Une SNCF à l’agonie

La SNCF montre actuellement des signes clairs d’agonie.

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Une SNCF à l’agonie

Publié le 29 mars 2013
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Il y a comme un petit parfum de déroute à la SNCF, cet effluve nauséabond de décomposition qu’il devient de plus en plus difficile de camoufler derrière des slogans moelleux et des logos aux couleurs vitaminées. Et à l’heure d’internet, il suffit de taper le nom de l’entreprise nationale de problèmes sur rails dans un moteur de recherche d’actualité pour découvrir l’ampleur de la gangrène.

wanted : wagons de fretBien sûr, si l’on parle des problèmes récents de la SNCF, on ne peut s’empêcher d’évoquer le consternant défi lancé en interne par la société pour retrouver plus d’une centaine de ses wagons perdus en pleine nature. On pourrait croire à une blague. Ce n’en est pas une mais plutôt une facture, aux frais du contribuable : oui, la Société Nationale de Chemins de Fer a égaré 150 wagons de plusieurs tonnes chacun, objets captifs par définition puisque sur des rails, et sur un réseau dont on peut naïvement supposer qu’il est connu de l’exploitant. Il faut parfois prendre quelques secondes pour bien saisir toute l’ampleur de la médiocrité fondamentale qu’il faut déployer pour arriver à paumer d’abondantes dizaines d’objets relativement larges, lourds et très peu maniables, et ce depuis plusieurs années (866 jours !) ; on a bien du mal à écarter de son esprit les images en noir et blanc des années 70 où une Union Soviétique paumait, elle aussi, des chars, des sous-marins ou des trains entiers à la faveur de gabegie, d’incompétence ou de détournements mafieux.

Mais finalement, cette histoire (pitoyable) de wagons perdus est, au regard du reste, anecdotique. En effet, si la société nationale avait, dans sa colonne crédit, suffisamment d’éléments pour compenser, on pourrait presque rire des petits égarements de facétieux wagonnets. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Comme je l’évoquais dans l’introduction, il suffit en effet de pousser un petit « SNCF » dans un moteur de recherche d’actualité pour saisir la profondeur des problèmes.

Par exemple, on apprend que, le 26 mars dernier, des cheminots, encadrés par la CGT Cheminots, étaient en grève du côté de Metz pour rouspéter contre la casse du service public et du fret et la fin des lendemains qui chantent.

Par exemple, on apprend que la CFDT Cheminots vient de lancer une alerte économique sur le fret, pleurnichant sur la baisse d’activité et la dette toujours plus grosse de cette branche d’activité de la SNCF.

Point intéressant, le porte-parole du syndicat explique :

« Nous constatons que, malgré les restructurations entamées il y a plusieurs années, la situation financière de cette activité continue à se détériorer »

Et bing le train !Bien évidemment, le fier syndicaliste n’évoque pas trop le fait que le service offert par la SNCF en matière de fret soit trop cher, qu’il perde un peu des wagons de temps en temps, et que, d’un autre côté, crise aidant, les volumes transportés, dans le secteur automobile, les carrières et l’acier, très gros clients du transport ferroviaire de marchandises, continuent à baisser. Pour lui, le nouveau ministre des transports devra assurément se pencher sur le dossier du sauvetage du fret ferroviaire. Et puis c’est tout.

Par exemple, toujours en se servant de ce maudit moteur de recherche d’actualité, on trouve d’autres pépites, encore à propos du fret : non seulement cette branche de la SNCF accumule des pertes épiques depuis des années, non seulement les volumes diminuent, mais tout ceci se déroule alors que l’entreprise nationale fait absolument tout pour mettre des bâtons sur les rails de la concurrence directe, bâtons qui lui ont valu une amende de 60,9 millions d’euros. Ce qui signifie que sans ces petites crasses illégales et d’un bien mauvais-joueur, les résultats franchement mauvais de la fine équipe du fret seraient catastrophiques (SNCF, oui, c’est possible).

Si vous commencez à voir comme un motif récurrent se détacher de ces faits divers et variés, ce n’est pas complètement fortuit. Motif qui prend des contours plus précis à mesure que se poursuit notre voyage dans les entrailles des actualités consacrées à la SNCF et qu’on tombe, un peu stupéfait, sur la dernière proposition en date de l’entreprise pour régler quelques petits soucis de circulation : pour lutter contre la saturation de son réseau en Île-de-France, la SNCF propose aux entreprises de la région et sans se tacher le slip de modifier leurs horaires d’embauche, en échange de baisses de tarifs.

L’idée est de dé-saturer les trains des heures de pointe (de 7h30 à 9h00 et de 17h00 à 18h30), bondés à plus de 150%, afin de reporter une partie de la charge correspondante dans les horaires adjacents où l’occupation des trains peut chuter jusqu’à 40%. Oui. C’est mignon tout plein, sauf qu’évidemment, il ne va pas se trouver tant d’entreprises et d’individus que ça prêts à se déplacer plutôt dans la tranche 5h30-7h30, ou rentrer entre 18h30 et 20h00. Parce qu’évidemment, la tranche 9h00-10h30 est un peu amusante mais pas très crédible, et la tranche 15h30-17h00 à peu près réservée aux fonctionnaires… Eh oui : si les gens, bêtement, se déplacent majoritairement à ces moments là, c’est parce que les entreprises ouvrent et ferment leurs portes en même temps. Et si elles le font, c’est parce qu’économiquement, c’est ce qu’il y a de plus logique : difficile de coordonner le travail des gens lorsqu’ils ne sont pas encore arrivés ou qu’ils sont déjà partis.

Là encore, tout comme il fallait prendre quelques secondes pour essayer de comprendre comment la SNCF avait perdu 150 wagons, un petit instant de saine réflexion est nécessaire pour bien saisir l’ampleur de la fumisterie qu’on essaye de nous faire passer pour parfaitement normale, voire réfléchie.

En effet, ici, un service public est en train d’organiser, assez mal d’ailleurs, la gestion d’une pénurie : celle des trains de banlieue d’un côté, et du nombre de lignes de l’autre, qui lui incombent directement. On m’objectera que construire une ligne n’est pas simple. Je répondrai que la saturation actuelle n’est pas arrivée, brutalement, dans la nuit du 20 octobre 2012 vers 23:12, mais qu’elle est le résultat d’une absence complète de politique de gestion des passagers sur l’ensemble de l’Île-de-France depuis au moins une vingtaine d’années. J’ajouterai que l’état général du trafic routier, consciencieusement saboté par les élus débridés et les khmers verts décérébrés, a largement contribué à cette saturation catastrophique. Élus inconscients, écolos excités, managers incompétents, syndicalistes déchaînés, le tout barbouillé d’argent des autres : voilà un cocktail efficace pour un merdage en cinémascope.

Enfin, on ne peut que bondir à l’inversion logique de la relation client/fournisseur qui constitue la marque de fabrique de la soviétisation galopante dans laquelle est rentrée la société française en dandinant du croupion : ce n’est plus au service (du) public de s’adapter aux clients, mais aux clients, déjà largement bafoués, de s’adapter aux petits soucis de l’entreprise publique.

ideesncf

Tout montre à l’évidence que la SNCF a maintenant complètement abandonné toute prétention à un service public de qualité, ou à un service public, ou même à un service tout court. Ils consentent à faire rouler des petits trains ici et là, avec à peu près tous les wagons, parfois, globalement dans la bonne direction, et autour des horaires annoncés. Cette entreprise ne fait plus parler d’elle qu’au travers de la pile de problèmes qu’elle amasse : des vols de plus en plus spectaculaires (7 km de câble, bordel ; une tonne de cuivre !), la gestion du fret dans un état quasi terminal, la sur-saturation des transports en commun dans la zone parisienne, les grilles tarifaires incompréhensibles, et surtout, surtout, les grèves permanentes et systématiques pour tout propos et hors de propos.

Pas de doute : la SNCF vit, très probablement, ses dernières heures, qui, à l’évidence, s’annoncent douloureuses.
—-
Sur le web

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  • Excellent cru ce billet ! 🙂

    A défaut d’autre chose le rire devient la production nationale majoritaire.

  • Cher H16,
    Je suis fan de vos billets, plus précisément de votre humour corrosif, qui tape dans le mille environ 10 fois sur 10. C’est bien là et la force, et en même temps tout le problème que génère selon moi vos écrits, et c’est ce qui me pousse à faire tressauter présentement mon clavier à votre intention.
    Que nous, français, ayons pris plus que nul autre en Occident et en Asie le chemin de la servitude -si bien décrit par Friedrich Hayek- depuis le début des années 80 c’est une évidence que je pense vous partagez. Mais dans le même laps de temps, que de si nombreux talents aient éclos en France et puissent laisser espérer un rebond de ce pays, c’est un point qu’au mieux vous minorez, et qu’au pire vous ignorez.
    La noirceur de votre puissante prose, pousse selon moi de nombreux libéraux à désespérer de la capacité de notre pays à quitter la route de la servitude, et cela constitue peut-être au fond le plus grand danger pour la France. En effet qui la redressera le pays si ce n’est nous, adversaire du planisme totalitaire et défenseur de l’épanouissement individuel et collectif dont découle bonne mise en place des préceptes libéraux ?
    Vos billets doivent dénoncer les gabegies et l’incurie généralisée, certes, mais ils doivent aussi fournir des solutions aux problèmes évoqués. Prenons un de vos leitmotiv favori, la presse acoquinée à l’énarchie étatiste. Décrivez la pignouferie du jour, puis proposez d’interdire le monopole de la CGT en obligeant à une pluralité syndicale, d’obliger Bouygues à choisir entre TF1 et la participation à des marchés publics du BTP et de l’eau, lancez une pétition pour avoir un référendum sur les subventions à la presse, au fait d ‘avoir une télé d’état et des journalistes redevables aux politiciens d’éviter quasiment l’impôt sur le revenu. Expliquez que Niel a dû acheter Le Monde pour éviter que les politocards et leurs cousin d’Orange bloquent le développement de la plus belle start up française des 2à dernières années etc etc…Bref décrivez le cadre et écrivez les modalités d’une vrai séparation des hommes de l’Etat et de ceux de la presse, en expliquant que cela constitue une condition positive quant à la vie démocratique et à l’élévation du niveau général de compréhension des enjeux sociétaux.
    Je rejoins complètement Christian Saint Etienne quant à la méthode et à la prédiction qu’il nous livre dans son dernier opus « France Etat d’Urgence, une stratégie pour demain ».
    La méthode tout d’abord, très simple : une première moitié du livre qui découpe au scalpel nos maux, une seconde qui livre des stratégies de sortie.
    La prédiction ensuite : une faillite consommée grâce aux bons offices de Normal 1er (que je préfère nommer Médiocre III, I et II étant respectivement Miteux-rand et Chie-réac) et de son gang, une précipitation vers de fortes turbulences (avec Marine- ligne Maginot -le Pen en tête de gondole ?), puis un rebond colossal du pays.
    Ce rebond sera dû à des éléments internes, et externes. En interne, grâce à toutes les forces vives de la France qui demeurent puissantes (comme en témoigne le simple fait qu’elles portent ce colosse adipeux appelé l’Etat Français), que vous oubliez trop souvent à mon goût car elles créent dans le silence, fourmis laboureuses, laborieuses et créatives, tandis que les parasites vivant sur leur dos tiennent le pavé médiatico-politico-technocratique.

