Le pouvoir au peuple

Si nous voulons, nous les gens, détenir le pouvoir de contrôler les budgets publics, nous allons devoir le prendre nous-mêmes

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Le pouvoir au peuple

Publié le 11 novembre 2011
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Si nous voulons, nous les gens, détenir le pouvoir de contrôler les budgets publics, nous allons devoir le prendre nous-mêmes.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni

Le journal Mail on Sunday se trouve sur tous les étalages des magasins avec cette histoire. D’une part, elle nous raconte qu’«une puissante coalition interpartis formée de députés prévoit d’utiliser des moyens de pression sans précédent sur le gouvernement pour se retirer d’Europe – et dont les soutiens venant de Westminster vont croissant pour que la Grande-Bretagne quitte l’UE ».

Ainsi, le député conservateur Douglas Carswell nous rappelle que le soutien est croissant en faveur d’un retrait complet de l’UE. Il ajoute que ça pourrait être la même réussite que la bataille pour garder le Royaume-Uni hors de la monnaie unique.

« Il y a eu trois phases distinctes dans la lutte pour nous assurer de nous tenir à l’écart de l’euro », dit-il. D’abord le stade où nous étions traités de fous de ne pas vouloir y adhérer. Ensuite, ils nous ont dit qu’ils étaient d’accord, en théorie, de ne pas y adhérer, bien que ce soit difficile en pratique. Enfin, nous en sommes arrivés au point où ces mêmes personnes prétendent qu’elles ont soutenu  l’idée [de la non-adhésion] depuis le début.

Comme le rappelle Carswell, « Nous poursuivons notre action sur l’idée directrice qui est de quitter complètement l’UE. La plupart des gens ont dépassé la première étape, et se trouvent actuellement quelque part entre l’étape deux et trois ».

Alors… clamons quatre hourras pour Carswell et faisons du bruit… sauf que l’article du Mail se termine avec le message suivant : les militants entrevoient le chaos dans la zone euro, déclenché par la quasi-certitude que la Grèce ne puisse honorer sa dette, comme une chance unique pour « remodeler l’UE » et pour « rapatrier » les principaux pouvoirs à Westminster.

En d’autres termes, c’est vraiment « toujours la même rengaine » dont  se plaignent Booker, moi et beaucoup d’autres. Le fait que le Mail se trouve dans toutes les boutiques reflète simplement la confusion dans les rangs. En vérité, les députés ne savent pas où ils vont, n’ont qu’une vague idée de ce qu’ils veulent faire, et ne savent pas plus encore comment y parvenir.

Et c’est là, en fait, que se trouve le danger. Adoptant un profil plus bas que ce dont ils avaient l’habitude durant la campagne pour pousser la Grande-Bretagne à rejoindre la monnaie unique, les Europhiles sont toujours là. Avec leur présence latente et obscure, ils sont soutenus par le financement considérable de la Commission Européenne ainsi que d’autres sources annexes. Ils font montre d’une unanimité d’objectif qui, pour le moment, est sans égale.

Je maintiens ma position, assurant que la renégociation n’est pas une option. De plus j’ajoute que, si un référendum était organisé, nous ne pourrions pas garantir la victoire. Stratégiquement parlant, je suis également d’avis que quitter l’UE ne changera pas grand-chose. Notre entrée dans la communauté et son adhésion continue est simplement symptomatique du déclin de notre compétence politique.

Si l’on s’attaquait aux causes profondes de nos problèmes, le retrait deviendrait une conséquence nécessaire et presque accessoire – puisque de toute façon, ça finira par arriver sous l’effondrement progressif de l’UE. Notre objectif devrait donc se concentrer sur un règlement politique post-UE, similaire aux accords qui ont eu lieu après la Seconde Guerre mondiale axés sur « l’objectif de paix » et les conséquences pour la Grande-Bretagne à la fin de la guerre – idée que le gouvernement Attlee avait inauguré en 1945.

