Comme l’avaient prévu les sondages de longue date, François Hollande parvient finalement à la plus haute fonction de l’État français et devient le 24ème président de la République Française, avec 51,8% des voix selon les premières estimations CSA de 20 h.
Rétrospectivement, la victoire de François Hollande paraît évidente. D’une part la conjoncture économique était défavorable au président sortant, d’autre part l’anti-sarkozysme était puissant et enfin la norme politique française depuis 30 ans est de renvoyer dans les cordes la majorité sortante à chaque grande échéance. Même le centriste François Bayrou déclarait voter François Hollande.
Dans la dernière ligne droite de l’élection, nous avons tendance à croire à l’importance des derniers débats, des dynamiques provisoires mais sur le long terme, les forces auxquelles Nicolas Sarkozy s’opposait étaient trop fortes.
Avec le recul, le suspens apparaît bien faible et c’est logiquement que le candidat socialiste recueille les fruits de 5 ans d’anti-sarkozysme. Mais les socialistes qui ont tonné si longtemps avec la foule contre Sarkozy risquent de découvrir douloureusement que la haine contre l’ancien président visait aussi la fonction et pas seulement la personne.
Nous savons déjà que François Hollande ne reviendra pas sur les réformettes de Nicolas Sarkozy sinon pour l’apparence. Comment son électorat pourra-t-il le comprendre ? Comment les socialistes parviendront-ils à cacher le fait fondamental de la continuité de l’État et la poursuite d’une politique décrite si à droite, si agressive, si xénophobe ?
Là encore l’anti-sarkozysme va s’avérer utile et de la même manière qu’aux États-Unis le président Obama a pu continuer sans critique plusieurs politiques de son prédécesseur détesté, on peut s’attendre à ce que la conduite des affaires par François Hollande génère moins d’hostilité.
Reste que l’anti-sarkozysme ne suffit pas à tailler la stature présidentielle et on ignore encore totalement si le candidat socialiste saura parvenir à s’affirmer, que ce soit devant le peuple, l’administration et nos partenaires internationaux. L’homme manque d’expérience ministérielle (et n’a pas non plus d’expérience en entreprise) mais il est certainement intelligent.
La politique que mènera François Hollande est prévisible. D’expérience, les envolées socialisantes laissent la place à une gauche de gouvernement qui, derrière le maquis des lois, des chiffres, de l’administration c’est-à-dire derrière l’opacité de la machine d’État, laisse les entreprises tirer leur épingle du jeu. Qu’importent les nouveaux impôts si la gauche donne simultanément les moyens d’en réchapper. Cette politique sera d’autant plus facile à mener que les réformes sociétales néfastes serviront de miroir aux alouettes, de façon à énerver la droite et réunir son camp.
Sommes-nous trop optimistes ? N’oublions pas que les années Jospin furent celles de l’euphorie boursière et des privatisations, que l’élection de Mitterrand fut suivie du tournant de la rigueur. N’oublions pas, inversement, que le ralliement de la gauche au capitalisme par réalisme n’est pas libéral et n’est qu’un socialisme par d’autres moyens, que les facilités données aux entreprises n’ont d’autre fin que d’accroitre les impôts collectés et donc étendre l’action de l’État, qui aliène l’individu et désagrège la société.
Mais François Hollande est-il seulement réaliste ? Le dogmatisme n’est pas à exclure, au moins pour le discours. Nous jugerons aux actes.
L’anti-sarkozisme est mort, vive l’anti-hollandisme \o/
hein y’a le bug de l’antislash ici aussi ?
pfff.
je recommence :
L’anti-sarkozisme est mort, vive l’anti-hollandisme \\o/
Et m***e !
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