Sortez les fusils taxatoires : la traque de l’exilé fiscal commence !

La traque fiscale des expatriés est officiellement ouverte, au plus grand désarroi des expatriés… Et de tous les autres.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Choc Fiscal Taxes

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Sortez les fusils taxatoires : la traque de l’exilé fiscal commence !

Publié le 7 juin 2012
- A +

L’État a faim. Il a deux solutions : réduire son tour de taille, ou manger plus. Grâce au retour miraculeux des politiciens providentiels de la gauche qui marche sur l’eau mais sait rester normale, nous ne sommes plus en période d’austérité. La réduction du tour de taille n’est donc pas à l’ordre du jour. Pour l’État, il faudra donc manger plus…

Et pour « manger plus », l’État, comme tout organisme papivore, va donc à la chasse.

Il pourrait y aller comme un vendeur de tapis tente de fourguer son produit en sonnant à chaque porte, en vantant son épaisseur, la qualité de son tissage et en se prenant, une fois de temps en temps, un bon vent des familles lorsque le client putatif a autre chose à faire qu’écouter ses boniments. Mais l’Etat ne procède pas comme ça, en réalité. Et puisque nous parlons vendeur de tapis, on peut immédiatement introduire Xavier Bertrand qui, dans une interview passée relativement inaperçue, déclare cette vérité si évidente :

« Je sais où se montent les dossiers, je sais où il y a de l’argent, je sais à quelles portes il faut taper. »

Ici, ce n’est pas le VRP qui parle, mais le futur ex-homme d’État : l’argent, il existe, on sait où il se trouve, et on sait à quelle portes, dans quels portefeuilles et sur quelles mâchoires il faut taper pour l’extraire promptement.

Cette attitude, décontractée, assumée, logique de la part de ces gens qui n’ont vécu que pour, justement, pouvoir regarder dans les poches des autres, se retrouve à tous les échelons du pouvoir. Après tout, ce fameux pouvoir, c’est, en définitive, celui d’utiliser la force, soit pour défendre la veuve, l’orphelin, la République et les petits fours pour les réceptions à l’Élysée, soit pour s’assurer que le moutontribuable ne ruera pas dans les brancards lorsqu’on va le tondre.

Et en cette période difficile où les mauvaises nouvelles s’accumulent autant que manque l’argent dans les caisses publiques, l’un des groupes de moutontribuables qui agace le plus l’État et ses sbires est bien celui des expatriés.

Les petits moutontribuables

L’État a déjà fait ses petits calculs. Plusieurs fois.

Tout d’abord, le premier élément évident, c’est que l’État français a tant fait pour ces expatriés ! Il leur a fourni, rappelons-le, une Éducation de Qualitay, que le monde entier nous envie au point de ne surtout pas la copier. Il leur a fourni des cadres d’études, d’épanouissement et de vie absolument magnifiques, avec du monument classé par ci, de la culture millénaire par là, du phare du monde moderne et de la liberté qui guide le peuple ici, là et là, et — surtout — des penseurs philosophiques d’un calibre inégalable comme les célèbres frétillants abrutis BHL, Onfray, Généreux, Attali, Badiou, ou même le trio naphtaline de fossoyeurs momifiées, Hessel, Morin et Rocard… L’État aura tôt fait de rappeler que sans sa Sécurité Sociale en platine massif, les petits bébés français qui se sont ensuite lâchement expatriés n’auraient pas été vaccinés, qu’ils seraient morts de dysenterie, de choléra ou de peste bubonique (au moins). L’État aura raison de souligner que ces fuyards fiscaux n’auront jamais assez de leur vie pour rembourser les montagnes d’argent, de travail et d’abnégation qu’il aura fallu mobiliser pour faire d’eux des hommes raffinés et subtils comme un Fabius taclant Obama sur les prémices de la crise économique !

Autrement dit, l’État a investi pour vous, expatriés. Il a misé un gros paquet de biftons sur votre tête en pariant que vous alliez rapporter un maximum à votre pays, et voilà-t-y pas que vous partez, bandes d’ingrats ! Car oui, surtout, un expatrié, c’est un Français qui ne paye pas d’impôts. Enfin, qui en paye dans un autre pays, ce qui est une honte ! Tout ce bel argent gagné là-bas et dépensé là-bas ne profite pas à l’économie d’ici, et quelque part, c’est un peu un affront de la part de ces Français de laisser tomber leur mère-patrie qui a tant fait pour eux !

Bref.

Disette financière. Économie en déroute. Perspectives moroses. Il n’y a que deux solutions : se ressaisir et relancer la machine, donner un vigoureux coup de rein pour lancer le pays vers de nouveaux horizons avec des matins qui chantent et du Ricoré à gogo. Ou cogner sur les expatriés, ça marche aussi, à court terme.

Une telle idée, aussi idiote que délétère, ne pouvait germer que dans le cerveau malade d’un xénophobe. Par nature, les thuriféraires de l’État français sont xénophobes (eh oui : les étrangers, et les états étrangers encore plus, ne sont tous que des enquiquinements pénibles dans l’acquisition du pouvoir, après tout : ce sont des compétiteurs).

Sur le marché politique, Mélenchon fut donc le premier à lancer ouvertement l’anathème sur les expatriés, « traîtres à la Nation » : en effet, bien que ne bénéficiant plus de ses services publics pourris et bien que payant leurs impôts dans leur pays de résidence pour d’autres services publics parfois nettement moins pourris, ces margoulins devraient payer, encore, des impôts franco-français histoire de bien sentir le lien charnel et financier les retenant à leur nation, non mais. Au passage, on notera que le socialisme et le nationalisme, c’est d’abord une histoire de pognon…

Tax Day

Dans la surenchère baveuse de la campagne présidentielle, le méluche à poil dru a bien vite été rattrapé par la mimolette à pâte triste qui a proposé d’aller chasser l’exilé fiscal sur les terres suisses, luxembourgeoises et belges. À la suite de quoi, tout le monde s’en est donné à cœur joie et ce fut rapidement la course à l’échalote de celui qui allait trouver l’idée magique pour ratiboiser le plus efficacement les riches citoyens d’outre-France, y compris ceux qui, frontaliers, ont le culot d’aller bosser dans des pays limitrophes et d’utiliser le différentiel de niveau de vie à leur avantage, les fats.

Il est important de souligner que si Mélenchon fut l’un des premiers à lancer l’idée de choper de l’exilé par la peau des fesses, il n’avait fait en l’occurrence que reprendre une idée américaine. L’anti-américanisme habituel doit céder la place au pragmatisme fiscal lorsqu’il s’agit de détrousser les compatriotes cossus, surtout lorsque l’incertitude des finances de l’État pèse sur les émoluments des élus. Eh oui : l’idée d’imposer au-delà de ses propres frontières nous vient donc d’un Oncle Sam que pourtant on nous dépeint toujours comme ultralibéral (comprenne qui pourra).

Concrètement, la situation américaine est à ce point ubuesque que certains préfèrent carrément abandonner leur nationalité devant le fardeau taxatoire débile. Les politiciens ont beau jeu ensuite de fermer leurs petits poings et serrer leurs petites mâchoires en éructant menaces et quolibets, le résultat de la manœuvre est clair : le pays n’y gagne rien, la nation perd un créateur de richesse, les finances publiques s’étiolent et les tenants de la chasse aux riches se retrouvent gros-jean comme devant, ce qui est très rigolo (mais coûteux).

Pour le moment, en France, nous n’en sommes pas encore là puisque les lois fiscales correspondantes ne sont pas encore passées.

Mais la Gauche Miraculeuse et son Leader Charismatique Normal, d’ailleurs suivis en douce par la Droite La Plus À Gauche Du Monde et ses Leaders Pléthoriques, n’en resteront pas là, soyez-en sûr : il faudra bien, d’une façon ou d’une autre, que tous ces riches expatriés qui ont découvert que l’herbe était bel et bien plus verte hors de France payent pour l’impudence de leur découverte !

Quant à vouloir mettre en œuvre les conditions minimales pour que les expatriés reviennent, volontairement, dans le pays, il n’en est pas question ! Ce serait une double trahison puisqu’on admettrait ainsi que ces renégats avaient raison en premier lieu, et on laisserait impuni leur insolence anti-républicaine !

