Visite en Tunisie

La Tunisie suivra-t-elle le modèle des dragons asiatiques ?

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Visite en Tunisie

Publié le 15 décembre 2011
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Par Aurélien Véron.

La Tunisie a été l’initiatrice du Printemps arabe. Aujourd’hui en France, l’enthousiasme a fait place à l’inquiétude. L’instabilité règne en Égypte, où de plus les Frères musulmans et un parti salafiste sont arrivés en tête des élections cette semaine. La Syrie s’enfonce dans la répression sanglante d’une population civile pacifique et désarmée. Après la chute du régime de Khadafi, la confusion s’est installée en Libye. Quant à l’Algérie, l’immobilisme apparent du régime cache mal les tensions et la détresse populaire. On parle d’Automne arabe pour évoquer cette dégradation de l’environnement général du monde arabo-musulman.

C’est dans ce contexte qu’Aurélien Véron, président du Parti libéral démocrate, parti de centre droit français, viendra rencontrer du 4 au 6 décembre  la nouvelle classe politique et les futurs dirigeants tunisiens à l’initiative du PSL, notamment les dirigeants du parti arrivé en tête de l’élection de l’Assemblée constituante, Ennahda.

L’objet de sa visite est d’évaluer la situation de ce pays renaissant, et l’ajustement en cours des rapports entre la France et la Tunisie.

La Tunisie est historiquement le pays à la fois le plus proche de la France et de l’Europe, et le plus moderne de la région sur les plans économique, politique, ou culturel. Mais comme l’ensemble des régimes arabes, les gouvernements français successifs ont soutenu le régime de Ben Ali. La chute du tyran va-t-elle entraîner une cassure dans ce lien ancestral qui constituait un pont animé entre le Maghreb et, plus largement le monde arabo-musulman, et l’Union européenne ? La tentation identitaire ne risque-t-elle pas d’inciter les dirigeants tunisiens au repli sur le Maghreb et le monde islamique jusqu’à la Turquie, et à la fermeture vis-à-vis de l’Europe ? La défense de la culture et de la religion islamique par le premier parti du pays, Ennahda, ne risque-t-elle pas d’entraîner un recul sur la laïcité et la situation de la femme en Tunisie ? Aurélien Véron abordera toutes ces questions afin de répondre aux interrogations légitimes des Français.

Par ailleurs, d’autres questions restent ouvertes.

La démocratie n’apporte pas la prospérité, et les révolutions n’aboutissent pas toujours à des transitions calmes et pacifiques. La France est bien placée pour le savoir. Quel modèle économique et social la Tunisie va-t-elle adopter pour assurer la prospérité du pays ? Malgré les commentaires artificiellement favorables aux réformes du régime de Ben Ali avant le Printemps arabe, la liberté économique a reculé durant les dernières années du régime. La corruption endémique, la limitation de la circulation des capitaux et un système bancaire verrouillé n’ont pas favorisé la croissance, le recul du chômage et l’amélioration générale du niveau de vie dans le pays. Le pouvoir est resté au service d’un cercle restreint de grands groupes au détriment des nouveaux arrivants et des petites entreprises ambitieuses. La Tunisie va-t-elle suivre le modèle des dragons asiatiques en ouvrant ses frontières, en favorisant les investissements étrangers et la création d’entreprise ? Ou va-t-elle au contraire, comme certains partis de gauche et syndicats le souhaitent, revenir à une économie planifiée, contrôlée par l’Etat et sa bureaucratie ?

Aurélien Véron écoutera les acteurs qui le recevront afin de rendre compte, de retour en France, de l’environnement économique, social, culturel et politique de la Tunisie. L’enjeu de ce voyage est important pour l’avenir des relations entre la Tunisie et la France.

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  • « La Syrie s’enfonce dans la répression sanglante d’une population civile pacifique et désarmée. »

