Énergie : Europe méfie-toi, l’hiver approche !

Le bras-de-fer entre l’UE et la Russie sur l’Ukraine pourrait prendre une autre tournure cet hiver.

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Énergie : Europe méfie-toi, l’hiver approche !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 juillet 2014
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Par Walter Russell Mead & al., depuis les États-Unis.

Poste Gaz CC JPC24MLorsque le bras-de-fer entre l’UE et la Russie sur l’Ukraine a vraiment commencé à dégénérer, ce printemps, de nombreux analystes ont souligné que ce qui se passait l’était à un moment opportun pour l’Occident. Les événements se sont exacerbés avec les températures, ce qui signifie que la demande de gaz naturel – le plus fort levier géopolitique sans doute de Moscou sur Europe – était à un point cyclique bas. Mais le mercure chutera plus tard cette année, et quand ce sera le cas, les responsables politiques européens auront sur les bras une crise de l’approvisionnement potentiel en gaz.

Car, en dépit des efforts pour trouver autre chose, environ 40% des approvisionnements du gaz russe pour l’Europe transite par l’Ukraine. Kiev et Moscou se sont chamaillés sur les prix du gaz et les factures impayées depuis des mois maintenant, et tout récemment la Russie a décidé de couper les vivres à l’Ukraine, avec un passage au modèle « pay-as-you-go » soit « sans abonnement ». Pour l’instant, cela n’a pas été vivement ressenti. L’Ukraine a beaucoup de gaz en stockage, et la demande est faible, alors que les températures sont élevées. Mais quand l’hiver arrivera, et que la demande augmentera, la plupart s’attendent à ce que l’Ukraine commence à siphonner l’alimentation qui passe de l’est à l’ouest, annonçant ainsi de mauvaises nouvelles pour le reste de l’Europe. Le Financial Times rapporte :

Christophe de Margerie, directeur général de Total, la plus grande entreprise pétrolière française, a déclaré au Financial Times que l’Europe pourrait avoir à se battre pour trouver des sources d’approvisionnement alternatives, même sans d’éventuelles représailles de Moscou contre les sanctions occidentales en coupant l’approvisionnement en énergie.

« Non seulement Total mais l’industrie le dit : soyons prudent. Cela n’a rien à voir avec un embargo. Mais si pour des raisons techniques, si pour des raisons de sabotage il y a une pénurie, oui, nous aurons des difficultés à fournir du gaz venant d’autres sources », a-t-il dit.

Les politiques européens ont remué les États-Unis pour qu’ils commencent à exporter leur gaz de schiste sous forme liquide, mais pour un certain nombre de raisons ce ne sera pas une solution efficace. L’Europe a quelques mois difficiles à passer, mais il faudrait utiliser cela comme une occasion d’exploiter ses propres réserves d’énergie de schiste, et adopter entièrement l’énergie nucléaire comme une source importante d’énergie verte.

Source : The American Interest. Traduction : Jean-Pierre Cousty pour Contrepoints.

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  • Commençons par diviser par 3 la consommation européenne de gaz naturel.

    Chaque année, en Europe, 2/3 du gaz naturel (330 milliards de m3) est utilisé pour la production de chaleur (résidentiel, tertiaire et industriel) et 1/3 (170 milliards de m3) est utilisé pour produire de l’électricité.

    Avec l’isolation, la géothermie, le chauffage solaire (dans le sud de l’Europe) et les chaudières biomasses, l’Europe pourrait diviser par 3 sa consommation de gaz naturel de l’Europe, ceci jusqu’à la fin des temps.

    • Bonjour luc
      Diviser la consommation de gaz par 3..
      et multiplier la facture par trois.
      Bonne gestion collectiviste, comme dab.

      • Le premier HLM label BBC (bâtiment basse consommation) vient d’être construit dans le Val-d’Oise.

        Pour un appartement de 66 m2, la facture de chauffage sera de 130 euros par an!

        • Et personne ne vous interdit de détruire votre maison pour en reconstruire une « BBC »

          • Sinon, plus viable : généraliser l’usage du charbon.

            • C’est la conclusion à laquelle j’arrive aussi !

              Luc rêve de vivre dans un bloc de béton hemétique qu’il paiera 2 ou 3 fois le prix de l’ancien bloc de béton qu’il devra raser (impossible à isoler pour atteindre son objectif). Mais tout à une durée de vie limitée. Son bloc de béton isolé à base de plastiques et laines de verres et dépendant de systèmes complexes et fragiles pour la ventilation et le chauffage coûtent cher à construire et à entretenir, sans compter le coût de la destruction en travail, perte d’investissement et de patrimoine de l’ancien bâtiment qu’il remplace.

              Revenir à la ressource charbon est plus rentable : la distribution ne nécessite pas d’infrastructure (réseaux et systèmes techniques). Le prix devrait être celui du marché dans une Europe attachée à la concurrence. Et le coût de l’équipement (poelle) est limité. A chacun de faire ses calculs sur la rentabilité d’une isolation partielle pour éviter les pertes majeures.

