Sommes-nous islamophobes ?

Péché capital selon les uns, refuge identitaire selon les autres, l’islamophobie est la bombe sans retardement qui agite nos mentalités, notre quotidien et notre avenir.

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Frontispice avec dédicace au Sultan Khalil, Iran, Tabriz, 1478

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Sommes-nous islamophobes ?

Publié le 9 février 2012
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Le personnage de Phobos, fils d’Arès et d’Aphrodite, est dans L’Iliade, « l’Effroi 1», l’incarnation de la peur panique. Mais aussi, dans Les Métamorphoses d’Ovide, « Phobetor2» est l’un des fils, avec Morphée et Fantasos, du dieu du Sommeil ; il a la capacité de se changer en bête sauvage, en serpent, incarnant ainsi le cauchemar…

Avoir peur de l’islam relèverait alors du simple rêve panique, en rien fondé sur la moindre réalité, une forme de xénophobie de plus, uniquement pétrie d’ignorance, de méfiance et de barrière d’incompréhension opposée à l’autre, à la différence… En ce sens être atteint de phobie simple, l’arachnophobie par exemple, est une souffrance psychique, une angoisse liée à un objet bénin et donc digne souvent du ridicule, ou mieux, de la thérapie.

Quant à l’islamophobie, elle relèverait plus exactement des phobies sociales. Ne sommes-nous bouleversés que par Phobos, ou par l’islam lui-même ?

 

Les pièges du concept d’islamophobie

Sans doute l’islamophobie est un concept discutable, truffé de pièges.

Permet-il de retourner la culpabilité sur le malheureux qui aurait l’ingénuité de prononcer un jugement critique sur cette religion et civilisation ? Barre-t-il l’accès à la possibilité du débat et de la réflexion ? Au point que l’islam devienne intouchable par le moindre débat, la moindre critique, le moindre jugement de valeur sous peine d’être accusé de racisme…

Une pensée rigoureuse devrait alors lui opposer le concept de christianophobie qui hélas pour les mœurs et heureusement pour l’équité du dictionnaire et de la pensée commence à se faire jour, ne serait-ce qu’à la suite des attentats, meurtres, expulsions et affronts de toutes sortes qui jaillissent sur de pacifiques chrétiens, de la Turquie à l’Indonésie, en passant par l’Irak, le Pakistan, le Soudan et la plupart des nations musulmanes, tous pays plus ou moins gangrénés par un fascisme vert qui n’a rien à envier aux fascismes rouges et bruns qui leur sont consubstantiellement voisins voire complices car également anti-libéraux.

Il ne s’agira pas alors de confondre rejet des principes politiques d’une religion et de ses pires imams et séides avec le rejet discriminatoire de ceux qui la pratiquent, d’autant qu’il ne manque pas de croyants musulmans pacifiques et tolérants qui respectent en Occident cette laïcité qui leur permet la tranquillité. Redisons-le, s’il en était besoin, que nombre de musulmans européens ne veulent pas d’une Eurabia où établir l’horreur de la charia et qui les priveraient des libertés acquises en Europe. Ils ne veulent que prier en paix dans le secret de leurs cœurs, de leurs maisons, de leurs mosquées, comme tout chrétien ou juif également respectables, que s’intégrer, jouir des fruits de leur travail et de leur liberté, voir leurs filles décider de leurs vêtements, de leurs études, de leur mariage et de leurs enfants…

Hélas, c’est au nom de l’islam, du Coran, de la charia, que sont perpétrés les attentats du 11 septembre, les terrorismes kamikazes de l’Irak, de Moscou, de Madrid et d’ailleurs, que sont lapidées des femmes adultères, que sont condamnés à mort des convertis au christianisme, que sont menacés d’une infâme fatwa un écrivain comme Salman Rushdie, un caricaturiste comme Kurt Westergaard, un agrégé de philosophie comme Robert Redeker…

Il ne nous appartient pas de juger si le livre sacré des musulmans, divers et contradictoire qu’il est, livre d’amour et de paix selon les uns, contient bien la matière de telles indignités. Un livre, qu’il soit Bible, Coran ou Popol Vuh3, historiquement contextualisé, écrit par des hommes, inspirés ou non, ne doit pas être le support d’une doxa tyrannique.

Sur ce point, l’Occident a acquis une supériorité éthique fragile : la Bible, quoique plus objectivement pétrie d’amour, en particulier dans les Évangiles, ne fait pas loi, la séparation des pouvoirs spirituel et temporel est effective. Ne serait-ce que depuis le « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu4 » du Christ.

 

Liberté de pensée et d’expression occidentale

La critique de l’islam, au même titre que celle du christianisme, du judaïsme et du bouddhisme, relève de la liberté de pensée et d’expression, durement acquise depuis surtout les Lumières et Voltaire qui n’hésita pas à écrire en 1741 une tragédie (d’ailleurs habilement dédiée au Pape Benoit XIV) intitulée Le Fanatisme ou Mahomet le prophète5), tragédie hélas irreprésentable aujourd’hui. Notons que le personnage théâtral qui mania le poignard criminel sous l’instigation du prophète a donné par antonomase son nom, séide, à tout fanatique aveuglément dévoué à un chef politique ou religieux.

C’est à de telles difficultés que l’on mesure l’état de nos libertés occidentales. D’autant qu’en France des lois et des associations peuvent attaquer en justice tout auteur de propos prétendus islamophobes. Tel le journaliste Eric Zemmour qui a dit sur un plateau de télé que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait. 6» Il est loisible de ne pas éprouver de sympathie envers les opinions controversées du personnage. Mais il est à lui seul le garant de nos libertés, comme peut l’être par exemple un Finkielkraut. Et sa condamnation est une honte incalculable.

Sans compter que le sociologue Hugues Lagrange7 a établi les causes de la sur-représentation des « jeunes issus de l’Afrique sahélienne » dans la délinquance. Les facteurs culturels et ethniques relevés (notons qu’il passe un peu trop sous silence des facteurs sociaux liés à la condition de l’immigration en France) ne font pas pour autant de l’auteur de cet essai un irrécupérable islamophobe. De plus, la « sur-délinquance des personnes issues de l’immigration » est corroborée par le sociologue Sebastian Roché que l’on peut retrouver dans un rapport d’enquête du Sénat de 2002, même si lui aussi doit tenir compte des conditions de vie de ces nouvelles génération tiraillées entre deux mondes et à l’adaptation délicate.

 

La réalité illibérale de l’islam

Quant à ceux qui voudraient nier les faits pour se réfugier dans un angélisme tiers-mondisme, un « angélisme exterminateur » pour reprendre le titre d’Alain-Gérard Slama8, ceux qui font les autruches, s’ils ne sont pas islamophobes, les voilà en quelque sorte francophobes et europhobes voire, si l’on veut user d’un néologisme, réelophobes, ce qui est peut-être pire !

Il s’agit de respecter des croyances, fussent-elles erronées, non sans respecter le droit et le devoir de la critique argumentée, de la caricature et de la parodie… En effet, n’oublions pas qu’islam ne veut pas dire liberté, mais soumission. À tous ceux qui se targuent, face au capitalisme, à Sarkozy, aux lois républicaines, d’êtres des insoumis, il faut leur rétorquer que leur est acquise ici la liberté d’expression et d’élire un Parlement qui saurait modifier ce qu’ils contestent.

Or dans l’islam théocratique, il est hors de question de faire paraître de quelque manière que ce soit la moindre insoumission : représentation par l’image, qui plus est par la caricature, velléité de conversion à une autre religion, pratiquer un athéisme discret ou l’affirmer, rien de tout cela n’est imaginable.

Au Pakistan, blasphème et apostasie peuvent être punis de mort, et cela avec l’aval d’une grande partie de la population. 

