Enfin des impôts libéraux !

Les Belges vont avoir l’immense privilège de voir leurs impôts augmentés par un gouvernement « libéral ».

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Enfin des impôts libéraux !

Publié le 31 juillet 2014
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Par Drieu Godefridi.

impots credits LendingMeme (licence creative commons)À mes amis belges qui se réjouissent de la mise en place possible, sinon probable, d’un gouvernement belge de droite au niveau fédéral, je réponds que l’art de lever l’impôt, selon Colbert, consiste à plumer l’oie sans la faire criailler. Cela fait belle lurette, en effet, que les Belges n’avaient plus connu le bonheur d’impôts majorés, non par un gouvernement socialiste, non par un gouvernement panaché de tout et de rien, mais par un gouvernement authentiquement libéral.

Une droite qui taxe…

Car il ne faut pas s’y tromper : l’histoire de l’Occident d’après 1945 – quand on écrit « après-guerre », de plus en plus de gens se demandent de quelle guerre exactement s’agit-il ? – montre que les gouvernements les plus enclins au délire budgétaire sont des gouvernements de droite qui se revendiquent de la belle théorie libérale. Prenez la « révolution conservatrice » de Reagan, aux États-Unis : les impôts ont baissé, certes, mais dans le même temps que les dépenses augmentaient de belle façon, creusant d’autant l’abyssal déficit du budget fédéral américain. Or, le déficit budgétaire et la dette ne sont jamais que des impôts différés. Reagan, grand taxateur.

Le problème, binaire, d’un gouvernement qui se veut d’inspiration libérale, dans le contexte d’hyperendettement qui est celui de la Belgique comme de la France, est qu’il doit réduire les dépenses de l’État, donc sevrer les clientèles de la gauche, mais également ses clientèles propres. Par nature, un gouvernement qui se veut libéral de façon cohérente est un gouvernement de rigueur budgétaire, qui doit se résoudre à fâcher à peu près tout le monde – tant sont nombreux ceux qui dépendent à un titre (rémunération) ou un autre (niche fiscale) de la générosité de l’État.

… et une gauche économe

L’histoire offre quelques exemples inspirants d’austérité réussie, la plupart… de gauche ! Ainsi de Gerhard Schröder qui, par une politique intelligente de maîtrise budgétaire et de réforme ciblée d’un droit du travail sclérosé, a propulsé l’Allemagne de la position d’homme malade de l’Europe à celle de nouveau leader mondial. Ainsi de Bill Clinton qui, en menant une politique budgétaire sage et mesurée, a mis un frein au délire budgétaire de ses prédécesseurs (il est vrai qu’il avait pu récolter les « dividendes de la paix »). Ainsi de Tony Blair qui, en évitant les embardées idéologiques traditionnelles du Labour, a su marier une politique de centre-gauche à la sagesse budgétaire. Du reste, Schröder, Clinton et Blair parvinrent tout trois à se faire réélire : l’électorat n’est pas aussi sot et dépendant que le prétendent, parfois, les théoriciens de la « science » politique.

Durant vingt-sept années de présence ininterrompue du Parti socialiste (PS) au pouvoir fédéral, le parti libéral belge (MR) eut beau jeu de se désoler de hausses d’impôts dont il rejetait la responsabilité sur le grand Satan rouge. Le voici maintenant face à ses responsabilités, de même que son partenaire nationaliste flamand la N-VA, dont le président se réclame de Edmund Burke.

Et donc en somme, ce beau gouvernement belge tout libéral à venir se résoudra à faire de la peine à tous ceux qui dépendent de l’État, ou il infligera aux Belges le plaisir exquis de nouveaux impôts enfin libéraux.

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  • Un libéral doit toujours faire passer les baisses d’impôts massives et immédiates avant la résorption du déficit ou de la dette. Celui qui se préoccupe d’abord du budget de l’État est par définition un étatiste.

    • Ne pas faire baisser les déficits est aussi de l’étatisme.

      • On parle de priorités. Mettre fin au pillage est la première.

