L’échec d’Obamacare est-il en vue ?

Le vote de la loi dite Obamacare (Affordable Care Act) a été le grand marqueur de la présidence Obama. Son échec est pourtant déjà proche.

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Obama Hope - Crédits Steve Rhodes via Flickr (CC BY-ND 2.0)

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L’échec d’Obamacare est-il en vue ?

Publié le 27 novembre 2015
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Par Bernard Zimmern.

Obama Hope - Crédits Steve Rhodes via Flickr (CC BY-ND 2.0)
Obama Hope – Crédits Steve Rhodes via Flickr (CC BY-ND 2.0)

Obtenu grâce à la conquête par le Parti démocrate de 60 postes de sénateurs sur les 100, et après des mois de procès juridique, le dernier concernant le Wisconsin dans des circonstances ubuesques1, le marqueur politique que représente Obamacare serait en danger, non sur le plan juridique où la Cour suprême l’a validé, mais dans la pratique car les caisses d’assurance établies pour accueillir ceux qui ne disposaient pas jusqu’alors d’une assurance santé, déposent le bilan l’une après l’autre.

 

Le plus important assureur de santé aux États-Unis, le United Health Group Inc., vient d’annoncer qu’il avait subi des pertes majeures à travers les caisses organisées dans les États dans le cadre de cette loi. L’un des problèmes est que les nouveaux assurés s’assurent seulement lorsqu’ils ont un problème de santé et que le coût de ces assurés serait 20 % plus élevé que le coût normal. Un autre problème est que les jeunes ne s’assurent pas, préférant subir une pénalité de plusieurs centaines de dollars plutôt que de payer le prix de l’assurance.

Un exemple est celui au Texas d’une femme de 48 ans, mariée, avec 4 enfants, dont l’assurance s’est retirée et qui n’a d’autres choix que de souscrire une police ne garantissant pas son médecin de famille et représentant cependant une dépense de 1540 dollars par mois.

Cette femme a préféré s’inscrire dans une organisation chrétienne caritative dont les membres acceptent de partager d’avance les dépenses de santé qui pourraient frapper d’autres membres.
Il est clair que le président Obama a fait une faute majeure en ne supprimant pas les assurances de santé et en ne les remplaçant pas par un payeur unique, comme l’URSSAF en France.
Au moins, avec un payeur unique, plus personne ne sait si les cotisations couvrent ou non les dépenses.

La liberté de cette femme de souscrire à une coopérative est impensable en France où nous n’avons pas le choix de couvrir nos dépenses de santé autrement qu’à l’URSSAF (ou autres caisses comme pour les notaires, les artisans) et où même les médecins non conventionnés en catégorie 3, qui seraient environ 500 en France, sont obligés de déclarer à la Sécurité sociale tous leurs actes et dont la visite est remboursée 3,90 euros.

Cette évolution américaine interpelle : il y a ceux qui vont dénoncer ces sociétés d’assurance avides dont la conduite n’est dictée que par le profit. Il y a ceux, et nous en sommes, qui vont se demander si la liberté de choisir n’est pas la forme la plus efficace et la plus égalitaire pour une politique nationale de santé.

Les Hollandais ont choisi en 2006 de passer du payeur unique à une solution qui pour moitié fait couvrir les dépenses de santé par la solidarité nationale de l’impôt, et l’autre moitié par des assurances qui seules ont la taille pour réunir les compétences nécessaires et servir d’intermédiaire entre les médecins et autres fournisseurs de santé et les patients, mais les mettent en concurrence.

Pour l’instant, comme démontré dans le colloque tenu en février 2015, les Hollandais semblent largement gagnants tant sur le plan de la qualité de la santé en Hollande qui serait en tête des pays européens, que sur le plan de l’égalité entre citoyens.

L’évolution de la santé en France, passée du premier rang en 2000 au neuvième rang (2013) et au onzième rang (2014) en Europe, et les inégalités qui s’accroissent comme peuvent le mesurer ceux qui n’ont d’autre alternative que les salles combles des urgences dans les hôpitaux publics, ne peut manquer de faire écho aux événements qui se déroulent de l’autre côté de l’Atlantique.


Sur le web

  1. la victoire a été obtenue après un recomptage des voix où des prisonniers auraient participé et qui aurait donné le siège au Parti démocrate avec seulement quelque 200 voix d’avance
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  • Le système hollandais est tellement bon que les patients, dont les traitements sont refusés aux PB, viennent se soigner en Belgique

    • Y a peut-être une bonne raison si le traitement est refusé.

