Quels remèdes pour la crise du secteur immobilier ?

Taux élevés, transactions en berne, agences qui déposent le bilan…. Comment remettre en selle l’immobilier en France ?

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Quels remèdes pour la crise du secteur immobilier ?

Publié le 2 décembre 2023
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Le Parisien donnait récemment la parole à un courtier en crédit immobilier qui se plaignait de voir sa clientèle divisée par deux. Moins d’acheteurs, effrayés par des taux qui sont passés de 1 % à 4,5 % par an pour des prêts d’une durée de 20 ans.

Le magazine Challenges évoque les fermetures et même les liquidations d’agences immobilières.
Un directeur d’agence Century21 se plaint d’avoir vu son chiffre d’affaires divisé par deux.

 

Le secteur immobilier est en panne

Oui, l’époque est révolue où dès qu’une enseigne commerçante changeait de mains dans un quartier, c’était presque toujours au profit d’une agence immobilière. Or, que je sache, on achète moins souvent de biens immobiliers que de pains, de gâteaux, de fleurs, de viandes ou encore qu’on va chez le coiffeur… La multiplication excessive des points de vente est bien souvent un signe de bulle.

Les promoteurs s’angoissent nous indique Immomatin : « on ne réduit pas les coûts fixes aussi vite que la baisse des volumes. L’équilibre d’exploitation devient difficile à trouver. Il est donc nécessaire de compter un peu plus. Les fonds propres vont être touchés, de l’argent sera perdu sur les ventes en cours. »

Comme d’habitude, si personne ne se plaint lorsqu’une bulle gonfle, tout le monde pleurniche dès qu’elle commence à très légèrement se dégonfler. Car pour l’instant, le secteur immobilier est en panne, mais l’ajustement des prix à la baisse n’est pas fait.


Certes, les prix ont légèrement chuté alors même que 2022 et 2023 sont des années de fortes hausses des prix à la consommation. Mais il s’agit d’une baisse anecdotique par rapport à la hausse précédente.

Les professionnels malheureux sont unanimes : les vendeurs ne veulent pas encore suffisamment baisser leurs prix pour allécher les acheteurs. Les ventes immobilières contraintes (divorces, décès, naissances) représentent maintenant la moitié des transactions selon Capital, dont le volume total est en baisse de 16 %.

Les promoteurs, les banques (qui prêtent aux promoteurs), les agents immobiliers… tous ont leur petite idée qui consiste à demander au gouvernement d’intervenir afin de leur éviter de subir les désagréments du grippage du marché.

Tout ce beau monde s’est regroupé dans une Alliance pour le logement pour demander des « mesures d’urgence » :

  • davantage de Pinel (baisse d’impôt pour les propriétaires bailleurs qui achètent un logement neuf)
  • davantage de prêts à taux zéro (PTZ) pour les primo-accédants modestes donc toujours
    plus de création monétaire
  • alignement de la fiscalité des plus-values des locations meublées
  • TVA réduite sur les logements locatifs sociaux
  • éco-PTZ pour les copropriétés

 

Comme d’habitude, un enchevêtrement de taxations, subventions, « niches », réglementations, au profit des uns ou des autres qu’on tricote et qu’on enchevêtre inlassablement…

 

La loi doit servir l’intérêt général, c’est-à-dire celui de l’acheteur

Dans ses Sophismes économiques, Frédéric Bastiat dégage une règle simple exposée dans le chapitre « Abondance, disette ».

Le législateur ne devrait avoir qu’un seul objectif : faciliter la vie du consommateur, de l’acheteur, pour une raison très simple : n’importe qui est potentiellement acheteur de quelque chose. L’intérêt est donc général pour qu’il y ait le plus de biens proposés. Tandis que les producteurs ou intermédiaires ne voient que leurs spécialités. Ils sont mus par des intérêts particuliers et la rareté ne leur est pas
nécessairement nuisible.

 

Les Français veulent des logements accessibles et peu chers

« L’État prend le contrepied des Français. Ceux-ci aspirent manifestement à devenir propriétaire, d’une maison, neuve, dans un environnement pas trop dense ; on leur répond qu’il serait préférable de louer un appartement ancien (mais rénové) dans une métropole. Je ne juge pas les motivations de l’État, je dis simplement qu’on ne fait pas le bonheur des gens contre leur gré. Il est temps de remettre de l’humain dans la politique du logement » – Yannick Borde, président de Procivis

Monsieur Borde n’a peut-être pas tort pour les aspirants propriétaires qui seraient 61 % selon un récent sondage. Mais il existe aussi 39 % des gens qui recherchent des logements à louer à un prix abordable pour certaines autres raisons : mobilité professionnelle, tourisme, etc.

Les remèdes consisteraient donc à détricoter tout ce qui nous a conduits au pied du mur : moins d’impôts, de taxes, de droits de mutation, de normes pénalisantes pour le bâtiment ou les logements déjà construits, de réglementation des loyers, de rigidité sur le foncier, de contraintes sur les communes.

