Le chiffre du jour : virgule cinq !

Hayek parlait de la présomption fatale à l’origine du socialisme. En voici un bel exemple avec les estimations de la dette grecque pour 2020, dénoncé avec brio dans cet article.

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Le chiffre du jour : virgule cinq !

Publié le 10 mars 2012
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Hayek parlait de la présomption fatale à l’origine du socialisme. En voici un bel exemple avec les estimations de la dette grecque pour 2020, dénoncé avec brio dans cet article.

Par Pasm, depuis Bruxelles (Belgique).

Le chiffre du jour – voire de l’année – c’est absolument et certainement le virgule cinq dans la phrase “les pays de la zone Euro se sont entendus pour réduire la dette grecque à 120,5 % du PIB d’ici 2020.” 12 heures de négociations pour aboutir à ce 120,5% ! Parce que vous aurez remarqué que, jusqu’à présent, on parlait de réduire cette dette à 120% du PIB en 2020.

Et moi, naïvement, quand on me disait 120%, je pensais qu’on citait un ordre de grandeur !

Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non !

Il y a quelque part un mec qui pense réellement qu’il est capable d’évaluer le ratio dette/PIB de la Grèce à un horizon de 8 ans avec une décimale de précision ! Et ce mec a manifestement dû revoir son calcul suite à une information nouvelle. Par contre, je ne sais pas exactement laquelle : est-ce qu’il prévoit que le PIB de la Grèce en 2018 sera de 0,45% inférieur à ses prévisions antérieures ? Est-ce que le remboursement des médicaments génériques va se mettre en oeuvre avec 6 mois de retard ? Est-ce qu’il anticipe une hausse du taux directeurs de la BCE dans 3 ans et 2 mois plutôt que dans 3 ans et demi ?

Je suis sûr qu’il doit avoir un modèle économétrique formidable ce type. Faut dire qu’à la Commission européenne, ils sont bien équipés. C’est pas parce qu’ils ont foiré la création de l’Euro, qu’ils n’ont pas détecté les chiffres trafiqués de la Grèce, qu’ils n’ont rien vu venir de la crise de la dette et, qu’en 2 ans, ils n’ont pas été fichus d’avancer d’un pas dans son dénouement qu’ils vont changer leurs habitudes. Si la feuille Excel leur dit que la ratio d’endettement de la Grèce sera de 120,5 % en 2020, on ne va pas prendre des engagements irréaliste en faisant rêver les Grecs à un ratio de seulement 120 % !

Non, mais, sans déc !

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  • Pas d’accord. La décote n’est pas calculée sur la valeur faciale. En facial ce serait seulement 22% de décote. La décote est calculée en valorisant les titres grecs et FESF en actuariel, et en valorisant à 0 les titres GDP.

    L’hypothèse retenue est raisonnable : avec 85% de dette en moins, la Grèce même en grande difficulté peut rembourser les 15% restants (le reste n’est pas payé par la Grèce), surtout si c’est étalé sur 15 ans. Et si jamais par hasard la Grèce repartait économiquement, alors les “GDP bonds”, qui a l’heure actuelle sont valorisés à 0, sortiraient des coupons.

    Donc je pense que cette décote n’est pas seulement raisonnable, elle est même très probablement maximale et très prudente.

  • Ca me fait penser au film Jabberwocky, dans le quel le roi cherche le meilleur chevalier pour combattre un monstre. Ils organisent une sélection via des duels, mais un ministre se plaint d’avoir perdu les 3 quarts des chevaliers lors des combats. Le roi lui répond alors : “Les 3 quarts, ca n’est pas sérieux pour des statistiques , 74,8 % ou 76, 3 %, ça se sont de vrais chiffres”
    Pour faire sérieux, il faut toujours un chiffre à virgule.

  • Ce type de comportement n’est pas étonnant même de la part des économistes. Combien de grandes écoles d’économie/finances/gestion forment leurs étudiants aux principes de l’économie libérale ? à ma connaissance aucune …
    Ces écoles pratiquent depuis des décennies le bourrage de crâne keynésien avec la plus haute prétention de faire croire que les gouvernements peuvent contrôler l’inflation, le chômage, les échanges, etc., à l’aide de modèles économétriques très sophistiqués (comme ceux du GIEC …).
    Pour l’avoir vécu, je sais qu’il est très difficile de s’enlever les oeillères imposées par la “science économique” keynésienne enseignée et de voir le monde tel qu’il l’est.

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