La première prothèse bionique qui restaure le sens du toucher

Des chercheurs européens sont parvenus à rétablir une perception sensorielle en temps réel avec un membre artificiel. Il s’agit de la toute première prothèse qui restitue non seulement la fonction d’un bras mais également le sens du toucher !

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Main bionique

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La première prothèse bionique qui restaure le sens du toucher

Publié le 7 février 2014
- A +

Par Aymeric Pontier.

Testée à l’hôpital Gemelli de Rome, cette prothèse d’un nouveau genre permet au patient d’ajuster sa force pour saisir différents types d’objets, et d’identifier leur forme ainsi que leur texture. Ce prototype constitue les prémisses d’une future main bionique complète.

La prothèse n’a pour l’instant été expérimentée que sur un seul individu, un jeune danois de 36 ans qui a perdu son bras gauche en manipulant des feux d’artifice lors d’une réunion de famille. Durant les tests, le patient avait les yeux bandés et des boules Quiès dans les oreilles. Ainsi, les chercheurs se sont assurés qu’il ne dépendait que du sens du toucher pour reconnaître les objets manipulés. Amputé depuis près de 10 ans, il a soudain retrouvé des sensations qu’il croyait perdues à jamais et a de nouveau été capable de distinguer les objets durs ou doux, ronds ou carrés…

Main bioniqueConnectée aux nerfs cubital et médian du bras au travers de quatre électrodes, la prothèse incorpore des capteurs et des tendons artificiels dans la zone de la main conçus pour réagir à la tension provoquée lorsque le patient saisit un objet.

Les capteurs transforment en impulsions électriques les informations émises. Puis, ces ondes électriques transitent dans la prothèse jusqu’aux électrodes implantées dans le haut du bras, qui les transmettent à leur tour au système nerveux. Tout cela étant effectué en temps réel !

En soi, ces impulsions électriques ne représentent pas une information que le système nerveux est en mesure d’interpréter. Les chercheurs ont donc mis au point une série d’algorithmes qui se chargent de les traduire dans un langage analogue aux impulsions nerveuses.

On doit cette percée scientifique à Silvestro Micera et à l’ensemble de son équipe qui sont affiliés à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, à l’Université de Fribourg et à l’Institut Scuola Superiore Sant’Anna de Pise. Leurs travaux ont été menés dans le cadre du projet européen LifeHand2 qui réunit des universités et des hôpitaux suisses, italiens et allemands.

Afin de respecter la législation européenne régissant les essais cliniques, les électrodes ont dû être retirées au bout d’un mois. Toutefois, elles pourraient rester implantées pendant plusieurs années sans endommager les nerfs, même après la repousse du tissu cicatriciel. Maintenant que le bon fonctionnement du dispositif a été démontré, les chercheurs s’attaquent à la miniaturisation des composants électroniques, à l’amélioration de la résolution du toucher et au perfectionnement de la batterie. Ils espèrent une commercialisation d’ici 5 ans, 15 ans au plus tard.

Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue scientifique Science Translational Medicine.


Sur le web.

 

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Afin de respecter la législation européenne, les électrodes ont dû être retirées…

    Le progrès scientifique et médical a bien du mérite dans des conditions pareilles.

    • Ça a dut lui faire drôle au gars. Première fois qu’il sent quelque chose avec cette main depuis des années, au bout d’un mois on la lui retire. À sa place, je pense que je serais hors de moi!

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les avancées récentes dans le domaine des interfaces cerveau-machine (BCI, brain–computer interfaces en anglais) ont permis de redonner la parole à des personnes paralysées, ouvrant ainsi la voie à une meilleure qualité de vie et à l'inclusion. Une révolution scientifique portée par des chercheurs de l'université Stanford, qui ont réussi à transformer les pensées en paroles grâce à des électrodes implantées dans le cerveau.

Cette nouvelle ère de la communication neuronale ouvre des perspectives prometteuses pour l'amélioration de la sa... Poursuivre la lecture

Par David Monniaux.

 

L’industrie des semi-conducteurs demande de lourds investissements. Le franco-italien STMicroelectronics (ST), un des quelques fabricants européens de circuits intégrés de haute technologie, va s’associer avec Global Foundries, un grand acteur international du secteur, pour étendre son usine de Crolles, près de Grenoble (Isère).

Cette extension fait polémique en raison, d’une part, des très fortes subventions publiques annoncées début juin 2023 pour cette installation (2,9 milliards d’euros) et,... Poursuivre la lecture

Une théorie récente de la conscience présente celle-ci comme le résultat d’une coexistence, dans l’esprit humain, de signaux venus de l’intérieur et de l’extérieur du corps, que le cerveau apprend à reconnaître et décoder, pour reconnaître dans ce flux l’existence d’un moi, ensemble des images mentales issues des signaux intérieurs.

Cette théorie suggère deux hypothèses vraisemblables : la conscience s’apprend chez les humains, et pourra s’apprendre chez les machines ou intelligence artificielle en leur apportant des signaux intérieurs... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles