Exception culturelle : la culture est aussi une marchandise

La culture est présentée par les artistes subventionnés français comme n’étant pas une marchandise, au nom de l’exception culturelle. Vraiment ?

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Exception culturelle : la culture est aussi une marchandise

Publié le 16 juin 2013
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La culture est présentée par les artistes subventionnés français comme n’étant pas une marchandise, au nom de l’exception culturelle. Vraiment ?

Par Corentin de Salle.

Un article de l’Institut Turgot.

Ce vendredi, la Commission européenne est amenée à se prononcer sur le maintien de l’exclusion des services culturels et audiovisuels des négociations de libre-échange qui vont s’ouvrir cet été entre l’UE et les États-Unis. Opposés à toute libéralisation et à l’origine d’une pétition signée par de nombreux artistes, les frères Dardenne mettent en garde contre la « déferlante américaine » qui, à les en croire, menacerait l’existence même du cinéma européen.

Si les règles de l’OMC s’appliquaient à ce secteur, plusieurs institutions culturelles subventionnées auraient effectivement du souci à se faire mais il est erroné d’affirmer que la libéralisation qui a généré des avantages considérables pour les producteurs et consommateurs dans tous les autres secteurs serait nécessairement un mal pour la culture européenne.

On rétorque généralement que la culture n’est pas une marchandise. Faux ! La culture est une marchandise comme une autre. Dire cela ne revient pas à identifier culture et marchandise (comme on dit que A = A). La culture ne se réduit pas à une marchandise mais c’est aussi une marchandise. Une création culturelle est produite par l’artiste. Matérielle ou non, elle peut être appropriée ou diffusée en vertu d’une logique commerciale.

S’indigner face à l’énoncé de cette vérité, n’est-ce pas mépriser et méconnaître la nature même de la marchandise ? Le point commun entre les biens et les services culturels et tous les autres biens et services, c’est qu’ils sont tout à la fois évaluables en argent (la monnaie permet de quantifier biens et services hétérogènes) et qu’ils ne se réduisent pas à cela.

On répondra que créer une œuvre d’art est autre chose qu’assembler une voiture ou étiqueter des légumes. Certes, nombre de marchandises sont triviales et banales, mais ce n’est pas le cas de toutes les marchandises. Qu’est-ce qui pourrait justifier une différence de traitement entre l’artiste et les autres professions ? Une dignité supérieure ? La recherche du beau mérite-t-elle davantage de protection que la recherche de la vérité ou de la justice au fondement de quantité de métiers ?

Quelle que soit la nature du bien produit ou du service presté, il résulte toujours d’un travail et ce dernier est, selon Karl Marx, l’activité fondamentale de l’Homme, celle qui définit littéralement l’humanité, celle qui permet l’épanouissement de la personne, et la conduit à déployer ses puissances personnelles. Exprimer l’humanité par son travail n’est pas un privilège inhérent aux seuls artistes. Ainsi, reconnaître que l’objet culturel est entre autres choses une marchandise, ce n’est nullement attenter à son authentique dignité.

Les artistes qui ont signé la pétition des frères Dardenne réclament le maintien d’une protection, ou, plutôt, de leurs protecteurs institutionnels. Cette inquiétude vient de loin. Comme l’écrivait le poète Walt Whitman, la culture européenne « plonge ses origines dans les cours royales » et « sent les faveurs du prince ». Rien n’a vraiment changé : la politique culturelle européenne fait largement dépendre les artistes de l’État, maintient la plupart d’entre eux dans la pauvreté et crée constamment des injustices et des inégalités.

En effet, dans un système de subsides, les artistes bien en cour et les gros acteurs (opéras, théâtres, etc.) raflent tout. La majorité des artistes, elle, doit se contenter des miettes.

Dans une tribune retentissante publiée il y a quelques mois dans le journal Le Monde, le producteur français Vincent Maraval expliquait que, dans le top 10 des 220 films produits l’année passée en France, un seul était rentable. Pourtant, le cachet de certains acteurs est pharaonique (cinq fois le cachet d’un acteur américain pour des recettes dix fois moindre), le scandale étant ici que ces acteurs sont dans ce merveilleux système français d’exception culturelle payés avec l’argent public, au détriment de la masse des autres acteurs, figurants et intermittents de spectacles qui galèrent toute l’année, et par l’obligation qui est faite aux télés nationales de diffuser des quotas de films français.

C’est en raison du caractère bankable de l’artiste français en télé que les producteurs estiment le coût du cachet. Les télévisions, obligées de remplir leur quota hebdomadaire de films français, sélectionneront ces derniers en raison de la présence ou non d’artistes français populaires. Ces derniers, conscients de cette contrainte étatique, peuvent alors exercer un chantage sur les producteurs : « je joue dans ton film si tu allonges autant ». Si le producteur refuse, il s’expose au risque de ne pas voir son film diffusé à la télévision en vertu de la politique des quotas, se privant ainsi d’une source appréciable de revenus. Les lois du marché sont distordues et dénaturées par cette politique des quotas et engendrent, pour cette raison, des cachets phénoménaux ne reflètant en rien la valeur économique de l’acteur comme c’est par exemple le cas dans le cinéma américain.

Il faut dire qu’il n’y a pas de ministère de la Culture aux États-Unis. Pourtant, une immense coalition d’entreprises privées, d’agences publiques, d’institutions à but non lucratif, de riches philanthropes, d’universités, de communautés, tous autonomes, finissent par faire politique. Par ailleurs, un système fiscal très avantageux (les associations 501c 3) assure une indépendance financière à quantité d’acteurs culturels. Le résultat ? 2 millions de personnes aux États-Unis vivent directement de la culture. Aucun autre pays au monde n’affiche un tel pourcentage d’artistes au sein de sa population.

Cette culture de masse s’impose-t-elle au détriment de la culture classique et élitiste ? Non. À côté des blockbusters d’Hollywood, les États-Unis comptent 1 700 orchestres symphoniques ; 7,5 millions de tickets d’opéra y sont vendus chaque saison et les musées y enregistrent environ 500 millions de visites annuelles. Les films d’auteurs à microbudget sont beaucoup plus répandus dans ce pays qu’en Europe, et les petits trouvent des créneaux spécifiques. D’ailleurs, ce sont souvent les minorités culturelles qui mènent l’innovation artistique.

Faut-il craindre la déferlante américaine ? Les geôliers culturels aiment à faire peur à leurs prisonniers. Comme si la culture européenne, riche, diversifiée et pluriséculaire allait subitement s’effondrer ! C’est là surestimer tout à la fois le rôle véritable des institutions subsidiées et la stupidité des usagers culturels. Pour rester forte, notre identité culturelle doit nécessairement s’ouvrir sur l’extérieur. Elle l’est d’ailleurs depuis toujours. Claude Lévi-Strauss a depuis longtemps démontré l’ineptie de cette idée naïve d’une culture originellement pure. Loin de nuire à la spécificité culturelle, le commerce et le libre-échange permettent à une culture de vivre et de se réinventer en permanence. Inversement, c’est quand on veut protéger une culture qu’on la fige et qu’elle meurt…

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  • Moi, il y a un truc que je ne comprends chez les socialauds : ils sont contre la « marchandisation » de la culture mais ne sont pas gênés par l’achat de gamins au nom du droit à l’enfant, alors que le second point soulève des problèmes éthiques indéniables, pas le premier….

    • Plus que leur contradiction à eux, votre commentaire soulève votre propre contradiction : vous vous dites anti-socialiste mais vous récupérez leur argumentaire jusqu’à utiliser leur propre jargon de la « marchandisation ».
      Or, vieille erreur socialiste, la « marchandisation » n’existe pas puisque sur un marché on n’échange pas des marchandises mais toujours les services qu’elles vont nous rendre.

      • Vous avez bien raison. Après tout, la GPA n’est qu’un service comme un autre, et un gamin un joujou comme un autre. Je suis vraiment un idiot qui ne comprend rien…

        • Je n’ai pas dit que vous étiez un idiot, je n’ai pas dit qu’un service était un joujou. Puisque nous sommes sur un site libéral, je propose de laisser la parole à Milton Friedman qui, si il n’est pas capable de vous convaincre, vous fera au moins admettre que ce que je dit n’est pas aussi absurde que l’ironie de votre propos le laisse penser :

          « En d’autres termes, et plus brutalement, les enfants sont en même temps des biens de consommation et des membres potentiellement responsables de la société. La liberté qu’ont les individus d’utiliser comme ils le veulent les ressources économiques inclut celle de les utiliser pour avoir des enfants – celle, si l’on veut, d’acheter les services des enfants comme ils se livreraient à une forme particulière de consommation. Mais une fois ce choix fait, les enfants ont une valeur en et par eux-même et ils disposent d’une liberté propre qui n’est pas une simple extension de la liberté des parents. » (Milton Friedman, Capitalisme et liberté, chapitre 2. Le rôle du pouvoir dans une société libre)

          • Très contestable. A quand, dans ce cas, le retour d’un marché des esclaves ?

            • Eh voilà, vous avez repris l’argumentaire marxiste-léniniste à 100% : marchandisation de l’humain (l’humain d’abord !) qui donne l’exploitation du prolétariat et pour finir son asservissement. Donc le peuple est l’esclave des capitalistes : le salariat tout comme la GPA consiste à acheter des humains et à les transformer en produits de supermarché.

          • Bon, alors, je suis un dangereux communiste. Au juste, combien coûtez vous au kilo, vu que vous n’etes qu’une marchandise parmi tant d’autre ? Paz étonnant que le libéralisme ait mauvaise presse en France avec des gens comme vous. Bon, le crétin idiot marxiste arrête de vous emmerder pour ce matin, vous qui détenez la VERITE et qui voulez que tout s’achète, l’Homme en premier.

      • Libex étant mon pseudo, qui est tu ?
        Un vil usurpateur ?
        Un amoureux de la liberté qui ignorait l’existence d’un vieux libéral déjà nommé Libex ?

  • La production française (sauf quelques films historiques) se limite à une bouillie de politiquement correct, allant de l’angoisse à la grosse farce à peine digne d’un pétomane, et lourdement répétée pour que chacun comprenne.
    Et pour que « l’exception culturelle » soit au top, ces films sont toujours subsidiés, ne décrochant la timbale que si le scénario inclut un gros riche bien dégueulasse, une ou plusieurs mères célibataires au RSA (mais bien fringuées), quelques homosexuels, si possible basanés …

    Ce microcosme médiocre fait un club très fermé, bien entendu, avec toujours les mêmes têtes jouant leur même rôle …

    Si la menace américaine est si terrible, la France n’avait que deux possibilités :
    – relever le défi et faire de bons films, bien distribués ;
    – ou entrer aux abris, pour ne devoir faire aucun effort. C’est évidemment la formule choisie.

    Nous allons donc devoir encore bouffer le brouet insipide de l’exception culturelle, qui est surtout exceptionnel par le peu de gens qu’il intéresse.

    Le cinéma français ne fera aucun progrès (comme dans toutes les situations de protectionnisme) et le consommateur va jouer de son enregistreur pour s’assurer des soirées plus enrichissantes et vierges de matraquage subliminal 🙂

  • Si la culture n’est pas une marchandise alors pourquoi traquer les pirates qui l’echangent gratuitement sur internet ? Soyons logique 🙂

    • Subtile effectivement 🙂 J’ajoute que pour un socialaud, la culture est toujours pure car il est difficile d’y relever une quelconque trace d’exploitation par un patron, contrairement à une marchandise qui est forcément le résultat d’une exaction.

  • L’exception culturelle, c’est enlever le droit du public à juger l’art, et c’est un fonctionnaire qui va le remplacer dans son rôle. Tout bon artiste sait qu’il doit séduire son public. Si le public n’est plus important, après on s’étonne d’avoir des salles vides…

  • Il y a d’un côté des gauchistes qui voudraient retirer la culture de tout marché et de l’autre côté des industries qui veulent appliquer au marché de la culture les lois relatives aux marchandises. La culture n’est pas une marchandise dans le sens où elle n’est pas matérielle. Que le support culturel soit matériel est une chose, les changements de forme qui sont à notre époque manifestes peuvent avoir de gros impacts sur la structure du marché qui est bien plus versatile que celle des biens matériels.
    Aujourd’hui les socialistes veulent ménager la chèvre et le choux, alors que ni la chèvre ni le choux ne doivent être considérés comme des acteurs immuables. Nous assistons à une fusion de la droite et de la gauche sur ce point, et sur tout ce qui s’y apparente, car les deux veulent garder leur approche matérialiste de la culture.
    Dans une économie libérale la culture ne serait pas une marchandise, parce que ce n’en est une dans notre économie qu’au prix de l’application artificielles de règles qui ne la concernent pas. Si une entreprise réussit à packager des services de distribution sous forme de produit et de rendre les transactions matérielles entre elle et le consommateur, c’est le plus souvent au prix d’efforts coûteux et en pesant sur les états pour faire voter des lois qui protègent ce qui n’est qu’un choix de modèle économique. Si il n’y a aucune raison pour interdire de tels choix, ils ne résisteraient que difficilement à une concurrence réelle. Notre « exception culturelle » s’explique surtout par un lobbying de gros industriels qui veulent s’abstraire de toute concurrence (certes une chaîne de télé va produire une série à la condition que Dominique Lavanant joue dedans par exemple, mais avant tout le projet sera de faire une série avec une bonne sœur comme héroïne : l’argument du quota ne tient pas tout seul, l’intervention de l’état à tout niveau du système a des résultats encore plus pervers), si cela est en conformité avec l’approche étatique de contrôle qui se voit comme le gardien d’un temple, c’est parce que état-nation et industrie sont basés sur un même paradigme.
    Ce qui me semble efficace aux USA ce n’est pas d’aider les industries dans le choix de leur modèle économique, c’est plutôt de laisser la culture le plus possible en dehors du scope de tout pilotage centralisé. C’est à dire qu’il ne faudrait pas croire pouvoir singer les américains, il ne faudrait pas croire non plus que rendre le système plus libéral (à défaut de l’être totalement) permettrait aux industriels français d’être tout à coup compétitifs : il s’agirait plutôt d’accepter la faillite des entreprises qui ne pourraient pas survivre à la concurrence et à la fin de leur subventionnement directe ou indirect, et quasiment aucun parti politique français ne serait prêt à une telle confrontation à la réalité.

    On peut retenir plusieurs idées évidemment plus ou moins radicales. L’angle d’attaque de François Bayrou pour limiter les conflits d’intérêts et cette manière de considérer l’état comme le principal rouage d’une industrie me semble en être un intéressant pour faire un pas vers la sortie du cercle vicieux actuel tout en étant suffisamment modéré pour pouvoir être rassembleur. Le seul problème c’est que pour rassembler il faut encore passer par un système encore bien verrouillé pour l’instant.

  • L’exception culturelle française est une manière de prétendre que les français sont exceptionnellement cultivés.
    Je ne sais pas ce qu’est la culture, où ça commence.
    Le cinéma, par exemple, est un support, un vecteur, un média.
    Tout ce qui est cinématographié n’est pas culturel.
    Ma définition, surement incomplète et imparfaite, consiste à dire que ce qui est subventionné et inutile est culturel.

  • La culture n’a pas vocation à être une « marchandise ». C’est notre patrimoine commun, notre héritage historique et intellectuel. Pour moi le Louvre n’est pas une marchandise mais un trésor.
    Il n y a pas que l’économique dans la vie. C’est comme les abrutis qui justifient l’immigration massive arabo-musulmane par la libre circulation des personnes et la concurrence sur le marché du travail.

  • La culture n’est pas une marchandise, pas plus que la religion ou la démocratie.
    Il est vrai qu’il y a un marché d’objet religieux ou d’art, mais cela n’est pas « la culture » ou « la religion ». En outre l’auteur de cet article nous gratifie d’une définition du travail par Marx, pour le moins inattendue sur ce site ! Quel intérêt ? Les artistes ne sont pas tous disciples de Marx… Quant aux lecteurs habituels de Contrepoints, ils sont en train de s’étrangler.
    La question de savoir s’il est bon de créer « un ministère de la culture » avec des deniers publics est aussi judicieuse que celle de savoir si celui du « redressement productif » est bien utile. Ce sont simplement des instruments du pouvoir.
    Malraux, qui s’est largement servi de ses relations américaines (à cause de Jacqueline Bouvier-Kennedy) a lancé en France la politisation de la culture d’une toute autre manière que l’instigateur Kennedy lui-même (mort avant la mise en application de toute mesure tangible) d’ailleurs. L’idéologie du pouvoir, quel qu’il soit : privé, public, démocratique, arbitraire a toujours eu besoin d’être représentée pour unifier ses adeptes. Elle a besoin des artistes.
    Et cependant, si l’Etat défendait soudainement à renfort de grande publicité les valeurs libérales (C’est arrivé : Thatcher, Reagan), qui sur Contrepoint irait s’en plaindre sous prétexte que cela se passe stricto sensu avec les deniers publiques ?
    Le problème de la politique de l’exception culturelle en France est qu’elle est vide de tout sens libéral et pire : elle rejette l’idée de l’objectivité (en même temps qu’elle récuse la figuration symbolique et l’esthétique) . Daniel Buren et son groupe Bmtp ( http://vidaru.com/groupe-bmtp-buren-mosset-toroni-parmentier/64757094)… par exemple, sont des artistes que Lang a payé a fournir une parure à sa politique socialiste : Leur œuvre sans aucune autre valeur sociale, mieux que toute autre a pu se faire instrumentaliser par la politique culturelle socialiste : car elle n’engage à rien d’autre qu’à la subvention publique. Cette œuvre s’évertue à nier toute possibilité d’une communion d’esprit ! Le choix culturel contemporain de ce qu’on appelle l’ « A-C » comme l’avait très bien senti Aude de Kerros – n’est donc certainement pas un hasard.

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