Par Chofor Che
Un article de Libre Afrique
Les Africains, en particulier ceux de la région d’Afrique centrale, ont toujours voulu voyager sans visa. Beaucoup affirment que si cela était possible, ce serait une panacée pour accélérer l’intégration régionale. Dans quelle mesure cette affirmation est possible et pertinente ?
L’initiative «Visa gratuit pour voyager en Afrique» a été lancée par Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), Paul Kagame, Président du Rwanda, Uhuru Kenyatta, Président du Kenya et Aliko Dangote, homme d’affaires nigérian, lors du Forum économique mondial sur l’Afrique. Selon un article de Biztechafrica en mai 2014, l’idée derrière cette initiative est d’encourager la mobilité à travers le continent en limitant les contraintes de visa.
Le chef exécutif de la BAD demeure optimiste quant à cette initiative. Selon lui, l’initiative sera le fer de lance de l’intégration régionale et permettra d’accélérer le développement économique de l’Afrique. Kaberuka soutient toutefois que les dirigeants africains doivent prendre des mesures pour concrétiser cette mesure.
Il y a également eu des discussions de panels à travers tout le continent pour élaborer l’initiative «Visa gratuit pour voyager en Afrique». Lors d’une de ces tables rondes au Nigeria, l’économiste en chef de la BAD, Mthuli Ncube, a encouragé le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud à exploiter leur leadership en développement et faire de la croissance rapide sur le continent une réalité, particulièrement en veillant à ce que les Africains soient en mesure de voyager sans contraintes de visa. Selon Biztechafrica, cet appel a été fait lors d’une table ronde sur le thème : «Forger une croissance inclusive, créer des emplois». L’intervention de Mthuli Ncube était «Induire la compétitivité grâce à la coopération, l’intégration et la croissance économique».
L’initiative «Visa gratuit pour voyager en Afrique» est une idée très louable, mais le continent est toujours confronté à de nombreux défis en particulier les questions de gouvernance. Le manque de volonté politique de la part des dirigeants africains demeure un obstacle énorme. Cela explique pourquoi une telle initiative est conduite par seulement deux dirigeants, au lieu de l’être par l’ensemble. En plus de cela, les organismes continentaux tels que l’Union africaine n’ont pas soutenu fermement l’initiative. Un tel scénario pousse à se demander s’il ne s’agit pas seulement de Fulmen brutum (du bruit pour rien) de la part des Kaberuka, Kagamé, Kenyatta et Dangote.
Alors que l’initiative «Visa gratuit pour voyager en Afrique» est intéressante, les dirigeants africains sont encore en train de lutter contre les obstacles internes dans leurs différents États, en particulier les obstacles au commerce et au développement. Si la mobilité dans différents États africains reste encore un cauchemar, comment peut-on voyager plus à travers le continent ? La plupart des États, en particulier ceux dans la région d’Afrique centrale, ne peuvent même pas se vanter de posséder des installations nationales de transport aérien adéquates, notamment des infrastructures. La plupart du personnel dans les États africains n’a pas été formée sur les mesures de transport aérien, en particulier les moyens de lutter contre les activités terroristes. Les citoyens doivent encore payer des taxes aéroportuaires exorbitantes en dépit d’avoir déjà payé de lourds frais de visa et acheté des billets d’avion coûteux. De tels obstacles empêchent l’initiative «Visa gratuit pour voyager en Afrique» de passer du stade de l’initiative au stade de la réalité.
Il est donc important que les dirigeants africains se rapprochent d’acteurs privés. Une véritable privatisation du secteur aéroportuaire, avec un contrôle minimal de la part des gouvernements sur le continent, peut faire de l’initiative « Visa gratuit pour voyager en Afrique» une réalité, ce qui accélèrera le développement de l’Afrique.
Les dirigeants africains doivent réduire les obstacles internes tels que les impôts lourds dans leurs différents États, en particulier les obstacles au commerce et au développement. Circuler entre les divers États africains ne doit pas être un cauchemar. La plupart des États, en particulier ceux dans la région d’Afrique centrale, doivent commencer à repenser le mode de fonctionnement de leurs installations domestiques de voyage aérien, en particulier dans les infrastructures. La plupart des aéroports dans les États, en particulier au Cameroun, en République démocratique du Congo, au Tchad et en République centrafricaine, ont été abandonnés. Il est temps que ces États réhabilitent leurs infrastructures aéroportuaires, fassent la promotion des vols intérieurs avant de soutenir l’initiative «Visa gratuit pour voyager en Afrique». La plupart du personnel dans les Etats africains a un fort besoin de formation sur les règlementations des transports aériens et sur les stratégies de lutte contre le terrorisme. Les gouvernements africains doivent également veiller à ce que les citoyens n’aient pas à payer des taxes aéroportuaires exorbitantes surtout après avoir supporté la lourdeur des frais de visa et des billets d’avion coûteux. Si ces mesures sont prises en compte, particulièrement en partenariat avec le secteur privé, la réalisation de l’initiative «Visa gratuit pour voyager en Afrique» serait alors possible.
Article initialement publié en anglais par African Liberty – Traduction réalisée par Libre Afrique
—
Accepter les riches touristes oui, accepter tous les voyous, les daleux et le reste, c’est différent.
Ouvrir les frontière est une fausse solution
Avez vous lu l’article en question ?
Personne ne veut vivre entouré de « voyous » de « daleux », mais ce n’est pas le problème dont il est question içi. C’est une réaction assez pavlovienne que de répondre de la sorte à un sujet qui traite de frontière sans nuance.
Il est parfois plus facile a un non-africain de voyager en Afrique qu’à un Africain, faute à une organisation anarchique du problème des visas. Et les entreprises en patissent, ayant du mal a faire venir les travailleurs dont elles ont besoin, et qui doivent être mobiles.
Il faut absolument que les dirigeants parviennent à trouver une solution au plus vite.