Un dimanche à regarder les nuages

Onfray, Montebourg, Baroin : voilà les hommes qui doivent sauver la France. Ce n’est pas gagné.

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Un dimanche à regarder les nuages

Publié le 23 octobre 2011
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Un dimanche à regarder les nuages

Aujourd’hui, j’ai pas mal hésité entre me moquer de cet imbécile pontifiant de Onfray qui, tout à son marxisme mal digéré, nous a gratifié d’un article ridicule sur Hollande et son libéralisme débridé, ou commenter une nouvelle fois l’économie catastrophique du pays que des ânes bâtés s’emploient avec un certain succès à décaniller complètement…

Et comme j’ai hésité, je vous gratifie donc d’un bref passage en revue de ces deux sujets. C’est décousu, mais c’est dimanche.

Et Onfray qui écrit des choses, c’est toujours l’occasion de pouffer, après un moment de stupeur en se demandant comment ce type a réussi à se faire connaître. Il appartient à cette clique de faux-penseurs dont la France est maintenant férue et première pourvoyeuse dans le monde, avec de frétillants BHL, Lordon, Attali et autres sociologues / philosophes / vendeurs de tapis, qui ont cette capacité assez peu commune d’énoncer des platitudes assoupissantes dans un déluge de vocabulaire inutilement complexe, ou bien, à l’opposé, de balancer des absurdité affolantes camouflées dans un raisonnement extrêmement pointilleux et alambiqué dont les aspects les plus ambigus serviront pour montrer tout et son contraire aux contradicteurs qui ne manqueront pas de se pointer une fois la polémique lancée.

Ici, on ne déroge pas à la règle. Le philosophe / indigné / libertaire / auteurassuccès nous livre sa petite analyse du triste résultat de la primaire socialiste. Jusque là, soyons bien clair, l’avis d’Onfray, n’ayant jamais eu de valeur en tant que tel, ne pouvait pas émouvoir grand monde. Et le voir pleurnicher sur le fait que Hollande et Aubry incarnent à eux deux une gauche qu’il qualifie de molle (là où je l’aurai affublée de « poussiéreuse ») me laissait de marbre, surtout lorsqu’on sait qu’il adoubait Montebourg de son soutien. Soutien qui n’étonne pas lorsqu’on comprend que les deux loustics ont tous les deux la même propension à raconter n’importe quoi en agitant leurs improbables coiffures sur un ton grandiloquent dès lors qu’il s’agit d’obtenir l’attention des médias.

Onfray, Montebourg, coiffures destructurées

Cependant, l’Onfray ne se contente pas de se lamenter sur l’absence d’une bonne grosse gauche dure, avec des bouts d’anticléricalisme primaire dedans. Non. Il nous assène quelques bouffonneries typique du cuistre lambda : pour lui, s’il faut couiner sur la victoire de Hollande, c’est parce qu’il serait la simple continuation du libéralisme. On mesure ici le degré de n’importe quoi vibrant dont sont pétris nos penseurs pour en arriver à ce genre de conclusions.

Et tout comme moi qui utilise la coiffure déstructurée d’Onfray pour le moquer, ce dernier utilise par exemple la diction de Hollande pour le rapprocher de De Gaulle. Oui. La différence étant que je ne prétends pas au sérieux, et qu’Onfray, n’ayant jamais été capable du moindre humour et du moindre recul, lui, l’est. On frise le pathétique au fer chaud, surtout lorsqu’enfin, il croit deviner dans le frétillant gentleman farmer le digne successeur de Mitterrand, seul capable d’unifier la gauche antilibérale pour gagner les élections.

Une fois l’article lu, le lecteur habituel comprendra pourquoi je ne m’étendrai pas plus : c’est à la fois trop facile et sans grand intérêt. Onfray mérite de rester là où il est, à mi-chemin de l’oubli total. Trop remuant pour ne pas passer totalement inaperçu, trop creux pour mériter plus qu’un demi-billet, un dimanche, avant d’aller faire un tour au parc et profiter de l’air pur.

