Le paradis socialiste et ses vieux démons

Le socialisme français a retrouvé son ennemi le plus cher : le fascisme entre en scène, tuant Clément Méric et promouvant le libre-échange.

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Le paradis socialiste et ses vieux démons

Publié le 26 juin 2013
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L’Europe et le monde semblent s’être jurés de détruire le rêve égalitaire, l’exception française et le petit paradis socialiste qui prospéraient jusque là.

Par Baptiste Créteur.

Jose Manuel Barroso et François Hollande

Les fonctionnaires européens commencent à en avoir assez des fonctionnaires français. Les propos antieuropéens, ça ne plait pas à Bruxelles ; les Français seraient nationalistes, populistes, voire chauvinistes ; en clair, il faudrait que les Français arrêtent de faire de l’Europe leur bouc émissaire et de la tenir pour responsable de leurs difficultés conjoncturelles.

Mais ne vont-ils pas un peu loin ? Il y a sans doute des motifs valables pour refuser le libre-échange et protéger l’exception culturelle qui justifie le rôle de l’État dans la culture et les cachets des artistes français – qui, hasard improbable, sont majoritairement engagés dans le sens d’un renforcement du système français.

Il y a sans doute aussi d’excellentes raisons de vouloir protéger l’industrie prospère, l’agriculture rentable, qualitative et respectueuse de l’environnement et les services de pointe de l’hexagone. Les fleurons et autres champions français sont le fer de lance d’un renouveau économique comme on en avait rarement vus et qui se manifeste enfin après plusieurs décennies d’étatisme débridé.

Le peuple enfin libéré a toutefois encore des ennemis. De l’intérieur tout d’abord ; le Parti n’aura pas hésité à exclure en grande pompe celui qui n’avait pas su faire preuve d’autant d’intégrité que le reste de la classe politique, pour faire un exemple dans sa lutte contre la fraude fiscale. L’arsenal de lutte contre le refus de se soumettre à l’impôt sera heureusement élargi pour que chacun accomplisse son devoir et s’acquitte de sa juste contribution à l’effort national.

Les opposants au mariage pour tous sont, eux aussi, sévèrement réprimés ; il ne faudrait pas qu’on puisse contester l’illusion de liberté offerte par l’ouverture du mariage au couple de même sexe alors même que les citoyens sont dans les faits de moins en moins libres.

Sans oublier tous ces vils fuyards, ces traîtres à la patrie qui préfèrent chercher leur bonheur et leur épanouissement individuels ailleurs au lieu d’apporter leur pierre à l’édifice du bonheur pour tous par l’État.

Mais ces ennemis de l’intérieur ne sont rien face au danger qui gronde par-delà nos frontières. L’Europe, cette Europe ultra-libérale qui veut imposer partout le néo-libéralisme débridé, cette Europe qui se sera construite sur l’idée qu’un avenir commun était possible, souhaite aujourd’hui imposer à la France sa vision de cet avenir commun.

Un avenir d’échange, de coopération libre et volontaire, de frontières plus ouvertes ; un avenir où le service public n’a pas toute la place qu’il mérite, où l’État-providence admet des frontières raisonnables et où l’État ne peut pas subventionner et contrôler l’économie.

Cette Europe, c’est – n’ayons pas peur des mots, comme Arnaud Montebourg – l’Europe du fascisme, le carburant de l’extrême-droite. Rien que ça. Il était temps : le socialisme renoue avec ses vieux démons.

Clément Méric, anticapitaliste mort à la sortie d’une vente privée, a versé son sang pour lutter contre un fascisme qui n’effraie que les fascistes de l’autre camp. Il a courageusement agressé celui qui deviendra son bourreau, pour dénoncer la violence de l’extrême-droite. La lutte finale reprend.

Elle reprend de plus belle, parce que, comme il y a quelques décennies, l’ennemi fasciste est à nos frontières. Le carburant de l’extrême-droite, qui est aussi néo-libéral et au service du grand capital apatride, souhaite empêcher les Français de vivre leur rêve socialiste. Par peur de voir, sans doute, triompher économiquement et socialement l’idéologie marxiste.

Accepter la compétition pour prouver qu’on est meilleur n’est pas vraiment dans les gênes socialistes. Mieux vaut se protéger d’un ennemi sournois qui n’hésitera pas à rendre le peuple plus libre, plus heureux et plus prospère pour le séduire. Et pour cela, une méthode fiable existe : l’érection d’un mur contre le fascisme. Ça ne tiendra pas éternellement, mais ça suffira sans doute pour protéger les avantages et privilèges de quelques millions d’individus qui vivent aux dépens des autres, et le train de vie incontestable des dignes et fiers représentants du peuple triomphant.

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    • Pas mauvais comme idée, la province est remplie d’ordre professionnelle et de groupe d’intérêt qui forceront plusieurs français à devenir chauffeur de taxi pour le bien de la société, mais la province peu servir de porte d’entrée pour les provinces plus accueillante.

      D’ailleurs beaucoup d’immigrant quittent vers une autre province au bout de quelques années.

  • Excellent article. Le versant fascisant du socialisme y est parfaitement démontré.

  • Le protectionnisme est le ferment du progrès, c’est bien connu, mais des seuls socialistes.