    Un rebond fortement dû à des éléments étrangers, aussi. Je ne digresserai pas sur les décennies d’hyper croissance qui sont devant nous, mais tous les jours les NBIC (Nano-Bio-Informatique-Cognitif) nous amènent leur lot d’innovations exceptionnelles, et dont le rythme d’apparition s’accélère sans cesse. Le monde n’a jamais été aussi sûr, les gens aussi riches, l’illettrisme est passé de 80 à 30% en 30 ans, alors même que les pays pauvres avaient une démographie ultra dynamique.
    Alain Madelin disait l’autre jour qu’en terme d’innovation technologiques, entre 1980 et 2010 nous avions parcouru 4cm pour gravir l’Everest, alors qu’en 2040 nous serions à son sommet, 8848m. Vertigineuse ascension qui comportera ses écueils, mais quelle p…d’aventure à vivre, non ?
    Et pour que la France soit au cœur de cette course de haute altitude, pour détruire le principe de précaution, qu’il serait plus exact de nommer le principe de non-vie, il nous faut au cul de nos critiques proposer des solutions, pointer des exemples de ce qui marche ailleurs, refonder en un mot la matrice intellectuelle des français, en les sortant de cette route de la servitude, pour leur faire retrouver les chemins de la liberté. Et si vous désespérez avec vos billets ceux qui sont capables de faire faire au pays cette mue si difficile à accomplir, vous aurez paradoxalement fait peut-être plus de mal à notre cause que tous les Médiocres réunis…

    Ceci étant dit, merci de m’offrir de temps à autre un salutaire défouloir dans notre étouffante Bisous France.

    • J’ai souvent pensé comme vous, sans pouvoir l’écrire aussi bien avec mes faibles moyens. Toutefois, je crois que nous avons tous un « style » d’écriture. Le créneau d’H16, est selon moi d’interpeller, de faire réagir, ou des fois de foutre un peu la merde. Et il le fait très bien. Il y a plein d’autres qui écrivent et peuvent vous offrir ce que vos rechercher sur contrepoints. Je crois qu’il ne faut pas essayer de changer la nature des gens. On est ce que l’on est. Par contre je comprends votre frustration et il est vrai que si nous avions un super héro libéral pour sauver la France, même avec un masque à gaz, cela pourrait nous redonner le moral et changer de limace baveuse de la Tv.

      • « foutre un peu la merde » ? De quoi h16 serait-il responsable alors qu’il ne fait que constater la présence d’étrons disgracieux sur le sol pavé de bonne intentions fielleuses de la social-démocratie ? Ils ne sont pas là par hasard.

        • Quand 90% des gens pensent une chose et qu’un petit 5% pense autrement, c’est quoi ? J’ai de l’admiration et presque de la vénération pour H16, mais il faut dires les choses comme elles sont.

  • Faudrait qu’un jour la SNCF m’explique en quoi elle est un « service publique », vu qu’il me coûte 600€ pour faire un allez retour Paris-Lorient avec ma femme et mon fils, qu’à ce prix là nous n’avons aucun des petits services gratuits qui font le charme de l’avion, que cette firme empêche qu’il y ai un réseau d’autocar national qui pourrait nous offrir une alternative pas chère, et que le seul rapport que nous avons avec les stewarts, c’est leur air flicaillon quand ils vérifient les billets. Je lui donne le titre de la boite la plus détestable de France.

    • Très cher et excellent h16, si au lieu de « chercher sur internet  » vous lisiez des journaux et magazines spécialisés ( imprimés sur papier) , il y a des années que vous sauriez quelle est la situation de la sncf, et l’agonie de sa jadis profitable activité marchandises…

      • no treason: « vous lisiez des journaux et magazines spécialisés ( imprimés sur papier) »

        Spécialistes qui écrivent tout aussi bien sur internet ou on trouve en plus des bilans, des comptes, des statistiques. En quoi le papier rend il un texte plus véridique ?

