Mythomanie de la lutte des classes

Transmission des inégalités entre générations : les travaux de Gregory Clark, professeur à l’Université de Californie, ont donné lieu à des interprétations absolument divergentes.

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Mythomanie de la lutte des classes

Publié le 9 mars 2013
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Transmission des inégalités entre générations : nous sommes d’autant plus heureux de publier une étude sur les travaux de Gregory Clark, un économiste anglais, professeur à l’Université de Californie, que ces travaux ont donné lieu à des interprétations absolument divergentes.

Par Cincinnatus.
Un article d’Emploi 2017.

 

Dans un billet récent sur Stiglitz, nous avons traité certaines faiblesses dans l’argumentation de ceux que nous appelons les néo-égalitaristes. Par ce terme, nous désignons les membres d’un courant de pensée qui tente de rétablir l’idéologie étatiste et collectiviste désastreuse du socialisme-marxisme par des voies détournées.

Notre analyse soulignait en particulier que l’escamotage systématique du concept de mobilité de revenus au cours d’une vie et la dénonciation conspirationniste de centiles statistiques mesurés à un moment donné enlevaient beaucoup de mérite à l’acte d’accusation. Le sujet complexe de l’inégalité réclame tout autant une mise en perspective longitudinale (répartition au cours du temps) que transversale (répartition à un moment donné).

Pour compléter encore et, espérons-le, enrichir ce débat sur l’inégalité, nous voulons ici présenter les travaux fascinants sur la mobilité sociale intergénérationnelle réalisés par Gregory Clark, historien économique de l’Université de Californie. Leur caractère un peu extraordinaire provient de l’étendue de la période étudiée : certaines de ses séries de données commencent au XIIe siècle !

 

Quelle classe dirigeante ?

Le titre de la principale étude de Clark que nous utiliserons ici est en effet : Was there ever a Ruling Class ? 1000 years of Social Mobility in England (y a-t-il jamais eu une Classe Dirigeante ? 1000 ans de Mobilité Sociale en Angleterre).

La notion de classe dirigeante, cette clé de voûte de la paranoïa marxiste, se retrouve par exemple dans le vieux concept français des « 200 familles » riches qui contrôleraient dans l’ombre tous les ressorts de la nation.

À travers l’analyse de vénérables registres, Clark détermine le destin économique de noms de familles de l’élite médiévale sur plusieurs siècles. Ont-elles pu se maintenir au sommet ?

Clark le mesure en regardant la fréquence d’apparition de leurs patronymes sur les registres des deux universités d’élite, Oxford et Cambridge (Oxbridge), qui recrutent typiquement 1-2 % de la population du pays, par rapport à leur fréquence d’apparition dans l’ensemble de la population. C’est ce qu’il définit comme la représentation relative. Il utilise d’une part les noms de famille des conquérants normands arrivés en 1066 (par exemple Baskerville, du village de Bacqueville en Normandie) et d’autre part ceux d’un registre de grands propriétaires terriens féodaux de l’époque (1235-99 Élite).

Les résultats sont remarquablement similaires :

L’échelle verticale est logarithmique : la chute est donc massive et constante, dès le Moyen Âge. Depuis près d’un millénaire, les élites britanniques n’ont pu se maintenir au sommet de la pyramide sociale.

 

La convergence constante riches-pauvres

À partir du XIXe siècle, l’existence de données testamentaires fiables permet même de tracer et de quantifier l’évolution du patrimoine de familles initialement riches et pauvres grâce aux chiffres fournis par le testament au moment du décès.

L’axe des ordonnées mesure le logarithme du montant du testament rapporté au salaire moyen de l’année concernée. La borne Riches est fixée à 1260 livres, soit 22 fois le salaire moyen de l’époque. Voir étude pour détails.

La convergence ici aussi est constante. Clark note le point fondamental suivant :

« Le taux de mobilité sociale en Angleterre était aussi élevé au Moyen-âge que depuis la Révolution Industrielle.[…] La méritocratie moderne ne parvient pas à créer plus de mobilité sociale que l’oligarchie médiévale. Plutôt, ce taux semble être une constante physique sociale, au-delà du contrôle du constructivisme social. »

Dans un autre papier intitulé What is the True Rate of Social Mobility ? (quel est le vrai taux de mobilité sociale ?), Clark trace l’évolution du statut social de patronymes rares selon plusieurs axes d’analyse.

Le premier étudie le destin au fil du temps de patronymes surreprésentés à Oxbridge au début du XIXe siècle en différenciant ceux des familles les plus fortunées.

Nous avons laissé ici le graphique en échelle linéaire pour bien représenter l’ampleur de la chute :

Les ordonnées représentent la proportion des patronymes à Oxbridge par rapport à celle dans la population totale.

Des résultats de tendance identique sont obtenus pour la représentation de patronymes d’élite (riche ou Oxbridge) au Parlement britannique, indépendamment de l’institution du suffrage universel en 1923 qui, contre-intuitivement, ne modifie en rien les tendances.

 

La cruciale élasticité intergénérationnelle

Pour quantifier la perte d’une génération à l’autre, Clark définit un coefficient d’élasticité intergénérationnelle qu’il suffit de multiplier par le chiffre de la génération précédente pour obtenir la position de la génération suivante. Un coefficient de 1 signifierait donc un statut inchangé.

Il obtient les évaluations suivantes pour différentes dimensions du statut social :

Notons au passage que ces chiffres correspondent à un groupe de même patronyme qui rassemble plusieurs familles, ce qui crée un effet de lissage. L’élasticité père-fils stricto sensu, mesuré entre deux individus seulement, est beaucoup plus basse en raison du plus grand aléa que crée l’absence de moyenne de groupe. Clark mentionne une fourchette de 0,4-0,5 dans la littérature académique.

 

Confirmations par comparaisons internationales

Sommes-nous en présence d’un phénomène purement anglais ?

Clark est en train de rédiger sur le sujet un livre qui inclura des comparaisons internationales. Un papier récent [1] publié sur la Suède donne un avant-goût des résultats.

Voici ce que donne la représentation relative au sein de deux universités prestigieuses (Lund et Uppsala) des familles au nom latinisé (Linnaeus, Celsius, etc.), un marqueur ancien d’éminence sociale :

Voici le graphique très frappant pour les membres de l’Académie Royale (environ 0,1 % de la population totale), incluant les patronymes terminant en « … son », marqueur d’origine sociale modeste :

La part de l’élite historique dans le nombre de sièges à l’Académie a fondu, passant d’environ 50 % à 4%, à un rythme remarquablement constant.

Clark écrit :

« De tels taux de mobilité sont les mêmes que ceux que nous observons pour les statuts sociaux sous-jacents parmi un ensemble varié d’autres pays dont le Royaume-Uni, les USA et même l’Inde et la Chine. »

Un autre travail en cours donne ainsi ce premier résultat remarquable sur la représentation des noms brahmanes, caste d’élite indienne, parmi les médecins du Bengale :

Des pays aux politiques publiques et aux inégalités sans aucun rapport, manifestent pendant des siècles une mobilité sociale d’ordre comparable. Quelle magie noire s’opère ?

 

De l’immuable mobilité

L’auteur offre la conclusion suivante :

« La forte persistance du statut social, dans un pays qui compte de nombreuses années de fourniture généreuse d’opportunités et de financement d’éducation, à un taux similaire à celui d’autres pays sans de telles dépenses égalisatrices, suggère que les forces qui déterminent la mobilité intergénérationnelle doivent être fondamentalement liées à la formation et au fonctionnement des familles. Il se peut que ces forces soient impossibles à modifier avec une politique publique. »

Un autre papier adopte un éclairage un peu différent, évoquant la dialectique génotype-phénotype (hérédité biologique / inné – impact environnemental / acquis) :

« Les effets modestes des changements institutionnels majeurs sur la mobilité sociale impliquent que le facteur déterminant de la persistance est la transmission au sein de la famille – soit via les gènes soit via l’environnement familial – et que les perspectives d’augmenter la mobilité par une action étatique sont modestes. »

 

Sortir de l’utopie incantatoire

Le graphique ci-dessous rappelle les dépenses d’éducation par habitant du gouvernement britannique et leur forte croissance depuis leur mise en place :

Bien conscient de cet effort d’investissement public considérable, Clark est pourtant sans ambiguïté :

« L’avènement de l’éducation de masse financée publiquement ainsi que le suffrage universel n’améliorent pas la mobilité sociale. »

De même :