Pour reconnaitre son dû, Carswell  et son âme sœur Hannan reconnaissent que le retrait de l’Union européenne n’est pas suffisant. Ils sont parvenus à produire leur propre modèle, appelé le Plan. En ce qui me concerne, leur recette ne me séduit pas plus que ce que nous avons déjà.

Comme tant d’autres penseurs superficiels, ce duo se focalise sur les processus, plutôt que sur les réalités du pouvoir. Ils insistent sur la création de niveaux supplémentaires d’élus, sans mettre suffisamment l’accent sur la façon de contrôler ces fonctionnaires. Et, comme nous le savons tous, les élections sont incapables de nous donner autre chose qu’une dictature élective, à moins que nous prenions d’autres mesures.

Pour sûr, ce duo de choc tire leurs chapeaux à l’idée d’une démocratie directe, mais le problème principal d’importance reste le contrôle du budget annuel – aux niveaux local et national. Et la nature du pouvoir veut que les politiciens n’acceptent jamais le transfert du contrôle d’une chose aussi vitale que l’argent.

Ainsi, comme toujours, si nous voulons, nous les gens, détenir ce pouvoir, nous allons devoir le prendre nous-mêmes. Nous devons faire face à une vérité absolue. Un pouvoir effectif n’est jamais donné. Nous devons toujours nous en saisir. Nous avons besoin du pouvoir du peuple, mais nous devons aller le chercher. Personne ne va nous le servir sur un plateau.

Fondées sur des expériences récentes et des réflexions menées sur le long terme, j’ai développé quelques idées sur la manière d’y parvenir. Ceux qui forment la classe politique sont plus faibles qu’ils n’apparaissent. Le moment du changement est venu. Un petit nombre de personnes déterminées est suffisant pour les stopper.

Le blog Autonomous Mind a vraiment raison. La classe politique n’a rien à nous apprendre. Le temps de la révolution est venu.

—-
Sur le web
Traduction: JATW pour Contrepoints.

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  • Pour vous les paradis fiscaux sont-ils du libéralisme? Pauvres Anglais, la City sombrera dans les premiers lors du Krach de 2012 ,lorsque la France perdra son AAA ce sera la fin de la route du délire néolibéral !Personne ne pourra garantir les pertes abyssales des traders . Pour moi et 99% de la population ,non! c’est du truquage pur et simple de 11 000 à 60 000 milliards échappent à tout impôt, le beau mot libéralisme sert trop souvent à cacher des combines ,comme les 75 000 milliards d’encours en CDS personne ne pourra payer en cas de défaut et il y aura défaut ! Pour que l’Italie rembourse il lui faudrait une croissance de 9% minimum pendant 40 ans cela confine à du schéma de Ponzi pur et simple. C’est l’article 123 du traité de Lisbonne qu’il faut abroger d’urgence, comme la folle loi Giscard de 1973 , un état n’a pas à déléguer à des banques la création monétaire ,c’est une absurdité totale. Avant 1973 les états avaient très peu de dettes parce qu’ils créaient eux-mêmes leurs capitaux et remboursaient ensuite et SANS INTÉRÊT, et donc pas de planche à billet non plus. La « création monétaire » cesse quand le crédit est remboursé .Le délire néolibéral doit cesser, malheureusement il ne cessera qu’après le Krach de 2012

    • Avant la loi de 1973, « l’emprunt » se faisait sur l’inflation, qui touche principalement les pauvres. L’Etat faisait donc payer les plus pauvres pour financer ses lubies.

      Maintenant, l’Etat emprunte à tout va et nous fout dans la merde: dans tous les cas, les politiciens n’ont cure du peuple tant qu’ils ont le pouvoir.

      Le rapport avec le libéralisme ? Tout cela est effectivement parfaitement… antilibéral. Ouvrez un dictionnaire, mon vieux, avant d’utiliser un mot que vous ne connaissez pas.

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