La religion chrétienne fut certes parfois sanglante et meurtrière (entre inquisitions et croisades), mais en s’éloignant de leurs textes fondateurs et du message du Christ, tandis que l’Islam le fut en étant fidèle à ses concepts originels, en particulier le jihad qui, ne l’oublions pas, est à l’origine d’une croisade bien plus virulente puisqu’elle parvint à soumettre jusqu’à la conversion forcée et au sang les deux tiers du pourtour méditerranéen…

Faut-il appeler de nos vœux un islam des Lumières ? Si l’on entend cette expression au sens kantien, il serait :

« Sapere aude ! Aies le courage de te servir de ton propre entendement ! […] Pour répandre ces lumières, il n’est rien requis d’autre que la liberté […] à savoir faire un usage public de sa raison dans tous les domaines. »9

C’est ainsi que semblent le penser Abdelwahab Meddeb, pour qui l’Islam doit se séculariser10, ou Malek Chebel11, quoique ce dernier paraisse vouloir abandonner voile ou lapidation parce que le Coran ne les prescrit pas et non au nom de la raison.

Cette conciliation avec les valeurs de la République est-elle une amitié pour la tolérance et la justice ou s’agit-il d’une modération musulmane qui ainsi s’avancerait masquée pour cacher de moins altruistes desseins, sinon des velléités de conquêtes ravageuses ? Est-ce le cas du très controversé Tariq Ramadan ? Reste que Malek Chebel a eu le bon goût de publier un Dictionnaire amoureux des Mille et une nuits12, ce merveilleux livre que les Frères musulmans égyptiens veulent interdire. Les Lumières, au sens de Kant et de l’ironie critique de Voltaire, restent le garant de nos libertés, face à tous les totalitarismes, qu’ils soient religieux ou politiques ; ou pire : religieux et politiques à la fois.

La prière est parfois publique dans nos rues, nos cantines deviennent sans porc sous la pression communautariste ; l’alcool est diabolisé ; les mini-jupes impossibles dans certaines banlieues ; la mixité est invalidée ; l’enseignement en ces mêmes enclaves interdit d’aborder les sujets musulmano-incorrects, sans compter insultes et agressions contre les professeurs ; le darwinisme et la science sont rejetés dans des établissements scolaires ; le texte du Coran, tout sauf féministe, commande de frapper les femmes, d’enfermer l’adultère « jusqu’à ce que la mort termine sa carrière »13 ; les mosquées aux muezzins, parfois bénéficiant de financements publics des collectivités locales au mépris de la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, ne menacent pas que les paysages suisses ; la charia est enseignée dans des officines pseudo-éducatives ; des écoles coraniques forment des récitants du Coran ; la France est méprisée, insultée comme source de l’esclavage alors que l’Afrique noire et arabe n’a pas eu besoin d’elle pour pratiquer esclavage et piraterie ; le racisme anti-blanc chasse les habitants ; les racailles du rap et du deal de drogue mettent les quartiers en coupe réglée, brûlent les voitures et les écoles de la République, fomentent des émeutes, des guérillas urbaines (même si des Blancs ne sont pas innocents) ; l’homophobie et l’antiféminisme sont de règle ; les burqas cachent les femmes battues ; le ramadan devient en certains lieux une dictature ; l’islam est la première religion dans les prisons ; la violence et le jihad sont des fondements religieux au détriment d’une religion d’amour et de paix…

Que se passera-t-il si, la démographie et l’immigration aidant, délinquance tribale et fondamentalisme islamique prennent le pas sur les Républicains intimidés, sinon complices ? Hélas, sur ces questions qui sont plus que des appels à la peur, mais des réalités à reconstruire, seule Marine Le Pen est réellement audible…

 

Le défi de la liberté religieuse

S’il est légitime que les authentiques démocrates et libéraux se posent cette avalanche de problématiques d’autant plus criantes pour ceux qui vivent dans les quartiers dits par euphémisme « sensibles », il est nécessaire de tempérer notre appréciation.

Non, les guerres tribales et fondamentalistes ne sont pas à l’ordre du jour voire d’un jour à venir. Le multiculturalisme décrié est plus exactement en France un multiconfessionalisme, c’est-à-dire la possibilité nécessaire de la liberté religieuse.