        • Il n’y a pas de priorité. En France par exemple, la question ne se pose pas: le niveau d’impot doit rester élevé, et les dépenses être divisées par trois.
          C’est pas l’un ou l’autre. Avec l’etat catastrophique des finances actuellement, le choix de faire des économies OU d’avoir des recettes fiscales élevées n’existe pas. Nous devons nécessairement cumuler les deux, le temps de rétablir certains indicateurs qu’on ne peut plus laisser filer.

          Une fois cette période passer, les impôts doivent baisser. Mais dans un premier temps, il est nécessaire de prendre le mur de la dette en pleine face pour s’en sortir.

          • Le problème reste entier, les coupures fâches ceux qui sont habitués au privilèges et ceux qui payent s’ils n’en ont pas plus pour leur argent ils se joignent aux manipulateurs de foule à la mode.

  • Gros bémol sur Tony Blair, qui a laissé le Royaume-Uni en grande difficulté, au point que plus personne au Labour n’ose se réclamer de lui (et pas seulement à cause de l’Irak)

  • Très très gros bémol sur Blair ET Clinton. Quant à se faire réélire, cela ne prouve rien. Un nullissime comme Obama a bien réussi à le faire.
    Pour Reagan, il a une excuse: une bonne partie de l’augmentation des dépenses était militaires, ce qui a permis de mettre à genoux l’URSS et à mettre fin à la guerre froide.

  • Oui , mais si c’est pour la bonne cause et si c’est bien expliqué ( bien vendu !!!) , par exemple , pour sauver le vivre ensemble et la solidarité , nos libéraux vont se pâmer !!!

  • Je pense qu’ils tiennent une chance UNIQUE de prouver qu’ils veulent vraiment diminuer le role de l’Etat (impots, depsenses publique et reglementations). J’espere qu’il la saisiront (rien n’est moins sur). Grace a la reforme de l’etat, les regions devront taxer elles-memes pour pouvoir distribuer. Il faut esperer que cela entretiendra une competition de ‘qui taxe le moins’.

    • Le libéral , aux affaires , campagne électorale terminée , à part quelques actions cosmétiques , maintient ou augmente le poids de l’état dans les économies !!!
      Si vous avez conjonction de l’arrivée d’un vrai libéral aux affaires et d’une très violente crise de financement de l’état providence , alors , peut-être aurez vous une politique libérale ( tjrs l’école du Public Choice !!!)

      • Oui je sais, mais s’ils ne saisissent pas l’opportunite de « faire ce qu’ils disent qu’ils vont faire », ils ne pourront plus dire ensuite que c’est la faute des autres. Je les vois alors mal revenir au pouvoir avant longtemps.

  • Mon cher Drieu, soyons honnête : si des bruits courent, aucun impôt nouveau au niveau fédéral n’est encore décidé. Laissons donc, pour un instant, le bénéfice à l’ignorance. Ensuite, soyons honnêtes : qualifier de libéral la prochaine coalition est assez audacieux. Tout le monde sait que le MR n’a plus rien de libéral (sinon pourquoi la création récente de l’UdL ou du PLib ?), et l’Open-VLD n’est guère l’émanation de von Mises ! Ces deux partis ont toujours été et sont des partis étatiques, et nous ne pouvons pas, hélas, en espérer grand chose. Il est donc croquignolet de qualifier cette future coalition de « libérale ». En fait, il est assez compliqué de la qualifier tout court !

    Quant aux réformes libérales de gauche, c’est assez exact. Mais j’eusse préféré l’exemple de Roger Douglas, du parti travailliste de Nouvelle Zélande, qui opéra une des plus grandes réformes libérales de tous les temps en 1984. N’oublions pas que Clinton fut à la base de la petite crise que nous connaissons encore aujourd’hui, par sa décision absurde qui a provoqué la crise des subprimes aux USA. Econome, vraiment ? Je ne l’inscrirai pas sur sa tombe…

