Comment les États doivent-ils réagir face à cet avertissement que constitue la décision de Standard & Poor’s? Philippe Simonnot explique que l’une des solutions serait d’en finir avec ces « fausse monnaies ». Les politiques doivent enfin comprendre qu’on ne crée pas de la richesse en imprimant du papier-monnaie. Un article paru dans Marianne et publié par l’Institut Turgot.
On avait dit qu’ « ils » n’oseraient pas. Hé bien ! « ils » l’ont annoncé bravement, et « ils » l’ont fait. Vive Standard & Poor’s. Et ils vont remettre ça.
Et honte à tous ceux qui voudraient « réguler », « surveiller », « punir » voir supprimer les agences de notation. Casser des thermomètres n’a jamais réussi à faire baisser la fièvre. Vaut mieux encore se les mettre quelque part !
La dégradation du triple A américain était du reste parfaitement prévisible. Tous ceux qui nous serinent depuis le début de cette crise – trois ans déjà- qu’on a fait mieux qu’en 1929 grâce à plus d’intervention des banques centrales, à plus d’Etat (Keynes, le grand retour !), à plus de régulation des marchés, en sont pour leurs frais. Comprendront-ils enfin qu’on ne crée pas de la richesse en imprimant du papier-monnaie ? Avec un taux d’intérêt quasiment nul, un déficit budgétaire abyssal, et un endettement qui crève plafonds et autres fragiles garde-fous parlementaires, l’économie américaine ne crée plus d’emplois ; la France non plus, pour ne citer que ces deux phares du keynésianisme militant.
Quels arguments vont maintenant nous servir les pyromanes qui nous gouvernent et leurs experts patentés ? On attend la suite avec un amusement désespéré, tant le scénario de la crise se déroule avec une rigueur implacable. La seule manière d’en sortir serait d’en finir avec ces fausses monnaies qui ont cours légal, que l’on nous oblige à utiliser, et de construire un moyen de paiement véritablement international, à l’abri des manipulations étatiques. La solution existe, elle est simple, pratique, à portée de main. Elle a été proposée par nous-même en haut lieu. Le seul problème – et il est politiquement de taille – est que les privilégiés du système actuel (gouvernants, banquiers de tout acabit, et autres instances financières proches du pouvoir de création monétaire) feront tout pour ne pas l’adopter – tout jusqu’à nous entraîner dans un innommable abyme.
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