Deux phénomènes illustrent la capacité des croyants musulmans à entrer dans une laïcité des Lumières : d’une part l’aspiration aux libertés individuelles, tant économiques que politiques, sensible au travers des révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne… qui échappent – du moins faut-il l’espérer – aux diktats archéo-religieux ; et d’autre part l’entrée de nombre de post-immigrés de l’aire arabo-musulmane parmi la classe moyenne française. Ces « beurgeois », comme on les appelle parfois avec un inqualifiable mépris pour les deux composantes de ce néologisme, sont aussi l’avenir de la démocratie libérale.

Le retour d’un roman qui fit quelques remous – diabolique selon les uns, visionnaire selon les autres – à sa sortie en 1973, vient à point pour tester les enjeux islamophobiques, ainsi que l’état de nos libertés. Jean Raspail en effet persiste et signe aujourd’hui en rééditant Le Camp des Saints14. Le fantasme de l’invasion de l’Occident prend une dimension apocalyptique : en une nuit, « cent navires se sont échoués, chargés d’un million d’immigrants ». C’est peut-être une lourde uchronie qui joue avec nos peurs… Sans compter l’abus du mot « race » par des personnages parfois caricaturaux et les références à l’apocalypse et à un christianisme passablement traditionaliste… Ce n’est peut-être pas aussi subtil que du Ballard dont nous ne sommes pas si loin, mais un souffle épique impressionnant anime cette narration qui évidemment grossit le trait en imaginant l’Occident entier balayé par les pauvres du tiers-monde, vidé de sa substance, malgré la résistance des blancs natifs…

On ne s’est pas choqué de la nouvelle de Ballard dans laquelle la horde (terme joliment dépréciatif) de touristes préfère rester dans le sud de l’Europe plutôt que de retourner travailler, puis se met à piller pour assurer sa survie et son confort15, pourquoi se choquerait-on de cet autre anticipation ? Parce qu’un politiquement correct absurde et suicidaire veut paraître ne rien dire de déplaisant à l’égard des hordes (terme soudain infamant) d’Arabo-musulmans qui viendraient souiller et piller notre patrimoine. Si Raspail est un peu trop lourdement attaché aux valeurs et racines chrétiennes de l’Occident, il n’en reste pas moins que les racines arabo-musulmanes de ce dernier sont maigres, mis à part en al-Andalus, dans le lexique espagnol et dans le Don Quichotte auquel Cervantès attribue un auteur qu’il nomme « Cid Hamet Ben-Engeli »16.

Reste que l’apport de Raspail à notre réflexion est fort pertinent grâce à sa préface nouvelle et bien actuelle : « Big Other », (On aura compris l’allusion au « Big Brother » d’Orwell17) : il est l’image de la surveillance de cette incorrecte pensée qui ne se résout pas au métissage obligé, à la perte des fondamentaux libéraux de notre civilisation. Mieux encore, en fin de volume, il ajoute une liste des passages de son roman qui aujourd’hui tomberaient sous le coup des lois Pleven, Gayssot, Lellouche et Perben. Ces lois mémorielles et qui permettent à des associations comme SOS Racisme de jeter devant les tribunaux ceux que la liberté d’expression chatouillerait…

Sous la chape de ce « Big Other », sommes-nous libertophobes lorsqu’un Zemmour ne peut émettre d’opinions ?

 

L’islamophobie ne doit pas se confondre avec le racisme

Le problème n’est évidemment pas la couleur de peau ou l’origine géographique et culturelle mais la non adhésion aux valeurs de la démocratie libérale.

Le multiculturalisme n’est pas qu’un échec en France, à condition de ne pas transiger sur les fondamentaux venus des Lumières, de la laïcité, de l’égalité homme-femme et du respect des libertés de culte, sans compter l’indispensable respect de l’individualisme (à ne pas confondre avec l’égoïsme), c’est-à-dire la possibilité laissée à chaque individu de se développer par lui-même dans une société de libertés.

Si notre islamophobie n’est que racisme et xénophobie, elle est moralement condamnable, quoique pas au sens des tribunaux censeurs, qui ont mieux à faire que de s’occuper de ces délits d’opinions dont le traitement devraient nous mettre sur la liste grise d’Amnesty International. Si elle fait une lecture critique des dogmes religieux de l’islam et des armes idéologiques qu’il fournit à ceux qui s’en emparent pour commettre des crimes, elle est une liberté nécessaire, salutaire. En ce sens, qu’on l’appelle Phobos ou Phobetor, ce dieu venu d’Homère et d’Ovide, mais aussi d’un sursaut des Lumières, peut-être aussi bien un avertisseur, un protecteur.

 



Sur le web

Notes :

  1. Homère : L’Iliade, chant XIII, vers 299.
  2. Ovide : Les Métamorphoses, Livre XI, vers 640.
  3. Popol Vuh, Bible américaine des Maya-Quichés, Le Castor Astral, 1987.
  4. Evangile selon Saint- Matthieu, 21/21.
  5. Voltaire : Théâtre, Garnier, sans date.
  6. Le 6 mars 2010 sur Canal Plus.
  7. Hugues Lagrange : Le Déni des cultures, Seuil, 2010.
  8. Alain-Gérard Slama : L’Angélisme exterminateur, Essai sur l’ordre moral contemporain, Grasset, 1993.
  9. Kant : Qu’est-ce que les lumières ? Œuvres, tome 2, Gallimard, Collection de la Pléiade, 1985.
  10. Voir son entretien du 4 octobre 2010, sur France Culture.
  11. Malek Chebel : Manifeste pour un islam des Lumières, Hachette Littérature, 2004.
  12. Plon, 2010.
  13. Coran, « Sur les femmes », IV, 19.
  14. Jean Raspail : Le Camp des Saints, Robert Laffont, 2011.
  15. J. G. Ballard : « Le Plus grand parc d’attractions du monde », in Nouvelles Complètes, volume III, Tristram, 2010.
  16. Dans le chapitre III de la seconde partie.
  17. Georges Orwell : 1984, Gallimard.
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  • Ayant vécu une partie de ma vie en Algérie, je ne peux que vous soutenir dans une démarche critique envers l’Islam.
    Ma famille est musulmane, sans jamais que ce ne soit un sujet si important qu’il ne faille en débattre. Un apport culturel plus qu’une religion, en quelque sorte.

    Mais tout a changé avec l’arrivée des fondamentalistes venus d’Arabie Saoudite, avec leur salafisme de guerre.
    Malheureusement, le nouvelle génération d’imams, éduquée à coup de dollars généreusement donnés par les Saoudiens, s’est fanatisée et est devenue le principal relais d’opinion de ces fondamentalistes.
    C’est alors une spirale infernale: le nouveau visage de la religion ne souffre plus de voir d’opinions divergentes, et son rigorisme et lavage de cerveau s’infiltre dans toutes les strates de la société.
    Jusqu’au jour où il devient normal de tuer ceux qui s’en écartent: scientifiques, artistes, athées, etc…
    Une partie de ma famille a été massacrée par ces monstres à visage humain.

    En France, leur oeuvre a commencé dans les banlieues pauvres: le nombre de filles en foulard de plus en plus important, le développement du halal, les jeunes barbus en basket sous leur robes, les librairies islamiques, et même les quelques burqa (qui n’ont pourtant aucun lien avec les origines ethniques des populations de ces quartiers) n’en sont que les signes extérieurs.

    Ils ne seront jamais majoritaire en France, clairement, mais ils peuvent gâcher la vie d’une génération de nos concitoyens, coincée entre un système éducatif inefficient, des perspectives d’emploi nulles, et des fanatiques prêts à les cueillir lorsqu’ils sont bien mûrs.
    Je ne comprends ainsi pas la chape de plombs qui s’abat sur ceux qui souhaitent combattre leurs idées, car pour moi il est du devoir de ce qui le peuvent de le faire.

    Si vous pouvez vous le procurer, je vous conseille la lecture du livre de Tahar Djaout: « Le dernier été de la raison »:

     »
    Le roman de Djaout dénonce l’aboutissement d’un travail en amont des Frères Musulmans en Algérie à travers l’histoire d’un homme simple, Boualem Yekker, libraire, père de 2 enfants. Boualem est alors spectateur lucide (d’où son nom, Yekker, en kabyle, qui signifie « celui qui s’éveille » ou « celui qui se lève » exprimant ainsi le projet premier de l’œuvre) de cette déviance qui transforme rapidement les gens qui l’entourent : « les enfants sont devenus les exécutants aveugles et convaincus d’une vérité qu’on leur présente comme supérieure [2]» …jusqu’à sa famille qui l’abandonne parce qu’il est celui qui n’accepte pas de se plier au vent de la folie intégriste. Son refus réside dans le fait qu’il ne veut pas fermer sa librairie ; cette attitude de rébellion ne surgit pas d’un positionnement de révolte mais plutôt d’une incompréhension et du questionnement de et sur ce qui arrive à son pays. C’est également ici que se trouve la modernité de ce roman, dans le fait de la voix d’un homme du pays qui est pris dans la dérive islamiste des siens. Mais c’est aussi dans la mise en perspective du temps qui, comme un personnage, circule dans le roman.

    L’écriture de Djaout alterne entre un lyrisme puissant et une réalité dure et impitoyable. Fiction et réalité s’enchaînent, tous les actes commis par la population contre Boualem sont toutes vraies : « la première pierre a l’atteindre a été lancée par une fille. Douze ans pas plus » (p. 43), « il y a exactement cinq jours, il a trouvé le pare-brise de sa voiture en miettes et un pneu lacéré au couteau » (p. 44) et une lettre de menaces lui est envoyée.

    […]

    1. la science n’a le droit de s’intéresser qu’aux questions non tranchées dans le Livre.2. Tout résultat, toute découverte scientifiques doivent être confrontés avec le Texte afin de leur y trouver une justification.3. Notre religion est la source de tout savoir : toute loi scientifique, morale ou législative édictée au temps d’avant cette religion, ou l’humanité baignait dans les ténèbres, le mensonge et la barbarie, est nulle et non avenue. (p. 84)  »

    http://la-plume-francophone.over-blog.com/article-4910050.html

      • «  le nouveau visage de la religion ne souffre plus de voir d’opinions divergentes, et son rigorisme et lavage de cerveau s’infiltre dans toutes les strates de la société »

        Ce que vous décrivez là n’est pas le nouveau visage de la religion, c’est simplement celui de l’islam dans sa plus simple vérité. Parole transmise directement de Dieu à l’homme, elle nous souffre donc pas l’exégèse et donc de fait ne demande pas d’intelligence au fidèle, juste une bonne mémoire et un goût certain pour la soumission.

        • C’est en effet celui de sa lecture littérale (et hyprocrite, car ce limitant la plupart du temps à l’apparence), en vivant comme au temps de Mahomet.

          • On dédouane l’islam d’engendrer l’islamisme, alternativement et parfois dans la même phrase, en parlant de lecture littérale ou, à l’inverse, d’interprétation dévoyée.
            Je penche moi aussi pour le littéralisme.
            Autrement dit, Mahomet était un islamiste.

    • Merci aussi pour votre témoignage Maleypart.

      Vous êtes évidemment au première loge et bien plus en danger que la société française.

      • Plus aujourd’hui Ilmryn, nous avons voté avec nos pieds et cela un bout de temps que je vis en France, et constate l’arrogance de ces nouveaux ayatollah de banlieue…

    • « Mais tout a changé avec l’arrivée des fondamentalistes venus d’Arabie Saoudite, avec leur salafisme de guerre. »
      L’islamisme n’est pas une invention récente.
      Le djihad a été la règle, avec une parenthèse de 2 siècles pendant lesquels les Européens étaient bien trop forts, militairement et démographiquement.
      L’explication de la résurgence islamiste qui me semble la plus sensée, c’est que chaque génération de musulman lit le coran et la sunna à la lumière du contexte socio-politique de son époque.
      Ainsi, dans un pays déjà islamique, le djihad est peu pris en compte.
      Mais dans un contexte de mondialisation et de coexistence avec des infidèles, l’exemple de Mahomet soumettant les mecquois reprend une place centrale et le djihad s’impose.

