Élections législatives : rien ne change

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Élections législatives : rien ne change

Publié le 8 juillet 2024
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Finalement, rien ne change après ce nouveau tour des élections législatives. Il n’y avait pas de majorité absolue dans la Chambre précédente, il n’y en a toujours pas dans la nouvelle. Après les joies de la soirée électorale, c’est le retour à la dure réalité. Il va falloir nommer un Premier ministre, établir un gouvernement et élire le président de la nouvelle Assemblée. Rien de simple.

 

Les mots et les chiffres

Si certains ont crié victoire, notamment Mélenchon et ses équipes, la réalité est bien différente.

Avec 144 députés, le Rassemblement national et ses alliés est premier, et le parti avec le plus de députés. Le Rassemblement national avait 88 députés dans la Chambre précédente. C’est donc une indéniable croissance. Il a obtenu 10,1 millions de voix, contre 6,9 millions pour le NFP et 6,5 millions pour Ensemble. Son score est certes inférieur à ce que prévoyait les sondages mais les sondages ne sont pas élection. Il a notamment réalisé de très bons scores dans des régions où il était autrefois faible, notamment l’ouest de la France. Il est le seul parti à continuer de progresser depuis 2022, même s’il se rend compte qu’il manque de réserves de voix et que le réflexe du « barrage » fonctionne encore chez de nombreux électeurs.

 

LFI : l’arbre qui cache la forêt

Hurlant fort, Mélenchon veut accaparer la victoire. La réalité est différente. LFI a 74 députés contre 79 pour le PS et les divers gauche. Mélenchon n’est pas premier à gauche et le Nouveau front populaire n’obtient que 186 sièges. Loin, très loin, d’une majorité absolue. La droite, du RN au Modem, représente 382 députés, soit les deux tiers de l’Assemblée. La gauche est très bruyante, c’est sa force, mais elle demeure minoritaire dans les urnes.

Le bloc Macron a mieux résisté que prévu, ce qui témoigne néanmoins d’un certain enracinement et d’une bonne campagne réalisée par Gabriel Attal, qui s’est révélé.

Répartition des sièges

Contrairement au RN qui a opté pour la stratégie du silence, considérant que n’ayant ni programme clair ni crédibilité, il valait mieux parler le moins possible. Jordan Bardella a certes des qualités, mais pour beaucoup de Français il apparaissait impossible d’envoyer à Matignon un jeune homme de 28 ans, dont les seules études sont un baccalauréat ES et pour seule expérience professionnelle une place d’apparatchik dans un parti politique. Le vote anti RN rassemble à la fois des personnes convaincues que c’est le fascisme et des personnes qui ne sont pas prêtes à voter pour un parti sans aucune expérience politique et dont la crédibilité professionnelle est faible, si ce n’est nulle.

Les LR ont mieux résisté que prévu, 65 députés, à quoi s’ajoute une douzaine de députés LR / RN. Reste à voir où ceux-ci siégeront, et quels seront leurs rapports avec leurs anciens camarades.

 

Accepter le parlementarisme

Aucun parti n’a donc de majorité absolue. En soi, ce n’est pas un mal. Cela fonctionne bien dans de nombreux pays européens, notamment aux Pays-Bas (où droite nationale et centre gouvernent ensemble), en Allemagne (où droite et gauche font de même) et en Italie. La France doit, elle aussi, apprendre à pratiquer le parlementarisme, ce qui est la meilleure façon d’éteindre les partis dits extrémistes, en les confrontant à la réalité d’un gouvernement.

Pour cette nouvelle Chambre, tout reste à faire : nommer un Premier ministre, établir un gouvernement, gouverner. Ce n’était pas simple pour la Chambre précédente, ce sera tout aussi compliqué pour celle qui vient de sortir des urnes.

 

Voir les commentaires (14)

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Créer un compte Tous les commentaires (14)
  • Analyse factuelle exact mais ne tenant pas compte du rapprochement déjà commencé entre NFP et macronistes. Ces deux partis plus qq LR prêts à aller à la gamelle cumulent plus de 340 sièges. Une marge énorme pour constituer un gvt permettant même de supporter la perte de qq mécontents n’ayant pas obtenu les postes ou mesures qu’ils voulaient.
    Donc barre à gauche toute jusqu’à ce que l’argent des autres soit complètement épuisé. 😄. Cela ne devrait plus tarder.

    • “Donc barre à gauche toute jusqu’à ce que l’argent des autres soit complètement épuisé” : Ils ont encore une sacrée marge de manœuvre avec les plus de 6000 euros d’épargne financière des ménages. Sandrine Rousseau qui fera certainement parti du gouvernement l’a annoncé verbalement dans une interview à boursorama: il faudra “contraindre” l’épargne à financer la dette française mdr autant dire adieu aux assurances vie en euro !
      De quoi permettre à toute la clique des profiteurs d’un état obèse de continuer à détruire le peu qu’il reste à notre pays, ensuite quand ils en auront fini avec l’épargne qui ne s’est pas volatilisée à l’étranger ils pourront encore vendre le patrimoine national, les Chinois et autres pays du golfe raffoleraient de nos joyaux tel la tour Eiffel ou encore le Louvre. Bref la sangsue a encore de beaux jours devant elle !

  • Vous avez certainement raison, le choix de Bardella manquait de crédibilité.
    Chaque parti politique considère avoir gagné, comme d’habitude. L’avenir nous dira ce que les Français perdront avec une gauche au mieux dépensière, au pire irresponsable et incompétente. L’élection de Dominique Voynet est une très mauvaise nouvelle, elle qui s’est rendue coupable de haute trahison envers son gouvernement et envers la France quand elle était ministre de Jospin, en sabotant notre filière nucléaire.

  • Oui curieux paradoxe : une majorité de députés qui se disent de droite ou centre droit , et nous aurons une alliance entre les gauches , extrêmes comprises et le centre , centre droit . Nous avons eu un E Philippe qui a annoncé publiquement voter communiste . Nous voyons bien ici , une fois de plus ce que vaut leur étiquette de droite et ce que vaut leur respect de leurs électeurs de droite . Alors je me dis pourquoi ? Et je me demande , qui finance ces partis, ces personnes , qui leur paye leurs chèques , parce que , quelle autre raison les porte à se renier , et à conduire le pays vers la ruine et la guerre ? Et je constate qu’ils font tous partie de la même troupe , de celle qui vit de nos impôts et qu’ils se mettent tous d’accord pour dépecer la bête .

  • ” La droite, du RN au Modem, représente 382 députés, soit les deux tiers de l’Assemblée. ”
    Peut-on considérer le Modem comme étant de droite ?
    De même que l’immense majorité des Députés “Ensemble” ?

  • « pour beaucoup de Français il apparaissait impossible d’envoyer à Matignon un jeune homme de 28 ans, dont les seules études sont un baccalauréat ES et pour seule expérience professionnelle une place d’apparatchik dans un parti politique. »
    Passage surprenant : Bardella est celui qui a obtenu le plus de voix !!! Notre démocratie est ainsi faite qu’il apparaît perdant alors que son parti est le 1er de France ! Lunaire ! Et bien sûr pas un journaliste pour marteler cela et s’étonner qu’on cherche un LFI ou un PS pour être PM !
    Ensuite l’attaque sur les études ! Ah la la les études ! Si Sciences Po et l’ENA permettait de diriger efficacement un pays, ça se saurait. Au moins, il a fait un peu d’économie…
    Quand à l’expérience professionnelle, Macron et sa banque d’affaires, hein, on voit ce que ça a apporté…
    Bref des arguments risibles et l’occultation qu’il est évident qu’il est le seul légitime, démocratiquement parlant, pour Matignon. Mais vu l’état du pays, ce sera casse-gueule, il vaut mieux ne pas y être en ce moment !

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