La conclusion est évidente : la chasse est ouverte, et tout montre qu’elle ne se fera pas au petit calibre.
—-
Sur le web

Voir les commentaires (23)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (23)
  • Avant de parler des frontaliers et de personnes parties travailler a l’etranger, il faut tout d’abord mettre les priorites au bon endroit ( et je suis sur que Melanchon voulait parler de cela ), la classe des ultra-riches, dont le nombre et la part de richesse ne fait qu’augmenter, qui trichent sur la fiscalite a hauteur de centaines de MILLIARDS par an. En comparaison avec les 3,4 milliards de RSA qui entrainent des debats sur l’immigration et le nationalisme… il n’y pas photo. Couvert par les medias, et nourrissant les politiques, leur image est bien souvent sauvee, mais ce sont des pourris ne l’oublions pas

    • On peut tricher avec la fiscalité?

      Ben y a qu’à simplifier au maximum ce système et personne ne pourra tricher.
      Et puis, il me semble qu’il vaut mieux être « ultra » riche que normalement pauvre.

    • Les ultra-riches, ils sont combien ? Parce que toute loi passée le sera pour 100% des Français (par constitution), et donc 100% des gens qui s’expatrient.

      En tout cas, une chose est sûre : cela ne va pas être facile de choper leur pognon, et si jamais on y parvient, ce sera impossible de les faire revenir. Way to go, Conil, tout le monde est perdant !

    • @ Conil
      Vous me faites rire en disant qu’ils trichent sur la fiscalité à hauteur de centaines de milliards par an.
      L’impot sur le revenu, c’est 45 milliards d’euros par an, dont 41% payés par 1.5% des foyers (source wikipedia). Et c’est loin d’etre le plus gros poste de depenses de l’Etat.
      Donc si exil fiscal il y a, il ne se chiffre qu’à quelques milliards tout au plus.
      Je cite l’article de la Tribune cité par h16:
      « Très clairement, le but du FATCA – ainsi qu’énoncé dans l’exposé des motifs de la loi – est exclusivement pécuniaire : faire revenir dans les caisses du Trésor américain, au cours de la décennie à venir, une somme estimée à 7,6 milliards de dollars à recouvrer auprès des citoyens américains établis à l’étranger. »
      Toute cette usine à gaz pour faire revenir aux USA 7.6 milliards de dollars dans la Décénnie à venir, c’est risible quand on pense qu’il un deficit budgetaire de 1000 milliards de dollars. C’est du grand n’importe quoi ! A croire que les politiciens ne maitrisent meme pas les ordres de grandeur !

  • LOL! Avec une telle mesure, naitre avec la nationalité française sera une malédiction qui vous collera aux fesses toute la vie. Je n’ai jamais été aussi satisfait de ne pas avoir emprunté cette nationalité à mes 18 ans.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes, financées par la solidarité nationale.

En langage courant, cela signifie payé par les riches. Les classes moyennes ne devraient pas se réjouir trop tôt : François Hollande avait déjà opéré ce type de transfert fiscal au début de son quinquennat et pour lui, être riche commençait à 4000 euros par mois. Le jeune Gabriel Attal était à cette époque membre du cabinet de Marisol Touraine. Le fruit ne tombe... Poursuivre la lecture

Par Philbert Carbon.

Les Jeunes agriculteurs s’amusent à mettre à l’envers les panneaux de signalisation partout en France pour signifier que la politique agricole « marche sur la tête ». Ils dénoncent, entre autres, des normes trop nombreuses, une surcharge administrative et des rémunérations de misère.

Ils auraient pu aussi s’en prendre à la fiscalité. Une étude de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), que nous avons déjà évoquée au moment de sa sortie, rappelle que l’imposition des terres agricoles, très é... Poursuivre la lecture

Le Parlement examinera le budget de l’Etat jusqu’à Noël. Comme chaque année, à défaut de faire l’inventaire des impôts français et de débattre de leur opportunité, il ajoute, supprime ou modifie de nouvelles niches fiscales, exonérations ou encore exceptions à l’exonération. Ces débats techniques occupent toutes les pensées des parlementaires durant trois mois pendant lesquels il n’est jamais question de débattre de l’essentiel : les conditions du consentement à l’impôt sont-elles réunies ?

 

La France, championne de la pressi... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles