Ancien étudiant des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence, David Miège, le dessinateur bien connu des lecteurs du Cri du contribuable, est un rescapé de l’enseignement artistique post-68. Son témoignage sur « les parasites du non-art officiel » est paru dans les Dossiers du Contribuable n°8 « Les folies de la culture bobo ».
Un billet d’humeur de David Miège.
Parfaitement, Môssieur, j’y étais ! Et décoré en prime ! Il y a des diplômes, surtout celui des Beaux-Arts, qui valent des décorations de guerre culturelle !
Car question combat esthétique, il faut savoir tenir le choc, ne pas se laisser enliser dans le bourrage de crâne obligatoire de l’art contemporain. J’avoue, j’en ai bavé à « conceptualiser » à tour de bras, à subir des théories vaseuses autour d’un Tampax collé sur fond blanc ou sur un urinoir façon Marcel Duchamp.
En cette fin des années 1980, hors l’art conceptuel (nouvel académisme qui ne dit pas son nom), point de salut. Chaque école des Beaux-Arts se devait d’avoir son quota d’« installations in situ », pour reprendre le jargon.
Moi qui en pinçais pour de grandes fresques peintes très lyriques, j’en ai pris pour mon grade : obligé de me coltiner des lectures indigestes, aux confins de la psychanalyse, si je voulais mériter une maigre UV et pas question de salir un pinceau, ou le moindre pastel : « Verboten ! » Trop ringard, terriblement réactionnaire !
Commissaires politiques
De toute façon, les rares professeurs qui se targuaient de nous transmettre la moindre parcelle du métier de peintre, étaient tout de suite mis à l’index ! On leur préférait « l’intervenant », le parasite fonctionnaire du non-art officiel qui n’avait jamais touché le moindre bout de l’ombre d’un pinceau et qui s’en vantait.
Que n’ai-je dit, le jour où avec toute ma splendide candeur juvénile, j’osais m’enquérir auprès d’un de ces commissaires politiques de la recette d’un parfait glacis. Direct au tribunal militaire pour désertion, déviance vis-à -vis de l’enseignement post-1968 officiel et obligatoire ! Chez ces gens-là , on ne plaisante pas avec le « Petit Livre rouge » !
La moindre vue d’une peinture léchée leur donnait des hauts le cœur ! Pas question d’avoir l’esprit petit bourgeois, le fascisme ne passait pas !
Rescapé des Beaux-Arts, je devrais à juste titre réclamer une pension d’ancien combattant voire d’invalidité…
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Sur le web.
Les Dossiers du Contribuable n°8 « Les folies de la culture bobo », 4,50 € sont en vente depuis le 1er août chez votre marchand de journaux (www.trouverlapresse.com).
@David Miége, je vois que l’incompetence institutionalisée est un grand sport national. Ca me rappelle ce séminaire sur la recherche en science sociale, pour une classe de Maîtrise, avec le “chercheur” du CNRS qui a commencé literalement avec: “bon on est tous de gauche ici”. Et j’ai compris qu’il n’y avait rien a tirer de cet abruti, car j’ai réalisé que j’en connaissais plus sur les problémes des sciences sociales que cet idéologue qui avait déjá tous compris. Triste moment de ma vie étudiante en France. Tout cela pour dire, David, que 1- je compatie et 2- qu’il est tant de donner á ces dégénérés la monnaie de la piéce.
Bien d’accord avec vous, Mr D.M. !
Quid de ces fournées de soi-disant “artistes en herbe” que nous déversent académies et écoles de B-A ? A l’observation, des milieux où s’incrustent massivement des étudiants souvent peu talentueux, mais certainement bourrés de leurs problèmes existentiels d’ados immatures ! Etudiants dont la communauté assumera les frais d’éducation supérieure (sic), puis soutiendra longtemps les coûts de chômage et de glandeurs professionnalisés … Les pouvoirs publics subsidieront alors les minces réalisations créatrices de cette engeance au rabais.
Responsabilité ? Comme vous les pointez du doigt : des milieux douteux, beaucoup d’incultes, des réseaux opérant en auto-entretien. Puis certains politiciens de la massification de l’art et la prolifération des ratés-en-herbe !
Galeries et critiques d’art (?) de l’éloge indue s’y entendent pour ensuite propager dans l’opinion. BoboF !
Le socialisme est l’art de tout transformer en merde.
Je ne peux que confirmer, à travers ma propre expérience, ce témoignage. Avec une petite différence, nous, nous touchions aux pinceaux, mais c’était pour exposer le chiffon qui nous servait à les essuyer (authentique !).
Une autre vision tout aussi décapante du pseud’art contemporain.
Ci-dessous, des articles plus qu’intéressants sur ce sujet, pour confirmer l’explosion verbale justifiée de David Miège :
http://www.esolem-production.com/blog.html