La hausse du salaire minimum permet à la classe politique de bien paraître et de se donner bonne conscience. Toutefois, cette mesure a un coût et ce sont les travailleurs les moins qualifiés qui l’assument.
Par Nathalie Elgraby-Lévy, Montréal, Québec.
Il fut un temps où les comportements racistes et discriminatoires étaient socialement admis. Fort heureusement, des gestes et des déclarations, jadis acceptables, ne sont plus tolérés aujourd’hui. Néanmoins, nous avons beaucoup à apprendre de l’Histoire.
Au début du 20e siècle, le Brotherhood of Locomotive Engineers et le Brotherhood of Locomotive Firemen, deux syndicats américains qui représentaient les travailleurs de race blanche des chemins de fer, exprimaient ouvertement leur volonté de maintenir une ségrégation raciale en empêchant les Noirs d’occuper certains emplois.
À la même époque, en Afrique du Sud, les syndicats des travailleurs des mines affirmaient sans réserve leur détermination à empêcher les Noirs d’accéder aux emplois convoités par les Blancs.
Pourquoi relater ces deux faits historiques ? Tout simplement parce qu’un des outils employés par ces groupes racistes est non seulement encore présent dans les économies modernes, mais encensé par la classe politique et par de nombreux groupes de pression. C’est outil, c’est le salaire minimum !
En effet, comme l’expliquent les économistes américains Walter Williams et Carter A. Wilson, les syndicats de l’époque n’appréciaient pas la concurrence exercée par les Noirs, qui acceptaient de travailler pour un salaire nettement inférieur à celui des Blancs. Pour évincer du marché du travail cette main-d’œuvre bon marché, ils ont demandé, entre autres, l’instauration d’un salaire minimum afin que les travailleurs noirs perçoivent la même rémunération que les Blancs. N’y voyez surtout pas de la compassion. En réalité, ils savaient qu’en obligeant les employeurs à verser aux travailleurs noirs un salaire supérieur à leur productivité, ces derniers ne seraient plus « employables ».
Attention ! Je ne dis pas que les groupes qui défendent aujourd’hui le salaire minimum sont racistes. Au contraire ! Je ne doute ni de leurs bonnes intentions ni de leur conviction profonde qu’il s’agit là d’une mesure qui exprime la solidarité.
Les moins doués
Or, la sincérité et la bonne foi ne changent rien à la réalité. Le salaire minimum, qui est un moyen et non une fin, était jadis et est toujours une mesure discriminatoire. À l’occasion de la fête des Travailleurs, l’État québécois a augmenté le salaire minimum à 9,90$. Il donne ainsi l’impression d’aider les travailleurs du bas de l’échelle. Dans les faits, à chaque hausse du salaire minimum, certains travailleurs peu efficaces ne peuvent plus justifier leur salaire et se voient refuser l’accès au marché du travail. Le salaire minimum est donc une mesure qui oblige l’employeur à exercer une discrimination envers les travailleurs les moins doués et à faire disparaître les emplois les moins qualifiés.
Bonne conscience
Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que les jeunes de 15 à 24 ans, un groupe de travailleurs encore peu formé et peu expérimenté, ont un taux de chômage 70% plus élevé que celui de l’ensemble de la population. Ce n’est pas non plus un hasard si certains emplois, comme celui de pompiste, ont presque disparu.
La hausse du salaire minimum permet à la classe politique de bien paraître et de se donner bonne conscience. Toutefois, cette mesure a un coût et ce sont les travailleurs les moins qualifiés qui l’assument.
Depuis quand exclure les plus faibles est-il un gage de solidarité ?
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Sur le web.
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D’un autre côté il faut tout de même que le salaire puisse permettre de subsister, car il ne sert à rien d’avoir un taux de chômage bas si une partie de travailleurs doivent vivre avec moins de 1000 euros par mois.
Sans salaire du tout le salarié peut encore moins subsister. Et une fois en place le salarié progresse, devient plus productif et dépasse ce fameux salaire minimum. Instaurer un salaire minimum, c’est scier les premiers barreaux de l’échelle. Si vous êtres très productif dès la sortie de votre formation, aucun impact, vous pouvez atteindre directement les barreaux supérieurs. Sinon, vous n’avez plus accès aux premiers barreaux qui vous auraient permis d’atteindre les suivants en quelques années.
Avec votre logique, soyons bénévole pour acquérir de l expérience
Bien sûr. Pourquoi pas ? Enormément de gens le font à un moment ou un autre de leur vie. Dans certains pays, tout le monde, je pense. En France peut-être un peu moins mais beacoup de gens quand-même. Ça peut être passionnant autant que gratifiant, en plus d’être une super opportunité d’apprendre et de se faire les dents.
ça s’appelle un stage et ça ce fait beaucoup et porte souvent ses fruits.
un stage n’est pas un travail, mais une formation, je parle de travailler gratuitement pas d’être formé. Personnellement, dans ce cas je suis d’accord qu’un stage est efficace, en revanche utiliser un stagiaire pour remplacer un poste qui aurait pu revenir à un vrai emploi, là désolé mais je désapprouve.
Mais cette logique serait appliqué par toutes (ou presque) les entreprises si le smic venait à baisser et si on rendait le travail gratuit (hors stage) possible. En baissant le smic, le salaire des « barreaux supérieur » vont automatiquement baisser sauf ceux des compétences « très rare ». Il n’y aura plus de logique de minimum pour survivre.
Limité le salaire minimum à des barreaux avec comme logique qu’on gagne grâce à l’expérience n’explique pas le licenciement des seniors également. L’effet direct sera donc moins de chômage chez les jeunes et plus chez les seniors. (pour que les entreprises puissent baisser leurs coûts salariaux).
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J’ai rien compri à l’article mais la nana est joli.
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