Pourquoi Electrabel (GDF-Suez) a perdu 1 milliard en 2013

Belgique : La politique énergétique verte rend la filière du gaz déficitaire.

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Pourquoi Electrabel (GDF-Suez) a perdu 1 milliard en 2013

Publié le 23 mai 2014
- A +

Par Corentin de Salle, depuis la Belgique.

electrabel

Selon une idée bien-pensante communément répandue, si la facture d’électricité est si chère en Belgique, c’est parce qu’Electrabel “s’en met plein les poches”. D’où l’existence d’une rente nucléaire votée il y a quelques années (et dont Ecolo exigeait qu’elle soit le triple de la rente actuelle).

La réalité est tout autre : ainsi que David Clarinval et moi l’avons expliqué dans notre livre Fiasco Énergétique, l’État perçoit directement et indirectement environ 2/3 du montant de la facture et le coût de production (part d’Electrabel) a diminué.

Quoi qu’il en soit, Electrabel vient de perdre près d’un milliard € en 2013 ! Du jamais vu dans son histoire. La cause ? La politique énergétique verte de l’Olivier. En effet, en obligeant chaque année, via le mécanisme des certificats verts, les distributeurs à acheter et revendre aux consommateurs un quota d’énergie verte (la plus onéreuse qui soit) en augmentation chaque année, l’État empêche nos centrales à gaz – performantes et bien gérées – d’écouler sur le marché une bonne partie de leur production électrique. Du coup, elles tournent en dessous de leur seuil de rentabilité et Electrabel est forcé de les fermer. En clair : en subsidiant la filière verte, l’État rend la filière du gaz, en soi rentable et performante, déficitaire.

Ces centrales à gaz – dont l’une a moins de 5 ans – ferment l’une après l’autre. Le problème, c’est qu’on en a besoin quand il n’y a ni vent ni soleil. Comble de l’absurde, Wathelet vient de faire un appel d’offre pour construire… une nouvelle centrale à gaz subsidiée. Quel gaspillage insensé ! Tout cela parce qu’on refuse de remettre en cause le dogme écologiste. Combien d’années, Electrabel restera encore sur le territoire ? La fermeture des centrales nucléaires mettra 4000 personnes sur le carreau. Quand Electrabel sera parti, on devra importer l’électricité à prix cher.

La solution libérale ? Celle du bon sens : cesser de tripoter le marché.

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  • M.enfin et le rechauffement climatique

  • Les consommateurs, ils paieront 1 EUR le KWh, ou bien subiront des blackouts 🙁

    • ET ils subiront des blackouts ;-|

      • D’autant que les gestionnaires de centrales subsidiées vont chercher à réduire les coûts et donc la capacité (fermetures de centrales) et la maintenance de leurs unités pourtant indispensables à la sécurité de la production mais qui génèrent des pertes pour le gestionnaire.

        On sait pourtant que ce genre d’incurie conduit un jour ou l’autre à la grosse cata : lors d’une situation exceptionnelle, on s’apercevra que la capacité est insuffisante, la moitié des centrales en maintenance et que l’autre ne démarre pas …

        • D’ailleurs, s’ils croyaient un seul instant à leurs propres conneries, il devraient considérer que les situations exceptionnelles (absence de vent globale imprévue) devraient se multiplier à cause du RCA et donc subventionner les gestionnaires de centrales subsidiées pour en doubler la capacité et assurer la maintenance.

          Donc soit ce sons des cons, soit ce sont des cons.

          • Ah mais enfin, c’est toi kékon, turbolibéral . Quand il n’y a pas de vent, il faut juste que le consommateur se passe d’électricité “pour sauver la planète ™”

            • Se passer d’électricité, c’est pas évident. Il faut trouver un nom de code sympathique pour ça et cuisiner le consommateur-contribuable à feu doux.

              Voilà : “smart meter”

              On va forcer les consommateurs à payer de prix du marché au lieu d’un prix au forfait, marché qu’on aura prit soin de saccager. Quand le prix d’un kWh variera d’un facteur 1000 les consommateurs les moins riches seront obligés de vivre au rythme de la météo.

      • Il n’y aura pas de blackouts car ils éteindront sélectivement nos appareils, avec smart meters / compteurs “intelligents” :

        http://www.contrepoints.org/2012/09/29/98644-big-brother-est-vert

        ou sans :

        http://www.contrepoints.org/2014/04/13/162662-renouvelables-votre-frigo-seteindra-pour-les-pics-de-demande

        • Non, ils n’éteindrons pas un réfrigérateur consommant 75 Watts., ce serait extrême. Ils empêcheront votre plaque électrique de démarrer : pas de repas si vous n’êtes pas à l’heure. Le campagnard se retournera vers le bois. Il y aura de lourdes taxes sur les poêles à bois pour vous en dissuader :mrgreen:
          peut-être mêm qu’il sera obligatoire de le déclarer, tout comme on déclare une arme à feu ❗

  • si je ne puis qu’être d’accord sur l’analyse de l’incroyable gabegie voulue par la mouvance, le cas de GDF Suez me laisse de glace.
    On parle pas mal de Mr. verhoofstad à la présidence de l’Europe.
    ne serait-ce pas le moment de dévoiler enfin les termes de l’accord de la cession des centrales belges au groupe français, par ce grand gestionnaire?
    Que je sache, jamais personne n’a pu lire le contrat hormis les contractants?
    Or, au moment de la cession, électrabel, avec actionnaire de référence l’état, avait amorti entièrement les centrales, sur une période raccourcie de 20 ans(au motif qu’il était prudent de procéder ainsi, ne sachant exactement la durée d’exploitation d’une centrale),laissant augurer en cas d’exploitation plus longue, tout le bénéfice de l’amortissement rapide( qui a impacté les factures de tout le monde) pour le consommateur pour les années excédant 20 ans.
    De même, le consommateur a pendant 20 ans alimenté un fond destiné au démentèlement.
    Las, dès l’encre de la cession sèche, les prix ont été alignés sur ceux du marché( d’où la colère des écolos exigeant un retour sur la rente) et personne n’a la moindre idée du devenir du fond de réserve.
    Comme GDF perd de l’argent, il est probable qu’il quitte le plat pays, nous laissons les friches industrielles.
    pourquoi personne ne cherche à savoir les termes du contrat?

  • American Legislative Exchange Council (ALEC) a mauvaise presse aux USA :
    The Campaign Against Net Metering: ALEC and Utility Interests’ Next Attack on Clean Energy Surfaces in Arizona
    http://www.energyandpolicy.org/the_campaign_against_net_metering_alec_and_utility_interests_next_attack_on_clean_energy_surfaces_in_arizona

    mais il va falloir que les américains comprennent que le “net metering” qui permet de faire tourner le compteur électrique à l’envers n’est pas viable quand la consommation nette devient très faible, et de façon générale que facturer une consommation nette n’a pas de sens économique, cela revient à dire que la capacité de produire des MW est gratuite tant qu’elle n’est pas utilisée, alors que l’énergie est un des secteurs les plus “capitalistiques”.

    La revendication d’avoir une facture quasi nulle tout en restant connecté à un réseau électrique fournissant à tout instant plusieurs kW est grotesque.

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