    • Traitements refusés ? Et pour quelles raisons ? Vous semblez vouloir dire que le système hollandais ne couvre pas certains soins. Quel type de soins ? Le savez-vous ?
      Certains soins peuvent ne pas être couverts par un système de santé parce qu’ils ne sont pas (ou peu) techniquement disponibles dans ce système. Les PB ne sont pas un pays arriéré techniquement en matière de santé, ce n’est donc pas cela.
      Une autre origine pourrait facilement être trouvée dans le choix fait par certains de leur couverture de santé. Une partie de cette couverture est au choix du patient. Si certains font le choix d’une couverture minimale, certains soins ne sont pas pris en charge. C’est le principe de responsabilisation : si vous voulez plus de couverture, vous consacrez une part plus importante de vos revenus à cela. Une assurance auto au « tiers », ne rembourse que le principal, vous vous débrouillez pour le reste ! Une assurance santé minimale remboursera la grosse pathologie, pas la « petite ». D’ailleurs, pourquoi se priver puisque certains pays de la zone euro (la France !) proposent une couverture gratuite à tout le monde (même pour des personnes hors CEE) et un accès maximal à tous les soins mêmes les plus coûteux via de superbes montages administratifs basés sur l’argent des autres…

  • « Cette femme a préféré s’inscrire dans une organisation chrétienne caritative dont les membres acceptent de partager d’avance les dépenses de santé qui pourraient frapper d’autres membres. »

    Tout est dit. Finalement, les gens s’organisent d’une façon qui évacue ces inventions étatiques.

  • Les prestataires de santé aux USA se goinfrent littéralement sur le dos des assureurs, qui doivent à la fois augmenter leurs cotisations en conséquence et se battre pour négocier à la baisse les factures médicales.

    Annoncer d’entrée de jeu que l’on est pas assuré aux USA permet d’obtenir des discounts importants (de l’ordre de 50%) sur les actes médicaux tandis qu’ils auront tendance à siphonner les assurés au maximum de leurs limites d’indemnisation.

    Je le vois littéralement tous les jours du fait de mon travail.

  • Il, est temps d’en finir avec la SS étatiste pour aller vers une mise en concurrence de différents produits tant au niveau des pensions que de des soins de santé. Les assurances complémentaires prouvent d’ailleurs que le système étatiste est en échec. Il est également en faillite permanente. Maintenant, si les Américains rejettent le système européen qu’est l’Obamacare pour les raisons évoquées ici, pourquoi, nous, Européens, devrions continuer à cotiser obligatoirement à ces instruments ineptes et périmés car dirigistes et donc crypto-communistes. Vous oblige-t-on à acheter 40 kilos de patates tous les jours à 10 euros le kg alors qu’il existe d’autres offres de produits frais et bien moins chers. Sommes-nous condamnés à la camisole de force du socialisme dès qu’on vit dans l’Union européenne?

  • Je suis assez surpris par votre article qui montre soit une ignorance de ce qu’est le PPACA (Obamacare) soit un manque de logique dans votre réflexion. En effet, le programme mis en place par Obama ressemble davantage à ce que vous décrivez être le système d’assurance maladie néerlandais qu’à notre système d’assurance maladie. Qu’est-ce qu’Obamacare ? C’est l’obligation pour tous de souscrire une assurance maladie auprès des compagnies d’assurance. En contrepartie de cette obligation, l’Etat accorde des subventions aux personnes trop pauvres pour pouvoir payer leur assurance. Quelle différence avec la France ? Pas de régime public universel avec un centre payeur unique public (ou parapublic), choix de son assurance par exemple. Un point commun : le caractère obligatoire de s’assurer. Maintenant les points communs avec ce que vous décrivez des Pays-Bas : obligation de souscrire une assurance, choix dans son assurance. Différence : dans le cas néerlandais, l’Etat participe automatiquement à 50%, dans le cas US, il ne participe que pour les plus pauvres. Même si je trouve que le modèle néerlandais se rapproche plus du modèle français que us (en France il existe l’assurance complémentaire qui semble proche de ce qui existe aux Pays-Bas, d’après B. Zimmern), si on devait rapprocher l’Obamacare, je le rapprocherais plus des Pays-Bas que de la France. Aussi je m’étonne des propos de B. Zimmern. Ou bien l’Obamacare promet un échec et dans de cas les Pays-Bas vont vers l’échec eux-aussi. Ou bien les pays-Bas sont un succès et dans ce cas l’Obamacare suit le même chemin…. Ce qui devrait choquer b. Zimmern c’est que l’assurance maladie néerlandaise est bien plus étatiste qu’obamacare….

    • La baisse des coûts par la privatisation du système de santé est un mythe assez tenace.
      Le seul argument en faveur de la mise en concurrence et de la privatisation c’est la responsabilisation des personnes qui souscriraient à ce type d’assurance.
      Le choix n’ a aucune espèce d’importance c’est de l’enfumage, le seul changement c’ est que les gens chez qui ont a diagnostiqué que leur mode de vie était néfaste seront totalement responsable de leur mode de vie,
      je ne pense pas que tous les jeunes cités comme refusant de souscrire à une assurance le font uniquement par refus d’un système étatique.Il serait intéressant de savoir si ces jeunes refusent de souscrire par manque de moyen ou par refus de l’ Obamacare.
      Pour l’exemple de la femme certes elle à choisi une association mais je pense que ses revenus doivent être conséquents pour y adhérer de la en généraliser sur l’ensemble de la population.

  • Les commentaires sont fermés.

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