Bernard Kouchner a encore du Bien sur la planche

Loin du gâtisme ou de l’euphémisme, une analyse des propos de Bernard Kouchner nous montre que le French Doctor n’a pas encore rendu son tablier.

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Bernard Kouchner (Crédits : World Economic Forum, licence Creative Commons)

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Bernard Kouchner a encore du Bien sur la planche

Publié le 2 juillet 2014
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Loin du gâtisme ou de l’euphémisme, une analyse des propos de Bernard Kouchner nous montre que le French Doctor n’a pas encore rendu son tablier : une véritable révolution juridique est dans les cartons.

Par Fabien Cappelli et Justine Guittonny-Cappelli

Bernard-kouchner

On ne présente plus cet entretien entre Bernard Kouchner et Patrick Cohen du jeudi 26 juin 2014. Le « nazi » dans « euthanasie » a en effet fasciné nombre d’entre nous, à juste titre certainement, mais la saillie n’aurait-elle pas eu tendance à occulter le reste du discours ?

Pour notre part, l’attention assumée de M. Kouchner envers le lexique nous a interpellé (« n’employons plus jamais le mot « euthanasie » », « c’est comme le mot « ingérence » », « Il faut employer des mots qui sont doux ! », « Laissons le mot « ambiguïté » pour ne pas le remplacer par le mot « hypocrisie » », « il ne faut pas utiliser ce mot non plus »), et nous avons décidé de nous pencher sérieusement sur l’ensemble de l’entretien.

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Justine Guittonny-Cappelli, diplômée d’Anthropologie, de Linguistique et d’Histoire (Université Jean Jaurès, Toulouse), PhD Student, University of Auckland – New Zealand.

Nous éviterons d’utiliser le jargon du domaine auquel nous empruntons nos outils d’interprétation (principalement la sémantique textuelle de François Rastier), et assumerons totalement le fait que ce type d’entreprise n’a rien d’une science exacte. Il ne s’agit pas d’une analyse détaillée mais plutôt d’un exposé des différentes déductions que nous pouvons effectuer grâce à une analyse détaillée. Le développement se voudra le plus objectif possible, mais nous ne nous interdirons pas quelques considérations spéculatives en conclusion de cet article. Enfin, nous nous sommes cantonnés au seul texte de l’entretien.

Questions de vie ou de mort

Cet entretien aurait pu faire un magnifique sujet de partiel de fin de licence, car il permet l’utilisation d’un outil puissant malgré sa simplicité, le carré sémiotique de Greimas. Sans entrer dans les détails, cela permet de distinguer des relations d’opposition ou de complémentarité au-delà de la seule logique binaire (oui/non), et le couple vie/mort, au cœur de la problématique, s’inscrit tout naturellement dans ce type de développements. Le carré est constitué de quatre pôles : vie, mort, non-vie et non-mort.

M. Kouchner utilise clairement deux concepts différents de vie et deux de mort, articulés par la contradiction entre l’autonomie et l’hétéronomie : d’un côté la vie[1], hétéronome, la vie vue par les croyants (« mécanique, puppet manipulée par Dieu »), de l’autre la vie[2], où « c’est à soi-même, à chacun d’entre nous de déterminer comme on a déterminé, au mieux, ou au plus mal, sa vie, de déterminer la fin de vie ». Outre la notion d’autonomie, cette vie[2] mobilise les notions de propriété, d’individu. La mort[1], hétéronome, est celle de l’« euthanasie », où l’on « force » les gens à mourir ou à vouloir mourir, et est aussi liée à la maladie, à l’agression, à la brutalité (et en fin de compte au nazisme). La mort[2] conjugue son aspect volontaire à la douceur, à l’absence de souffrance, à la bienveillance.

Cette numérotation n’est pas totalement arbitraire. Nous y reviendrons, mais l’étude des temps et d’autres liens sémantiques montre que les concepts [1] sont ceux du passé, tandis que les [2] sont liés au futur, à l’évolution, au progrès.

La vie[1] n’est pas sans liens avec la non-mort, c’est-à-dire l’agonie, la famille déchirée, la peur. L’expression « ghetto de la mort » (qui fait doublement référence au nazisme, le ghetto étant un quartier où les juifs sont parqués, et la locution rappelant celle de « camps de la mort ») montre aussi le lien de la non-mort ( »agonie » constituerait une appellation très correcte de ce pôle du carré) avec la mort[1], l’euthanasie forcée.

La non-vie, elle, pourrait être désignée par la locution omniprésente dans le discours de M. Kouchner : « fin de vie ». Elle agglomère les notions de changement, de confiance, d’expression de la volonté individuelle, d’amour. « Fin de vie » est un terme, une locution particulière, avec un sens particulier, et donc renvoyant à un concept particulier. Ce serait une erreur de croire que ce n’est qu’une licence poétique pour exprimer  »fin de la vie ». Ceci est évident lorsqu’on entend « On ne meurt pas toujours de maladie, on meurt de fin de vie ». Et on le voit bien, le pôle  »fin de vie » est nettement lié à la vie[2] et à la mort[2].

Notre dichotomie [1]/[2] au sein du même carré paraîtra étrange à un initié de la méthode, néanmoins elle nous paraît valide, dans le sens où le texte la propose, et qu’elle illustre une situation que M. Kouchner déplore : le fait que nous sommes encore en transition vers le monde du progrès, de la gentillesse et de l’amour. Il voudrait en effet redéfinir la mort (« La mort en milieu hospitalier, il faut vraiment la revoir complètement, et la notion même de mort ») tout autant que la vie (« Cessons cette ambiguïté terrible, dommageable pour tous, et pour l’idée qu’on se fait de la vie d’ailleurs, pas pour l’idée qu’on se fait de la mort »). Pardon. Ce n’est pas simplement qu’il voudrait. C’est que ça se fera.

Nous l’avons évoqué, l’examen de l’usage des temps est très instructif. Les seules utilisations de temps du passé qui ne renvoient pas à des situations négatives concernent le travail de M. Kouchner (MSF et son prix Nobel, les réunions de travail en tant que Ministre de la Santé, une loi qu’il avait proposée), toutes marquées du sceau de l’évolution voire de l’avant-gardisme. L’utilisation de temps du futur révèle que ce sera par la loi que la situation évoluera (et non par exemple par une évolution des mentalités, ou quelque autre évolution qu’on puisse imaginer), et que cette évolution est inéluctable (« il y aura peut-être un autre dispositif » : il y en aura un, de toutes façons ; « l’ordre des médecins ce seront toujours les derniers à évoluer » : ils évolueront tout de même). Pour ce dernier exemple, il est intéressant de noter que M. Kouchner répondait à la question de Patrick Cohen quant à son avis sur la radiation de Nicolas Bonnemaison. Or il dit, après avoir parlé de cet ordre des médecins frileux : « Non, ça franchement, ça ne me fait pas peur. » Il ne parle bien sûr pas de la radiation en question, qu’il trouve scandaleuse, mais d’une opposition potentielle à l’évolution. Cela nous mène au point suivant : l’usage de la peur.

La peur et la confiance

La peur apparaît sept fois dans cet entretien de neuf minutes. « Un produit qui faisait peur » est le curare, utilisé apparemment pour les anesthésies, et dont il faudrait donc bien sûr… changer le nom, car il faut pouvoir continuer à l’utiliser. Les « agonies sont des choses horribles » et le « corporatisme » de l’ordre des médecins est « effrayant, effrayant ! » Les lois qui empêchaient, selon l’ancien Ministre, d’utiliser la morphine, étaient « terribles », tout comme le déchirement de la famille Lambert. Par deux fois, c’est une « ambiguïté terrible » : l’incertitude quant à la personne qui pourrait décider de la mort de Vincent Lambert, et l’auto-détermination de la fin de vie. Nous reviendrons sur ce mot,  »ambiguïté ».

