Par Ron Paul (*)
Les données économiques récentes montrent que la croissance de l’emploi américain en mai a été négligeable, tandis que le chiffre officiel du chômage — au moins le chiffre que le ministère du Travail avoue — augmente à 9,1%. Cependant, le taux de chômage réel, tel qu’il est conçu par l’économiste John Williams, pourrait bien être supérieur à 20%.
Il est clair que l’économie américaine est en piteux état, et qu’aucun montant de dépenses du gouvernement ou de la Réserve fédérale visant un assouplissement quantitatif ne peut réduire le chômage, augmenter la productivité réelle, ou résoudre notre problème de dette. Les emplois américains et la productivité dépendent de l’accumulation du capital privé, permettant de financer des entreprises existantes ou financer de nouvelles activités entrepreneuriales.
Les participations au capital — qu’elles soient le fruit d’une accumulation par les entreprises américaines rentables, investies par les capitaux privés et les sociétés de capitaux, ou obtenues grâce à l’étranger — sont la clé de la croissance économique et de la création de nouveaux emplois. Mais nous ne pouvons pas créer des emplois si nous diabolisons les profits, punissons la prise de risque des capitalistes, et restons hostile aux investissements étrangers.
Les mesures pour encourager l’investissement de capitaux et créer de nouveaux emplois en Amérique sont simples, bien que pas faciles :
▪ Tout d’abord, nous devons créer une monnaie saine soutenue par l’or ou par quelque autre produit respecté par le marché. Aucune nation dans l’histoire, plombée par une monnaie qui se déprécie rapidement, n’a suscité ou ne suscitera l’arrivée de capitaux privés. À moins que nous interdisions au Trésor et à la Réserve fédérale de créer de la monnaie et des crédits à partir de rien, on ne peut pas restaurer l’économie américaine.
▪ Deuxièmement, nous devons créer un environnement réglementaire favorable aux entreprises américaines. Cela doit être dit et redit. Lorsque les entreprises ne savent pas ce qui va venir prochainement de l’EPA (Agence Protectrice de la Nature ou « Environmental Protection Agency »), quand les pics de dépenses du projet « Obamacare » leur coûtent beaucoup d’argent, ou lorsque la loi Dodd-Frank leur ajoute des fardeaux réglementaires déraisonnables, ces sociétés ne peuvent tout simplement pas se développer et encore moins embaucher. Il est temps de commencer à diminuer le federal registry (NdT: liste des lois fédérales américaines).
▪ Troisièmement, nous devons arrêter de dépenser des milliards de dollars dans des guerres étrangères. Il est inutile de débattre d’une politique étrangère que nous ne pouvons pas nous permettre. Il y a plus important à faire que ce que les néoconservateurs veulent. Notre politique étrangère interventionniste est financé à crédit, et notre limite de crédit a été atteinte. Notre économie serait infiniment meilleure si ces trillions de dollars n’avait jamais été retirés de l’économie ou additionnés à notre dette.
▪ Enfin, nous devons complètement revoir le système fiscal américain et passer à un modèle territorial qui ne taxe pas les sources de revenus étrangers. Les entreprises américaines sont assises sur plus d’un trillion de dollars de revenus étrangers qui ne peuvent pas être rapatriés aux États-Unis en raison des impôts. Nous devons cesser de taxer ces fonds étrangers afin de ramener ces derniers à domicile. Mieux encore, nous avons besoin d’abolir complètement l’impôt fédéral sur le revenu.
L’économie américaine est en grande difficulté. Le Congrès doit agir immédiatement pour rétablir la primauté du Droit et créer un environnement qui récompense plutôt que punit les éléments essentiels de toute économie saine : l’accumulation du capital et des investissements.
Dans cette économie en difficulté, il est essentiel pour les politiciens de prendre du recul et de réfléchir à ce que le gouvernement a fait pour les affaires dans ce pays. En moins de 200 ans, le marché libre, les droits de propriété, et le respect de la primauté du droit ont transformé cette nation d’une frontière rude à une superpuissance économique mondiale. Aujourd’hui, toutefois, notre nation et notre économie sont clairement dirigées dans la mauvaise direction.
Bien sûr, l’Amérique n’a jamais apprécié le libre marché capitaliste : les intrusions rampantes du gouvernement, le clientélisme politique et les intérêts spécifiques ont existé et ont augmenté depuis notre fondation. Mais l’Amérique a permis historiquement au marché libre de fonctionner avec moins d’interférences du gouvernement que dans les autres nations, tout en montrant un plus grand respect des droits de propriété et la primauté du droit. Moins de gouvernement, le respect de la propriété privée, et un environnement relativement stable juridiquement ont permis à l’Amérique de devenir le pays le plus riche sur terre.
En revanche, les nations les plus pauvres démontrent presque toujours une hostilité pour le marché libre, la propriété privée, et la primauté du droit. La formation de capital, l’entreprenariat, le crédit et l’accumulation de richesses sont uniformément découragés dans les pays pauvres. Les contrats privés ne sont pas appliqués de manière fiable, et la propriété privée n’est pas en sécurité dans les mains des propriétaires.
Le résultat prévisible est la pauvreté généralisée et la misère.
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(*) Ron Paul est un homme politique américain, membre du Parti républicain, élu à dix reprises à la chambre des représentants pour l’état du Texas.
Article publié à l’origine sous le titre « The Keys to Economic Growth » sur le site du Québécois Libre.
Traduction de Barem, avec l’aimable autorisation du site.
» des racistes qu’il flatte en se disant favorable à une suppression des lois anti-discrimination de 1964. »
C’est une idée que Friedman n’aurait certainement à de nombreux égards pas refusée, comme il était opposé aux lois sur le salaire égal femmes/hommes sans être un salopard de misogyne.
J’ajoute que pour le Civil Rights acte de 1964 :
« This title declares it to be the policy of the United States that discrimination on the ground of race, color, or national origin shall not occur in connection with programs and activities receiving Federal financial assistance and authorizes and directs the appropriate Federal departments and agencies to take action to carry out this policy. »
Je ne sais pas si c’est précisément cet article ou un de ses développements ultérieurs, mais ils ont joué un rôle non négligeable en forçant Fannie et Freddie à prêtre n’importe comment a des populations de minorities…
« des fondamentalistes religieux qu’il flatte en adoptant une vision créationniste »
Non, je crois simplement qu’il dit (comme Friedman, once again) que les gens devraient avoir le choix, et les parents/états/villes devraient avoir le choix de propose l’enseignement désiré. Donc que les parents puissent reprendre un contrôle de l’éducation de leurs enfants, et que les villes/états puissent proposer une plus grande diversité, en fonction seulement des désirs des habitants (y’aura pas les mêmes demandes à NYC que dans le fond du Texas).
Sauf que rien non plus ne confirme votre thèse, cher JimCorbeau, puisque vous n’apportez aucun argument, considérant sans doute que votre mépris se suffit à lui-même. Si ça se trouve, parmi ses électeurs se trouvent aussi des adeptes du tuning ou des gens qui se coiffent mal, deux activités que je réprouve. So what ? Que je sache, un politicien n’est pas responsable de qui vote pour lui. Un politicien ne peut, en tant que tel, être tenu responsable que des idées qu’il défend, et des actes qu’il commet dans le cadre de son mandat. Et c’est déjà pas mal.
Ron Paul, toujours aussi génial, faite qu’il soit élu en 2012 !
Le discour en plus est très bien choisi.