    Pitié, pas ça ! Allez donc en parler à la population de villes comme Homs par exemple. Les civils se claquemurent chez eux parce que les quartiers sont aux mains des milices armées salafistes qui rafalent en se foutant bien de l’endroit où leurs balles perdues finiront leur course. Pour l’heure, les seules informations qui fuitent sont du fait de ces salafistes, comme ce fut d’ailleurs le cas en Libye, ne l’oublions pas.
    De manière assez étonnante, la majeure partie de la population soutient le régime, alors qu’à lire la presse française ce serait le bain de sang. Et ça n’interpelle personne. Il serait judicieux de se poser la question du pourquoi. Peut-être qu’elle s’est faite à la stabilité qui règne dans le pays depuis qu’Hafez el Hassad a pris le pouvoir. Peut-être qu’elle n’a pas envie de retrouver la succession des coups d’état qui était le lot du pays avant. Peut-être qu’elle n’a pas envie de voir l’équilibre confessionnel actuel remis en cause.
    Il me semble que nous avons suffisamment fait de conneries pour l’instant :
    – On a fait le choix du CNT alors que les faits montrent que son pouvoir ne s’exerce pas au-delà des limites de la ville où il est installé. De fait le pays est aux mains des milices armées qui se fritent à chaque occasion en se foutant bien de la vie des civils.
    – On a fait le choix de soutenir Kharzaï en Afghanistan qui outre le fait qu’il est un corrompu de la pire espèce ne gère rien en dehors de Kaboul.
    Alors, avant de soutenir des types qui sont la main armée de l’Iran, il faudrait peut-être faire une pause, non ?
    Sans compter que ce ne sont pas les belles âmes qui iront au combat pour ramener le calme une fois que la région sera à feu et à sang parce que le seul garant de la stabilité aura été chassé par des islamistes soutenus encore une fois par l’Occident.
    C’est proprement désespérant.

  • Excusez moi, mais c’est faux!!! De quel salafistes vous parlez?!! Des civils que se font massacrer par la machine de guerre syrienne dans les rue et on ose parler de salafistes et de groupes armés islamistes… Bla bla bla bla… Le peuple syrien conjure le monde entier de le sauver de ce sadique de Bachar et préserver les vies humaines!! Une moyenne de 30 personnes tombe chaque jours! Et personne ne bouge… Ce commentaire prouve et explique l’impuissance de l’occident face à l’alliance irano-syrienne!

  • Alors expliquez-moi pour quelle raison chrétiens et sunnites soutiennent le régime si ce n’est parce qu’ils craignent l’arrivée de fondamentalistes au pouvoir. Il y a quelques jours un reportage a été diffusé sur une radio française et des citoyens d’Homs décrivaient ce qui se passait et parlaient bien de milices armées tenant de quartiers et terrorisant la population.

    De toute manière c’est au peuple syrien de se libérer par lui-même et non à d’autres de faire le boulot à sa place.

  • « De toute manière c’est au peuple syrien de se libérer par lui-même et non à d’autres de faire le boulot à sa place. »

    Belle réponse « humaine », je m’abstiens là!

    • En attendant, si vous, au lieu d’écrire ce commentaire, vous voulez aller sur place pour aider les Syriens et mourir pour eux, allez-y.

    • Ben ouais, la dernière fois qu’on est allé sauver des gens, en Libye, on a vu ce qu’il s’est passé, la récompense ce fut la charia, et en Afghanistan le clanisme et la corruption généralisée.
      Je ne crache pas sur les syriens, je ne connais pas bien la situation là-bas, mais oui, s’ils veulent se débarasser de Bachar el Assad qu’ils se débrouillent seuls.

      C’est marrant tout de même, les peuples du tiers-monde ont voulu avoir la pleine souveraineté, se débarasser de leurs colonisateurs (à juste titre), ils n’ont eu que des dictateurs et une stagnation économique depuis ou presque, ils estiment que c’est la faute aux occidentaux, mais quand il faut leur sauver les fesses ça rale parce qu’on n’est pas là, il faut les aider et patati et patata. Et quand on se rammène et que le dictateur n’est plus là, on nous met à la porte à nouveau! Un peu facile! L’assistanat international ça va deux secondes.

    • Ma position ne vous semble peut-être pas « humaine » comme vous dites, cependant je note qu’à chaque fois qu’il se passe des évènements présentés comme dramatiques dans un pays quelconque la diaspora ne se mobilise pas. Bien sûr, ils manifestent devant les ambassades mais ils ne font jamais le choix de rejoindre les leurs pour apporter leur aide. Humainement c’est une position assez étrange que de réclamer que d’autres, non concernés, aillent se faire trouer la peau à sa place. C’est tellement plus confortable de rester à l’abri à faire le guignol dans les rues occidentales.

      Pour ma part, je considère que les machins internationaux comme l’ONU, l’UNESCO, etc. n’ont aucune légitimité dans quelque domaine que ce soit. Le fait qu’ils existent ne change rien à cela. D’ailleurs, ils se sont discrédités tous seuls comme des grands. Comment ne pas considérer ces organismes comme de vastes tartufferies pour peu que l’on veuille bien se rappeler que la commission des droits de l’homme avait été donnée à la Libye de Kadhafi ? Sans parler de l’entrée de la Palestine à l’UNESCO. De même le soi-disant droit d’ingérence est non seulement une vaste fumisterie mais également une horreur en regard du droit, sans parler des saloperies qui ont été faites au nom de ce principe fumeux. Je pense entre autres au pilonnage de la Serbie par les forces de l’OTAN au profit des kosovars, ignominie à laquelle la France a participé.

      A la limite, puisqu’il semble que vous et les vôtres n’irez pas faire le coup de poing en Syrie, pourquoi n’exigez-vous plutôt que la Ligue Arabe se remue à votre place ? Cela me semblerait un poil plus légitime. Après tout, est-ce aux chrétiens de faire le taf à la place des musulmans ? Si l’oumma ne réagit pas, je ne vois aucune raison d’aller envoyer nos enfants au casse-pipe ? Dans l’hypothèse où une intervention se justifierait, ce qui n’est pas le cas.

      Ceci dit, vous ne répondez pas à la question posée ? Comment expliquez-vous que la majorité de la population (78% de sunnites et 10% de chrétiens) soutienne le régime si celui-ci était aussi horrible que vous le dites ? Les fauteurs de trouble sont ismaeliens et chiites et ne représente que 12% de la population. Vous essayez tout simplement de nous vendre la même salade que le CNT libyen.

  • Puisque nous en sommes aux explications pour altercomprenants qui ne comprennent l’humanisme que lorsqu’il s’agit de demander aux autres ce qu’on est incapable de faire soi-même, voici un extrait d’un « Ménard sans interdit » qui vient d’être censuré par I-Télé :

    Robert Ménard : Vous dénoncez l’ingérence humanitaire que vous définissez comme un hypocrite impérialisme et une forme moderne de la « guerre juste », mais n’était-il pas nécessaire d’intervenir en Libye pour y sauver les populations ?

    Bernard Lugan : Parlons-en. Nous sommes en principe intervenus pour « sauver » les populations civiles de Benghazi d’un massacre « annoncé ». En réalité, nous avons volé au secours de fondamentalistes islamistes, frères de ceux que nous combattons en Afghanistan. Cherchez la logique ! Violant le mandat de l’ONU et nous immisçant dans une guerre civile qui ne nous concernait pas, nous nous sommes ensuite lancés dans une entreprise de renversement du régime libyen, puis dans une véritable chasse à l’homme contre ses dirigeants. Or, le point de départ de notre intervention reposait sur un montage et nous le savons maintenant. Que pouvaient en effet faire quelques chars rouillés contre des combattants retranchés dans la ville de Benghazi ? On nous a déjà « fait le coup » avec les cadavres de Timisoara en Roumanie, avec les « couveuses » du Koweït ou encore avec les « armes de destruction massive » en Irak. A chaque fois, la presse est tombée dans le panneau, par complicité, par bêtise ou par suivisme.
    Mais allons plus loin et oublions un moment les incontournables et fumeux « droits de l’homme » pour enfin songer à nos intérêts nationaux et européens, ce qui devrait tout de même être la démarche primordiale de nos gouvernants. Nos intérêts étaient-ils donc menacés en Libye pour que nos dirigeants aient pris la décision d’y intervenir ? Etaient-ils dans le maintien au pouvoir d’un satrape certes peu recommandable mais qui, du moins, contrôlait pour notre plus grand profit 1900 kilomètres de littoral faisant face au ventre mou de l’Europe ? Nos intérêts étaient-ils au contraire dans la déstabilisation de la Libye puis son partage en autant de territoires tribaux livrés aux milices islamistes ? Sans parler des conséquences de notre calamiteux interventionnisme dans toute la zone sahélienne où, désormais, nos intérêts vitaux sont effectivement menacés, notamment au Niger, pays qui fournit l’essentiel de l’uranium sans lequel nos centrales nucléaires ne peuvent fonctionner…

    Voilà. Sachant que ce sont les mêmes qui sont en train de foutre le souk en Syrie et qui réussissent à émouvoir l’homme blanc toujours prêt à la repentance… J’attends toujours votre réponse à ma question, Adel.

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