Allemagne : un nouveau parti anti-euro

La crise de l’Euro fait grandir l’eurosceptiscisme. Dernier exemple en date, l’Allemagne, avec un nouveau parti anti-euro.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
crise de l'euro union européenne

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Allemagne : un nouveau parti anti-euro

Publié le 4 mars 2013
- A +

La crise de l’Euro fait grandir l’euroscepticisme. Dernier exemple en date, l’Allemagne, avec un nouveau parti anti-euro.

Un article d’Open Europe.

C’était probablement juste une histoire de temps : un parti allemand anti-Euro vient tout juste d’entrer en scène.

Le Deutsch Wirtschafts Nachrichten (DWN) rapporte ainsi que le nouveau parti se lancera en Avril sous le nom de « Alternative pour l’Allemagne ». Le parti semble être un rejeton du groupe « Wahlalternative 2013 » (Alternative pour l’élection 2013), groupe composé principalement d’universitaires mais qui inclut également Hans-Olaf Henkel, l’ancien patron de la fédération allemande des industries (BDI), connu pour sa franchise.

Malgré le large scepticisme de l’opinion allemande envers les sauvetages des pays en difficulté de l’Eurozone – 63% des Allemands sont ainsi contre un renflouement de Chypre, et certains sondages montrent qu’environ deux tiers des Allemands estiment qu’ils se porteraient mieux s’ils avaient encore le Deutschmark – il n’y a encore aucun parti politique en Allemagne ouvertement sceptique envers l’euro, contrairement à la plupart des pays eux aussi créditeurs, comme l’Autriche, les Pays-bas ou la Finlande. La nouvelle formation a comme objectif clair de remplir ce vide.

Mais quel est précisément leur credo ? Selon leur site internet :

  1. En accord avec le traité de Maastricht, l’Allemagne ne doit plus garantir les dettes des autres États membres.
  2. La monnaie unique doit être abandonnée. Chaque État doit pouvoir être libre de quitter l’Euro ou d’entrer dans une autre association monétaire selon ce qui l’arrange (comme un Euro du Sud ou un Euro du Nord) ou même introduire une monnaie propre en parallèle.
  3. Un référendum doit être organisé si l’Allemagne souhaite abandonner trop de souveraineté à l’Union Européenne.

Sur Facebook, le groupe précise qu’il va faire campagne pour un retour à « aux monnaies nationales, ou à des unions monétaires plus petites ». Aussi, à strictement parler, ce ne sera pas un pur Deutschmark Party.

Va-t-il néanmoins avoir un impact immédiat – une sorte de Beppe Grillo allemand ? Cela semple peu probable. S’il veut entrer au parlement, ce parti doit réunir plus de 5% des votes – ce qui, en l’absence d’événement majeur, n’arrivera pas (même 1% serait un résultat honnête). Peut-être l’élection européenne de 2014 – où il n’y a pas cette limite des 5% et où les votants sont en général moins contraints à taire leurs frustrations envers l’Europe – pourrait être la plate-forme du parti, mais même ça serait peu évident.

Il est intéressant de noter qu’un email rédigé par l’un des fondateurs, le professeur d’économie de Hambourg Bernd Lucke, et rendu public, révélait que la direction des Free Voter – un mouvement politique basé principalement en Bavière, apparemment acquis aux idées anti-euro et qui parvint à collecter 10% des suffrages lors des dernières élections locales – refusa d’unir ses forces à Alternative pour l’Allemagne. Le DWN note qu’il semble que les forces politiques allemandes anti euro soient divisées avant même qu’elles n’existent vraiment.


Sur le web.

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)
  • N’oublions pas que l’UE a reçu le Prix Nobel de la Paix. Et pourtant, cette dernière n’est sans doute qu’illusoire….

    « Le risque d’un coup d’Etat en Espagne n’est plus totalement illusoire et pourrait chambouler les marchés

    Jusqu’à il y a quelques années, le risque politique était considéré comme quasiment inexistant en Europe. Cependant la crise de la dette souveraine est venue changer brutalement la donne. Le spectre des défauts de paiement sur le Vieux-Continent est réapparu et avec lui les mesures d’austérité qui entraînent toujours les mêmes fléaux: mouvements sociaux, rejet de la démocratie et repli sur le populisme…pouvant jusqu’à entraîner un changement de régime.

    On a tort de croire que la paix et la démocratie sont définitivement installées dans la zone euro. C’est une croyance qui fait fi des nombreux défis de l’Union. Il suffit par exemple de s’arrêter sur la situation de l’Espagne pour se rendre compte qu’un changement de paradigme est possible à tout moment.

    Le taux de chômage dans le pays est autour de 26%, avec un taux de chômage des jeunes qui est à près de 60% selon les derniers chiffres. L’actuel gouvernement est aux prises avec un scandale massif de corruption qui semble toucher tous les niveaux de décision au sein du Partido Popular et, enfin, le 23 janvier dernier, l’Assemblée de Catalogne a déclaré solennellement que la région est une « entité légale et politique souveraine ». En d’autres termes, la Catalogne est prête à faire sécession. Bref, l’Espagne est au bord du précipice même si on l’oublie trop souvent.

    De nombreux observateurs pourront toujours affirmer que les principes démocratiques sont bien ancrés dans le pays et que le risque d’un changement de régime est infinitésimal. Pourtant, c’est faire l’impasse sur l’histoire récente de la péninsule que de croire cela. Le dernier coup d’Etat remonte en effet au début des années 80 et a échoué seulement grâce à l’aura du roi Juan Carlos qui a beaucoup terni depuis.

    Ainsi, une conférence organisée le 6 février denier par un centre de réflexion à Madrid et qui portait sur les forces armées et la Constitution a mis en lumière un certain malaise au sein d’une partie des officiers supérieurs de l’armée, notamment face à la gestion de la question catalane. Plusieurs officiers à la retraite ont pris la parole à l’occasion de ce colloque. Rien d’inhabituel à cela jusqu’à l’intervention du Général Juan Antonio Chicharo qui a commandé le corps d’élite de la marine jusqu’en 2010 et fait désormais partie de la réserve.

    Il a notamment fait part « d’un sentiment général de préoccupation, de peur, d’incertitude et de confusion » au sein de l’armée espagnole au sujet la sécession possible de la Catalogne, allant jusqu’à regretter la démission en 2006 du Général José Mena qui s’était publiquement prononcé en faveur de la possibilité d’une intervention militaire afin de mettre un terme aux demandes d’autonomie plus importante de la région.

    Il a demandé ensuite, pendant son discours, d’imaginer un scénario qui a de grandes chances d’arriver: si le parti au pouvoir perd sa majorité absolue lors des prochaines élections générales et que les Catalans, en échange de leur soutien, demandent à abroger dans la Constitution la doctrine de « l’indissoluble unité » de l’Espagne, que pourra-faire alors l’armée, s’est-il interrogé. Il n’a pas apporté de réponse mais tout le monde a plus ou moins compris ce qu’il sous-entendait.

    Depuis, le général a été réprimandé par sa hiérarchie mais, les propos qu’il a tenu montrent en tout cas une déstabilisation évidente du cadre institutionnel dans le pays sous l’effet des manifestations quasi-quotidiennes contre l’austérité, d’un rejet grandissant de la Maison Royale et du gouvernement et sous les coups de boutoir de la Catalogne. Une situation tout simplement explosive.

    Le pays est entré dans une ère de difficultés croissantes et l’évolution actuelle de la situation n’augure rien de bon. Jusqu’à présent, la figure du roi Juan Carlos servait d’unité à la Nation mais ce n’est désormais plus le cas puisque même la monarchie constitutionnelle est de plus en plus critiquée en tant que système de gouvernement. L’armée qui est garante de l’unité de la Nation et du respect de la Constitution pourrait tout à fait intervenir en cas de total discrédit des gouvernants et de risque réel d’implosion de l’unité espagnole. Ce n’est évidemment pas le scénario le plus probable mais, dans tous les cas, on aurait tort de croire que l’Espagne est sur le chemin de la stabilisation. Le pays peut à tout moment s’enflammer, et faire avec lui basculer toute la zone euro dans un cycle infernal. »

    Source : http://www.latribune.fr/bourse/devises-forex/20130303trib000751944/le-risque-d-un-coup-d-etat-en-espagne-n-est-plus-totalement-illusoire-et-pourrait-chambouler-les-marches.html

  • Je considère que l’existance de l’Union Européenne va finir. Il semble que les Allemagnes manquent des forces. L’Allemagne – c’est un principal locomotive de l’Union. Bof…ce pays veut sortir de l’UE. Les politiques allemagnes on annoncé de la fondation de la partie « l’Alternative pour l’Allemagne ». Cela veut dire que les Allemagne cherchent l’altenative de l’UE pour leur pays. Ils ont raison.
    Je crois que la fin de l’Union est proche. Ces derniers temps l’Allemagne, la France et les autres pays-clefs tâchent de soutenir les économies des pays européens qui se trouvent en crise. Mais on ne peut pas le faire toujours. A cause de ces problèmes économiques l’UE se trouve en crise. L’Euro ne peut pas sauver l’eurozone.
    Les Allemagnes veulent rendre leurs marques. Evidemment, c’est une bonne idée ! Ils peuvent aussi faire une devise commune avec les Finnois, Autrichiens et Hollandais. En ce cas la France peut rendre ses francs. On vivra verra. Cependant, je pense que l’UE n’existera pas longtemps. Si l’Allemagne sortira les autres pays-clefs suivront son exemple.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles