Benoît Hamon a décidé d’entrer en guerre contre l’endettement. Non pas l’endettement public. Car l’État, par la voix de son ministre délégué à la consommation, s’estime être en position pour donner des leçons pour freiner l’endettement des ménages.
Il n’est rien de tel que d’assister, en spectateur impuissant, à la fulgurante ascension d’un jeune politicien élevé au rang de ministre, en l’occurrence Benoît Hamon, pour assister sans coup férir à sa métamorphose en une sorte d’oracle doué d’infaillibilité.
Cette extraordinaire transformation a été conceptualisée par Friedrich Hayek sous le nom de présomption fatale : dès lors que l’heureux élu se situe au-dessus du commun, il se croit alors divinement investi d’une omniscience qui lui permet tout, y compris les plus immenses bêtises.
Ainsi apprend-on sans surprise (dans le JDD) que le ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire et à la Consommation a décidé, dans un mouvement des plus altruistes, de rhabiller de pied en cap la loi Lagarde de 2010 sur le crédit revolving.
“La loi Lagarde de 2010, qui luttait contre les arnaques de prêts aux particuliers, ne suffit pas. Une réforme plus radicale est en chantier pour éviter les dérapages et le surendettement”. Dormez tranquilles, braves gens, l’État nounou veille sur votre profond sommeil !
Et Hamon d’en rajouter une couche :
Ce type de prêt a peu à voir avec ma vision de la consommation, car il incite à s’endetter davantage. C’est un business qui, dès lors qu’il n’est pas encadré, prospère sur le dos du consommateur et l’entraîne dans la spirale du surendettement.
Affirmer ainsi que ce type de prêt a peu à voir avec ma vision de la consommation fait froid dans le dos, surtout lorsque cette profession de foi émane d’un ministre socialiste dont les idées sont nettement plus proches de l’extrême gauche que du PS dit “normal”.
J’en viens donc à me demander si un jour il se trouvera quand même quelqu’un qui, dans l’exercice du pouvoir, saura faire preuve d’humilité ; j’entends par là quelqu’un qui, avant toute prise de décision lourde de conséquences, se posera la question suivante : “Telle mesure me paraît politiquement utile et nécessaire pour faire triompher l’intérêt général dans tel ou tel domaine ; aussi, ma décision à venir prise en mon âme et conscience sera-t-elle équitable et vraiment exempte de tout mauvais calcul idéologique ?”
En tant qu’esprit libre, je ne suis personnellement captif d’aucune idéologie au contraire de nombre de nos “élites” perverties qui, prises comme dans du ciment armé dans un carcan où règne en maître un décervelage pratiqué dès l’école primaire, ne savent plus penser droit.
L’État providence est quasiment mort mais certains prolongent son agonie à leur unique profit. Depuis trente ans, la France se trouve livrée au socialisme destructeur de la liberté et de la responsabilité individuelle qui va avec. C’est une infamie dont M. Hamon devrait rougir.
En tant qu’esprit libre, je ne suis personnellement captif d’aucune idéologie au contraire de nombre de nos “élites”
==> petite pointe d’orgueil de l’auteur? Les autres sont mauvais mais moi je suis toujours vertueux. Cela me rappel la parabole du publicain et du pharisien ^^
@vianney :
il me semble justement que de revendiquer un esprit libre, c’est se mettre à la place du pubicain.
Un peu comme Socrate qui affirme que la seule chose qu’il sait, c’est qu’il ne sait rien.
Socrate serait-il orgueilleux parce que libre de penser et non contraint par des a priori ?
On pourrait aussi se poser la question de savoir en quoi être orgueilleux est spécialement un défaut (ou une qualité ?).
Je crois que h16 peut légitimement s’enorgueillir de pondre chaque jour des articles en général de grande qualité qui ont le mérite de remettre en cause bon nombre d’idées reçues, non ?
oups ! lol, mea culpa, ce n’est pas un édito de h16 lol. désolé
Eh non 😉 Je serai de retour en Septembre. Mais merci tout de même.
“Telle mesure me paraît politiquement utile et nécessaire pour faire triompher l’intérêt général dans tel ou tel domaine ; aussi, ma décision à venir prise en mon âme et conscience sera-t-elle équitable et vraiment exempte de tout mauvais calcul idéologique ?”
Belle phrase qui n’a aucune chance d’être appliquée puisque notre fausse démocratie nécessite de glisser un chèque en blanc dans l’urne. Ceux qui se sont déplacés lui ont donné le pouvoir, leur argent et le droit de faire n’importe quoi avec.
Le dernier changement maintenant en date a été d’annuler la dette ivoirienne à hauteur de 2.85 Mds € soit 14.000 € par ivoirien peut-être mais qui itouchebien quand même. Ce qui a fait dire à Ouattara “Ya bon Flanby !”
Cette belle phrase est également en contradiction avec la réalité qui consiste pour un gouvernement à adopter puis imposer une théorie comme le keynésianisme qui le sacre.
C’est un piège de nature piège à cons.
Autrement c’est une très belle phrase que je conserve. Il aurait peut-être fallu ajouter en préliminaire “Est-ce de ma compétence ?”
Je ne lance aucun anathème et la fierté peut être une bonne chose tant qu’elle ne tombe pas dans l’orgueil. Je ne prétend pas être (encore) un esprit supérieur à l’image de H16 mais il faut faire attention à ne pas reprocher aux autres les défauts que l’on peut partager.
Tout cela n’ôte en rien à la qualité intrinsèque de l’article
Je ne vois pas en quoi le fait d’annoncer que son esprit est libre évoque de la fierté ou de l’orgueil ! C’est simplement annoncer son attitude. Il n’est pas fréquent de trouver une phrase qui définisse ce que devrait être la norme d’un élu.
Merci à Homo-Orcus de préciser quelle était réellement mon intention profonde en effet hors de tout orgueil mal placé..