Ce qui nous amène aux déclarations gênées de Baroin sur les prévisions de croissance. Cela n’a qu’un lointain rapport avec Onfray et ses misères sur la gauche antilibérale, mais comme ça venait dans l’actualité, difficile de ne pas y trouver un écho avec les agacements du philosophe officiel du Balto républicain : manifestement, la droite molle turbo-libérale ne se sort pas de cette crise.

Pauvre Baroin. Il était tout content lorsqu’il a accédé au poste laissé libre par Lagarde. Il doit déchanter maintenant : courant d’un photocopieur ou d’une machine à café à l’autre, un dossier plein de papiers écrits tout petit de symboles qu’il ne capte pas, même en rêve, on le sent totalement débordé.

Baroin s'amuse avec la Xerox

Il ne faut pas oublier que le stagiaire qui nous sert de Ministre de l’Économie n’a jamais été un économiste. Il n’a d’ailleurs connu le monde de l’entreprise et l’économie privée, celle qui génère des richesses, qu’au travers du prisme discutable du journalisme, sur Europe 1, et seulement pendant quatre courtes années, avant de s’accrocher aux jambes de la République et y sucer les finances comme tant d’autres élus. En terme de formation, la micro- et la macro-économie n’ont pas que des secrets pour lui ; on sent, à sa solide formation de géopipeaulitique, que la bourse, la finance, les CDS nus, les PIB, les PNB, les taux d’inflations et tout le bazar, ça lui parle terriblement façon Alka-Seltzer.

Bilan : un coup, on annonce en fanfare un bon gros 1,75% de croissance (ce sont ses fifres et ses sous-fifres qui lui ont dit qu’il pouvait raconter une telle sornette). Un coup, on fait un sourire gêné et on annonce que hem bon en fait non, si on fait 0,9%, ce sera déjà bien les petits amis, hi hi hi. Selon toutes vraisemblances, si on dépasse les 0,5% en 2012, on pourra s’estimer très heureux, encore qu’avec les catastrophes qui pointent à l’horizon, tout le monde se fichera de la croissance française…

Et pendant que Baroin trottine de couloir en couloir, son gros dossier de chiffres abscons sous le bras, le vrai patron, Sarkozy, continue de fusiller tranquillement l’Euro en attaquant Merkel par la face Nord et les euro-bonds. Ce qui se traduit, pour le moment, par une recapitalisation de 108 milliards pour les banques européennes. On ne se rappellera pas les remarques de Christine Lagarde, fin août de cette année, qui disait… qu’il faudra recapitaliser les banques.

Bref : tout le monde est sur le pont pour résoudre la situation, corriger le problème, comme Baroin, et émettre des avis pertinents, comme Onfray. On est vraiment aidé, et cela donne envie de s’impliquer dans tout ce bazar, vous ne trouvez pas ?

Moi, je vais aller regarder les petits nuages.

—-
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  • Bon, je sens que je vais aller encore me faire un café… Attends, je vais plutôt demander à Baroin de m’en apporter un, tiens, ça changera et pour une fois il servira à quelque chose.

  • Onfray, jamais pu lire une page de lui, à la télé, suffit de zapper.
    Le petit Baroin fait pitié.

  • « platitudes assoupissantes dans un déluge de vocabulaire inutile »
    Autodescription assez exacte de cet article.

  • Moi, ce qui me fout le bourdon, ce matin, ce sont les bétises, une fois de plus, que raconte Stiglitz dans le journal Les Echos. Ce journal fait la part belle aux keynésiens de tout poil depuis la crise des Subprimes. Y-en a marre! Outre Stiglitz, on peut y lire régulièrement De Long, Rogoff, Sachs, Roubini notamment, lesquels nous délivrent leurs pensées pro-keynésiennes. Pour un article libéral, on trouve 10 articles pro-keynésiens dans ce journal. Pas étonnant que les français, y compris les étudiants en Economie, soient anti-libéraux! Sur Contrepoints, je vois très peu de réactions aux articles des Echos. Dommage!

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