Par Thibault Doidy de Kerguelen.
La santé des citoyens est-elle ou non du ressort de la solidarité et si oui, à la charge de l’État ? La réponse, tant auprès de la majorité de nos concitoyens que de nos dirigeants est oui à ces deux questions. Dès lors, que veut dire « déficit » ? Nous sommes en face d’un coût. La santé publique est un coût à la charge de la collectivité et il convient de cesser de laisser croire qu’il y aurait des recettes d’un côté et des dépenses de l’autre.
Dire la vérité du coût de la dépense du système de santé français serait un vrai plus. Certains, dont nous avons relayé l’écho, ont fait de cette transparence et de cette vérité des chiffres un combat. Il n’y a qu’informé, pleinement informé, que le citoyen peut se positionner et gageons que dans cette hypothèse nombreux seraient ceux qui considéreraient la solidarité totale comme probablement à reconsidérer…
Voici les données statistiques fournies par l’État sur les dépenses de santé. Outre les informations que demandent nos amis de « Transparence santé », je vous mets au défi de trouver dans ce document de 246 pages le montant des « recettes » (cotisations, timbres, vignettes, cotisations majorées) prélevées au titre de la santé, le montant du coût de fonctionnement de l’administration de la Sécurité Sociale avec sa ventilation !
Le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) vient de publier son rapport. Plein de jolis graphiques, des projections jusqu’à 2060 (oui, oui, 2060, alors que l’on ne sait même pas quel sera l’état de l’économie nationale à deux ans !) mais toujours pas les chiffres clefs… Les recettes (à peine évoquées page 96 dans un total qui ne représente même pas les deux tiers de la dépense du secteur de la santé) ne figurent pas, si ce n’est sous forme relative en pourcentages, les coûts de fonctionnement de l’administration de la santé – CPAM, CNAM (et le coût de leur « gestion paritaire »), délégations régionales diverses, et multitude des commissions théodule… – ne sont même pas évoqués.
Selon ce document bien orienté dans l’objectif politique de notre gouvernement, le déficit de l’assurance maladie s’établit en 2013 à 7,7 milliards d’euros et pourrait être multiplié par cinq d’ici à 2040 : il s’élèverait à plus de 14 milliards d’euros en 2020, pour atteindre près de 29 milliards en 2030 et dépasser les 41 milliards en 2040 ! Cela ne coûte rien d’avancer de tels chiffres totalement incontrôlables. Quant à 2060, nos experts (dont je vous recommande la lecture de la liste en premières pages du rapport, tous de « grands économistes »…) le voient avec un déficit de près de 49 milliards…
Préparer les Français à une réduction de la part prise en charge par la collectivité
Évidemment, trois pistes sont évoquées par nos « grands économistes » pour « endiguer » le déficit : un accroissement des prélèvements publics (CSG, cotisations), une baisse de la prise en charge par la Sécu, ou une plus grande maîtrise des dépenses. Écartant les deux premières hypothèses, le HCAAM plaide pour la troisième solution, réaffirmant « l’impérieuse nécessité d’une maîtrise des dépenses de santé, mobilisant les nombreux gisements d’efficience du système de soins ». Cette recherche d’efficience consiste par exemple à évaluer « la pertinence de certains actes ou de certains séjours hospitaliers ». Toutefois « à court terme, des mesures sur les recettes et le remboursement de soins inutiles devront être prises en attendant que les mesures d’optimisation de la dépense de santé fassent sentir leurs effets », souligne le Haut Conseil.
Évoquer le coût de la graisse administrative du système, évoquer une libéralisation du carcan étatique qui pèse sur l’économie de la santé et en détruit l’efficience, pas question ! Évoquer la prise en charge de la prévention, la modification des critères de prise en charge des pathologies, la réservation du système de santé pris en charge par la collectivité à ses ressortissants, de tout cela, il n’est nullement question… Vous n’avez toujours pas lu la liste des membres du HCAAM ?
Le HCAAM, composé d’amis intimes du pouvoir en place a rendu un rapport inutile et fastidieux, générant ainsi une dépense inutile et fastidieuse sur le budget de la santé, dont le seul intérêt est de comprendre ce que le gouvernement va nous préparer en matière de politique de santé pour l’année à venir.
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Sur le web.
Je poserai une autre chose: la sécu est elle utilisée à bonne escient?
Clairement non. Si on se bornait à l’utiliser normalement, elle coûterait bien moins cher. C’est à dire, si les hôpitaux arrêtaient de facturer une semaine d’hospitalisation quand on y a passé une nuit…. Si les spécialistes arrêtaient de réclamer des sommes délirantes (le tout souvent assorti au passage de paiements supplémentaires, au black, pour passer prioritaire, sinon…..). Et que dire des médicaments?! Nos laboratoires français vendent leurs médicaments 15 ou 20 plus chers sur notre marché qu’aux P-B! Bah oui, c’est pas remboursé là bas, alors qu’ici c’est open bar, on peut fixer des prix bien excessifs…. Et ça, ça coûte des milliards d’€ chaque année.
La santé est une mafia dans ce pays, et une grosse partie de l’argent est détourné, on le sait. Je pense que la première urgence, c’est de mettre fin a ses pratiques.
Et vous oubliez de parler dans les abus (Sécu = vache à lait) de la tarification des ambulances.
Pour les sociétés d’ambulances c’est également « open bar » .
Elles arrivent à facturer à la sécu, 95 euros pour un trajet d’à peine 10 kilomètres; alors que le prix coutant véhicule + chauffeur + essence ne doit pas dépasser 20 euros (ce serait le juste prix si on permettait à des Pakistanais de s’installer comme transporteur sanitaire en France )
quelques remarques:
l’hôpital n’est plus rémunéré à la nuit mais à l’acte quelque soit la duréé d’hospitalisation depuis 2007
les dépassements d’honoraires (« délirants ») ne sont pas remboursé par la sécu.
Le prix des médicaments est déterminé par le CEPS http://medicprix.sante.gouv.fr/welcome.do et négocié avec les laboratoires
la sécu n’est toutefois pas utilisée à bon escient mais pour d’autres raisons
Soyons beaux joueurs, dans les données statistiques (comptes nationaux de la santé 2012) on trouve aux pages 178 et 179 les couts de fonctionnement du système de santé, certes pas très clairs ni détaillés, mais quand même présents. On y découvre notamment que les couts de fonctionnement des orgasmes publics chargés de la santé (hors couts de fonctionnement de la sécu) est passé de 510 à 952 millions € entre 2000 et 2012, soit 86% d’augmentation . Les couts de fonctionnement des différents organismes de SS (CNAMTS, RSI, MSA, etc…) restent assez stable de 6.65 en 2000 à 7.1 milliards€ en 2012 (hausse de moins de 10% en 12 ans, inférieure à l’inflation).
Il est toujours possible que des dépenses aient été « sorties du panier », et faussent ces résultats
Vous oubliez le Numerus Clausus qui créer de nombreuses vocations de…. biologistes, laborantins, ophtalmologues ect…
Ce qui serait intéressant c’est d’expliquer pourquoi le régime Alsace-Moselle, qui rembourse mieux que notre sécu nationale , n’est pas en déficit. Une piste peut être pour mieux gérer la sécu?
Le seul moyen de responsabiliser les utilisateurs est l’application de franchises pour tous les petits meaux.
Payer pour se faire soigner, d’accord ; mais les gens en ont assez de payer pour les monumentales escroqueries à l’assurance maladie vcomme celle-ci.
(et ça n’est, probablement, que la partie visible de l’iceberg du déficit.)
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/08/97001-20140108FILWWW00619-secu-une-escroquerie-de-730000-euros.php
Il n’y a plus personne pour maitriser les dépenses de santé.
La sécu subit et paye.
c’est tout