La peur n’est donc pas toujours légitime (le cas du curare), mais dans tous les cas elle est rattachée aux forces anti-progrès. Nous l’avons vu, M. Kouchner, lui, n’a pas peur et le dit, et il propose pour lutter contre cette peur son idée d’une « personne de confiance ». Remarquez que dans les cas autres que le curare et M. Kouchner, la peur est intensifiée (terreur, horreur), parfois même par le biais de la répétition (« C’est terrible n’est-ce pas, terrible ! », « effrayant, effrayant ! »).

In hac lacrimarum valle

La peur, donc, est à la fois liée à l’entrave du progrès et à la souffrance. Or quand M. Kouchner parle de souffrance, il parle de l’éviter, et « essayer d’éviter la souffrance, c’est à un moment donné se rapprocher de la mort ». Un autre aspect de la question nous intéresse : qui donc souffre dans ce texte ?

On a déjà évoqué les « agonies » « horribles », qui concernent bien entendu les malades, mais dès le début de l’entretien on apprend qu’on va parler de « problèmes douloureux pour tous ». Lorsqu’il évoque la situation de Vincent Lambert, il affirme tout d’abord que le malade « attend » depuis « des années », avant de se rattraper : « Qu’il attend, il doit être inconscient maintenant, mais enfin ce jeu de mort et cette bataille familiale […], ça me semble vraiment difficile à supporter, franchement. » On ne sait pas bien, au final, qui subit cette souffrance : « Cessons cette ambiguïté terrible, dommageable pour tous », il semble que l’ensemble de la population soit affectée par ces tragédies individuelles, familiales. On a un fort contraste avec : « Moi, je fais partie apparemment des 1 ou 2% de Français qui prendra cette disposition, mais personne n’est obligé ». La souffrance, la peur, nous affectent tous, l’obligation ne concernera personne, et la « disposition » concernera une toute petite frange volontaire de la population.

« Il faut employer des mots qui sont doux »

Venons-en donc au fait qui a attiré initialement notre attention. D’aucuns y verront du « nominalisme », ou de la « novlangue », de la « langue de bois », de l’ « euphémisme ». En effet, M. Kouchner désire employer des mots qui sont doux : pas  »euthanasie », pas  »curare » quand il s’agit d’un usage médical… Ce dernier cas semble plaider en faveur d’une euphémisation, comme aussi : « Laissons le mot « ambiguïté » pour ne pas le remplacer par le mot « hypocrisie ». »

img contrepoints441 KouchnerNotre thèse principale est qu’il n’en est rien. L’euthanasie, on l’a vu, est un concept passéiste, et ne correspond pas à « sortir de la vie volontairement ». Le terme  »fin de vie » désigne aussi cette piste : « un texte d’évolution sur la fin de vie ». La fin de vie sera une nouvelle catégorie juridique, distincte de la vie et de la mort à proprement parler, les droits d’une personne en vie et d’une autre en fin de vie ne seront pas les mêmes (un peu à la manière du fœtus qui devient subitement un être humain à telle date d). Elle sera une mort avant la mort, puisque le terme de  »testament de vie » est lui aussi introduit : or un testament est censé être ouvert après la mort de celui qui l’a fait. Ici, il faut nécessairement que la personne soit encore en vie puisqu’il s’agit de faire dire sa volonté de sa propre mort par un tiers, doucement nommé  »personne de confiance » (car dans  »exécuteur testamentaire de vie », il y a exécution, et ça, c’est pas gentil !)

« La fin de vie doit être quelque chose qu’on partage avec les siens, et qui est un témoignage d’amour, plus que de brutalité. »

« La mort en milieu hospitalier, il faut vraiment la revoir complètement, et la notion même de mort. »

« Essayer d’éviter la souffrance, c’est à un moment donné se rapprocher de la mort ».

Ces trois citations vous résument le projet, et notamment le fait que la fin de vie est une période qui semble correspondre à un moment de soins palliatifs. « lorsque l’homme ou la femme qui va mourir n’est plus lucide » : de la même manière que pour l’évolution par la loi, la mort prochaine de la personne en fin de vie est inéluctable…

Revenons sur le mot  »ambiguïté », employé à plusieurs occasions, et sans que son sens soit véritablement limpide à la prime audition. Dans la dernière citation que nous avons faite, il s’agit de dénoncer l’hypocrisie du système qui ferait semblant de croire qu’il y a une différence entre une sédation pouvant apporter la mort et une sédation visant à la provoquer. Dans sa première occurrence, à propos de l’affaire Bonnemaison, il ne s’agit pas de cela : « […] déterminer la fin de vie. Voilà, alors ça c’est une ambiguïté terrible, on n’aurait pas le droit. Mais de quoi ? Tout le monde meurt, malheureusement, il faut s’y faire ! » Or il ne s’agit pas de mourir, jamais la justice n’a accusé les patients de mourir. Il s’agit de faire mourir. Le lecteur encore sceptique quant à notre thèse comprendra bien alors qu’on ne peut pas  »tuer » quelqu’un en fin de vie : on le rapproche de la mort… Une personne en fin de vie ne peut pas  »se suicider » avec une assistance : il sort de la vie volontairement… L’ambiguïté réside dans la coexistence des conceptions [1] et [2] : de juri l’ancienne conception est la seule, de facto la progressiste a déjà cours.

Bernard Kouchner refuse, d’ailleurs, systématiquement aux demandes répétées du journaliste de s’exprimer sur un potentiel droit de tuer. On pourrait croire qu’il ne fait que louvoyer : il expose en fait un nouveau cadre juridique, où les anciennes catégories n’ont plus de signification car plus d’existence.

Dr. Kouchner et M. Hyde ?

Il est temps de nous approcher d’une sortie volontaire de cet exposé, mais nous aimerions tout de même souligner ce qui nous semble être une malhonnêteté profonde du discours de M. Kouchner.

En effet, en affirmant que ses propositions ne concernent qu’une portion marginale de la population (dont lui, mais les vendeurs de réfrigérateurs ont toujours le même que celui que vous lorgnez, chez eux, et ils en sont très contents), que « personne ne force personne », il camoufle le fait que les redéfinitions des conceptions de la vie, de la mort, et la définition de la conception de la fin de vie concerneront en fait l’ensemble de la population.

Une autre malhonnêteté intellectuelle (toujours selon nous), et mineure celle-ci, consiste à assimiler les tenants des anciennes conceptions à l’euthanasie, aux « ghettos de la mort », à la « brutalité », alors même que les croyants sont ceux qui refusent, justement, l’euthanasie.

On passera rapidement sur le fait qu’il est de bon ton, chez les politiques proposant des avancées significatives en termes de loi, de vouloir « dépassionner le débat », de ne pas « jouer sur l’émotion » : M. Kouchner fait exactement le contraire, en brandissant l’épouvantail de la terreur et de l’horreur, et celui d’une souffrance qu’on a du mal à imaginer comme étant partagée équitablement par tous, tant cela semble manquer de considération pour les gens qui sont directement concernés.

Enfin il ne dit pas un seul mot des intérêts ou des problématiques psychologiques, affectives, qui pourraient affecter la  »personne de confiance », idée comme simple polype de la volonté du malade en fin de vie, lancé depuis son passé.

En conclusion

Après avoir passé en revue tous ces éléments, nous avons l’impression que la focalisation sur l’euthanasie et son nazi dedans dessert totalement les intérêts du lectorat. Le texte de l’entretien, au fur et à mesure de la plongée en son sein, nous est apparu beaucoup plus cohérent, maîtrisé et significatif que ne laissait l’entendre le prime abord, même pour une oreille exercée mais non-initiée à la problématique particulière de ce discours.

Les analyses de la presse en termes de gâtisme du locuteur, de volonté de trucage du discours, d’euphémismes ont noyé le poisson, alors qu’il serait tout à fait légitime qu’une polémique intense s’empare de l’ensemble de la communauté nationale. Nous ne voyons pas là de complot, entendons-nous bien, plutôt un manque de compétence et/ou d’attention généralisée, ainsi que, peut-être, une très belle preuve des talents de communicateur de M. Kouchner.

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  • pas convaincu qu’il ait apporté du bien dans ce discours…

  • Pour ma part, je n’ai vu aucun « gâtisme » dans l’intervention de M.Kouchner mais une grande approximation sur un sujet qui supporte mal l’à peu près.
    M.Kouchner a quitté le corps médical depuis longtemps pour rejoindre le corps politique, ceci explique peut-être cela.
    Mais même pour un politique, il en fait beaucoup et n’est pas sans rappeler Bernard Tapie dans sa manière d’utiliser les bons mots, la familiarité et la séduction.
    M.Kouchner a beaucoup fait pour le développement des droits du malade et des soins palliatifs, grâce lui en soit rendue.
    Reste que l’euthanasie n’est pas le laisser mourir, que si la mort est inéluctable, provoquer la mort ne l’est pas.
    La conjoncture judiciaire a mis en lumière de façon simultanée l’euthanasie active (interdite par la loi ) pratiquée sans concertation collégiale par un médecin urgentiste sur des personnes âgées en fin de vie, et l’arrêt des soins ( suspendus depuis par la CEDH ) maintenant en vie un homme tétraplégique atteint de lésions irréversibles.
    Même si la mort est l’issue commune, les cas ne sont pas comparables.
    A côté d’un médecin qui décide seul d’enfreindre la la loi pour le « bien » de ceux qu’il tue, d’autres médecins pour d’autres cas peuvent décider de ne pas respecter la volonté clairement exprimée par leur patient de cesser un maintien en vie artificiel au nom de leur éthique.
    Aujourd’hui, c’est donc l’éthique du médecin qui l’emporte sur la volonté du malade (quand il a pu l’exprimer) lequel malade ne choisit pas son médecin hospitalier…
    Légaliser une euthanasie « gentille » n’est certainement pas une panacée, d’un autre côté, l’euthanasie est déjà largement pratiquée et tolérée en milieu hospitalier quand la famille et l’équipe médicale sont d’accord alors qu’elle est hors la loi.
    Une réflexion sur le sujet ne parait pas superflue.

    • « si la mort est inéluctable, provoquer la mort ne l’est pas ». Ce n’est pas si simple.
      A partir du moment où nous avons les moyen technique de maintenir en vie un Vincent Lambert (ou n’importe qui d’autre) pendant des dizaines d’années, peut-être des siècles (le cœur ou les poumons s’arrêtent ? hop une ou deux pompe. Les reins, le foie, le système digestif ? peu importe, on sait traiter le sang pour y maintenir les dosages correctes de nutriments et de déchets. etc.), il n’existe plus guère de mort « naturelle », seulement des morts provoquées.

      • Je pense tout de même qu(il y a de réelles différences :
        Provoquer la mort en injectant un produit relève d’une action délibérée visant à tuer.
        Donner une sédation profonde relève d’une action visant à supprimer la douleur au risque d’effets secondaires pouvant accélérer le décès sans que celui-ci soit que le but recherché
        Quant aux soins techniques qui se substituent aux fonctions naturelles, ils maintiennent en vie une personne qui n’est plus en mesure de les assurer de manière autonome, leur arrêt provoque la mort qui serait intervenue sans eux.

        • Le procédé utilisé n’entre pas vraiment en ligne de compte.
          Ce qui importe c’est l’accord entre le médecin et son patient, ou, le cas échéant, ses proches.
          Provoquer la mort alors qu’on possède le savoir-faire et l’équipement pour maintenir en vie, ça reste sur la conscience. Ce n’est pas plus anodin que de vouloir mettre fin à ses jours ou d’avoir à faire ce choix pour un proche. Pas la peine de compliquer des décisions déjà difficiles, qu’ils foutent la paix aux gens ! Un peu de décence ça nous changera.

  • Très bel article, en tout cas. Tout à fait dans la ligne du « nivellement par le haut »

  • Du bien oui. La généralisation de la pratique d’accélération du processus amenant à la mort (inéluctable) va se faire. C’est le progrès, or le progrès c’est bien. Pour mettre hors-jeu toute contestation, il faut préparer l’opinion par le langage, le monopoliser, s’approprier le lexique du bon, de l’agréable, de la compassion. Et repousser les tenants de l’avis contraire dans les recoins sordides et poisseux de la démonologie des progressistes.

  • Kouchner un tiers mondiste deux tiers mondain.

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