La BCE abaisse son taux directeur : l’économie européenne est alcoolique !

Les États se comportent comme des alcooliques qui, en pleine cure de désintoxication, demandent de boire à nouveau de l’alcool, car la cure leur fait trop de mal.

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La BCE abaisse son taux directeur : l’économie européenne est alcoolique !

Publié le 3 mai 2013
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Les États se comportent comme des alcooliques qui, en pleine cure de désintoxication, demandent de boire à nouveau de l’alcool, car la cure leur fait trop de mal.

Par Philippe Bouchat.

À l’heure où vous lirez ces quelques lignes, la Banque centrale européenne (BCE) aura abaissé son taux directeur de 25 points de base, passant d’un taux de 0,75% à 0,50%. Ce faisant, elle aura cédé aux appels des différentes capitales européennes – à l’exception notoire de Berlin – pour une détente des taux.

Que faut-il en penser ?

Pour répondre à cette question, revenons aux fondamentaux et au contexte de cet appel à un argent moins cher.

Au niveau contextuel, il n’aura échappé à personne que nous traversons, depuis 2008, une crise à multiples visages. Dans la plupart des États, cette crise se caractérise par une explosion des dépenses publiques, principalement en matière de sécurité sociale (indemnisation du chômage). Cet accroissement intervient alors même que les États sont pressés de toutes parts de réduire leurs endettements massifs et leurs déficits chroniques. L’objectif de cette rigueur budgétaire – qui pour les États les plus prodigues se transforme en austérité – ne consiste pas à satisfaire les diktats des marchés, comme le pensent erronément les opposants à cette nécessaire cure de désintoxication de la dépense publique. Il s’agit, plus pragmatiquement, de pouvoir se doter de marges de manœuvres budgétaires.

Pour les tenants les plus obtus du keynésianisme – et ils sont hélas encore majoritaires ! – ces marges de manœuvres retrouvées doivent servir à l’élaboration de plans dits de relance, afin de renouer avec la croissance économique. Si ce n’était la vie de millions d’êtres humains qui est en jeu, cela prêterait à rire… Comme l’avait très bien vu Milton Friedman [1], les États se comportent ainsi comme des alcooliques qui, en pleine cure de désintoxication, demandent de boire à nouveau de l’alcool, car la cure leur fait trop de mal… Cette métaphore est très explicite et même si le grand professeur de Chicago l’a utilisé dans le contexte de l’inflation, elle s’applique mutatis mutandis aux dépenses publiques : c’est en pleine cure de réduction des endettements et des déficits – cure rendue nécessaire notamment par la prodigalité irresponsable de nos gouvernements successifs depuis plus de 40 ans minimum – que les appels aux plans de relance et à l’argent moins cher sont actuellement lancés. Pour les trop rares responsables politiques qui l’ont compris – et force est de constater qu’ils se trouvent principalement Outre-Rhin – ces marges de manœuvres budgétaires retrouvées doivent plutôt être consacrées à la diminution du coût du travail et également à faire face aux défis que nous pose le phénomène de vieillissement de la population (accroissement des coûts liés aux soins de santé et aux pensions légales). Idéalement, cette cure d’amaigrissement des dépenses publiques est une chance inespérée [2] de réduire la taille mammouth de nos États-providences. Mais ces libéraux convaincus – je dis bien ‘libéraux’ et non ‘ultralibéraux’ à ne pas confondre ! – sont hélas en trop petit nombre que pour influencer le débat en cours, car même des institutions qualifiées, selon moi erronément, de libérales, comme le FMI ou l’OMC, sont en train de succomber aux sirènes du keynésianisme… Voilà donc pour le contexte.

Les fondamentaux à présent. Pour financer leur envie folle d’accroissement des dépenses publiques, les gouvernements actuels n’ont que trois solutions : la voie fiscale, l’emprunt, la voie monétaire. La voie fiscale tombe sous le sens : pour dépenser, il faut avoir des recettes et les recettes étatiques proviennent essentiellement des contribuables. Le hic, c’est que nos États-providences ont atteint la limite du supportable et se rapprochent dangereusement de la zone rouge où l’impôt n’est plus un prélèvement obligatoire censé financer les dépenses publiques, mais plutôt un outil confiscatoire, un levier d’expropriation (en France, on sait ce qu’il en est de la fameuse taxe de 75% heureusement retoquée par le Conseil constitutionnel). Emprunter la voie fiscale est devenue impossible, non seulement sur le plan de la soutenabilité économique, mais aussi sur le plan politique : augmenter encore la pression fiscale serait non seulement impopulaire – doux euphémisme – mais surtout susceptible de causer des troubles sociaux de grande envergure. Pour toutes ces raisons, cette voie n’est guère crédible (à moins de réformer totalement notre structure fiscale, ce qui n’est pas encore d’actualité hélas).

L’emprunt ? Il est vrai qu’il présente de nombreux avantages. D’abord, il n’exige pas de vote [3], donc pas de débat public. Ensuite, il est très bon marché depuis plusieurs années, ce qui détend la pression à la baisse des dépenses publiques. Autre avantage, sa flexibilité : ainsi, par rapport aux impôts qui sont votés une fois par an, le recours à l’emprunt est théoriquement sans limite, permettant aux gouvernements de se financer quand bon leur semble. Enfin, il ne pèse pas directement [4] sur les épaules du contribuable qui s’en désintéresse donc, vu son caractère apparemment indolore pour lui. Ces avantages n’ont évidemment pas échappé aux gouvernants qui s’en servent abondamment.

Toutefois, cette voie de financement présente aussi des inconvénients qui devraient inciter à réfléchir avant d’y recourir. En effet, comme dit par ailleurs, l’emprunt n’est pas légitime dans son fondement, puisque ceux qui en ont la charge in fine – à savoir les prochaines générations – ne le votent pas. En outre, il s’agit d’une méthode de financement déresponsabilisante, car elle n’incite pas à limiter les dépenses au niveau maximum des recettes fiscales. L’emprunt public détourne également les capitaux privés des investissements privés nécessaires à la croissance économique. Enfin, les prêteurs sont souvent des organismes institutionnels ou souverains qui sont eux-mêmes incités à réduire leur endettement et à augmenter leur solvabilité, ce qui tend à diminuer l’offre d’argent frais.

Reste alors la voie monétaire. Qu’il s’agisse de faire tourner la planche à billets ou de recourir à des quantitative easings [5], l’idée sous-jacente est toujours la même : augmenter la masse monétaire afin de financer les dépenses gouvernementales, avec le risque d’inflation que cette technique comporte lorsque l’accroissement de la masse monétaire est supérieur à celui de la production des biens et services. Autre technique monétaire possible pour financer les dépenses publiques : la dévaluation. Dans ce cas, la valeur d’une monnaie par rapport à une autre est diminuée, afin de permettre une augmentation de l’exportation et également une diminution de l’importation (la monnaie concurrente se trouvant ainsi mécaniquement appréciée). Selon la croyance mercantiliste [6], le surplus de la balance commerciale va ainsi contribuer à la croissance économique et engendrer un surplus de recettes fiscales qui pourront être consacrées aux dépenses publiques.

Ce scénario monétaire nécessite – excusez la lapalissade – que l’on dispose de ce levier. Or, il n’aura échappé à personne que les pays membres de l’euroland [7] ne disposent plus de ce levier puisqu’ils l’ont transféré à la BCE.

Voilà donc des pays qui, pour financer leurs dépenses publiques, ne peuvent pour ainsi dire plus emprunter la voie fiscale, sont pressés de diminuer le recours à l’emprunt et ne disposent pas de la voie monétaire. Conclusion : leurs dépenses sont devenues difficilement finançables.

Deux options s’offrent dès lors à ces pays. Ou bien réduire drastiquement leur niveau d’endettement et diminuer les dépenses publiques ou, à tout le moins, viser à des équilibres puis à des surplus budgétaires structurels qui permettront de dégager des moyens pour rembourser leur dette publique (ou, version keynésienne, de relancer les dépenses publiques). C’est l’option affichée dans le Pacte de stabilité budgétaire [8] que défend l’Allemagne. Ou bien, on fait appel à celui qui dispose du levier monétaire – en l’occurrence à la BCE – pour faciliter encore plus le recours à l’argent. C’est dans ce second cadre que s’inscrit la demande pressante faite à la BCE de descendre son taux directeur de 25 points de base. L’argumentation est connue : la rigueur – que dis-je ? l’austérité ! – étoufferait le retour à la croissance économique ; donc, il faut stimuler la croissance en lâchant du lest sur les politiques d’austérité et permettre de financer à bon marché les plans de relance qui s’élaborent partout, même jusque dans les milieux soi-disant orthodoxes du FMI…

Ne mâchons pas nos mots. Si on veut vraiment que le patient alcoolique s’en sorte, il doit impérativement suivre une cure et s’y tenir, malgré les nombreux maux que cette cure procure à court terme (stagnation voire récession économique, accroissement du chômage, risque déflationniste). À moyen et long termes, le patient sera libéré de son vice et retrouvera une totale capacité de concrétiser ses rêves et projets (dit autrement, la reprise aura lieu de manière vigoureuse sur des bases saines). La véritable question finalement est celle-ci : nos responsables politiques ont-ils vraiment la volonté de rendre notre liberté, celle-là même qui nous caractérise comme être humain ? Dans l’affirmative, auront-ils le courage d’adopter les mesures qui s’imposent, à savoir réduction drastique de nos endettements et déficits publics, non recours au levier monétaire de la BCE et de faire face aux désagréments inévitables qui se produiront à court terme en privilégiant plutôt le moyen et le long termes ? Volonté – pas le volontarisme constructiviste ! – et courage : finalement, la décision de la BCE pose tout simplement la question de la démocratie… Si on veut garder (recouvrer) notre AAA, évitons de boire l’alcool du keynésianisme !


Notes :

  1. Voir Friedman, M. & R., Free to choose (La liberté du choix), trad.fr., Belfond, 1980, pp. 267-268.
  2. En chinois, c’est le même idéogramme qui exprime la crise et la chance, l’opportunité.
  3. En Belgique, le budget voté chaque année par les députés contient un seul article permettant de recourir le cas échéant à l’emprunt. Le principe de l’emprunt est donc voté. Mais il s’agit d’un vote automatique, ne faisant l’objet d’aucun débat. En outre, les modalités de l’emprunt et sa hauteur ne font pas l’objet de ce vote purement formel.
  4. Ce n’est qu’indirectement que la charge de l’emprunt pèse sur le contribuable, puisqu’il faut bien à l’échéance rembourser l’emprunt et payer l’intérêt y afférent… mais il est de pratique courante qu’un emprunt soit remboursé en recourant à un autre emprunt, de sorte que le contribuable n’a aucunement l’impression d’en supporter la charge.
  5. « Quantitative easing » (QE), traduit improprement par « assouplissement quantitatif », désigne un type de politique monétaire dit « non conventionnel » auquel peuvent avoir recours les banques centrales dans des circonstances économiques exceptionnelles, telles que des crises économiques et financières de grande ampleur. Le caractère non conventionnel de ces politiques tient au fait que les banques centrales qui y ont recours n’utilisent pas ou ne sont plus en mesure d’utiliser les outils traditionnels de politique monétaire que sont la détermination d’un taux directeur et la manipulation de la masse monétaire (source : wikipedia).
  6. Les tenants du mercantilisme prônent le développement économique par l’enrichissement des nations au moyen d’un commerce extérieur convenablement organisé en vue de dégager un excédent de la balance commerciale. Certains ont déjà démontré sur Contrepoints l’ineptie de ce point de vue : voir par exemple ici.
  7. À savoir, au 1er janvier 2011 : les pays du Benelux, la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, l’Autriche, la Finlande, l’Irlande (Eire), le Portugal, la Slovénie, Chypre, Malte, la Slovaquie et l’Estonie (soit 17 pays de l’Union européenne, représentant plus de 320 millions d’habitants).
  8. Plus précisément du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), dont le Pacte budgétaire n’est qu’un volet.
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  • > Le hic, c’est que nos États-providences ont atteint la limite du supportable et se rapprochent dangereusement de la zone rouge où l’impôt n’est plus un prélèvement obligatoire censé financer les dépenses publiques, mais plutôt un outil confiscatoire

    En France, ça fait bien longtemps qu’on est dans la zone rouge.

  • Excellent article! Et que se passerait-il si les états se déclaraient en faillite avec annulation de la dette et / ou si chaque état retrouvait sa liberté en matière de politique monétaire (fin de l’euro) ?

    • La dette française est principalement détenue par des institutions financières françaises. Par exemple, les contrats d’assurance vie dits « en euro » contiennent pas mal de dette française (de l’ordre de 15% de dette d’état française chez l’un des acteurs majeurs du marché et on monte à 35% en incluant la dette des pays, régions et agences européennes.)
      Les contrats d’assurance vie en euro ne peuvent pas « perdre » d’argent et doivent donc donner au moins 0% d’intérêt.
      Si la dette française ou européenne est annulée, quasiment toutes les compagnies d’assurance font faillite dans la foulée.
      Un effet similaire peut aussi se produire dans les banques.
      Le risque systémique emmène avec lui toutes les institutions financières européennes et l’argent des épargnants leur revient bien bien réduit et après avoir été bloqué le temps que les gouvernements tentent d’ordonner ces faillites.

      Si chaque état retrouve sa capacité à gérer sa politique monétaire, vous avez le choix entre deux options, la dévaluation (vous aviez 100€ qui valaient 130$, vous avez maintenant 100Frcs qui valent 100$) et l’impression de billets qui mène à l’inflation et rend la monnaie si peu sure qu’elle perd de sa valeur sur el marché des changes (vous aviez 100€ qui valaient 130$, vous avez maintenant 100Frcs qui valent 100$).

      Annuler la dette, dévaluer ou imprimer ont le même effet, c’est votre épargne qui trinque.
      Le pire des cas reste l’annulation de la dette car là, le seul mot qui résumera l’Europe sera chaos : financier, social et d’insécurité.

    • les etats n’annulent jamais leurs dettes purement et simplement, ou alors quand ils sont dirigés par des bandits, comme la russie en 1917. ils le font avec des detours sémantiques subtils, comme lorsque le directoire decida d’effacer les 2/3 de la dettes francaise ( 1797 ): cette partie fut payée tous de mème, mais en papier monnaie qui perdit rapidement toute valeur hormi celle de pouvoir ce netoyer avec en allant au toilettes.
      la grece n’a pas fait mieux l’année dernière,ou les banques privées ont acceptées  » volontairement  » une decote de 50% sur leurs creance. d’ou la difficulté des banque chypriotes cette année.

    • Merci Alexis pour le compliment. A votre 1ère question (quid si faillite ?), le problème ne serait résolu qu’à court terme :

      – d’une part, la cause même de la faillite – à savoir la follie dépensière, même en cure d’austérité – n’est pas supprimée et donc, les mêmes causes produisant les mêmes effets, un nouveau cycle pouvant nous mener à nouveau à la faillite n’est pas à exclure;
      – d’autre part, ayant fait faillite, nos créanciers ayant vu dès lors leurs créances annulées, ne manqueront pas de nous le faire payer en refusant de nous prêter à l’avenir, incitant les autres prêteurs possibles à ne pas les imiter => conclusion : l’Etat failli devrait se retrouver face à une quasi impossibilité d’aller sur les marchés, … à moins d’offrir un taux exorbitant, ce qui va aggraver davantage notre endettement…

      A votre 2nde question (sortie de l’euro), je ne suis en effet pas loin de penser que ce serait une solution, tant la construction de l’euro a été faite en dépit du bon sens => on aurait dû d’abord procéder à une convergence des économies participantes (comment p.ex. croire que l’Allemagne et la Grèce nécessitent actuellement d’avoir le même taux d’intérêt ? La BCE possède, comme le disait fort justement Charles Gave, d’un strabisme divergent); cela dit, si c’est pour retrouver un levier monétaire et s’en servir à nouveau en dépit du bon sens en faisaint tourner à plein régime la planche à billets, alors sortir de l’euro est une ineptie.
      J’espère avoir pu vous éclairer, beau w-e, phb

  • Tout ça est très bien dit, limpide.

  • Bonne synthèse.
    La question finale (nos responsables politiques ont-ils vraiment la volonté de rendre notre liberté?) devrait peut-être être posée différemment: les Français, dans leur très large majorité, sont-ils prêts à vivre de manière moins dispendieuse? Car ce sont eux, tout de même, qui demandent toutjours et toujours plus d’aide de l’État, ce sont eux les alcooliques. Les pseudos-dirigeants qui nous imposent leur volonté ont bien compris depuis fort longtemps qu’ils pouvaient facilement se faire réélire en faisant croire à tout un chacun qu’il l’aiderait encore un peu plus et un peu plus…
    Je crains que les Français (encore une fois dans leur grande majorité) ne comprendront que trop tard, car ils ne veulent pas comprendre qu’ils dépensent trop, c’est tellement doux de se bercer d’illusion. Et le slogan de Hollande était sur ce point limpide: « Réenchanter le rêve ». Oui mais on voit déjà que le rêve prend de plus en plus l’aspect d’un cauchemar, et ce n’est encore rien à côté de ce qui nous attend: 2013 se survivra difficilement, mais 2014 sera terrible, l’euro explosera et nous nous retrouverons à payer une belle dévaluation de 30% et plus.
    Nous vivons sur un baril de poudre, la mèche est allumée et tout le monde sifflote comme si tout était paisible. Gare à la détonation!

    • Bonne question Hermodore! Il est vrai finalement que ce sont les électeurs qui en redemandent toujours plus. Vous m’avez donné l’idée d’un article je pense 🙂 phb

  • Ça ressemble à une distribution de bonbon, mais de là à multiplier les pains et le vin, on ne rêve pas trop. C’est pas encore gagné.

  • Effaré par votre idéologie libérale, abaisser les dépenses publiques, c-a-d ne plus indemniser les chômeurs victimes d’une mondialisation des échanges dans un jeu faussé ou tout le monde n’a pas les mêmes règles, c’est très clairement sacrifier les sociétés pour le profit des entreprises. A l’age de mon grand-père le capitalisme était dit social développement conjoint des entreprises et notion d’ascenseur social. aujourd’hui le capitalisme que vous prônez est décidément prédateur et l’Histoire mettra votre idéologie au même rang que d’autres idéologies totalitaires…

    • Ben non, camarade, vous vous trompez.
      Le capitalisme que vous dénoncez – le capitalisme de copinage, celui qui résulte de la connivence entre certains grands patrons et certains politiques bien placés dans les instances nationales et internationales – est justement celui que dénoncent les libéraux depuis belle lurette.

      Mais si vous considérez que la défense des libertés est la même chose qu’une idéologie totalitaire, il n’est pas étonnant que vous vous trompiez d’ennemis…

      • La collusion entre les grandes entreprises et le politique est consubstantiel au monde économico politique. Cela fait longtemps que les lobbyistes de toute sortes et en premier les banques ont élu domicile à Bruxelles à côté du Parlement Européen. Il s’agit dans ces lieux de défendre la totale liberté entreprenaraile qui a toujours eu besoin d’être encadrée !

        • « La collusion entre les grandes entreprises et le politique est consubstantiel au monde économico politique. Cela fait longtemps que les lobbyistes de toute sortes et en premier les banques ont élu domicile à Bruxelles à côté du Parlement Européen.  »

          Exactement. Les banques, les grandes entreprises sont aux mains d’une oligarchie politico-économique qui se partage les parts du gâteaux sur le dos du peuple.
          Qui dénoncent cette oligarchie ? Les libéraux.
          Qui dénoncent le système mafieux des banques ? Les libéraux.
          Qui dénoncent les travers bureaucratiques de Bruxelles ? Les libéraux.
          Qui dénoncent les lobbyismes, la connivence Big Business-Big Government, le copinage patrons-politiques ? Les libéraux.

          Aucun parti social-démocrate ne dénonce tout cela. Aucun mouvement politique ne dénonce tout cela avec autant de rigueur et de constance que les libéraux.

        • « La collusion entre les grandes entreprises et le politique est consubstantiel au monde économico politique… »

          Eh ben justement, les libéraux réclament à cor et à cris la séparation du « monde économique » et du monde politique…

          • Content de vous lire « les libéraux réclament à cor et à cris la séparation du « monde économique » et du monde politique… » Content de l’apprendre mais n’êtes vous pas un peu utopique ? Ou plutôt votre maxime signifie diminuer la part de l’état dans l’économie ? Aux outrances de la régulation et du contrôle succèdent alors les outrances de la dérégulation.Comment peut-on jouer au même jeu dans un Monde où les Etats ont des règles différentes ?

          • « Ou plutôt votre maxime signifie diminuer la part de l’état dans l’économie ? »

            Poser cette question chez Contrepoints revient à demander à un motard s’il sait faire du vélo.

            « Aux outrances de la régulation et du contrôle succèdent alors les outrances de la dérégulation. »

            Pourriez-vous nous décrire les outrances de la dérégulation, s’il vous plaît, que l’on puisse comparer avec ce qui existe ?

  • Bravo, cher Philippe Bouchet, pour avoir mis le doigt avec insistance sur la nature addictive de l’étatisme, en dépassant le simple stade de la métaphore.

    Il y a effectivement addiction au sens fort du terme : le sevrage provoque la panique, la gesticulation, la dépression, les hallucinations, les actes violents, etc.

    Finalement, le PS qui rêve d’agresser Merkel, n’est-ce pas un alcoolique mordant son infirmière ?

    • Merci Pascal pour le compliment … et pour la métaphore! je pense effectivement que Merkel doit avoir bien des blesssures de son patient alcoolique 🙂 Merci aussi à Fliyv et AlainLib pour leur débat; cher Fliyv, désolé, je souscris entièrement aux propos d’AlainLib ! Bonne soirée, phb

    • « Pourriez-vous nous décrire les outrances de la dérégulation, s’il vous plaît, que l’on puisse comparer avec ce qui existe ? »
      mosanto ou encore walmart. la liste est longue.

    • Pourriez-vous nous décrire les outrances de la dérégulation, s’il vous plaît, que l’on puisse comparer avec ce qui existe ?
      Mosanto ou encore Walmart, la liste est longue.

      • Bonjour Arnaud, pourriez-vous nous dire en quoi Walmart et Mosanto sont des exemples, selon vous, « des outrances de la dérégulation » svp ? bàv et bon dimanche, phb

  • Cher KrisLille, merci pour le compliment qui me touche! Mais à mon tour de vous le retourner : vos trois raisons évoquées pour expliquer la présence majoritaire des keynésiens parmi nous me semblent non seulement pertinentes, mais aussi bien écrites. Je pense que c’est à vous qu’il appartient d’écrire cet article que vous me suggérez 🙂 Le cas échéant, je suis à votre disposition bien entendu! Encore merci et bonne fin de dimanche. phb

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