Il n’y a pas de marché aujourd’hui plus distordu par l’intervention publique que le logement. L’État, au lieu de constater l’échec de ses interventions, rend “le marché” responsable de tout problème, et imagine de nouvelles interventions.
Par Vincent Bénard

Il n’y a pas de marché aujourd’hui plus distordu par l’intervention publique que le logement. La preuve : face à la montée des loyers en zones dites “tendues”, un marché libre provoquerait une ruée des offreurs soucieux de venir réaliser de bonnes affaires. Mais les réglementations et chausses trappes juridiques ou fiscales ont dégouté nombre d’investisseurs de venir proposer des services de logement à la population. Autre paradoxe: dans ces mêmes zones tendues, il y a environ 400 000 appartements laissés volontairement vacants par leurs propriétaires, qui préfèrent voir leur capital ne pas fructifier plutôt que de risquer de le voir occupé par un mauvais locataire surprotégé par la loi. Enfin, la massification du logement social promue depuis les années 50 a entrainé l’édification d’horreurs suburbaines dont les effets pervers se font aujourd’hui ressentir bien au delà des seuls aspects économiques.
L’État, au lieu de constater l’échec de ses interventions, rend “le marché” responsable de tout problème, et imagine de nouvelles interventions. Entre politique de la ville ou du logement social et carottes fiscales privées, on dénombre plus de 50 dispositifs d’intervention publics, dont le coût atteint 35 milliards d’euros [1].
Et le logement est toujours en crise…
Un marché libre pour faire chuter les prix
Et si nous faisions confiance au marché ? Si nous libérions massivement le foncier constructible dans les très nombreux endroits où aucun enjeu environnemental majeur ne s’y oppose, ce qui en ferait chuter le prix ? Si nous cessions de multiplier les aides aux logement, qui ne font qu’alimenter la bulle foncière, en contrepartie de réduction considérables des impôts spécifiques touchant ce secteur, comme les droits de mutation les plus chers d’Europe ? Et si nous avions le courage de reconnaître, comme au Canada, que le propriétaire victime d’impayés doit récupérer son logement en moins de 60 jours, hiver compris ? Là bas, les logements volontairement laissés vacants par leurs propriétaires sont une incongruité.
Ce faisant, nous redonnerions confiance à nombre d’investisseurs et de propriétaires, et nous rétablirions un bon niveau de concurrence entre offreurs de logement, seul moyen pérenne de concilier une offre abondante et des prix contenus. Nous limiterions ainsi les besoins d’intervention sociale de la collectivité aux familles en réelle situation d’urgence [2].
Et à ceux qui invoquent les dangers de cette liberté, comme par exemple les risques “d’étalement urbain” ou de raréfaction des terres arables, répondons que quand bien même leurs craintes seraient fondées – et un minimum d’examen critique montre qu’elles sont très largement surfaites– les dangers de l’intervention publique sont bien plus graves: logement cher, ménages modestes en incapacité croissante d’occuper un logement décent, développement des sans domicile fixe et spirale de la ségrégation sociale par le logement.
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Article publié initialement sur Débat & Co
Notes :
- Source : rapport de l’IREF sur le logement social, 2011. ↩
- L’auteur développe ces idées dans un ouvrage désormais disponible gratuitement : Logement, crise publique, remèdes privés. ↩
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Pas question de “faire confiance au marché”!
Les locataires parisiens sont chassés de leur ville parce que 1) 20 000 logements sont loués meublés à la semaine, ce qui est illégal sauf si l’appartement a le statut de “meublé touristique” 2) d’après la FNAIM, 100 000 appartements sont vides, et 60 000 servent de résidence secondaire à de riches étrangers (et quelques Français).
C’est pourquoi SOS Locataires Paris lance une campagne de grande ampleur contre la “colonisation immobilière” de la capitale.