Par Philippe Robert.
Les élections municipales, au même titre que toutes les élections qui rythment la vie démocratique d’un pays, en particulier d’un pays aussi pétri de statu quo que la France, relèvent généralement d’un exercice trop souvent dénaturé par la politique politicienne.
Il suffit d’observer les tractations actuelles d’entre-deux-tours, exacerbées par l’irruption du Front national, cet enfant adultérin socialo-étatiste, où l’esprit de combinazione s’empare des partis en lice en prenant le pas sur toute autre considération, en particulier humaniste. Tenu à l’écart de ces batailles de chiffonniers, le citoyen est donc totalement négligé au seul bénéfice d’une cuisine politicienne qui va lui passer par-dessus la tête jusqu’au dimanche suivant où il devra revoter, à Dieu vat, pour six ans en son âme et conscience.
Et que se passe-t-il actuellement au plus haut niveau de l’État providence à l’agonie ? La situation est grave… mais pas désespérée et rien, jamais, n’est perdu si l’on trouve encore le moyen de faire passer cette magistrale gifle électorale pour un encouragement à persévérer !
À persévérer dites-vous ? Ben oui, d’abord en délivrant au peuple un “je vous ai compris” d’anthologie tout aussi dupeur que l’original, puis en l’assurant que le message ne demeurera pas lettre morte et, in fine, en lui certifiant n’être que pour bien peu dans ce coup de Trafalgar.
“Nous sommes au bout de ce projet faramineux : faire de la France une grande Corrèze fascinée par la littérature du XIXe, les foires aux bestiaux et les arts premiers. Ceux qui aiment la France ont mal. Mais qu’importe pour l’instant, ils restent minoritaires. À quand le réveil ?”1. On ne saurait mieux dire.
À droite (si je puis encore m’exprimer ainsi), pour ne pas être en reste et faire savoir qu’il n’est pas tout à fait politiquement mort, François Fillon, à l’imitation de Nicolas Sarkozy prenant le peuple à témoin de son infortune, s’est lui-même fendu d’une “Lettre aux Français en colère” : “Pendant ces semaines de campagne, je me suis attaché à apaiser et à rassembler pour convaincre nos concitoyens que nous serons, demain, capables de redresser la France. C’est avec la conscience que notre famille politique a encore beaucoup à prouver et je sollicite, au nom de tous les candidats, la confiance d’un peuple qui gronde.”
Puis-je modestement me permettre de faire remarquer à François Fillon, Premier ministre et collaborateur durant cinq ans de l’ancien Président Sarkozy, que la colère (devenue blanche) des Français avait déjà pris naissance bien avant l’irruption par défaut du Hollandais volant ?
Le vrai, c’est qu’il n’est plus temps de continuer à feindre de gouverner selon des modalités politiciennes aujourd’hui frappées d’anachronisme. Le vrai, c’est qu’il s’agit de tirer de toute urgence un trait définitif et sans espoir de retour sur quarante ans de politiques aveugles. Eh bien, passons à l’action !
- Christian Saint-Étienne, France : état d’urgence – Une stratégie pour demain, Odile Jacob, janvier 2013. ↩
“Le vrai, c’est qu’il s’agit de tirer de toute urgence un trait définitif et sans espoir de retour sur quarante ans de politiques aveugles. ”
Le vrai n’a pas éclaté au grand jour malgré ces 40 années passées. Je ne pense donc hélas pas qu’il soit davantage une préoccupation majeure dans les années à venir…
Et donc vous proposez quoi?
Vous dites qu’il faut “passer à l’action”, de quelle action s’agit-il?
On fusille tous les politiques?
Ou l’art d’enfoncer des portes ouvertes en se gardant bien de les refermer.
Il faut surtout millier pour une profonde réforme des institutions…Proportionnelle partielle , referendum veto et révocatoire…