    J’ai longuement réfléchi à cette situation paradoxale dans laquelle les seules révolutions libérales réelles ont été l’oeuvre de partis de gauche, et je pense que la raison est qu’un parti libéral, tel quel, est incapable de séduire suffisamment les électeurs pour obtenir le pouvoir nécessaire à réformer profondément un pays. Un parti socialiste, lui, a ce pouvoir, l’électeur étant séduit par les belles promesses. Lorsqu’il est à la tête de l’Etat et qu’il se trouve face au gouffre financier du pays, le parti socialiste a le choix :
    – ou bien il continue à enfoncer le pays, comme c’est le cas actuellement en France et probablement en Belgique
    – ou bien il est ACCULE à la réforme, car il n’a pas le choix…

  • Peut être aussi parce que les seules membres de notre pays qui agissent significativement sont des privilégiés qui ne défendent que leurs intérêts . Grève des cheminots -> négociation et augmentation des avantages . Grève des sages-femmes -> c’est tellement rare et elle n’ont aucun poids politique , donc statut quo .

    Il vaudrait mieux simplifier le message libéral , quitte à parler de  » rendre la liberté au peuple  » de manière pompeuse , après tout les libéraux défendent plus la liberté que les socialistes .

  • j’ai vu souvent des libéraux s’acharner sur Sarkozy, faudrait il leur rappeler que la loi TEPA était une loi libérale (défiscalisation des heures supplémentaire donc la mort pratique des heures supplémentaire, crédit d’impôt, baisse de l’impôt sur les successions, de l’ISF…). Certes la dette a augmenté sous Sarkozy, mais c’était à cause de la crise économique. De plus, vers la fin de son mandat, le gouvernement fillon a mené une politique budgétaire contrôlé. Sarkozy a sauvé l’euro.
    Carte judiciaire, scolaire, hospitalière, réforme des retraites, non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, réforme territoriale (statut de métropole, suppression de la clause de compétence générale, création du conseil territorial qui aurait permis la suppression du conseil général si Hollande n’avait pas supprimé cette loi)
    Il a fait un plan de sauvetage aux banques (mesure moins libérale), s’il ne l’avait pas fait, le système bancaire se serait effondré), il a crée OSEO pour aider les petites PME à se financer. D’accord, mais Gordon Brown lui est allé jusqu’à nationaliser.

    • « Il a fait un plan de sauvetage aux banques (mesure moins libérale), s’il ne l’avait pas fait, le système bancaire se serait effondré) »

      Oui, un peu comme en Islande. Oh wait!

    • Quand on aime , on ne compte pas !!!

    • + loi de resorption de l’emploi précaie dans la fonction publique = grosse dépense en plus. Rien de libéral.

      Le discours de Sarko racolait le crédule qui pensait le Nicolas un peu libéral. Mais quand on gratte un peu, il n’y a rien de libéral dans sa pensée. Les deux trois réformettes libérales de loin sont des hasards et même un partis de gauche ( voire d’extrême gauche ) pourrai alors être libéral.
      Quand Lénine à décidé la N.E.P. était-il libéral ?

      • Sarkozy est considéré comme un ultra libéral par les économistes d’Alternatives économiques, bon, c’est vrai, ils sont à la gauche de la gauche.
        D’un côté, on a les antilibéraux primaires et viscéraux qui considèrent Sarkozy comme l’incarnation de l’ultralibéralisme décomplexé, de l’autre, les ultralibéraux qui pensent que Sarkozy incarne le socialisme.
        Conclusion: Pour moi, Sarkozy est entre les deux, ll prône un libéralisme modéré avec des mesures sociales pour combler les défaut du marché.

    • « carte scolaire »
      ????

  • Le meilleur moyen d’avoir des recettes fiscales est de baisser les taxes… M’enfin!

  • Quand on prétend voir lever de nouveaux impôts, il est bon de dire de quoi il s’agit ! Sans quoi, le billet n’offre pas le moindre intérêt.

    Ici, je crains qu’il s’agisse d’un amalgame avec le fait que le futur (?) gouvernement veut mettre un terme à la différence fiscale entre entreprises d’Etat et entreprises privées, ces dernières subissant une distorsion de concurrence insupportable.

    Hélas, quand une « information » est aussi vaseuse, cela s’appelle de la désinformation.

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