    Pour illustrer, voici la fabrication performante de la Trabant, la voiture que le monde entier a désirée, mais qu’il fallait 10 ans d’attente pour obtenir :

    http://www.livevideo.com/media/playvideo_fs.aspx?fs=1&cid=F4B5854611D141AFA19359F36DCDC74F

  • Vous l confondez toujours libéralisme et néolibéralisme. Le libéralisme est une belle idée politique qui fait en effet une bonne place à la liberté des citoyens face aux états. Le néolibéralisme n’a rien à voir avec le libéralisme et il est malhonnête des les mélanger . Le néolibéralisme est né avec l’école de Chicago et ensuit avec les idées de Hayek et Mises. Il est le fruit d’une illusion grave : l’illusion que les « marchés » auraient une tentance « naturelle » à s’auto réguler ,ilsz appellent cela la catallaxie. Or l’expérience nous a montré maintes fois que c’est une illusion. Aucun marché ne s’autorégule ,il y a toujours des rapports humains qui interfèrent et pour cause, les échanges économiques sont faits par des ..humains. Sans règles vous arrivez à des situations aberrantes caractérisées par le monopsone ou des monopoles de fait ou des positions dominantes de fait . Sans régulation, un marché dégénère en n’importe quoi : la preuve : les subprimes ,les VAD, les CDS à position nue, et le pire de tous : le high frequency trading ,qui n’ont plus rien à voir avec l’économie tout court ,ce sont des combines pour gagner un argent facile sans rien produire ,sans aucune activité économique . D’ù vient l’illusion des néolibéraux ? Elle vient d’une mauvaise interprétation des rapports de l’offre et de la demande : comme il voient que ce rapport peut être chiffré ,ils pensent que c’est un rapport mathématique et donc indépendant des acteurs économiques . Grave erreur ce sont toujours les acteurs économiques qui font le rapport comme l’a bien montré Paul Jorion dans « le prix ».Bien sûr qu’il y a un rapport entre l’offre et la demande ,mais il est biaisé par les rapports sociaux qui imposent toujours des règles écrites ou non écrites. L’économie est une science humaine ,pas une science mathématique . Preuve de cela : aucune des crises récentes n’a été prévue et les milliers algorithmes bidons utilisés en finances ne le contrediront pas .Alors oui le marché a des vertus ,c’est la force du libéralisme classique mais croire avoir trouvé le Grall en réduisant la société à des marchés auto régulés est une utopie : aucun marché ne s’auto régule parce que ses acteurs sont des humains et pas des chiffres .C’est l’idéologie néolibérale qui a amené cette crise financière en créant des produits délirants comme les CDS à position nue (qui revient à prendre une assurance sur la casse de la voiture de son voisin sans rien posséder ,vous avez intérêt qu’elle se casse…) . Ou pire encore ,les banques ont cassé la « Glass Steagall act ‘ de 1932 et peuvent ainsi aujourd’hui spéculer avec l’argent des déposants ,le notre ,sans nous demander notre avis ,il n’y a pas de liberté là dedans ,on, est dans le n’importe quoi .Et lorsque cela ne va plus ,on dit aux états de renflouer les banques avec le chantage inique du « too big to fail » : »si vous ne nous donnez pas des milliers de milliards nous ruinons tout le monde ! Vous conviendrez qu’on est là très très loin de l’idée libérale de liberté et de respect des autres mais beaucoup plus proche du banditisme . Et vous verrez que les derniers néolibéraux iront en prison quand les peuples verront l’immensité de leur corruption (60 000 milliards d’argent tricheur dans les « paradis fiscaux » par exemple ce qui est un vol pur et simple vis à vis de ceux qui payent les écoles ,la police et les hôpitaux.
    Bonjour chez vous.

    • Bonjour,
      Les marchés financiers sont régulés à outrance. Vous trouverez de nombreux articles sur le sujet, notamment sur Contrepoints, e.g. http://www.contrepoints.org/2012/10/27/102243-cest-la-faute-de-la-deregulation-financiere qui répond plus largement à votre commentaire.

      60 000 milliards dans les paradis fiscaux, ce serait selon vous un vol. Mais comment considérer le fait de forcer quelqu’un à payer plus de la moitié de ce qu’il produit pour financer, entre autres, écoles et hôpitaux, mais aussi le train de vie de l’État et de ceux qui le dirigent ? Ou de le priver d’une partie de ses revenus pour les « redistribuer », sans se demander d’où vient la « distribution » spontanée ?

      Si le marché s’autorégule, c’est justement parce que ce sont les préférences des individus qui composent le marché. L’humain est au cœur de l’économie, il en est d’ailleurs le seul élément : toute production, toute richesse trouve sa source dans l’esprit humain.
      Ce que l’expérience a montré, c’est que les individus choisissent mieux pour eux-mêmes que quiconque à leur place ; c’est aussi sur ce principe moral que repose le libéralisme.

      « Le libéralisme est une belle idée politique qui fait en effet une bonne place à la liberté des citoyens face aux États. »
      La « bonne place » des citoyens, c’est leurs droits individuels.
      La « bonne place » des Etats, c’est de les garantir, rien de plus.

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