Canada : 3 idées à la noix qui m’ont pourri l’été

Retour sur trois idées à la noix qui pourrissent la situation au Canada.

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Canada : 3 idées à la noix qui m’ont pourri l’été

Publié le 10 septembre 2016
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Par Jasmin Guénette.

Un article de l’Institut économique de Montréal

By: Alex Indigo - CC BY 2.0
By: Alex IndigoCC BY 2.0

Avec l’été qui s’achève, j’ai le blues. Il a fait beau et cette saison a été propice à des activités de toutes sortes. Dans le monde politique, on en a aussi profité pour lancer de nouvelles idées et réfléchir à voix haute. Trois idées, notamment, se sont démarquées dans l’actualité. On a beaucoup parlé du salaire minimum à 15 $, mais aussi du revenu minimum garanti. Et plus récemment, de la journée de travail de 6 heures. Vous ne m’en voudrez pas de passer outre l’idée de Martine Ouellet de nationaliser Internet, j’espère ?

Si à première vue ces idées semblent avoir du mérite, quand on regarde de plus près, on constate qu’il s’agit en fait de fausses bonnes idées.

Le salaire minimum à 15 $

Une augmentation du salaire minimum à 15 $ serait certes une bonne nouvelle pour certains travailleurs au salaire minimum, soit ceux qui seront assez chanceux pour conserver leur emploi après cette hausse. Ce serait par contre une mauvaise nouvelle pour ceux dont le niveau de productivité est faible, et inférieur à 15 $ l’heure, et auxquels on dirait essentiellement : il est illégal pour vous de travailler ! Car oui, c’est plate, mais un salaire minimum veut dire que l’on rend essentiellement illégal le travail de ceux dont la productivité, c’est-à-dire la valeur de leur travail pour l’employeur, est inférieure au niveau légal fixé.

De plus, ce serait une mauvaise nouvelle pour les propriétaires de petits commerces et leurs familles, dont les marges bénéficiaires réelles sont souvent infimes et qui devraient travailler encore plus d’heures afin de remplacer des employés plus coûteux, tandis que ces derniers travailleraient moins.

La journée de travail de 6 heures

La Suède a adopté récemment cette mesure, un peu comme la France l’avait fait il y a plusieurs années avec la semaine à 35 heures, et maintenant on en parle au Québec. On répète qu’une semaine plus courte motive les salariés et les rend plus productifs. Vraiment ? Travailler moins ne signifie pas nécessairement être plus productif. Des mesures comme celle-ci ont plutôt l’effet d’alourdir le processus d’embauche, les frais que les entreprises doivent payer en formation, en transfert de connaissance, pour modifier la logistique et la machinerie, etc.

De plus, si le temps supplémentaire doit commencer à être payé après la 30ème heure, on risque de voir beaucoup de gens qui vont soudainement vouloir travailler 40 heures… comme avant.

Si on veut des gens davantage motivés au travail, assurons-nous plutôt que les travailleurs puissent garder une plus grande portion du fruit de leur labeur et que le marché du travail soit flexible, permettant aux gens de trouver facilement du travail, voire d’en changer pour un autre qui correspond mieux à leurs intérêts et habiletés.

Le revenu minimum garanti

Il s’agit de la plus mauvaise des soi-disant bonnes idées. Par malheur, l’Ontario veut en faire un projet pilote bientôt. Sans grande surprise, un sondage mené auprès des Canadiens indique qu’entre 57 % et 67 % des répondants seraient en faveur d’un programme canadien de revenu garanti de 10 000 $. L’appui grimpe à 65 % pour un programme de revenu minimum de 20 000 $ par année, et à 65 % pour un revenu annuel de 30 000 $.

Quelque chose me dit que si on monte la barre encore un peu, disons à 45 000 $, il y aurait encore plus de gens qui y seraient favorables ! Même moi je commencerais à être tenté…

Ces résultats ne devraient guère surprendre. Tout le monde souhaite avoir un lunch gratuit ! Malheureusement, il n’y a rien de gratuit en ce bas monde. Pour donner 30 000 $ à une personne sans qu’elle n’ait besoin de travailler, il faut que quelqu’un, quelque part, paye. Et la plupart du temps, ce sont les contribuables de la classe moyenne, par des taxes et des impôts supplémentaires, qui assument le coût de la facture.

Mais, imaginez si on donne soudainement 30 000 $ à tout le monde, dans un contexte où chacun est déjà surtaxé et nos gouvernements surendettés. Est-ce que le gouvernement pourra continuer à offrir le même filet social ? Pour trouver l’argent, faudra-t-il abolir les garderies subventionnées ? Vendre les écoles ? Privatiser les hôpitaux ? Vendre Hydro-Québec ? Installer de nouveaux péages ?

En économie, une leçon de base est qu’il faut porter une grande attention non seulement à ce qui est visible, mais aussi, et surtout, à ce qui ne l’est pas. Le politicien et polémiste français Frédéric Bastiat nous l’a appris il y a bien longtemps déjà. C’est ce à quoi je fais référence lorsque je parle des effets inattendus de telle ou telle politique publique.

Maintenant, des vraies bonnes idées, cela existe. Si on veut améliorer le sort de pauvres, nos élus devraient, notamment, adopter les réformes suivantes :

Abolir la gestion de l’offre, qui coûte cher aux plus pauvres.

Abolir les commissions scolaires, pour que les élèves puissent mieux réussir leurs études et arriver sur le marché du travail avec les meilleures compétences qui soient.

Baisser les taxes et les impôts, pour que les familles du Québec puissent en avoir plus dans leurs poches.

– Permettre plus facilement le démarrage de petites entreprises comme celle des camions de bouffe de rue, pour ne prendre qu’un exemple. Et j’en ai beaucoup d’autres comme ça.

On peut certes débattre de ces idées, mais au moins elles ont le mérite de ne pas reposer sur la croyance selon laquelle l’argent pousse dans les arbres, et qu’on pourrait tous avoir un lunch gratuit si seulement le gouvernement acceptait de nous donner 30 000 $ sans rien faire…

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  • «La journée de travail de 6 heures»
    Et il faudrait tenir compte, dans la critique de cette idée, que certains passent beaucoup de temps à se déplacer vers le lieu de travail (et voyage retour).

    Pour ma part je refuse d’aller bosser pour une journée de 5h. À moins qu’on commence à me payer mon temps de déplacement – ce qui n’est pas le cas.

    C’est insupportable cette manie de tout imposer uniformément. Après ils vont devoir nous pondre des textes à la c*ns pour que les gens comme moi puissent aménager leur horaire de manière plus flexible alors qu’il suffit de nous foutre la paix.

  • – un smic a 15 $ …implique une augmentation des prix de vente pour compenser , aucune importance , ils pourraient même le monter à 20$ sans répercutions négatives sur l’économie…les « riches » seraient moins riches mais ils ont une marge énorme avant de devenir aussi pauvres qu’un smicard. vous avez oublié vos retraités , ce sont eux qui subiront une augmentation du smic, surtout de nos jours avec des taux à zéro et des pensions gelées ou négatives .

    – 6 h par jour…avec l’accroissement constant de la productivité ….c’est l’équivalent de 12 h par jour il y a 50 ans.

    – le revenu minimum garanti…..bah , c’est sans doute déjà le cas avec toutes les aides sociales distribuées …en plus couteux , mais le Canada en a peut être la possibilité avec toutes les richesses de son sous sol de sa faune et de sa flore , faut voir, expérimenter !

    vous êtes aussi vieux voir pires que les français , vous ne voulez rien changer , pourtant vos ancêtres étaient des aventuriers !

  • 15$ de l’heure c’est interdire le droit de maintenir des gens dans la pauvreté. On a interdit l’esclavagisme qui était économiquement la meilleure rentabilité de la main d’œuvre. La logique économique ne suffit pas pour décider de la bonne chose à faire. La création monétaire sans contrepartie est la règle de base de l’économie actuelle. L’argent ne pousse pas dans les arbres. La monnaie est créé en appuyant sur un bouton quand un banquier vous accorde un prêt. Elle est aussi créé par assouplissement quantitatif, rachat d’actifs toxiques et autres jolis termes que personne ne comprend.

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