  • Il n’y a pas de musulmans modérés. L’islam est un mode d’emploi pas une carte de restaurant dans lequel on choisirait son menu. Le « musulman » qui est contre la lapidation ou la consommation du mariage autorisée pour une fille de 9 ans n’est PAS musulman.
    L’islam est devenu un symbole identitaire, ce qui complique sa critique (c’est un non sens de traiter de raciste un critique de l’islam puisque l’islam est une croyance).

    Petit témoignage de l’évolution de la pensée: dans ma classe (ce 1 dans le 93), beaucoup d’enfants (dont des « de souche » comme on dit) hésitent à dire qu’ils mangent du porc car certains parmi les autres expriment un dégoût.

  • « la Bible, quoique plus objectivement pétrie d’amour, en particulier dans les Évangiles, ne fait pas loi, la séparation des pouvoirs spirituel et temporel est effective. Ne serait-ce que depuis le « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu[4] » du Christ. »
    Je ne crois pas que la séparation des pouvoirs spirituel et temporel soit effective en France.
    Je crois qu’elle a disparu en 1905.
    Auparavant l’Église avait autorité sur la morale, donc, dans une large mesure, sur l’éducation et sur la santé. On rendait à Dieu ce qui est à Dieu : Il y avait vraiment une sphère sur laquelle l’autorité était l’Église.
    Et il y avait la sphère régalienne, sur laquelle l’Église n’avait pas prise, de par ses propres dogmes. Du reste, elle n’y aurait rien pu faire de spécifiquement chrétien, puisque le Christ n’a rien dit ou fait qui puisse guider dans l’exercice du pouvoir, et qu’il a interdit de châtier au nom de Dieu. Il faut rappeler que la théocratie consiste à gouverner les hommes au nom de Dieu, ce qui est exclu absolument par le christianisme, et non moins requis par l’islam.
    Depuis 1905 l’Église n’a plus la moindre autorité, et sa sphère d’influence est entre les mains de l’État. Ceux qui croient que la liberté de religion en est préservée manquent singulièrement de sens de l’observation : L’éviction de l’Église consacrait l’avènement du relativisme, c’est-à-dire la négation de tout absolu.
    Ce n’est pas une religion, mais c’est une option spirituelle, et la doctrine officielle de l’État français, celle qui est enseignée à l’école.
    Le relativisme a ses dogmes, et critiquer l’islam, ou plus exactement insinuer qu’il soit inférieur au christianisme, est un blasphème contre le relativisme.
    La fusion de 1905 consacrait l’expulsion du christianisme, et la question à se poser ici est de savoir si le libéralisme peut y survivre. Autrement dit, dans quelle mesure l’idée de liberté, ou celle d’individu, est fondée sur l’anthropologie chrétienne.
    Les options spirituelles ne sont pas neutres. Il leur correspond une anthropologie, dont découle des options politiques. Il me semble que l’empirisme confirme que relativisme et socialisme sont indissociables, tout comme islam et islamisme, et… christianisme et libéralisme.
    La laïcité n’a donc pas de sens. Nos choix politiques ne peuvent pas survivre dans une société qui n’est pas fondée sur l’anthropologie idoine, ce qui ne peut venir que de la religion dominante. La séparation entre Dieu et César n’existe que dans une société chrétienne.

    • « Il faut rappeler que la théocratie consiste à gouverner les hommes au nom de Dieu, ce qui est exclu absolument par le christianisme, et non moins requis par l’islam. »
      Oui, ça c’est la théorie. Dommage que cela n’a jamais été appliqué de cette façon.

      « Il me semble que l’empirisme confirme que relativisme et socialisme sont indissociables, tout comme islam et islamisme, et… christianisme et libéralisme. »
      Les empiristes ne croient que ce qu’ils voient, mais en général ils s’en tirent mieux pour croire que pour voir.

      « La séparation entre Dieu et César n’existe que dans une société chrétienne. »
      Je vois là une autre manière de dire que l’homme serait scindé en deux êtres : le spirituel et le physique. Et cela pour le coup, n’a aucun sens.

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