      • Ah, « La Vie Duraille » …

      • Il faudra quand même un jour que l’on nous explique comment une société qui dispose d’un quasi monopole traîne une dette de 7 milliards ? Dans notre beau pays bolchévique, la notion de saine gestion et aussi de rentabilité est un concept uniquement réservé aux meurtriers libéraux, responsables de la casse du service public.

        • Monopole (forcément public) implique dettes : il n’y a jamais assez d’argent des autres, même s’ils ne sont pas encore nés.

    • A propos de l’air flicaillon, je me suis pris 175e d’amende pas plus tard que le WE dernier pour une vague histoire de carte 12/25 oublié (ok, my bad) quand j’ai été incapable de payer le complément du billet parce que la borne CB du contrôleur ne fonctionnait pas. La brave dame m’avait même moralisé sur le fait qu’elle ne comprend pas pourquoi je n’avait pas cette somme sur moi en liquide « au cas ou ».
      Sachant qu’on peut refaire une carte 12/25 dans n’importe quelle gare en 10mn (après avoir fait la queue pour une durée adéquate) il me semblerait logique de pouvoir contrôler si une personne possède une carte 12/25 directement à bord du train, comme la validité des e-billet se fait suivant le même principe.
      Bien sur, comme c’est une amende remboursable, il faut que je paye, puis que j’envoie une chiée de justificatif pour me faire rembourser le montant payé. Résultat ? De la paperasse, des fonctionnaires, du travail inutile, tout ça pour éviter une simple manip à bord du train …
      Question : il se passe quoi si je ne paye pas une amende SNCF ?

      • La prochaine fois tu lui lattes la gueule, tu auras au moins la satisfaction de payer pour quelque chose. Si tu te débrouille bien, tu n’auras même pas à payer. T’inquiètes pas pour les autres passagers, ils ont l’habitude et vont tourner la tête.

      • Une fois je me suis fait voler le sac où j’avais mon billet et celui d’un pote. Du coup train en fraude tant pis j’allais pas les casquer deux fois, je ne suis pas crésus non plus …
        87€ chacun (si je me souviens bien), qu’on a refusé de payer puisqu’on avait tous les deux pris des tickets au départ.
        Ils l’ont doublé, triplé, m’ont envoyé des huissiers avec relance du tribunal et tout le cirque, alors que mon ami lui semble avoir été oublié purement et simplement.
        Au final j’ai payé 400€ et des poussières pour un défaut de billet à même pas 20€ (comme le gros con que je suis).

    • La SNCF est un EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial. Ainsi, elle assure un service public dans certains cas ‘trains de banlieue. Mais elle assure aussi un service purement commercial (cherche à dégager des bénéfices) dans le cas de trains de grandes lignes, TGV, les trains de transport massif du Fret.

  • société française en dandinant du croupion…je pense à une poule et à la blague : le seul animal capable de chanter les pieds dans la merde.
    Il y a aussi la blague du coq qui arrache toutes les plumes de la poule. Celle ci lui demande alors : pourquoi me fais tu ça, c’est méchant. Il répond, je t’aime et je te veux nu. C’est peut être ça la France.

  • J’ai longtemps rêvé d’un journalisme libéral comme le vôtre. Merci.

  • Vous ameutez (ou croyez y parvenir) contre la SNCF en méconnaissant ce mode de transport. Il aurait été intéressant de se poser la question de la performance d’un outil lourd, cher à l’entretien mais paradoxalement assez propre d’empreinte écologique, dans le cadre d’une concurrence déloyale d’un transport routier dangereux et polluant qui fut depuis longtemps favorisé contre lui.
    Si le train (ceux d’aujourd’hui ou de meilleurs) pouvait être choisi plus souvent pour se déplacer ou pour expédier des marchandises, le compte d’exploitation en serait amélioré d’autant. Côté fret, il y a une critique pertinente par les syndicats de la contraction de l’offre qui ne peut être balayée d’un revers de la main. Si vous diminuez les points d’entrée du fret sur le réseau, vous en aurez moins. Y opposer la concurrence européenne est assez risible car il s’agit de trains-blocs formés sur des segments déjà chargés donc rentables. La SNCF est parfaitement capable d’exploiter du fret en train-bloc, elle le montre tous les jours. Elle a même inventé le concept pour les trains de primeurs Perpignan-Rungis.
    Pour ce qui concerne l’engorgement des transports franciliens, il vous a échappé que le RER est un tube à seulement 2 voies sous Paris. Tous les polytechniciens du monde n’y pourront rien changer, sauf à prendre la pioche et se rendre utiles. Pis qui est, les tensions de courant RATP et SNCF sont différentes. On ne fait pas toujours ce qu’on veut. Je n’habite pas dans la forêt profonde. J’ai une heure de trajet porte-à-porte matin et soir entre Paris et banlieue chaque jour. J’en connais tous les désagréments mais j’ai cherché à mieux comprendre.
    Quant aux wagons perdus, 100 n’est pas catastrophique au décompte de la masse traitée et vu l’ancienneté du parc (le parc était de 220000 unités en 1975, 30000 aujourd’hui !). Ils vous a échappé que les wagons n’appartiennent généralement pas à la société nationale et que les sociétés propriétaires ont même pour certaines des locomotives qui les bougent à leur guise. Les 100 wagons peuvent être n’importe où en Europe, sauf en Espagne ou en Russie pour cause d’écartement des voies. Demandez à Millet s’il a tous ses 4000 wagons repérés. J’en ai vu dernièrement à la gare de la Folie qui semblait paumés.
    Si la SNCF se doit certainement d’améliorer sa gestion technique et ses protocoles, veillez de votre côté à travailler un peu plus quand vous vous lancez sur des sujets techniques 🙂

    • Je me contrecarre à un point assez astronomique de l’empreinte écologique de la SNCF.
      Je me borne à constater que cette entreprise fournit un service de plus en plus cher, de plus en plus médiocre, avec un personnel de moins en moins courtois et opérationnel. Vous avez beau balancer des exemples obscurs de trucs qui fonctionnent, vous oubliez l’éléphant dans la pièce, i.e. tout ce qui ne marche pas. Et quant aux sujets prétendument techniques, vous me faites loler de bas en haut : pas une ligne de ce que vous écrivez n’analyse le problème en comparant avec ce qui se fait ailleurs dans le monde (et où, par exemple, les densités de populations sont supérieures et les résultats pourtant largement supérieurs à la pauvre entreprise nationale – et je ne parle même pas au plan financier). Pas une ligne ne montre l’impact des décisions politiques zécolos sur le bordel général. Pas une.

      Bref : belle tentative, mais raté.

    • « Si le train (ceux d’aujourd’hui ou de meilleurs) pouvait être choisi plus souvent pour se déplacer ou pour expédier des marchandises, le compte d’exploitation en serait amélioré d’autant. »
      Si, quand je dois me déplacer, je pouvais connaitre le prix, l’heure d’arrivée et l’heure de départ de mon train, je le prendrais, mais vu le « service » de la SNCF, j’évite au maximum : je prend l’avion ou je loue une voiture.

    • Pouvez vous noues expliquer en détails comment la voiture et plus généralement le transport routier à été « favorisé » par rapport au raille?? Parce que globalement c’est tout le contraire. Les coûts des infrastructures routière en France sont bien inférieurs au montant de toutes les taxes perçues, La SNCF reçoit année après années des subsides concidérables, L’état l’a débarassé de toute concurrences en éliminant les transport collectifs en dehors des villes, en éliminant la concurrence des l’avion et en lui permettant d’investire à des toux d’emprunt qu’aucune autre société au monde ne pourrais souscrire. Enfin quand à la pollution certain pourrais vous dire que nos trains sont « nucléaire »…

      • « La SNCF reçoit année après années des subsides concidérables »

        8 milliards d’euro en 2010 (source ifrap)

        Malgré cette perfusion constante la dette globale du ferroviaire français frôle les 40 milliards d’euro et 182 milliards si on inclus les engagements pour les retraites (SNCF+RFF+SAAD).

        Et ce pour assurer royalement 8% du transport total en France.

  • La nullité crasse de nos  » dirigeants » : décourager les gens par tous les moyens de prendre leur bagnole alors que la SNCF sature de manière évidente.

  • Dernièrement, nous apprenions par la presse (petit provincial que je suis) que les trains du RER ne s’arrêtaient pas à toutes les stations, pour gagner du temps !!!

    Quelle différence entre donner du cheval au lieu du boeuf et ne pas honorer son engagement à desservir une gare ?

    Dans les deux cas, il s’agit de tromperie sur la marchandise. Je ne comprends pas pourquoi des associations d’usagers n’ont pas encore porté plainte.

    Et si les ministres hurlent pour dénoncer les premiers, pour la SNCF ils Pepy

  • « Tout montre à l’évidence que la SNCF a maintenant complètement abandonné toute prétention à un service public de qualité, ou à un service public, ou même à un service tout court. »

    Je vis aux antipodes depuis des temps quasi-immémoriaux. Je retourne en France une fois l’an, nerf de la guerre le permettant. Jadis j’achetais un Eurailpass valide deux mois, qui me permettait de voyager tout mon saoul de Grenade à Narvik et retour et ailleurs. Il me suffisait de sauter dans le premier train venu, TGV ou autre.

    Puis il a fallu réserver sa place sur le TGV. Il y a quelques années je me trouvais à Paris voulant aller à Lyon. Je vais au guichet réserver ma place. « Désolés, plus de places. » Je vais voir le train en gare en partance pour Lyon. Le compartiment fumeur est aux trois quarts vide (c’était avant la victoire de la crapule pétunophobe). J’avise un contrôleur, lui expose mon cas.

    « Mais il n’y a pas de problème, Monsieur; vous avez un billet valide, montez et installez-vous où vous voulez, vous êtes en règle. »

    Plus tard, j’ai découvert le pot aux roses. La SNCF vous vend votre Eurailpass SANS VOUS PRÉVENIR que le nombre de places réservables est limité, ni limité à combien. Pour moi, ça a été parce que j’ai su m’adresser à un contrôleur. Mais imaginez un Japonais qui ne parle pas français.

    C’était il y a peut-être vingt ans. C’est bien pire aujourd’hui. Je suis allé en France l’an dernier voir de la famille du côté du Mans. TER pour aller: 20 euros. Pas de trains normaux pour rentrer. J’ai dû prendre un TGV: 52 euros. Ah voui, me direz-vous, mais le TGV ça va plus vite! Ah voui? Le Mans-Paris, dix minutes de moins, comptez-les bien, DIX de moins, en TGV

  • Les adhérents des syndicats SNCF peuvent les remercier d’avoir consciencieusement saboter la filiale fret.

    Exemple vécu : Dans les années 80, je vendais des produits pétroliers et charbonniers à des négociants en combustible.
    Un soir, lors d’un diner qui réunissait la profession des négociants en combustible, la discussion porta sur l’intérêt pour eux de conserver leurs embranchements en gare.
    Voici quasi mot-à-mot leur réponse : ».. A chaque hiver, au cœur de notre pic d’activités, ces cons de syndicalistes se mettent en grève. Résultat: mes wagons de charbon restent bloqués et je me retrouve avec des clients très énervés.
    Depuis que j’utilise des routiers, ils me livrent dans ma cour, le jour dit et à l’heure dite. …. »

    La messe est dite: il faut libéraliser le transport.

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