Flexisécurité à la française

Grèves et manifestations timides contre la flexisécurité à la française n’ont pas pris. Et maintenant ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Flexisécurité à la française

Publié le 17 mars 2013
- A +

Grèves et manifestations timides contre la flexisécurité à la française n’ont pas pris. Et maintenant ?

Un article de l’Aleps.

Avant la présentation des accords passés entre patronat et syndicats « réformistes », la Gauche de Jean-Luc Mélenchon, la CGT et FO voulaient une grande journée de grèves et manifestations. Ce fut un flop. Est-ce la promesse d’un total succès pour ces accords ?

À coup sûr, ils ont le mérite d’associer étroitement compétitivité et flexibilité du marché du travail, suivant le « modèle allemand » des lois Schröder – Hartz. Cette législation repose sur trois pièces maîtresses : la facilité de licencier, qui permet d’embaucher sans crainte, le chômage partiel, qui adapte la masse salariale aux aléas conjoncturels sans pour autant diminuer les effectifs, la libre négociation entre personnel et direction au niveau de l’entreprise, qui échappe ainsi aux rigidités des négociations collectives de branche ou nationales. Les récents accords n’ont pas retenu, ou pas ouvertement, ces trois éléments et y ont adjoint la promesse d’une extension des complémentaires santé pour les PME (sans craindre pour leur financement) et la présence syndicale dans les entreprises de moins de 50 salariés, qui pouvaient jusque là s’en passer, et au conseil d’administration des entreprises de plus de 5.000 salariés. Enfin, les CDD seraient « taxés ».

En réalité, on observe de sérieuses failles dans ce texte. D’une part, rien de précis n’a été retenu en ce qui concerne la définition du licenciement « économique » et les procédures n’ont pas été modifiées. D’autre part, la libre discussion au sein de l’entreprise est suspendue au bon vouloir des « centrales » syndicales, or les leaders des grandes « confédérations » n’ont ni l’intérêt ni l’intention de laisser les salariés régler leurs affaires avec leur patron.

Madame Parisot s’est réjouie de voir le dialogue entre partenaires sociaux enfin renoué sans intrusion de l’État (à ce jour) mais cette nouvelle harmonie (relative d’ailleurs) n’entrera pas dans les mœurs aussi longtemps que les leaders syndicaux garderont leurs privilèges, leurs finances (tenues secrètes évidemment). Aucune réforme du marché du travail ne sera efficace tant que la réforme des syndicats ne sera pas réalisée, dans le sens de la liberté, de la concurrence et de la transparence. La France attend des syndicats participatifs et dépolitisés.

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Sans oublier que les organisations patronales sont des syndicats qui n’ont pas grand chose à envier à ceux de salariés ou de fonctionnaires.

    •  » Les organisations patronales …  » Combien d’abris bus détruit ? d’ouvriers séquestrés, insultés ? Combien de flics blessés, lors de leurs manifestations ? Combien de sociétés détruites  » grâce » à leur actions ? Leurs gréves ? …..

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
0
Sauvegarder cet article

Engagement illimité et flexi-sécurité sont des improvisations. Il faudrait repenser des solutions plus pérennes.

Par Marc Crapez.

[caption id="attachment_97194" align="alignleft" width="300"] François Hollande et Mario Draghi[/caption]

L’un parle d’engagement illimité, l’autre de flexi-sécurité. Draghi et Hollande proposent un bricolage destiné à colmater les brèches. Il est à craindre qu’il s’agisse de routes qui ne mènent nulle part. À l’image de ces décors Potemkine que sont certaines routes grecques financées par l’Un... Poursuivre la lecture

La France reste le dernier pays d’Europe engoncé dans des réglementations du travail infernales. Il est temps de changer, de protéger les personnes plutôt que les emplois.

Par Aurélien Véron.

Le sommet social n’a satisfait personne, en plus d’avoir été profondément ennuyeux. Sur la question attendue de la « flexisécurité », cette flexibilité de l’emploi adossée à une protection forte, rien de neuf n’est apparu sous le soleil, ou plutôt la pluie parisienne. La France reste le dernier pays d’Europe engoncé dans des réglementations... Poursuivre la lecture