Sans oublier aussi l’éléphant dans le placard : les manipulations de taux d’intérêt par la Banque centrale européenne qui ont aussi contribué aux prix excessifs.

David Lisnard, le président de l’Association des Maires de France, qui fustige sur M6 le logement social, déclarait :

« S’agissant du logement, la crise est structurelle. Elle marque l’échec du dirigisme d’État. On a tué le marché du logement, c’est-à-dire que ce qui devrait être l’exception, le logement social pour les plus pauvres est devenu la règle : 68 % des Français sont désormais éligibles au logement social ».

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  • Jadis, on favorisait l’accès des Français à la propriété. On était même exonéré de taxe foncière pendant les premières années.
    Puis on imaginé de nombreux dispositifs pour favoriser l’investissement locatif : les intérêts d’emprunt sont déductibles alors que ce n’est pas le cas pour les primo accédants. C’est particulièrement injuste et socialement inefficace : quand on est propriétaire, on est beaucoup moins vulnérable en cas de coup dur.
    Pendant sa campagne de 2007, Sarkozy affirmait vouloir une France de propriétaires. Il n’a rien fait pour cela.
    Les nombreuses contraintes énergétiques n’ont fait qu’aggraver le problème et l’on voit de plus en plus de logements inoccupés dans nos campagnes.
    Une des solutions serait d’arrêter de tout règlementer et de laisser les Français acheter et louer ce qu’ils veulent. Le prix de l’énergie est largement suffisant pour nous inciter à isoler correctement notre logement.

  • On ne peut qu’être d’accord, mais ça manque de traduction concrète.
    1. Abrogation de la loi Climat et résilience du 22 août 2021 « zéro artificialisation nette des sols »
    2. Restauration du caractère informatif (non-opposable) et facultatif du DPE
    3. Obligation à l’égalité devant l’impôt quelle que soit l’affectation du bien (location, résidence principale, résidence secondaire, etc.)
    3bis. Retour à la séparation entre taxe foncière et taxe d’habitation, la taxe d’habitation étant due par l’occupant des lieux et la taxe foncière par le propriétaire.
    4. Suppression de l’IFI
    5. Suppression de toute imposition sur les plus-values immobilières (quand le vendeur est âgé de plus de 65 ans dans un premier temps si c’est trop effrayant pour certains)
    6. Flat tax à 10% sur les revenus locatifs nets
    7. Liberté de fixation et de modification des loyers tant que les conditions fixées entre les parties dans le bail sont respectées.

    • Entierement d’accord, mais il faut rajouter expulsion immediate des squatters.

    • Vous avez raison mais le problème est plus profond : le secteur du logement inspire nombre d’apprentis dictateurs comme des urbanistes utopistes ou notre ancienne ministre Emmanuelle Wargon qui considère que le modèle pavillonnaire n’est pas celui qui convient aux Français, même si c’est celui qu’ils préfèrent.
      Leur rêve, c’est une société sans propriétaires, sans voitures et sans villages, ce que le péquenot que je suis considère comme un horrible cauchemar.
      Il faut toujours se méfier de ceux qui veulent notre bonheur, surtout quand ils choisissent de nous entasser dans des logements collectifs alors qu’eux mêmes possèdent une ou plusieurs résidences secondaires.

  • Le seul secteur captif du point de vue impôt pour l’État, c’est l’immobilier. Impossible pour un investisseurs d’y échapper. Ce qui n’est pas le cas pour les autres secteurs de l’économie. Alors l’État taxe et retaxe ce marché captif.
    Comme pour l’immigration, l’État n’a cure de l’opinion et des besoins de la population en ce domaine.
    Résultat : peu de locations disponibles par peur des squatters ou de mauvais payeurs qui sont des électeurs de gauche chouchoutés par nos députés ; et à cause du rendement ridicule de moins en moins d’investisseurs institutionnels.
    Et il faut payer la dette du koikilenkoute. Ça se fait par l’inflation et la remontée des taux d’emprunt.
    La seule solution : passer de 25% à 50% de logements sociaux. Puis à 100% comme en URSS, pays modèle des Français.
    La machine à perdre France continue sur sa lancée.

  • hmmm.. que signifie crise…au juste?

    quand on est libéral..on laisse l’éconimie libre.. mais..mais..
    par exemple imaginons une situation idéale avec des gens ui on des terrains des logments..etc ..qui les échangent le vendent..

    et soudain des élus décident de faire une route d’ne supprime rue , de faire une ligne de transport en commun ou de créer une école…avec de l’argent public..

    ils modifient le marché de l’immobilier… une des pratiques de corruption les plus basiques..

    que doit on accepter??? quelle est la situation ou on dit là c’ets neutre..on ne compense pas les spoliations du passé..

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