Fermeture du Disneyland occidental ?

La fin d’une croissance artificielle à crédit

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Disneyland

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Fermeture du Disneyland occidental ?

Publié le 30 juillet 2011
- A +

L’ensemble de la société (individus et groupe), grâce à la dette, a pu se permettre de perdre le contact avec la vie réelle. Les organismes de surveillance, comme la cour des comptes, disent la dérive depuis des années et des années, dans l’indifférence la plus totale et la plus générale. La vie s’est organisée, ces 30 dernières années, comme un gigantesque jeu de rôle (grâce au financement à crédit par la dette).

Depuis 30 ans, l’objectif général est de faire du « service », du tertiaire. C’est pas salissant et on travaille au chaud. M. A. vend une 3° assurance pour le gamin de M. B.; M. B. s’occupe du remplissage de formulaires ubuesques pour le compte de M. C; et M. C. vend des médicaments inutiles, voire dangereux à M. A… La boucle est bouclée. Je suis très loin d’avoir cité ici les activités les plus absurdes… chacun complétera. Et on se met tous d’accord pour appeler ça « création de richesse »… l’essentiel, c’est d’y croire. Que chacun puisse avoir un statut, un rôle, même si la pièce devient de plus en plus absurde.

D’avoir cru à ce « mouvement perpétuel » n’a jamais été un souci. Au contraire, ce sont plutôt les sceptiques qui ont été marginalisés. Le souci était de croire que cette pièce de théâtre ubuesque puisse durer éternellement. Ça, c’est faux.

Actuellement plus de 95% de la dette de l’année 2010 est remboursée par… une nouvelle dette du même montant, mais avec un taux d’intérêt qui monte. On appelle cela « rouler la dette » … tragique récurrence. Dis autrement : la comédie à laquelle nous nous appliquons pourtant consciencieusement ne produit même plus de quoi rembourser les intérêts de nos emprunts !

… Et pourtant nous continuons. Avec finalement assez peu d’interrogations ou de remise en cause de cette folie. Ça a marché hier… ça marchera demain. L’essentiel est d’être occupé, busy, ou au moins de pouvoir faire semblant.

Pourtant, à ce jeu, à ce refus d’être lucides, nous avons désormais perdu la main. Nous ne sommes plus maîtres de notre destin. Il y a eu un temps insouciant pour passer la tête dans le collet de la dette… et il y a désormais un temps pour les soubresauts, une fois que le collet s’est resserré. Nous y sommes. L’extraordinaire est que nous ayons pu faire durer ce numéro de funambules aussi longtemps !

Dieu merci, nous avons une excuse toute trouvée, tout cela sera la faute des affreux spéculateurs internationaux ou des agences de notations étrangères. C’est aussi ridicule que les terroristes étrangers qui viennent causer des troubles en Syrie… mais l’essentiel, là aussi, c’est d’y croire.

Avec la fin du financement par la dette, il nous faudrait nous remettre à produire un véritable équivalent richesse de ce que nous prétendons vouloir consommer. La perfusion de la dette ayant désormais percolé jusqu’aux plus petits capillaires de l’économie… ça va être un sacré challenge !

Peut-être pourrions-nous exporter nos illusions ? C’est une denrée dont nous ne manquons pas.

Un article de la route de la fourmilière

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)
  • Article très moyen, fondé sur la vieille rengaine consistant à dire que seule l’industrie créé de la richesse. Il existe une demande formidable dans les services aux particuliers, dans le conseil, le SAV… La création de biens occupe de moins en moins de personnes grâce aux gains de productivité. Désormais, on achète des biens mais aussi des services associés à ces biens.

    Je ne vois pas en quoi cela pose problème et ça n’a rien à voir avec la crise de la dette (qui n’est pas due aux méchants spéculateurs, nous sommes d’accord).

    • On s’en fout de la demande. Elle est certainement bien plus que « formidable », elle est illimité ; personnellement je trouverai facilement à occuper une douzaine de personnes, par exemple… mais il faudrait quand même que je puisse leur offrir des contreparties, à ces personnes, donc que je dispose de biens (matériels ou immatériels) à vendre, à hauteur suffisante pour satisfaire ces serviteurs. Ou alors on m’autorise à m’endetter pour ça ; et comme je ne rembourserai jamais, c’est comme si on me proposait de payer avec des chèques sans provision… commode, mais franchement malhonnête.

  • >Article très moyen, fondé sur la vieille rengaine consistant à dire que seule l’industrie créé de la richesse. Il existe une demande formidable dans les services aux particuliers, dans le conseil, le SAV…

    1/ oui, mais les activités que vous citez ne sont *pas exportables*, or si on veut des comptes équilibrés, il faut exporter en valeur autant que ce qu’on importe.
    La France importe beaucoup de produits issus de l’industrie, elle ne peut pas tout régler en notes de musiques.
    C’est bien beau de faire du service, du conseil, du SAV *entre nous*, mais cela ne rembourse pas ma cafetière et votre voiture.

    2/ L’industrie n’est pas seule a créer de la richesse, ok.
    Pour autant, ce que j’ai voulu exprimer dans ce billet c’est que le poison de la dette imprègne très profondément et très finement (jusqu’au comportement du dernier villageois du plus petit hameau) la plupart des économies occidentales; et que cet argent « facile » a induit énormément d’activités qui ne sont rien d’autres que du vent, des occupations fictives et totalement improductives.
    Je range dans cette catégorie le gaspillage phénoménal et invraisemblable autour du thème du réchauffement climatique. On s’est fabriqué de toutes pièces un problème ainsi qu’une explication vraisemblablement foireuse … et sur ces bases on engage des milliards pour des contre-mesures.
    Pourquoi donc ne pas semer à nos frontières des petites pilules roses anti-rhinocéros ? Ce serait tout aussi productif.
    Avec l’arrêt du financement par la dette, il faudra cesser beaucoup d’activités absurdes, et ça va vraisemblablement être très difficile.

    3/ Je ne sais pas si cet article est très moyen … par contre je trouve votre commentaire de 7 lignes parfaitement incantatoire et inargumenté : « une demande formidable » de service aux particuliers, c’est bien joli mais en quoi cette demande *formidable* va régler notre problème d’endettement vis-à-vis de l’extérieur ?
    La France a actuellement plus de 2000Md€ de dettes, et notre incapacité à seulement commencer à les rembourser prouve que nous avons clairement un (gros) souci.

  • @ Vincent Andrès
    Vous êtes vous demandé pourquoi il n y a pas de Rhinocéros en France, et bien c’est grâce aux petites pilules roses que les générations précédentes ont semées!

    sinon, j’ai bien aimé votre texte, je l’ai même relu.
    Je pense que seul une solide industrie et une solide agriculture, c’est à dire la transformation de ce que nous fournit Dame Nature, créent de la véritable richesse, sur laquelle toute la société peut se baser et prospérer dans le temps (et les services avec)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Des leçons utiles et passionnantes, pour y voir plus clair sur quelques-unes des grandes questions économiques contemporaines.

Douze ans après ses 8 leçons d’histoire économique, Jean-Marc Daniel nous propose 10 nouvelles leçons. Toujours avec l’idée qui lui est chère que les événements qui se produisent paraissent souvent inédits, exceptionnels, voire particulièrement dramatiques, à ceux qui les vivent. Ces derniers omettant toutefois que, dans nombre de situations, les leçons du passé auraient p... Poursuivre la lecture

3
Sauvegarder cet article
A l’image de l’impôt sur les portes et fenêtres sous la Révolution, une nouvelle piste inédite pour le gouvernement actuel ?

On sait que le fisc n’est jamais à court de bonnes idées lorsqu’il s’agit de trouver de nouvelles sources de financement pour tenter de combler tant bien que mal une partie des déficits.

Dans le contexte actuel de déficits et d’endettement vertigineux, le gouvernement nouvellement aux affaires n’a donc d’autre préoccupation que de chercher activement des moyens de dégager de nouvelles recettes, sans toutefois don... Poursuivre la lecture

Un changement significatif s'est opéré en France il y a 50 ans  dans le domaine de la gestion publique. Nos hommes politiques ont abandonné  les idées de Jacques Rueff recommandant que les dépenses publiques et sociales ne dépassent pas 30% du PIB, pour adopter celles de Keynes qui donnaient une justification théorique aux déficits publics. Depuis, la prospérité relative de notre pays n'a cessé de décroître.

Regardons les chiffres du PIB par tête de la Suisse et de la France : ils  étaient à peu près les mêmes à la mort du président Po... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles