Elle ont juste un gout standardisé peu importe la region de production).
          Mais je pense que il doit bien avoir un concentré de sels minéraux en tout genre sur le marché, et même si ce n’est pas le cas, la terre banale n’est-elle pas censée contenir tout ces éléments?

          Même si je ne crois en la fabrication de carburant a moyen ou a long terme avec des algues, la culture de celles-ci est largement faisable a mon avis, juste les processus pour améliorer la rentabilité sont encore à travailler.

  • Hello,
    Il y aussi c’est boisson suisse à la spiruline fraîche http://www.spiralps.ch
    Super goût! Fruits et non pas algue….
    Amicalement
    JM

  • Israel développe industriellement la culture d’algues dans l’optique biocarburants depuis un peu moins de 10 ans. J’ai rarement vu Israel être à coté de la plaque et c’est toujours plus pertinent d’utiliser des algues pour produire des biocarburants que du mais. A mon avis, c’est à suivre.

    • je peut vous dire précisément le cout de production d’un kilo de mais : engrais, machine, maind’oeuvre, stockage, semences …
      pouvez vous en faire autant pour les algues ? je serais curieux de le connaitre …
      ou vont etre produite ces algues ? en haute mer, prés des cotes ? dans des lagunes ? en hydroponie ? dans des usines ?

      • on pourrait dire c’est juste une question économique…oui et non…le potentiel des algues vient surtout de la grandeur des océans que nous n’exploitons pas comme on exploite les terres qui seraient insuffisantes pour produire vraiment du biocarburant …et justement les environnementalistes pourraient dire pas touche à la mer…

        • Ce que j’ai vu , c’est usine pilote en bord de mer bien sur. Le type d’algue est bien sur sélectionné, particulièrement vis à vis du taux de croissance. Celui-ci est de toute façon 10 à 15 fois plus important que celui de végétaux aérobies à cause entre autre de la capacité à absorber le CO2 dissout dans l’eau. C’est d’ailleurs pour ça que les écologistes aiment les algues!

          Mais surtout, le tartare d’algues (vendu par les bio), c’est franchement génial à l’apéro.

  • depuis que le pet des vaches inquiète la planète chacun imagine des trucs invraisemblables pour devenir immortel et alzermerien !

  • Les algues sont surtout une ressource nutritive exceptionnelle, de supers-aliments et en particulier l’AFA qui soutient le processus de régénérescence cellulaire.

    • l’AFA ? c’est mieux que l’ ALFALFA ?

      ou ça sent la HOUMFA ? …

      • Mieux ? Il n’y a pas de plante qui soit meilleure qu’une autre, tout dépend de ce que l’on recherche et de son application. En l’occurence pour l’AFA (archéobactérie, algue d’eau douce) du lac Klamath qui est l’un des aliments les plus complet de la planête, si ce n’est l’aliment le plus complet : http://urlz.fr/ydF (lien vers livre amazone), bien supérieur à la Spiruline, et n’a rien à voir avec l’ALFALFA (luzerne, consommé en graine germée ou en jus d’herbe) qui est également un très bon élément nutritionnel.

        Dans tous les cas, ni pour l’AFA, ni pour l’ALFALFA, il n’y a de HOUMFA.

        Si vous voulez creuser le sujet :
        L’expert ayant mis en évidence les particularités de la plante AFA :
        http://www.editions-homme.com/christian-drapeau/auteur/drap1005
        Publication dans la très sérieuse revue médicale « Cardiovascular Revascularization Medecine » des travaux sur l’AFA mettant en évidence son potentiel :
        http://urlz.fr/ydT

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