UE : 5 années de statu quo avec Jean-Claude Juncker ?

Avec l’élection de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission Européenne, l’Union Européenne poursuit sur la voie du statu quo.

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UE : 5 années de statu quo avec Jean-Claude Juncker ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 juin 2014
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Par Philippe Robert.

Jean-Claude Juncker
Jean-Claude Juncker

Nul n’ignore plus que l’Europe, sous le double signe de l’Union européenne et de la Zone euro, file un mauvais coton quasiment à tous les niveaux d’une construction dont les strates successives, empilées au fil des traités et contre-traités, n’ont finalement servi qu’à éclipser la vision des Pères fondateurs.

Le temps est donc venu, pour l’Union européenne, de décider de son avenir dans un monde qui a nettement tendance à brûler les étapes alors que nous en sommes encore à tergiverser à propos de tout et de rien, en d’autres termes à courir après un bonheur qui, en mode collectiviste, ne cesse de se dérober.

Il est d’ailleurs fascinant de constater à quel point les plus hauts postes de l’UE sont verrouillés au profit d’une caste de hauts fonctionnaires européens qui se cooptent volontiers entre eux dès lors qu’il s’agit, pour des chevaux de retour parfaitement identifiés, de ne pas céder un iota de leurs privilèges.

Actuellement en représentation à Bruxelles, la tragi-comédie dont les acteurs veulent faire croire, à l’exception notable de la Grande-Bretagne de David Cameron, que le salut de l’UE tient tout entier dans la nomination de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission est à pleurer et sûrement pas de rire !

En effet, grâce à l’appui signalé d’Angela Merkel, le socialisant Juncker vient d’être désigné pour présider la Commission. Selon David Cameron : “C’est la mauvaise personne”. M. Juncker “a été au cœur du projet consistant à augmenter le pouvoir de Bruxelles et réduire celui des États-nations pendant toute sa vie”.

Forte de 500 millions de consommateurs, l’Europe des Vingt-Huit n’en demeure pas moins un monde inaudible dans le concert des nations dès lors que la vision erronée d’une Europe globalisée à tous égards, préconçue à l’image des États-Unis d’Amérique, demeurera l’alpha et l’oméga de la construction européenne.

La France et l’Allemagne sont à juste titre considérées comme les piliers sur lesquels s’appuie l’Europe et hors desquels cette dernière finirait par s’estomper ; aussi, à l’écoute du monde anglo-saxon, n’aurait-il pas été à l’honneur de ces deux nations de mettre fin à une chimère qui se dérobe en permanence ?

L’UE va donc en prendre pour cinq nouvelles années de statu quo, une perspective qui ne semble pas émouvoir plus que de mesure les eurocrates régnant à Bruxelles; les peuples européens vont donc devoir attendre des jours meilleurs pour être entendus à moins qu’ils ne jugent bon, exaspérés, d’imposer leurs vues.

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  • De la poursuite du statu quo mais comme moyen de continuer à imposer l’agenda d’une UE vassalisée et bureaucratique.

  • Des Kurt Carlsen (Capitaine courageux), ça ne s’est plus guère vu depuis 1953 disent mes vieux !

    Un paquebot met du temps à changer de cap. Le Titanic de 1912 en atteste.
    Lorsqu’il s’agirait de l’Arche de Noë aux douze étoiles avec ses 28 (ou même à 27) capitaines, chapeautés par un capitaine de compromission, l’avenir ne dit rien qui vaille.
    Chacun de ces dits capitaines cherchera dans les versions de sa bible des Traités la page instruisant sur la direction à adopter et le bon angle de déroute. Rendez-vous après le Déluge ?

  • Juncker fut un bon premier ministre du Grand Duché, le niveau de vie granducal en atteste ; il fut un président assez moyen de l’Eurogroupe, jusqu’à la crise financière de 2008 où la main a passé à la chancellerie du Reich. A partir de là, Juncker a pratiquement disparu, sauf à jouer l’agent d’influence des Allemands.

    C’est ce troisième homme que le Conseil européen veut porter à la tête de la Commission européenne, finalement dans la tradition d’emploi d’un Barroso, un apparatchik moyen, multilingue et attentif aux ordres ; la gérontocrassie en sus !

  • Et encore un apparachik casé…

    Pouvaient pas le laisser picoler dans son coin?

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