Le ballet diplomatique européen a continué en fin de semaine dernière. Rien de convaincant n’en est ressorti. Et cela ne présage rien de bon pour la gestion des difficultés à venir.
Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni.
Comme ils se sont câlinés en guise de bonjour à l’entrée de la Chancellerie, saluant ensemble les photographes alors qu’ils se tenaient dans la lumière du soir au septième étage du quartier général du gouvernement à Berlin, ils ont souligné l’importance de l’amitié franco-allemande. “Nous sommes unis” a dit François Hollande. Enthousiaste, Angela Merkel a opiné du chef.
« Je veux que la Grèce reste dans la zone euro », a dit le Président français. Néanmoins, il a appelé la Grèce à « faire des efforts qui sont essentiels pour atteindre son objectif ». Merkel pense qu’il est « important que la Grèce tienne ses promesses ». Mais elle a ajouté qu’elle souhaitait « encourager le pays à poursuivre ses réformes ».
Ensuite, le couple s’en allé dîner en avertissant que nous ne devions pas nous attendre à quelque chose de convaincant. « C’est une réunion de travail pour discuter de la situation en Europe et de s’assurer de l’application des mesures décidées le 29 Juin lors du Conseil Européen » ont-ils dit à Paris. Aucune décision n’est attendue pour la Grèce.
Voilà tout ce que vous obtiendrez. Le communiqué court, sans réponse aux questions, était à la demande d’Angela Merkel. Dans la course à l’élection, elle veut éviter les anicroches et s’abstenir d’en avoir trop à dire à propos du dossier européen.
Hollande n’aurait pas dit non à une couverture média un peu plus large, mais c’est ainsi. Il n’est que le Président français — et pas un très populaire. Sa côte de confiance dans les sondages vient de baisser sous les 50%.
Mais, comme l’expliquait Le Figaro, Hollande peut toujours attendre d’être à Paris pour faire fuiter tous les détails de la réunion, juste pour ennuyer les Allemands. Mais, à ce moment-là, les affaires se traitaient derrières des portes fermées.
Le reste est du théâtre – le ballet diplomatique. Et vous n’êtes pas les seuls à en avoir marre. Samaras, dont sa rencontre avec Merkel était prévue plus tard dans la journée, était sérieusement vexé.
Comment pouvons-nous privatiser quand, se plaint-il, tous les jours, les officiels européens spéculent publiquement sur « une sortie potentielle de la Grèce de la monnaie commune « ? Ceci doit cesser. Si nous faisons notre travail, la Grèce peut être sauvée. Tout le monde a quelque chose à gagner d’une « success story » grecque.
Pendant ce temps-là, « du temps supplémentaire n’est pas la solution aux problèmes », expliquait Schäuble. Il n’a pas tort, mais le ballet diplomatique ne peut pas accélérer. D’une certaine manière, les médias doivent combler les vides entre deux publicités.
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Sur le web.
Traduction : Nicolas B. pour Contrepoints.
Message à Contrepoints : il serait intéressant d’avoir un topo sur les positions Européennes des différents partis qui vont faire la campagne en Allemagne l’année prochaine. Et en particulier leurs positions sur l’Euro.