Avez-vous tourné anarchiste ? Je veux dire, avez-vous abandonné l’idée selon laquelle le gouvernement fait ce que nous (la société) serions incapables de faire ? Des millions d’individus ont franchi le pas.
Par Jeffrey Tucker, depuis les États-Unis.
Article paru initialement en anglais sur Laissez Faire Books.
Avez-vous tourné anarchiste ? Je veux dire, avez-vous abandonné l’idée selon laquelle le gouvernement fait ce que nous (la société) serions incapables de faire ? Des millions d’individus ont franchi le pas.
Je l’ai fait il y a des années, et ça m’a épargné une montagne de déception, d’argent et de temps.
Arriver à ce point peut être une formidable aventure intellectuelle – une de celles qui n’en finissent pas.
Sur Laissez Faire Today, j’ai publié l’introduction à l’ebook de la semaine : The conscience of an Anarchist de Gary Chartier. L’auteur de cette introduction est Jacob Huebert, un avocat qui a suivi le même cheminement intellectuel que Chartier, moi et des millions d’autres.
À quel point ce travail est-il significatif ? C’est l’aboutissement de plusieurs siècles d’avancées intellectuelles. C’est un manifeste, mais ne vous attendez pas à des effets de manche ou des platitudes polémiques. L’auteur écrit de façon posée et mesurée, argumentant ses opinions du début à la fin. Il termine en estimant le rôle qu’une personne lambda peut jouer pour faire avancer les choses.
Après avoir lu l’introduction de Huebert, pensez à rejoindre le Laissez Faire Club pour 10$ par mois (si vous n’êtes pas déjà membre) et ainsi accédez à ce livre et l’ensemble de nos archives, et bien plus encore.
Au lycée – ah ces années d’insouciance où on poursuit de vieilles idées dépassées – j’ai assisté à des rassemblements politiques, créé ma section, hurlé contre nos opposants, fait pression sur mes camarades pour qu’ils les intimident, observé sans cesse les réussites et les ratés, lisant et répétant comme un perroquet les inepties du parti, et j’ai même payé des gens pour qu’il me sauve la mise.
Puis, un jour, j’ai réalisé que j’avais été trahi.
Puis, j’ai jeté un œil à l’histoire. C’est toujours la même chose. La politique n’amène jamais le résultat escompté. Pourquoi ? Après avoir lu Ludwig Von Mises, Henry Hazlitt, et Murray Rothbard, l’évidence m’apparut : le gouvernement ne fait rien que le marché ne puisse faire en mieux.
J’ai fait une liste dans mon esprit : aider les pauvres, assurer la santé des personnes, fournir une éducation, construire des routes, fournir une retraite, susciter la vertu, stimuler l’économie, assurer la sécurité des personnes. Le système judiciaire est aussi un bordel sans nom, et les personnes ont recourt à des solutions privées… et lucratives.
De plus, le gouvernement fait des choses qui ne devraient pas exister : donner des privilèges à une élite, bombarder des gens innocents, intervenir dans des affaires où il n’a rien à faire, taxer des personnes pauvres, et déprécier la monnaie.
Finalement, j’ai abandonné et embrassé une idée marginale à l’époque mais qui gagne du terrain aujourd’hui : nous n’avons pas besoin de l’État. Peu importe les problèmes qui existent dans le monde, ils sont mieux réglés par les personnes elles-mêmes, autant que faire se peut. Les politiciens et les bureaucrates n’apportent rien et sont la cause d’innombrables malheurs.
Quelle libération ce fut ! C’était un peu effrayant au début. Puis, ça devint plus facile. Le monde commença à avoir plus de sens. Cette étape permit de mettre les événements en perspective. Je pouvais comprendre les choses pour ce qu’elles étaient, sans la déformation du prisme politique. J’ai compris que je devais être responsable de ma propre vie plutôt que de compter (parfois mortellement) sur les rêves utopiques d’un autre.
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Article original. Traduction Xelectro/Contrepoints.
Est ce un article, ou une page de vente ?
L’un n’empêche pas l’autre.
C’est vrai que la … ça fais un peu je vends mon gagne pain !
Loin de moi l’idée de le décevoir mais j’attends plutôt quelles idées il a pour sa liste de choses à faire parce que même si l’État est une machine imparfaite dans ses domaines ( même complétement nulle parfois ), on peut toujours faire pire …
J’attends la suite;
Le libéralisme a besoin de l’État régalien, sans quoi les puissants spolient les moins puissants qu’eux: la jungle. Qu’est-ce que la justice sociale des socialistes ? Le pouvoir politique utilisé pour spolier.
Oui: Le socialisme, c’est la jungle.
Qu’est-ce qu’un pays libéral ? Une société où la propriété est défendue. C’est le contraire de la jungle.
Les « libertariens » sont les utopistes ou les dogmatiques du libéralisme: Ils rêvent d’une société où il serait superflu d’imposer le libéralisme parce que tout le monde y adhérerait.
La réalité est que la société libérale est un modèle parmi d’autres, une anthropologie qui ne peut exister que si la culture dominante le permet, et si la société s’est dotée d’un État qui défend la propriété.
Ce que l’auteur abjure après l’avoir adoré, c’est l’idole de l’État-Providence – en quoi il a parfaitement raison.
Non mais mettre des arguments pour l’Etat ici (sur cette article précis), c’est un peu troller. Et quand on est anarchiste libéral on a entendu 100 fois la même chose au mot près.
Seul les idéologies doivent s’imposer, le libéralisme n’est fondamentalement pas une idéologie, c’est une doctrine, c’est la philosophie du vivre ensemble, donc du « bien ». Une société civilisé est celle qui admet que « personne de ne doit voler personne », ce qui est en contradiction absolue avec le concept de l’Etat, cela est la réalité, l’admettre fait de toi un anarchiste si tenté tu es contre le vol. C’est aussi court que cela pour être anarchiste. D’où l’auteur parle de « la déformation du prisme politique ».
Réalisez bien qu’aujourd’hui, votre commentaire est écrit dans le contexte d’un Etat qui, chaque jour, devient un peu plus la principale menace contre la propriété privée. Je ne prétends pas que ça invalide votre commentaire, juste que ça éclaire comment beaucoup le liront.
ok concrètement, dans une situation d’anarco-capitalisme, qui défend les droits de propriétés? La prostitution infantile est donc permise? Qu’est ce qui empêche les gens de faire justice eux-même?
J’aimerais bien voir une situation comme ça dans les quartiers nords de Marseille.
Je ne défends pas l’Etat providence mais l’Etat minimum (armée, diplomatie, Justice).
@Koris
?!? L’article est pourtant clair! il ne dit pas que rien ne doit ou ne peut se substituer à l’Etat. il dit simplement que s’il n’y avait pas d’Etat, les citoyens s’organiseraient spontanément pour remplir les mêmes services plus efficacement (police, justice, armée…) mais abandonneraient les services jugés inutiles et onéreux que l’Etat nous impose. C’est du bon sens. Les ennemis de la liberté tente d’imposer l’idée que sans Etat la société serait une jungle animalière sans règles ce qui est absurde car quel être humain aurait envie de vivre dans la jungle avec une espérance de vie limitée? D’autre part, la possibilité de s’associer dans une société libre permet de faire contrepoids à la volonté d’un seul homme fut-il très riche… à moins que celui-ci ne bénéficie de l’appui de l’Etat!
Ceci étant rien ne dit que l’auto-organisation ne mènerait pas à un « Etat » (ou équivalent) pour certains services comme la police, la justice ou l’armée par exemple? Question épineuse.
@Lio,
En fait, je pars de l’idée que même si je préfère largement me passer de l’Etat le plus possible, je pense qu’en France, cela devra prendre plusieurs décennies pour faire comprendre aux citoyens que « non, vous pouvez vous débrouiller vous-même, entre vous, et sans l’accord de l’Etat ».
C’est donc le côté « organisation spontannée » qui me gêne même un peu. Après, je suis peut-être trop pessimiste. Mais quand on voit le bordel dans lequel nous enfoncent tous les gouvernements qui se succèdent, j’ai du mal à croire en la responsabilité individuelle dans notre pays.
@Lio
Le problème c’est qu’il n’existe pas d’exemples récents ou passés de ce type de société, ce n’est donc qu’une utopie..
Mais je serais curieux de voir se mettre en place une telle auto-organisation, même à l’état expériemental pour l’observation des comportements.
@ Citoyen
Cette auto-organisation existe déjà, c’est tout ce qui dans la société échappe à l’Etat. Lire l’article de Sheldon Richman : « le marché n’a pas besoin que l’Etat le réglemente », notamment la citation de Bastiat à la fin
« Le problème c’est qu’il n’existe pas d’exemples récents ou passés de ce type de société »
Il me semble que si. Selon le blog de Jesrad:
– les Sumériens aux environs de 5000 à 4000 av. J.C.
– les Islandais de 930 à 1262
– les Irlandais celtes de 800 av. J.C. jusqu’en 1700 environ
– les Kabyles avant leur intégration forcée aux royaumes du Maghreb
– les Américains de la Frontière au XVIIème et XVIIIème siècles
– les Israëliens des Kibboutzim
– le monde européen occidental du XIXème et tout début du XXème siècle
– les pirates des Caraïbes du XVIème au XVIIIème siècles
– les Apaches
– les Igbos jusqu’à la colonisation du Niger
– les Bushmen du Kalahari
– les Aborigènes d’Australie
– les Corsaires Ottomans du XVIème au XIXème siècle
– Les réfugiés Sarhawi, depuis 1976
– les Pygmées du Zaïre
– les Eskimos
– les Kuikuru d’Amérique du Sud
– les Massims de Papouasie-Mélanésie
– les Santals de l’Inde
http://jesrad.wordpress.com/2007/07/18/lanarchie-pour-les-nuls/
Après, je ne suis pas allé moi-même vérifier l’exactitude de ces affirmations.
http://thelibertarianrepublic.com/has-a-libertarian-society-ever-existed/
@MATEO
Merci pour la liste, qui laisse dubitatif avec une exception peut-être pour
« le monde européen occidental du XIXème et tout début du XXème siècle »
qui est trop imprécis pour le prendre en compte.
De plus, ce serait dans ce cas, pas forcément flateur pour les valeurs anarchistes et libérales.
Peu flatteur en quoi, pouvez-vous préciser votre pensée ?
Parce-que, entres beaucoup d’autres, Victor Hugo y a écrit « les misérables » et Zola « Germinal » qui ont profondément marqués l’image de cette époque.
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