« Il n’y a pas d’indication d’un accroissement de la mobilité sociale parmi les générations récentes, en dépit de l’augmentation majeure du soutien public pour l’éducation de 1870 à 1970 et en dépit de périodes de taxation fortement progressive. »

La collectivisation et l’étatisation toujours croissantes, avec la débauche de dépenses qui les accompagne, n’ont eu aucun impact détectable sur la mobilité sociale. Les constructivismes sont en échec sur ce point critique des questions d’inégalité. Les hommes politiques qui se gargarisent du résultat de leur action dans ce domaine ont certes l’excuse de leur vraisemblable ignorance. Mais s’arroger le crédit imaginaire d’une société plus mobile et méritocratique constitue donc une imposture au regard des faits, ces choses têtues.

Le métabolisme des sociétés humaines obéit à d’autres lois que celles des bonnes intentions utopistes. Le concept de classe dirigeante n’est qu’un mythe dogmatique, qu’une affabulation ou, sans doute, qu’une arme de propagande. Le sommet de la société pyramidale est le lieu permanent de flux entrants et sortants et rien ne permet d’indiquer que le taux de rotation y soit inférieur à celui des talents dans l’ensemble de la nation.

 

Seul l’éphémère dure [2]

Un sous-groupe de citoyens qui ont la bonne fortune de devenir éminents retournera à un destin insignifiant avec la même inéluctabilité que la perte de radioactivité d’un morceau d’uranium ou la rechute d’un ballon lancé en l’air.

Un graphique de Clark l’illustre magistralement. Il nous montre la surreprésentation relative de patronymes d’Oxbridge de la génération de 1800-1829, tout au long de quinze générations, avant et après leur moment de culmination académique :

Sic transit gloria mundi… Ce graphique donne un nouvel éclairage amusant aux fameux propos de Karl Marx dans Le Manifeste Communiste :

« Ce que produit donc la bourgeoisie, avant tout, ce sont ses propres fossoyeurs. »

Pas totalement faux, Karl. Cependant, ascendance et déchéance se succèdent brutalement sans prêter grande attention à l’habillage politique institutionnel du moment. Cette indifférence aux « superstructures » fait que le délire marxiste et sa prétention de scientificité tapent dans le vide. Faut-il retourner le compliment de « fausse conscience » idéologique manipulatrice que le marxisme épingle à la pseudo-classe dirigeante ?

Les prétentions égalitaristes des colporteurs d’utopies constructivistes semblent donc bien vaines : en dépit de l’énormité de son enflure, l’État-providence n’a pas modifié significativement la mobilité sociale, l’un de ses chevaux de bataille obsessionnels et sans doute la plus chimérique de ses revendications de succès.

La complexité et l’invariance de la dynamique des sociétés humaines dépassent clairement l’entendement des idéologies surannées dont celles-là se nourrissent et qui les conditionnent.

Nous sommes donc heureux de pouvoir répondre à la question du Time par l’affirmative : moving up looks as good as ever !

 

Guerre ou Paix

Un symptôme évident de la survie de cette mythomanie de la lutte des classes était lisible dans un sondage publié par L’Humanité début janvier.

Le porte-voix marxiste y claironnait sa satisfaction sardonique de voir que le pourcentage de Français considérant la lutte des classes comme une réalité a progressé de 40 % en 1964 à 64 % en 2013.

« Le pire, c’est le meilleur » disait Lénine.

Radicaliser par tous les moyens l’animosité entre les citoyens a toujours été au cœur de l’action socialiste-marxiste et de tout néo-égalitariste qui se respecte. Alors que tant de pays ont choisi la voie de l’apaisement et de la coopération, la France retourne tête baissée dans la stigmatisation et le conflit de classe ostracisant.

Concédons que les fondements idéologiques de l’égalitarisme enragé datent de plus d’un siècle et que le savoir humain sur ces sujets complexes a beaucoup progressé depuis. Mais qu’il nous soit donc également permis de dénoncer ce charlatanisme qui persiste dans un obscurantisme et une imposture de fait, qui ne peuvent plus se targuer ni de leurs bonnes intentions, ni de leur bonne foi. Le déni de réalité de la mobilité sociale est devenu un déni de modernité.

—-
Sur le web.

Notes :

  1. What is the True Rate of Social Mobility in Sweden ? A Surname Analysis, 1700-2012.
  2. Eugène Ionesco
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  • Démonstration essentielle de l’inanité intrinsèque des diverses formes de socialisme, nationaliste, internationaliste ou étatiste social-démocrate, qui reposent sur des prémisses fausses (lutte des classes, sens de l’histoire, nations toutes puissantes, etc.) Désormais, les égalitaristes ne pourront plus prétendre qu’ils ne savaient pas. Leurs politiques égalitaires imposées brutalement sont au mieux vaines, mais plus sûrement néfastes quand elles se fondent sur des mensonges pour soumettre les individus.

  • Très interéssant , merci

  • A supposer que tous les résultats de l’étude soient corrects, il ne s’ensuit absolument pas que « le concept de classe dirigeante n’est qu’un mythe dogmatique, qu’une affabulation ou, sans doute, qu’une arme de propagande » ou qu’il relève nécessairement de la « paranoïa marxiste ». L’auteur voudrait-il vraiment nous faire croire que personne n’a gouverné personne depuis le XIIième siècle?

    • Xavier, il ne s’agit pas de dire que personne ne gouverne personne, mais que l’élite (qui n’est d’ailleurs pas forcément dirigeante) se renouvelle, que ceux qui faisaient l’élite d’hier ne font généralement pas celle de demain… et leurs enfants non plus.

      Ce qui est attaqué dans cette article n’est pas le concept d’élite, mais celui de classe (au sens héréditaire du mot)

    • autrement dit : il y a des dirigeants mais ils ne forment pas une « classe »

  • Article excellent ! Comme quoi, le constructivisme, ça ne marche pas. La réalité a toujours raison sur les idéologues.

  • ce papier est excellent, par contre son titre est raté et lui nuit.

  • pourtant, on a toujours pensé que l’ivrognerie etait hereditaire ?
    huit siecles de non changement de la  » classe dirigeante  » en france, de hugues a louis capet, le dernier. avant que la revolution ne propulse des pasteurs protestant ( rabaud-st-etienne ), des obscures regisseurs ( st just ) ,des aubergiste ( brissot ) a la tète de l’etat, et des tonneliers ( ney ) a nouveau des aubergistes ( murat ), des nobliaux etrangers ( bonaparte ) a la tète de l’armée.
    comme quoi, mème si le brassage social a toujours existé, un bon coup de pied au cul, peut faire avancé le schmillblick beaucoup plus vite.

    • « peut faire avancé » : avancER, que diable !

      « un bon coup de pied au cul, peut faire avancé le schmillblick beaucoup plus vite » : exactement comme une charge de cavalerie dans un défilé d’abrutis avinés fait courir les socialistes plus vite qu’un Ben Johnson chargé jusqu’au yeux de stéroïdes, avec record du monde du 100m à la clef.

  • Merde, moi qui croyait que la meilleure façon de devenir milliardaire c’est d’être héritier et qui avait prit comme étude le classement des plus riches français (et qui reste de loin le principal moyen) suit complètement dans l’erreur.

    Merci de me niveler par le haut !

    En remerciement, pour que l’auteur de cet article ce couche moins bête lui aussi, je lui apprendrait que les 200 familles n’était pas accusés de tirer toutes les ficelles, juste de contrôler la banque de france et qu’on y trouvait les Wandel (maître forge) par exemple ou les Rothschild qui furent d’ancien aristocrate.

    Et il y a des documents officielles qui le prouve… Puisqu’ils étaient actionnaire de la banque de france (pour l’anecdote, à la base, c’était Napoléon qui était l’actionnaire majoritaire et qui lui donna le monopole d’émission de la monnaie)

    Donc maintenant je sais que j’ai autant de chance de réussir ma vie qu’un héritier rentier !

  • En fait ce que montre cet article, c’est que sous couvert « d’éducation républicaine » c’est le système de domination bourgeois qui s’est maintenu. L’éducation nationale n’a pas encore assez d’emprise pour briser ce cercle infernal de la reproduction sociale. Il faudrait pour ça, peut-être couper les enfants de leur tissu familial afin que ceux ci ne bénéficient pas des relations ou des opportunités imméritées que leur confère leur ascendance. Mais ce serait sans doute trop violent, il doit y avoir d’autre solution, mais je ne suis pas défaitiste.

    Ensuite ce qui est vrai pour le RU ne l’est sans doute pas pour la France qui à toujours eu des systèmes plus rigides et laissant moins de place à des considérations marchandes.

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