Les salaires des patrons

Le pouvoir montre sa haine envers les patrons, l’entreprise et le capitalisme en général. Il caresse le public en lui laissant croire qu’il peut moraliser la vie des affaires en légiférant au sujet des salaires des patrons.

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Les salaires des patrons

Publié le 1 août 2012
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Le pouvoir montre sa haine envers les patrons, l’entreprise et le capitalisme en général. Il caresse le public en lui laissant croire qu’il peut moraliser la vie des affaires en légiférant au sujet des salaires des patrons.

Par Michel de Poncins.

Les faits sont connus. Tous les médias les répètent à l’envi avec des détails : il faut raboter les salaires des patrons que l’on accuse de toutes les vilenies. Le pouvoir à cette occasion montre sa haine envers les patrons et caresse le public en lui laissant croire que cet argent économisé reviendrait dans la poche des moins nantis et au besoin des pauvres.

Un jour, nous lisons que le gouvernement veut un plafond unique pour le salaire des entreprises publiques, comme si une entreprise pouvait ressembler à une autre. Il est précisé qu’il s’agit des entreprises où l’État est majoritaire et que le plafond sera de 450 000 euros. Seuls, les mandataires sociaux seront touchés. Ils pourront donc être moins payés parfois que les membres de leur comité de direction. Comme pour toute mesure à caractère dirigiste, de bons avocats inventeront des montages pour échapper au couperet.

Dans cette ambiance délétère, de nombreuses voix s’élèvent pour montrer les dangers de la mesure. Jean-Michel Beigbeder, grand chasseur de têtes, écrit : « non aux patrons low-cost ». Maurice Levy, patron de Publicis, dénonce la vindicte contre les chefs d’entreprise. Il est président de l’AFEP qui représente les grands groupes et démissionne après une polémique sur sa rémunération.

Nous affirmons, de notre côté, que les pouvoirs publics n’ont pas à s’occuper des salaires des patrons en légiférant à leur sujet et qu’il ne faut pas diminuer les salaires.

Les conséquences

Les conséquences d’une telle action seraient considérables et négatives.

Il y aurait inévitablement un décalage des salaires vers le bas. Certes, le salaire  n’est  pas la seule motivation pour le travail quel que soit son niveau et d’autres facteurs entrent en compte. C’est toutefois un élément déterminant. Il y aurait donc une dégradation de l’appétit au travail, lequel est un ingrédient essentiel de la richesse générale.

Le rabotage des gros salaires auraient des conséquences néfastes en soi. Les moyens et gros, voire très gros salaires, donnent à leurs heureux bénéficiaires des possibilités diverses qui toutes contribuent à la richesse de la nation : dépenses luxueuses, investissements divers, création de nouvelles entreprises avec parfois une forte prise de risque, coup d’épaule salvateur à des associations privées ou à des personnes méritantes.

Nous avons montré récemment comment la croissance est nécessaire pour résoudre une foule de problèmes comme, entre autres, le chômage. Le pouvoir la voulant aussi et légitimement, la tue dans les faits par un tsunami fiscal de plus de sept milliards ; or tous les éléments existent pour que le pays, s’il n’était pas bridé par l’action étatique, connaisse au plus vite une croissance fulgurante.

Le blocage des salaires s’ajouterait à la fiscalité pour la tuer.

Pour comprendre

Comment comprendre cette chasse en meute ?

À la base, dans les esprits,  il y a la haine des riches. C’est assez ubuesque car les titulaires du pouvoir sont fort riches par leurs diverses fonctions et fréquentent des personnes fort riches. Se détestent-ils eux-mêmes au risque d’avoir des problèmes psy ?

Il y a aussi la haine des entreprises. Cette haine est tellement visible que la presse a salué tout récemment par de gros titres, un mot aimable du président en faveur des entreprises. Il est connu que les hommes au pouvoir ont été formatés dans leur jeunesse par l’éducation nationale et ensuite par certaines écoles où ils n’ont pas appris grand chose d’intéressant et d’utile sur les entreprises.

La haine contre les entreprises se concentre évidemment sur les patrons. Les chiffres sur la richesse des stars du CAC 40 servent, à point nommé, pour critiquer l’ensemble du patronat. Les salaires se complètent par des bonus, parachutes dorés, stock-options, primes de départ, retraites-chapeaux, qui sont des contrats extrêmement compliqués et parfois incertains dans leurs effets. L’immense majorité des patrons n’est pas concernée par ces mécanismes : pourtant ce sont bien eux qui font tourner la machine et créent la richesse dont tout le monde profite.

Les inégalités jugées nocives sont appelées à la rescousse : leur prétendue  nocivité est pur mensonge. Elles sont, contrairement à la propagande, génératrices de richesse par une nécessité évidente.

La crise est aussi évoquée avec la ritournelle habituelle : chacun devrait prendre sa part du fardeau. Deux faits sont masqués. D’abord la crise est due essentiellement à l’action destructrice des États, notamment en Europe. Ensuite, si les riches privés sont invités à prendre une part du fardeau, il n’est pas question que les politiques abandonnent quoi que ce soit de leur richesse insolente, sauf par quelques mesurettes ridicules.

Le combat contre le capitalisme et les capitalistes est aussi en bonne place dans le tableau. François Hollande en a fait un cheval de bataille marquant. Il a fustigé publiquement la « planète financière » en  projetant de punir fortement les riches pour leur enlever de leur richesse dans une idée de redistribution.

Ces gens connaissent si mal le capitalisme qu’ils n’hésitent pas à parler de le « moraliser »  ce qui est surprenant pour des personnages ne se signalant pas toujours par un excès de moralité. Le capital est indissolublement lié au travail. Pas de travail possible et continu sans capital et pas de capital fructueux sans force de travail.

In fine, remarquons que le pouvoir ne pourrait arriver à ses fins qu’avec une galaxie d’usines à gaz et des contentieux. Aura-t-il le courage de mettre son idéologie mensongère dans sa poche pour agir dans le sens du bien commun ? C’est là tout le problème.

 

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  • « Aura-t-il le courage de mettre son idéologie mensongère dans sa poche pour agir dans le sens du bien commun ? C’est là tout le problème. »
    Les français ont voté socialiste ; ils méritent une politique socialiste.
    Comment tirer les leçons autrement ?
    Les mauvaises promesses restent des promesses et si on accepte qu’elles ne soient pas tenues, on accepte qu’aucune ne le soit, comme on accepte de n’être plus représenté du tout lorsqu’on appel au pragmatisme. Les présidents de la Vème ont été assez pragmatiques pour ne plus représenter personne, ni même leur partisans. Qu’ils en soient conscients ou non, les français ont voté la faillite ; qu’il en soit ainsi.
    Et s’ils n’en tirent aucune leçon, le plus légitime et démocratique serait encore de recommencer. J’espère qu’Hollande tentera toutes les solutions socialistes les plus fantaisistes, avant d’abandonner le pouvoir s’il devait admettre la nullité de son idéologie. Que soit pragmatique celui qui en a fait son programme.

    • Ca m’étonnerait quand même qu’il sorte quelque chose de bon si Hollande était amené à abandonner le pouvoir. Pire, les rouges à l’affut sortiraient du bois … N’est-ce pas eux qui lors des dernières élections disaient que de toutes les manières, ce n’est pas lors d’un vote qu’ils se manifesteront mais bien lors de « grands mouvements sociaux ».

  • En attendant, la haine des patrons, palpable désormais, fait son oeuvre: il n’y a jamais eu autant d’entreprises françaises à vendre. Plus personne ne veut être chef / responsable de boîte.

    « Entrepreneur » est en passe de n’être plus qu’un mot anglais, paradoxalement.

    • Le « Patron » n’a jamais su installer un esprit d’équipe dans les sociétés qu’il dirige. C’est l’incarnation de la toute puissance. Ses sujets sont considérés avec mépris. Il les a divisé pour régner, ce faisant il a démotivé ses troupes. La crise aidant lui rend la tâche autant plus difficile qu’au point, effectivement, que plus personne ne veut être Patron!

  • La réalité c’est que le gouvernement veut faire main basse sur toute les entreprises de France. Après avoir perdu Renault, l’état lorgne sur Peugeot, qui pourrait être nationalisé. La politique mise en place actuellement à pour but d’amener Peugeot à la Faillite. Ce qui sera alors l’occasion de la Nationaliser à peu de frais…
    L’état et les socialistes vont comprendre que gérer une entreprise demande de l’argent donc du capital. Qu’il soit privé ou public (d’état)…

    Finalement les socialistes sont des capitalistes mais des capitalistes qui ne veulent pas prendre de risque eux-mêmes et s’accaparent le bien d’autrui….

  • « Nous avons montré récemment comment la croissance est nécessaire pour résoudre une foule de problèmes comme, entre autres, le chômage »:faut arreter de s’appuyer sur le modèle des années 70.la france fait de la (mauvaise )croissance depuis des années et le chomage augmente.quand a ne pas s’occuper des salaires des patrons c’est applaudir au « capitalisme de connivence » avec vos petites mains.quand on voit qui siège dans les conseils de surveillance des groupes du cac40 ,on a envie que ces gens la émigrent.3vous n’en avez pas marre de renflouer pour rien les banques mal gérées avec vos impots ?

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