En pleine polémique sur la fiscalité en France, plusieurs journaux parisiens m’ont présenté récemment comme étant un “exilé fiscal”. Certes, il n’y a pas d’impôt sur les plus-values en Suisse, mais mon choix dépend d’autres éléments.
Par Pierre Chappaz, depuis la Suisse.
En pleine polémique sur la fiscalité en France, plusieurs journaux parisiens m’ont présenté récemment comme étant un “exilé fiscal”. Je vais vous présenter ici ma petite histoire, vous comprendrez que certes l’absence d’impôt sur les plus-values en Suisse en fait un pays attrayant pour les entrepreneurs, mais dans un choix de vie il y a bien d’autres motivations.
Exilé culturel plutôt qu’exilé fiscal
En l’an 2000 j’ai quitté Paris pour m’établir dans la région genevoise ou j’avais rencontré, puis épousé, une Suissesse. La Suisse est un pays que j’aime depuis toujours, celui de ma grand-mère valaisanne. Mon père est né à Malagny, village frontière situé en face de Perly, où vit une partie de la famille qui est suisse.
J’ai donc construit Kelkoo depuis Genève : quand on travaille sur Internet votre localisation importe peu. De Genève il m’était très facile de rayonner dans toute l’Europe pour visiter mes équipes. Après la vente de Kelkoo à Yahoo! j’ai créé Wikio, devenu Ebuzzing, également depuis Genève.
J’ai rencontré Cathy Nivez, qui était journaliste à Europe 1, lors d’une interview consacrée à Wikio. Ça a été le coup de foudre, nous avons décidé de vivre ensemble. J’ai divorcé, Cathy m’a rejoint à Genève, mais elle n’avait aucune attache en Suisse…
Échec du retour en France
En 2007, Sarkozy venait d’être élu, on sentait un regain d’optimisme en France. Nous nous sommes dit que nous pourrions nous établir dans la région niçoise ou j’ai passé ma jeunesse. C’était une erreur, dont nous nous sommes vite rendu compte… nous avons à peine tenu deux ans !
J’ai pris en pleine gueule le climat dépressif et la haine anti-entrepreneurs relayés par les médias et les politiques français. Et je ne l’ai pas supporté. Ce pays est vraiment malade.
Depuis bientôt deux ans nous sommes revenus à Genève, et nous y sommes heureux.
Une société agréable à vivre
La société suisse est conforme à mes valeurs, à la fois libérale et soucieuse d’ordre. Ici les citoyens se respectent les uns les autres, le travail et la réussite sont valorisés, la mentalité des gens est positive. La vie politique est un modèle de démocratie grâce aux referendums d’initiative populaire.
Je vous propose de lire cet article dans lequel j’explique pourquoi la France devrait s’inspirer du système libéral suisse. Vous pouvez aussi lire le billet plus personnel de Cathy qui explique que je suis un Suisse de cœur.
bref : un réfugié politique.
Si j’émigre, c’est le motif que je donnerais. Réfugié politique.
Ca colle.
Un réfugié est une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle ; qui craint avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, et qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y retourner en raison de ladite crainte.
Entièrement d’accord avec vous.
On peut aller en Suisse pour bien d’autres raisons. Il n’y a pas que la fiscalité qui compte même si c’est un argument.
La grosse erreur de tous les patrons français qui s’expatrient est d’essayer de se justifier: vous entrez dans le jeu des médias et du système français.
Pourquoi ne pas leur crier en pleine “gueule” que OUI, vous ne voulez pas payer des impôts pour une société confiscatoire et coercitive qui les gaspille! Il faut en être fier, et non pas se sentir coupable. Je dirais même qu’il est de votre devoir, en tant qu’hommes publics libéraux, de communiquer au maximum en ce sens et de faire connaître au grand public que des gens ne souhaitent pas vivre dans ce pays, pour de vrais raisons, pour VOS valeurs morales.
Quittons ce pays totalitaire, ce pays de voleurs qui n’a plus aucune valeur! Et soyons en fier. Nous reviendrons le rebâtir comme nous le voulons lorsqu’il se sera écroulé, et c’est pour bientôt.
En Suisse le cout de la vie est 2 fois plus élevé qu’en France. Meme si le coté fiscal n’est pas neutre , le bilan financier d’un exil en Suisse est souvent négatif. Malgré cela , et pour moi le bilan sera forcément négatif , la qualité de vie en Suisse est telle que je pense m’y installer. Par qualité de vie je pense au respect de la liberté , à la responsabilté individuelle , à une administration efficace et respectueuse du citoyen, tous ces éléments qui font de plus en plus défaut en France.