Le libéralisme, une « utopie » en plein boom

L’Histoire nous montre que qualifier une idée d’utopique n’est pas une raison pour qu’elle le soit

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le libéralisme, une « utopie » en plein boom

Publié le 19 janvier 2012
- A +

L’Histoire nous montre que qualifier une idée d’utopique n’est pas une raison pour qu’elle le soit, encore moins qu’elle ne finisse par s’imposer au vieil establishment.

Par Jorge Valín, Espagne

Il ne faut pas rater l’article de Jeffry Sachs : « Libertarian Illusions ». Devant le boom de l’idée libertarienne que personnalise Ron Paul, Sachs se livre à une critique de l’idéal libertarien avec une des stratégies les plus populistes et ratées de l’Histoire : le libéralisme est une utopie et, par conséquent, ne peut fonctionner.

Pourtant, l’appel de Ron Paul va au-delà de ces positions spécifiques. Son libéralisme lui-même est séduisant. Comme beaucoup d’idéologies extrêmes, le libéralisme donne une réponse unique à un monde compliqué.

Il est plaisant de voir un personnage du mainstream accuser les libertariens de simplisme. Dans sa vision, s’il y a une crise : monte les impôts. Si un pays te fait de l’ombre : envahis-le. Si une banque ou une compagnie d’assurance fait faillite : sauve-la. Si une idéologie te fait peur : crée le Patriot Act et tout le monde à Guantánamo.

Je lis dernièrement ce type d’attaque contre le libéralisme et, sincèrement, c’est génial. Quand une idéologie ne triomphe pas, personne n’en tient compte. Elle disparaît avant de naître. Quand elle pointe le museau, ses détracteurs ont coutume de se moquer d’elle. Et quand l’idéologie s’étend, commencent les attaques. Une des plus pittoresques et ratées est de la qualifier d’utopique. C’est ce qui arriva au laissez faire du 19e siècle; au socialisme, au pacifisme (de Gandhi), et même à l’écologisme. Tous finirent par s’imposer à leur époque.

L’Histoire nous montre que qualifier une idée d’utopique n’est pas une raison pour qu’elle le soit, encore moins qu’elle ne finisse par s’imposer au vieil establishment. Sachs, et d’autres hallucinés pragmatiques croient que le modèle actuel est éternel. Mais attention, seulement l’actuel. Le socialisme corporatiste et belliciste actuel durera plus de mille ans selon eux. Jusqu’à la fin de l’Humanité et celui qui dit le contraire est un utopiste ! Ça, c’est garder la tête froide et l’esprit ouvert et avec une culture historique.

Aucun système n’est éternel. Tous finissent par mourir parce que les gens cessent de les appuyer et cherchent de nouvelles formules pour régler les problèmes de l’époque. Et la liberté règle toujours tout. Si le monde était mû par des modèles logiques et d’éthique, il y a plus de 3.000 ans que nous vivrions dans un système anarcho-capitaliste et sans État. Les politiciens étant considérés comme les plus grands criminels de la société.

Et de quoi a peur Sachs et le reste des conservateurs-socialistes ? Qu’il parle :

Le libéralisme est la défense obstinée de liberté. Beaucoup de jeunes affluent vers le libéralisme pour le frisson que procure la défense d’une cause aussi vaillante. Ils aiment aussi la liberté morale que le libéralisme semble offrir : il est bon de suivre ce qu’on l’on désire, y compris l’égoïsme ou l’intérêt propre, aussi longtemps que l’on ne porte pas directement préjudice à autrui.

Pourtant, l’erreur du libéralisme ne réside pas dans la défense de la liberté, mais dans la défense de la liberté, à l’exclusion de toutes autres valeurs. Les libéraux soutiennent que la liberté individuelle ne doit jamais être sacrifiée à la poursuite d’autres valeurs ou les causes. La compassion, la justice, la responsabilité civique, l’honnêteté, la décence, l’humilité, le respect, et même la survie des pauvres, faibles et vulnérables sont tous rejetés à l’arrière-plan.

La plus grande peur de l’establishment est, quelle surprise, la liberté. Grâce à l’État qui l’interdit sous toutes ses formes, nous vivons en sûreté ! Comme si dans notre triple tyrannie de l’État-nation, de la démocratie et de l’État providence, il n’y avait pas de pauvres, ni d’abus, ou se caractériserait par l’honnêteté des politiciens, l’humilité des syndicats et des lobbies, la justice d’État qui fait plus de mal que de bien, et la responsabilité individuelle qui brille par son absence à notre époque.

Monsieur Sachs, le système actuel se caractérise pour violer tous les principes humains que vous citez. La démocratie est le cancer. Et son remède s’appelle la liberté individuelle. Le non gouvernement.

___
Traduit de l’espagnol.

Voir les commentaires (7)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (7)
  • « la responsabilité civique, l’honnêteté, la décence, l’humilité, le respect »

    Toutes choses que l’on trouve en abondance chez les socialistes.
    Avant de tirer, Mr Sachs, il faut apprendre à viser ou gare à la balle dans le pied !

  • Je suis sûr que Ron Paul va déclencher un raz-de-marée qui va évidemment faire frémir tous les politicards européens et autres. M’est avis que le libéralisme sera encore bien plus diabolisé par les élites politiques et leur bras armé (les médias) que le Front National.

    On n’a pas fini de se farcir des téléfilms et « reportages » dénonçant l’ « inhumanisme » du libéralisme… du moins pour un temps, c’est-à-dire jusqu’à ce que le système français s’effondre.

  • Avant-hier soir il y a eu un débat sur BFM à propos des primaires républicaines:pas UN des intervenants n’a mentionné Ron Paul!
    Hallucinant…

  • J’aime bien l’illustration de l’article : libertarianisme, la notion radicale que les autres gens ne sont pas votre propriété.

    C’est un slogan que les employeurs français devraient commencer par s’appliquer à eux mêmes : ils ont une furieuse tendance à considérer qu’un salarié qui ne leur appartient pas corps et ame est un salopard.

    • Décidément kiwi girl… « C’est un slogan que les employeurs français devraient commencer par s’appliquer à eux mêmes : ils ont une furieuse tendance à considérer qu’un salarié qui ne leur appartient pas corps et ame est un salopard. »

      D’après ce commentaire, je comprends que vous connaissez tous les employeurs français et que vous savez que tous ont une furieuse tendance à considérer les salariés… etc.
      Vous savez beaucoup de choses… vous n’auriez pas les chiffres du loto de demain par hasard ?

    • @kiwigirl N’importe quoi.

    • Et les salariés qui croient que leur emploi leur appartient et qui séquestrent des membres de leur hiérarchie au mépris de tous les droits de propriété ?

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
ballons avec un smiley content
1
Sauvegarder cet article

Il existe un consensus académique assez général sur le fait qu’en moyenne les gens de droite tendent à être plus heureux que les gens de gauche ou pour le dire à la façon de nos amis américains :

Conservatives Are Happier Than Liberals.

Une nouvelle étude vient d’être publiée aux États-Unis qui atteste que les jeunes de gauche (liberals) sont nettement moins épanouis que les jeunes sympathisants Républicains.

Écartons d’emblée la difficulté sémantique : par libéral, en anglais américain, on désigne aujourd’hui la gauche e... Poursuivre la lecture

Lyon en Fance
3
Sauvegarder cet article

Par Philbert Carbon.

 

En 2020, Europe Écologie-Les Verts (EELV) a remporté les élections dans huit grandes villes : Annecy, Besançon, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Poitiers, Tours et Strasbourg – sans compter celles où le parti appartient à la majorité municipale comme à Marseille, Montpellier, Nancy ou Paris. Presque trois ans après leur installation, leur bilan n’est guère brillant.

À peine élus, les maires écologistes ont défrayé la chronique avec des déclarations à l’emporte-pièce. On se souvient de Pierre Hurmic (B... Poursuivre la lecture

Et c’est parti pour la révolution, pour le grand soir ! La foule est dans la rue et la réforme ne passera pas. Blocage, pays à l’arrêt, occupation, grève générale… toute la gloriole de la lutte sociale (et solidaire) est à l’affiche du psychodrame franchouillard qui se joue en ce mois de ventôse de l’an 231.

Pendant que la France en trottinette électrique et en RTT rêve de guillotine et de tribunaux révolutionnaire, l’autre France se demande quand tout ce cirque va bien pouvoir cesser.

Impossible de commander La révolution franç... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles