Le Portugal confirme le passage à droite de l’Europe

Le Portugal rejoint la longue liste des pays qui basculent à droite en Europe.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Portugal confirme le passage à droite de l’Europe

Publié le 7 juin 2011
- A +

Parabéns, Portugal. Félicitations, Portugal ! Là où le peuple grec semble refuser de voir la réalité, choisissant l’émeute à chaque fois qu’on leur suggère de couper dans leurs dépenses, nos plus vieux alliés comprennent qu’ils ne pourront pas continuer avec les politiques qui les ont menées à l’actuel désastre, et ont élu un gouvernement décidé à réduire le déficit.

Le résultat fut un triomphe tout particulier pour Paulo Portas, qui a dirigé le parti CDS-PP, pro marché-libre, jusqu’à son plus haut score électoral en vingt ans, et qui semble maintenant certain de pouvoir former une coalition avec le Centre-Droit social démocrate. (Tous les partis portugais ont des noms gauchistes, qui reflètent les circonstances historiques de leur création après la révolution de 1974. Leurs noms, comme une personnalité de la Troisième République française l’a jadis fait remarquer, sont comme une lumière parvenant à la Terre depuis des étoiles depuis longtemps éteintes.) Portas, un intellectuel anciennement journaliste, a été quasiment le seul à expliquer que le niveau des dépenses n’était pas tenable; la crise qui a frappé lui a donné raison.

Le Portugal est à ajouter aux pays européens qui ont quitté la Gauche. Des 27 états membres, il n’en reste maintenant plus que cinq qui ont des gouvernements de centre-gauche : l’Austriche, Chypre, la Grèce, la Slovénie et l’Espagne. L’Espagne semble certaine de passer à droite à la prochaine élection — l’actuel gouvernement socialiste a été battu à plates coutures dans les élections du mois dernier — ce qui amènerait à 23 gouvernements de centre-droit représentant 96% de la population européenne.

Pourquoi ? Principalement parce que les peuples se rendent bien compte que l’argent n’est plus là. Pendant les années de croissance, les électeurs étaient assez heureux des partis dépensier. À présent, ils veulent simplement des gens compétents.

Qu’ils les obtiennent est une autre paire de manche. La monnaie unique, et les plans consécutifs d’harmonisation fiscale, limitent sérieusement les capacités du marché libre à entretenir des stratégies de croissance.

L’affreuse vérité, c’est que peu importe ce que vous votez tant que votre pays est dans la zone euro.
—-
Article repris et traduit avec l’aimable autorisation de l’auteur

Voir les commentaires (6)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (6)
  • Dans la réalité, on peut tout de même rajouter la France dans les pays qui ont un gouvernement à gauche, de facto sinon officiellement.

  • Comme si les gouvernements de droite comportaient des gens responsables, ça se saurait, je trouve Daniel Hannan très optimiste mais le passé lui donne parfois voire souvent tort, en particulier en France mais aussi en Italie où les gouvernements de droite n’on jamais été très responsables.

    Daniel Hannan a dit une chose inexacte aussi. Le gouvernement socialiste portugais a tourné casaque seulement depuis 1 an , il a voulu réalisé des réformes et des coupes franches -certe pas assez- pour éviter le sauvetage de l’Union européenne, après des années de gabegie et d’endettement public de sa part, mais la droite l’a précisément refusé au parlement, d’abord par opportunisme politique afin de récupérer les électeurs mécontents, mais surtout parce qu’il est bien plus pratique de repousser les échéances et de faire payer les autres en attendant.
    Bref, je ne me réjouirais pas si vite de voir la droite portugaise gagner, celle-là même qui nous a donné Barroso à la commission européenne.

  • Quelques précisions à votre article : le parti qui a gagné les élections portugaises est le PSD (Parti Social Démocrate) et pas le CDS-PP.
    Le leader du PSD est Pedro Passos Coelho et pas Paulo Portas : ce dernier est le leader du CDS-PP (parti de centre-droite).
    Les scores ont été les suivants :
    – Parti Social Démocrate : 105 députés (81 lors des législatives 2009)
    – Parti Socialiste : 73 députés (97 lors des législatives 2009)
    – CDS-PP : 24 députés (21 lors des législatives 2009)
    – Communistes et « dérivés » : 24 députés (31 lors des législatives 2009)
    Il manque encore 4 députés de l’émigration, qui seront élus le 15 juin. Traditionnellement, les émigrés ne votent pas à gauche …

    La gauche a littéralement implosé après quelques années de gabegie et de gestion irresponsable des finances de l’Etat conduites par les socialistes, le tout sur le fond habituel de « politique sociale ». Pendant les années socialistes, l’enrichissement personnel et le niveau de corruption de la gauche caviar portugaise aux frais du contribuable portugais et européen a atteint des niveaux jamais vus depuis 1974-76 (les années dramatiques de prise du pouvoir par la gauche pro-soviétique).

    Connaissant un peu mon Pays, j’ai l’espoir que le futur gouvernement de coalition PSD/CDS-PP en saine collaboration avec l’actuel Président de la République (Cavaco Silva) lui aussi social démocrate modéré, arrivera a sortir le Portugal du gouffre où il se trouve. Le grand problème est le pouvoir des syndicalistes professionnels qui – même s’ils ne représentent qu’eux mêmes comme en France – s’opposent à toute politique d’austérité.

  • @ Nick de Cusa ,

    Non , la France n’est pas de droite avec son gouvernement UMP mais clairement socialiste ( interventionnisme étatique , développement de l’état , de l’assistanat , du fonctionnariat , achat de la paix sociale par transfert sociaux des  » riches  » vers les assistés et quand il n’y a plus assez d »argent , recours à l’endettement…

    • Non, il s’agit bien de socialistes de droite. Il faut arrêter de croire qu’en France la droite est sensée être plus économiquement libérale que la gauche (ou même plus libérale tout court): elle est tout aussi interventionniste, dirigiste, corporatiste, planniste, que la gauche; seule la clientèle change.
      Bref, la droite française ne vaut pas mieux que la gauche d’un point de vue libéral.

      • Effectivement, mais c’est bien la magie française: plusieurs partis mais un programme commun basé sur l’Etat.
        Notre pays a quand même réussi à faire du communisme sans parler communiste. Qu’ils sont forts nos politiciens ^^

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Alors que son voisinage du Sahel a été secoué ces dernières années par une série de coups d’État militaire et que son voisin sénégalais a opté pour un net changement d’orientation, la Mauritanie, elle, a renouvelé le mandat de son président en place depuis 2019. L’un des principaux succès fut d’écarter la menace djihadiste qui n’a cessé de gonfler dans cette région sensible à la jointure entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.

En reconduisant Mohamed El Ghazouani, qui a emporté l’élection présidentielle du 29 juin avec 56,1... Poursuivre la lecture

Finalement, rien ne change après ce nouveau tour des élections législatives. Il n’y avait pas de majorité absolue dans la Chambre précédente, il n’y en a toujours pas dans la nouvelle. Après les joies de la soirée électorale, c’est le retour à la dure réalité. Il va falloir nommer un Premier ministre, établir un gouvernement et élire le président de la nouvelle Assemblée. Rien de simple.

 

Les mots et les chiffres

Si certains ont crié victoire, notamment Mélenchon et ses équipes, la réalité est bien différente.

Avec ... Poursuivre la lecture

4
Sauvegarder cet article

C’est bien connu, à force de jouer aux apprentis-sorciers, on risque bien d’agir fort imprudemment, au point de se trouver vite dépassé par des événements qu’on n’avait su anticiper. Les péripéties récentes, et celles peut-être à venir – ne le souhaitons pas – pourraient bien donner raison à cet adage.

 

Les dangers de la tambouille politique

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, nous assistons, médusés, à une surenchère, comme nous ne l’avions jamais vue, de compromis ou compromissions, tr... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles