La France est entrée en récession le 15 mai officiellement. Nos lecteurs l’ont su une fois de plus à l’avance, avant le FMI et le Haut Conseil des Finances.
Un article de l’Aleps.
Il y a quelques semaines (Nouvelle Lettre n° 1137 du samedi 24 novembre 2012), Jean-Yves Naudet intitulait sa chronique de conjoncture « récession ». Au vu des statistiques officielles auxquelles tout le monde avait eu accès, il affirmait que la France était réellement en récession, même si d’adroites manipulations de l’INSEE permettaient de masquer la situation. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis et il n’y a plus que Bercy, aux ordres du gouvernement, pour croire encore que la France a toujours un souffle de croissance, alors que le Produit Intérieur Brut a déjà décliné. Le FMI et le Haut Conseil des Finances, issu de la Cour des Comptes, présidée par Didier Migaud (naguère socialiste) et créé par François Hollande en mars dernier, contestent l’optimisme officiel de la croissance.
Double leçon de cette affaire. La première c’est qu’il faut toujours un certain temps à de nobles institutions pour se rendre à la réalité. Milton Friedman avait d’ailleurs condamné les politiques conjoncturelles « discrétionnaires » (laissées à la discrétion de l’État) avec sa théorie des décalages (lags) : il y a toujours un retard entre les fluctuations de l’activité économique et leur prise de conscience par les décideurs politiques.
La deuxième leçon, c’est qu’un bon économiste s’intéresse non seulement à constater les faits en temps voulu, mais aussi à expliquer pourquoi ils se produisent. C’est ce que faisait Jean-Yves Naudet en concluant : « Moins d’État, moins d’impôts, moins de dépenses publiques, moins d’entreprises publiques, moins de réglementations, plus de liberté et de responsabilité, voilà le seul moyen efficace de combattre la récession et la morosité. »
À lire aussi :
—
quand on arrêtera de tout procéduriser, formulariser, rendre chaque travailleur un exécutant de taches qui ne doit pas réfléchir, ça ira mieux.
vocation, passion, reconnaissance, respect, communication, autant de valeurs qui se perdent au détriment de la construction du chaos.
soit il faut faire du protectionnisme, soit il faut mettre en place l’ordre mondial, mais il faut faire quelque chose.
oui, c’est bien ce que disait tous les candidats a la dernière presidentielle: il faut proteger les poulets heu ! pardon, les francais …
Le deuxieme effet kiss cool c’est qu’avec la baisse du PIB, le pourcentage de dette associee va monter plus vite. Ca commence a vraiment sentir mauvais tout ca…
L’on avance que le plus gros de la crise est passé, que des signes tangibles de reprise économique apparaissent ici et là dans le monde. Cependant bien avant que les pouvoirs publics l’annoncent, la récession s’est installée partout, d’abord dans les pays de l’Europe du Sud, puis rapidement elle gagne les pays du Nord. Les plans d’austérité présentés comme l’ultime solution ont bien vite montré leur limite. Bien évidemment il était impossible que la rigueur et les hausses d’impôts génèrent de la croissance. La désindustrialisation et une monnaie surévaluée qui freine les exportations, sont les deux facteurs qui creusent chaque mois le déficit de la balance des paiements. Au plan intérieur, l’absence d’investissement et la montée incessante du chômage amplifient irrémédiablement la récession.