              • C’est sûr, on trouve des « poelles » chinoises à très bas coût. Le problème, c’est comment y faire cuire le charbon ?

              • On écrit « poële » ou « poêle ».

                Peut -être certains n’ont-ils connu que le conforrt moderne, mais j’ai longtemps connu les poële à mazout (à remplissage manuel), et ma grand-mère chauffait une grande maison avec un poële à charbon dans la cuisine et un dans sa chambre. Et je ne parle pas du fourneau de la cuisine qui faisait office de chauffage central pour beaucoup autrefois.

                Au moins, ça ne tombait jamais en panne.

            • Plus simple encore : géothermie

              Cas concret :

              Avant, chaudière fioul, maison 400 m2, 8000 l/an de fioul
              Apres : géothermie, 2300 euros/an.

              Fiable, rentable, un chauffage electronucléaire intelligent qui multiplie par 4 l’énergie électrique par le simple systeme de la pompe à chaleur, celui de tous nos frigo, congélo, clim….

              Et un peu moins encombrant dans la maison que 15 tonnes de charbon. Silencieux, sans odeur, sans poussière.

              Sauf black-out elec, jamais je ne reviendrai à autre chose qu’une pompe à chaleur pour me chauffer.

              Par contre, ce n’est vraiment rentable QUE pour les grandes maisons qui consomment pa mal à la base pour le chauffage….

        • Question : qui « arrose » ❓

        • C’est ce que je dit, le bâtiment coûte 2 fois plus cher donc..

          Ahhh, mais c’est vrai j’oubliai, c’est un HLM donc un appartement gratuit…

          lol

        • et combien cela coûte de construire BBC ou de rénover BBC ???

          • Le TGV Rhin-Rhône, lancé par Jean-Pierre Raffarin en 2006, a coûté 3,7 milliards d’euros.

            Ceci pour gagner seulement 25 minutes pour un trajet entre Strasbourg et Lyon.

            Si on veut chercher des dépenses inutiles, voilà un bon exemple.

          • « et combien cela coûte de construire BBC ou de rénover BBC »

            Si on pouvait rénover en BBC, la norme pour la construction serait UBBC (Ultra BBC). Donc pour le prix de la rénovation c’est le même, il faut juste ajouter le coût de la destruction de l’ancien bâtiment.

            Question ? Les municipalités sont-elles d’accord pour raser le patrimoine architectural ?

            • Là ou j’habite, on voit fréquemment des isolations de 18 cm sur les nouveaux bâtiments. Même le sous-sol a droit à 15 cm de PE.
              A mon avis, c’est mieux de raser, mais c’est vrai que les communes freineraient.
              Et faut-il raser un bâtiment de plus de 200 ans?
              Pa si simple.

    • C’est si simple, il suffit de tirer le levier consommation de gaz…

    • Bonjour,
      Remarque aussi stupide qu’hors de propos, l’article alerte sur l’imminence du risque: vous envisagez de modifier les constructions partout en Europe d’ici l’hiver prochain?

    • Le plus rigolo avec l’énergie, c’est que plus l’efficacité augmente, plus la consommation augmente.
      Donc
      « l’isolation, la géothermie, le chauffage solaire (dans le sud de l’Europe) et les chaudières biomasses »
      ne feront pas baisser la consommation de gaz (et autres source d’énergie). Elles la multiplieront !

      • Oui, parfaitement exact !

        L’argent libéré (perso 5700 euros/an, géothermie vs fioul, j’en parles plus haut) sert à financer d’autre depenses (vacances, voyages, voiture Allemande, et autres plaisirs), donc de l’énergie. Ce n’est qu’une ré-allocation de l’énergie, ce qui ne me sert plus à me chauffer va me servir à autre chose.

        En d’autre terme, on appelle ça la HAUSSE du pouvoir d’achat par l’amélioration technologique.

        La géothermie, pour moi, c’est un mois d’un joli salaire de cadre en plus dans la poche par an.

  • les dirigeants européens ont les dents longues mais la vue courte ; gouverner c’est prévoir parait il …..le genre d’adage que les clowns d’en haut ne connaissent apparament pas ;

    • gouverner c’est prévoir … la date des prochaines élections .. rien de plus

    • « gouverner c’est prévoir »

      Ils n’ont pas pu ne pas voir le risque. Ils ont seulement fait l’impasse. Au fait, il n’avaient pas inventé le « principe de précaution » par ailleurs ?

  • Pour contourner le problème, l’Europe payera un peu du gaz ukrainien, dépense marginale vis-à-vis de sa propre consommation. L’accord d’association signé le 21 mars dernier prévoit en effet, entre autres clauses, une coopération avancée dans le domaine de la politique énergétique.

  • bien se couvrir ,des bonnes couvertures en laines ,dans les annees 40 on ne chauffait pas les maisons a la campagne

  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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